A la troisième attaque, les filles me font signe de m'arrêter. J'obéis, elles descendent de la voiture, me parlent directement en anglais.
- Salut, qui êtes-vous ?
Je dis qui je suis, d'où je viens, où je vais.
- Et vous ? Qui êtes vous ?
- Nous, on est infirmières au planning familial.
- Bravo, vive le modernisme.
Vive la France, vive l’Iran, et nous repartons, moi devant. Dix kilomètres plus tard, queue-de-poisson, arrêtez-vous.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- On se demandait... Vous êtes un homme ou une femme ?
A mon avis, le planning familial est mal barré, en Iran.
La femme japonaise commence à réaliser qu'elle n'est pas heureuse, mais avec tant de timidité, d'humilité, de résignation, que l'homme japonais ne se sent nullement remis en question et continue à se tenir comme le dernier des mufles.
Par exemple, dans le train de Tokyo à Osaka (pour rien au monde, je n'aurais riqué ma moto sur une route japonaise), une femme enceinte jusqu'aux sourcils n'a eu de place assise que parce que je me suis dévouée. Ce qui a donné le signal d'une grande vague d'entraide. Les vieilles dames ont quitté les couloirs, les mères d'enfants en bas âge aussi. Mais pas un homme n'a bougé.