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Citations de Antoine Leiris (288)


D'une rafale de mitraillette, ils ont dispersé notre puzzle. Et, lorsque pièce après pièce nous le recomposerons, ce ne sera plus le même. Il manquera quelqu'un sur le tableau, il n'y aura plus que nous deux, mais nous prendrons toute la place. Elle sera avec nous, là, invisible. C'est dans nos yeux qu'on lira sa présence, dans notre joie que brûlera sa flamme, dans nos veines que couleront ses larmes.
Nous ne reviendrons jamais à notre vie d'avant. Mais nous ne construirons pas une vie contre eux. Nous avancerons dans notre vie à nous.
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Et tout à coup, j'ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur de ce que l'on attend de moi. Aurais-je encore le droit de ne pas être courageux ? Le droit d'être en colère. Le droit d'être débordé. Le droit d'être fatigué. Le droit de boire trop et de fumer encore. Le droit de voir une autre femme, de ne plus voir d'autres femmes. Le droit de ne plus aimer, jamais. De ne pas refaire ma vie et de ne pas en vouloir une autre. Le droit de ne pas avoir envie de jouer, d'aller au parc, de raconter une histoire. Le droit de faire des erreurs. Le droit de prendre des mauvaises décisions. Le droit de ne pas avoir le temps. Le droit de ne pas être présent. Le droit de ne pas être drôle. Le droit d'être cynique. Le droit d'avoir des mauvais jours. Le droit de me réveiller en retard. Le droit d'être en retard à la sortie de la crèche. Le droit de rater les petits plats "maison" que je tenterai de faire. Le droit de ne pas être de bonne humeur. Le droit de ne pas tout dire. Le droit de ne plus en parler. Le droit d'être banal. Le droit d'avoir peur. Le droit de ne pas savoir. Le droit de ne pas vouloir. Le droit de n'être pas capable.
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Je pensais que si un jour la lune disparaissait, la mer se retirerait pour qu'on ne la voie pas pleurer. Que les vents cesseraient de danser. Que le soleil ne voudrait plus se lever.
Il n'en est rien. Le monde continue de tourner, les compteurs d'être relevés.
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D'une rafale de mitraillette, ils ont dispersé notre puzzle. Et, lorsque pièce après pièce nous le recomposerons, ce ne sera plus le même. Il manquera quelqu'un sur le tableau, il n'y aura plus que nous deux, mais nous prendrons toute la place. Elle sera avec nous, là, invisible. (p40)
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« Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a faits à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur. Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. […]. »
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[...] répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes.
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« “Vous n’aurez pas ma haine”
Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère se serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.
Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus. »
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Le sommeil d'un bébé ne s'encombre pas des horreurs du monde.
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Peu de gens comprennent que je passe si vite sur les conditions dans lesquelles Hélène a été tuée .On me demande si j'ai oublié ou pardonné.Je ne pardonne rien et surtout pas si vite.Lorsque chacun sera retourné à sa vie , nous vivrons toujours avec.
Cette histoire , ce sera notre histoire. La refuser serait se renier .
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Il m'a dit que nous n'étions pas les seuls à t'avoir aimée ,mais que personne ne t'a ait aime aussi fort que nous.Il m'a dit aussi que les enfants n'avaient pas de souvenirs avant trois ans mais que ces dix-sept mois passés avec toi feront de moi l'homme que je deviendrai.
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Nous somme deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Je n'ai d'ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a dix-sept mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours, et toute sa vie ce petit garçon vous fera l'affront d'être heureux et libre. Car non, vous n'aurez pas sa haine non plus.
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Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr .Vous l'avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes
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On devrait distribuer des gilets fluorescents à tous ceux que l'on a envie d'éviter. Le soutien psychologique en a ce matin-là, ce qui me facilite la tâche. Je ne veux pas leur parler. J'ai l'impression qu'ils veulent me voler. Me prendre mon malheur, lui appliquer un baume de formules toutes faites, pour me le rendre dénaturé, sans poésie, sans beauté, insipide.
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On a toujours l'impression, lorsque l'on regarde quelque chose de loin, que celui qui survit au pire est un héros. Je sais que je n'en suis pas un. La fatalité a frappé, c'est tout. Elle ne m'a pas demandé mon avis. Elle n'a pas cherché à savoir si j'étais prêt pour ça. Elle est venue chercher Hélène, et m'a obligé à me réveiller sans elle. Depuis je ne sais pas où je vais, je ne sais pas comment je m'y rends, et il ne faut pas trop compter sur moi.
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Papa m'a dit que tu ne pourrais plus revenir me voir. Il m'a dit aussi que maintenant nous étions une équipe tous les deux. Une équipe d'aventuriers. ça m'a plu comme idée parce que papa me l'a dit avec un vrai sourire. Parce que ces derniers temps quand il me faisait un sourire, c'est comme s'il pleurait.
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Bien sûr, avoir un coupable sous la main, quelqu'un sur qui l'on peut reporter sa colère, c'est une porte entrouverte, une occasion d'esquiver sa souffrance. Et plus le crime est odieux, plus le coupable est idéal, plus la haine est légitime. On pense à lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent.
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Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr.
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Mais les plus beaux moments de notre vie ne sont pas ceux que l'on colle dans les albums souvenirs.Je me souviens de tous ceux où l'on prenait juste le temps de s'aimer.
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Bien sûr avoir un coupable sous la main, quelqu'un sur qui l'on peut reporter sa colère, c'est une porte entrouverte, une occasion d'esquiver sa souffrance. Et plus le crime est odieux, plus le coupable est idéal, plus la haine est légitime. On pense à lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent....Mais on ne compte pas les larmes et on ne les sèche pas sur la manche de la colère.
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Je pensais que si un jour la lune disparaissait, la mer se retirerait pour qu'on ne la voie pas pleurer. Que les vents cesseraient de danser. Que le soleil ne voudrait plus se lever.
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