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Citations de Annie Leclerc (33)


Filer loin, tête dans l'eau, loin d'ici-bas dans l'eau- delà.
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Tout homme est Homme. Mais pas : toute femme est Homme. Ce n'est pas seulement drôle, c'est incompréhensible.
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Ce qui manque le plus c'et cette ponctuation du vivre que permettait la cigarette. Pose, césure, parenthèse, retour à la ligne ou changement de paragraphe. Le temps de prendre son souffle, d'aspirer intimement la tangible et râpeuse fumée, et on pouvait croire une fraction de seconde qu'on allait être là, accordé à l'instant, habité, traversé de présence.
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Ainsi je découvre stupéfaite que le deuil de ce petit objet imbécile dépasse en intensité, en durée mes plus vastes flambées d'amour. Et soudain, parce que je ne sais plus où donner de la tête, il m'arrive parfois de m'émerveiller de l'immensité de ce que je ne sais pas...
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La parenthèse est finie. (J'aime bien les parenthèses; Prises entre deux bras. Tendrement. A voix basse. La parenthèse ou aise des parents et moi entre eux quand c'et la guerre et qu'il y a eu la sirène et qu'ils veulent bien que je vienne dormir entre eux dans le lit, une main à chacun. Fin de la parenthèse au sujet, au coeur de la parenthèse.)
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J'essaie aujourd'hui de moins fumer. Mal. Je suis mal. Incapable d'écrire. Il manque l'urgence. L'appel anxieux d'une origine.
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Parce que le pouvoir s'est fait viril, l'homme croit que le pouvoir exprime la virilité, comme on exprime le jus d'un fruit.
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L'Homme est grand, mais attention, les hommes ne sont que des hommes.
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À l'égal de tous ceux dont les mains sont fécondes je m'entends dire que je suis tisseuse d'humanité. (p. 71)
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La famille me fait femme sans nom, fille au nom du père, épouse au nom de l'époux, mère au nom des enfants.Femme sans nom, innommée, innommable. Être étrange, paradoxal et fascinant. Troublant mélange d'être et de non-être, de présence et d'absence. Être qui vit, mais jamais le lui-même ; seulement par les autres et pour les autres. (p. 51)
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(à propos de sa mère) Je la vois se dénuder, retirer lentement son gilet, sa jupe, son chemisier, je la vois nous ôter un à un, mon père, mes frères, ma sœur, moi, comme autant d'apparences. Et je la vois comme je ne l'ai jamais vue. Non pas son corps nu, que l'obscurité me dérobe, mais sa nudité certaine. (...).
Corps certain et tellement indécent de n'être plus ni de mère, ni d'épouse, ni de ménagère ; ni de tendresse appliquée, ni de sévérité subtile. (p.38)
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Vivre est jouissance du perçu. (p. 36)
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J'aime ce mouvement qui me traverse de la génération antérieure à la génération future. J'aime être limon de passage du fleuve humain, et j'aime y déposer l'alluvion (...) de mes mots. (p. 25)
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Non, les hommes ne cherchent pas à être désirés des femmes au sens où ils les désirent. Ils cherchent déraisonnablement, éperdument leur amour.
Le désir des femmes leur est une étrangeté profonde. Ils sont impuissants à le penser (alors que les femmes savent si bien penser le désir que les hommes ont d’elles…) C’est ainsi que faute de pouvoir penser le désir des femmes, ils le nient, ou, ce qui revient au même, lui attribue une puissance occulte, démesurée, monstrueuse, maléfique.
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Le noir est plus profond que la lumière, car il se souvient du temps d’avant le temps, du temps d’avant la lumière, du temps d’avant toute perte, du temps où il n’était question d’aucune perte ; où il n’était question de rien. Temps d’avant la naissance, quand être et jouir n’avaient pas encore été arrachés l’un à l’autre, quand être et jouir baignaient enlacés au coeur des ténèbres bénies.
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Le blanc en quantité, en vastitude, en expansion, n’est pas une couleur. C’est une disposition de l’âme. Et plus encore, , une transfiguration, une transsubstantiation.
Le blanc n’est pas une couleur, c’est une odeur infinie de sainteté. Ainsi en est-il quand tu entres comme par une haute porte dans une plaine enneigée. Approche d’absolution absolue.
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Tout équilibre n’est qu’un déséquilibre suspendu, différé, n’est pas un équilibre mais vaut pour un équilibre.
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Celui que la jouissance égare jusqu’en l’abîme du cri, n’a-t-il pas épousé l’autre (que peut-être, bien sûr il reniera demain) livrant sa gorge nue à la face du ciel, à la possible éternité ?
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Éros est notre langue commune, celle qui nous apprend ce qu’il en est du désir, où il va, celle qui nous réclame sexués, c’est-à-dire autres, hommes et femmes, en disposition particulière d’amour, nous embarquant ensemble sans nous confondre, en quête de ce paradis toujours promis, toujours possible (sinon ce ne serait plus vivre) où nous serions, ni l’un ni l’autre, et l’un et l’autre.
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La voiture, c'est pour l'individu et pour la famille; mais c'est pareil, la famille apprend à être un individu dont l'ensemble des commerces humains doit se borner à la famille. La voiture, c'est l'objet le plus précieux du culte du petit chez soi, rien qu'entre nous, rien que pour nous.Le train lui insulte tout ça, le déchire, l'éclate. Le train déploie son réseau de convergences-divergences convergences spatiales ,temporelles, sociales, et c'est ainsi qu'il se prête en son parcours à une efflorescence somptueuse de discours. Il n'y a que dans le train que toutes les pensées, les images, les souvenirs, les désirs, les calculs et les raisonnements se mettent ainsi à discuter ensemble dans toutes les directions possibles de l'éveil et de l'appétit. 
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