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4.38/5 (sur 222 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Naples , le 25/06/1969
Biographie :

Antonio Scurati, né le 25 juin 1969 à Naples, est un écrivain italien.
Antonio Scurati est un linguiste italien. Spécialiste du langage, il est chercheur et enseignant à l’Université de Bergame et à l’Université libre de langues et communication IULM de Milan. Il collabore régulièrement à La Stampa.

Il obtient le prix Campiello en 2005 pour Il sopravvissuto (Le Survivant) et le prix Viareggio en 2015 pour Il tempo migliore della nostra vita et le prix Strega en 2019 pour M. il figlio del secolo (M, l'enfant du siècle).



Source : http://www.voxeurop.eu et Wikipedia
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De Mussolini à Berlusconi en passant par Salvini, l'Italie est l'un des foyers majeurs du populisme européen. Mais revenons un siècle en arrière... Pour en parler, le romancier Antonio Scurati, professeur de littérature comparée et d'écriture créative revient dans son ouvrage “M, l'ennemi du siècle” aux éditions Les Arènes sur ces cinq années qui ont fait basculer l'Italie dans l'une des dictatures les plus symboliques du XXème siècle. Il est accompagné par Marc Lazar, directeur du Centre d'histoire de Sciences Po, spécialiste de l'Italie contemporaine et auteur de “Peuplecratie. La métamorphose de nos démocraties” aux éditions Gallimard

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Galeazzo Ciano, Adolf Hitler
Nid d'Aigle, 12 août 1939

Et Adolf Hitler attend dans son nid, le Nid d'Aigle. Pour le rejoindre, les invités sont obligés d'effectuer une ascension — jusqu'à une altitude de deux mille mètres —, mais c'est une ascension d'un genre particulier qui implique une descente dans les profondes cavités basaltiques de la Terre, une plongée versla lumière, des abîmes qui conduisent au ciel, une sorte de montée aux enfers, Galeazzo Ciano l'accomplit dans l'après-midi du 12 août 1939.
[...]
Pour atteindre le nid, le délégation, après avoir traversé de sombres sapinières, parcourir les cent vingt-quatre mètres d'un tunnel horizontal arraché aux contreforts de la montagne, puis se livrer à un ascenseur — aussi grand qu'une pièce et revêtu de laiton et de bronze — qui s'élève sur une autre centaine de mètres dans un boyau vertical. Sanglés dans l'uniforme noir des SS, les gigantesques soldats de l'escorte eux-mêmes ont du mal à dissimuler l'angoisse primaire de l'enterré vivant.
[...]
Redescendre et laisser Adolf Hitler à sa solitude reconquise, à son thé de l'après-midi, à son confortable fauteuil en cuir noir dans lequel contempler ses sommets, ses forêts embrumées et sombres, le rêve d'un avenir de massacres. N'est-ce pas, du reste, l'endroit idéal pour ordonner et diriger la boucherie? La vue a beau se projeter vers l'horizon infini, on ne distingue l'empreinte d'êtres humains dans aucune direction.
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Ranuccio Bianchi Bandinelli
Rome, 3 mai 1938

Gare Ostiense

Je les tue et je sauve des millions de vies, ou je ne les tue pas et je sauve la mienne ?
Tel est le menu du siècle. Mourir, être tué, égorgé, dépecé, farci pour le banquet des dieux pestilentiels, voilà une évidence. Tuer, en revanche, est une chose bien différente. Tuer ou ne pas tuer, tout le dilemme est là.
L'attente a été longue, épuisante : des semaines de fantasmes et d'impuissance. Il n'est rien d'autre qu'un professeur— un archéologue, historien de l'art antique, spécialiste des bas-reliefs romains et des sarcophages étrusques tiré de sa chaire à l'université de Pise par la bêtise des bureaucrates et catapulté sur la scène de l'Histoire, Et dans quel but ? Servir de guide touristique aux bourreaux en visite d'État,
Il s'est tourmenté pendant des semaines, Se garnir d'explosifs ? (Mais qui les lui fournirait Se livrer à la vibration sûre des armes blanches ? (Mais qui lui donnerait le courage de trancher une gorge ?) Indiquer à un complice l'endroit exact où la voiture présidentielle ralentira et baissera ses vitres, à son invitation pour admirer un palais ou un panorama ? Mais il n'a pas complice.
Il a même effectué des répétitions, le professeur, Il est sorti de chez lui à des heures improbables pour voir s'il était surveillé. Rien. Il s'est montré en public en compagnie d'antifascistes notoires, y compris sur la piazza Venezia et dans les restaurants voisins, afin de déterminer si la police le surveillait. Rien de rien. Tout aurait été possible. Possible et invraisemblable.

(INCIPIT)
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Golfe de Naples,
cuirassé Conte di Cavour
5 mai 1938, 10h30

Est-il sensé de parler politique à Naples ?
Est-il possible de nouer une alliance internationale solide, inébranlable, un «pacte d'acier», dans la ville du soleil, dans la capitale de la Méditerranée où tout, depuis le chant de Caruso jusqu'à celui des sirènes, depuis les douceurs du climat jusqu'à l'éblouissement de la lumière méridienne, depuis l'eau du golfe jusqu'au feu du volcan, depuis le bleu vide du ciel jusqu'à la densité vermineuse d'une plèbe séculaire, où tout, depuis la beauté absolue jusqu'à la misère absolue, vous pousse aux mollesses du sommeil, à la résignation d'une existence oisive ?
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Il ne reste plus qu'à souhaiter que les dieux de la paix et de la guerre, particulièrement sensibles à l'outrageuse stupidité des hommes, aient, le temps d'un instant, détourné la tête.
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Naples a toujours été favorable aux despotes, tyrans et seigneurs de toutes sortes. Elle n'a pas fait exception avec Mussolini au moment de la conquête du pouvoir et ne semble même plus aujourd'hui vouloir décevoir le maître absolu de l'Italie. Elle lui a donc offert un de ces mémorables « beaux jours » qui sont une philosophie de vie cynique plutôt qu'une simple condition climatique. [...]
C'est alors qu'Hitler, enchanté, enflammé, la lèvre secouée par un rictus, propose le pacte militaire à son ami italien. L'odeur du sang domine soudain celle des jardins d'orangers, portée par le vent de la péninsule sorrentine. Le cuirassé paré pour la fête se transforme en bateau des morts, un radeau de naufragés et de pendus à la dérive dans la baie de Naples.
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Il (Mussolini) sait que Victor-Emmanuel III calomnie Hitler en le décrivant comme un cas psychiatrique, un dépravé sexuel et un cocaïnomane; il sait qu'Italo Balbo, le seul à oser le critiquer à visage découvert, et par surcroît en public, fait écho à tous ceux qui et ils sont nombreux -- détestent l'idée de devoir «baiser les bottes de ces "possédés de nazis" ; il sait qu'avant de mourir dans son lit, en mars, d'une hémorragie cérébrale comme un retraité quelconque, au terme d'une vie inimitable passée à poursuivre la belle mort, Gabriele D'Annunzio, «le Vate », invitait ses interlocuteurs à se méfier des allemands, en particulier de leur "clown féroce", "un Attila peintre en bâtiment"
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C'est indubitable, les Italiens ont choisi, et ils ont choisi la paix. Lui, Mussolini, s'est efforcé en vain, pendant vingt ans, de façonner un peuple de guerriers. Leur allégresse lui apprend maintenant qu'il a échoué. Ces genoux fléchis pour baiser la terre prouvent sans équivoque possible que le dieu des armées a été ravalé au rang d'un de ces saints paisibles, d'une de ces divinités mineures qui vous apparaissent en rêve pour vous indiquer les numéros de loterie.
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Si Votre Majesté donne Son nom et Sa signature à cette guerre insensée, il faut qu'Elle sache que cela finira par signifier la plus terrible des ruines pour l'Italie. [...]Les désastres seront si épouvantables et la perte de l'honneur national sera si cuisante que cela finira par détruire, à la longue, tout examen de fidélité et d'affection entre le peuple italien et Votre maison.

Lettre du comte Sforza à Victor-Emmanuel III, 30 mai 1940
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Fondation des Faisceaux de combat Milan, piazza San Sepolcro, 23 mars 1919

Nous surplombons la place du Saint-Sépulcre. À peine cent personnes, uniquement des hommes sans importance. Nous sommes peu nombreux et nous sommes morts.
Ils attendent que je prenne la parole, mais je n’ai rien à dire.
La scène est vide, inondée par des millions de cadavres, une mer de corps – réduits en bouillie, liquéfiés – jaillie des tranchées du Carso, de l’Ortigara, de l’Isonzo. Nos héros ont déjà été tués ou ils le seront. Nous les aimons tous jusqu’au dernier, sans distinction. Nous sommes assis sur le monceau sacré des morts.
Le réalisme qui succède à chaque inondation m’a ouvert les yeux : l’Europe n’est plus qu’une scène de théâtre privée de personnages. Tous ont disparu : les hommes barbus, les pères monumentaux et mélodramatiques, les libéraux magnanimes et geignards, les orateurs grandiloquents, cultivés et brillants, les modérés et leur bon sens, auxquels nous devons depuis toujours notre malheur, les politiciens en déconfiture qui vivent dans la peur panique de l’effondrement imminent, mendiant chaque jour un délai avant l’inévitable événement. Pour eux tous, l’heure a sonné. Les vieillards seront balayés par cette masse énorme, quatre millions de combattants se pressent aux frontières de notre territoire, quatre millions de revenants. Il faut se mettre au pas, à un pas soutenu. Les prévisions sont inchangées, les temps resteront mauvais. La guerre est encore à l’ordre du jour. Le monde se scindera en deux grands partis : ceux qui y étaient et ceux qui n’y étaient pas.
Je le vois, je vois tout cela avec clarté dans ce parterre de fous et de malheureux, mais je n’ai rien à dire. Nous sommes un peuple de rescapés, une humanité de survivants, de restes. Une sensation semblable à l’extase des épileptiques nous a secoués, les nuits du massacre, quand nous étions blottis dans les cratères. Nos discours sont brefs, laconiques, affirmatifs, hachés. Nous proférons par rafales des idées que nous n’avons pas, pour retomber aussitôt dans le mutisme, tels des fantômes sans sépulture qui ont abandonné leur parole à l’arrière.
Et pourtant ces gens-là, ces gens-là seuls forment mon peuple. Je le sais bien, moi qui suis le marginal par excellence, le protecteur des démobilisés, l’égaré cherchant sa route. Malgré tout, nous sommes à la tête d’une entreprise, et il est nécessaire de la faire tourner. Dans cette salle à moitié vide, je flaire le siècle, les narines dilatées, puis tends le bras, je tâte le pouls de la foule et suis certain que mon public est là.
Le premier rassemblement des Faisceaux de combat, que le Popolo d’Italia a annoncé à grand fracas durant des semaines en le qualifiant de rendez-vous fatidique, était censé se dérouler au théâtre Dal Verme, au vaste parterre d’une capacité de trois mille places. Mais nous nous sommes décommandés : entre la grandeur du désert et la petite honte, nous avons préféré la seconde. Nous nous sommes repliés sur cette salle de réunion du cercle de l’Alliance industrielle et commerciale. Voilà donc où je devrais parler à présent : entre quatre murs d’un triste vert d’eau donnant sur le néant d’une petite place paroissiale toute grise, dans une salle dont les dorures tentent en vain d’arracher les fauteuils Biedermeier à leur torpeur, au milieu de rares chevelures ébouriffées, de calvities, de moignons, de vétérans amaigris qui respirent l’asthme mineur des commerces routiniers, des vieilles prudences et des avarices budgétaires méticuleuses. De temps en temps, quelques membres du cercle, intrigués, apparaissent au fond de la salle – un grossiste en savons, un importateur de cuivre, par exemple –, nous lancent un regard perplexe, puis retournent fumer un cigare et boire un Campari.
Pourquoi devrais-je donc parler ?
La présidence de l’assemblée est revenue à Ferruccio Vecchi, fervent interventionniste, capitaine des Arditi, les troupes de choc, démobilisé pour maladie, brun, grand, pâle, décharné, les yeux caves – les stigmates de la dégénérescence maladive. Un tuberculeux excitable et impulsif qui prêche avec violence, sans substance ni mesure, et qui, dans les moments forts des manifestations publiques, s’exalte comme un obsédé, en proie à un délire démagogique, se faisant alors… oui… réellement dangereux. Le secrétariat du mouvement sera presque certainement confié à Attilio Longoni, un ancien cheminot ignare, zélé et bête, comme seuls les honnêtes gens savent l’être. À lui ou à Umberto Pasella, né en prison d’un père geôlier et devenu agent de commerce, syndicaliste révolutionnaire, garibaldien en Grèce, prestidigitateur dans les cirques itinérants. Nous choisirons les autres cadres au hasard parmi les occupants les plus bruyants des premiers rangs.
Pourquoi devrais-je parler à ces hommes ? À cause d’eux, les faits ont dépassé la théorie. Ces individus s’en vont à l’assaut de la vie comme un commando. Je n’ai devant moi que la tranchée, l’écume des jours, la zone des combattants, l’arène des fous, le sillon des champs labourés à coups de canon, des forcenés, des déplacés, des criminels, de géniaux excentriques, des oisifs, des fêtards petits-bourgeois, des schizophrènes, des laissés-pour-compte, des disparus, des irréguliers, des noctambules, d’anciens détenus, des repris de justice, des anarchistes, des syndicalistes incendiaires, des gazetiers désespérés, une bohème politique de vétérans, officiers et sous-officiers, des experts dans le maniement des armes à feu et des armes blanches, des hommes que la normalité du retour a découverts violents, des fanatiques incapables d’y voir clair dans leurs propres idées, des survivants qui, se voyant en héros destinés à la mort, confondent une syphilis mal soignée avec un signe du destin.
Je le sais, ils sont là devant moi, je les connais par cœur : ce sont les hommes de la guerre. De la guerre ou de son mythe. Je les désire, ainsi qu’un homme désire une femme, et en même temps je les méprise. Je les méprise, oui, mais peu importe : une époque s’est achevée, une autre a commencé. Les décombres s’entassent, les débris s’attirent. Moi, je suis l’homme de l’« après ». Et j’y tiens. C’est avec ce matériau de piètre qualité – avec cette humanité de démolition – qu’on fait l’Histoire.
En tout cas, voilà ce que j’ai devant moi. Et derrière, je n’ai rien. Derrière moi, j’ai le 24 octobre 1917. Caporetto. L’agonie de notre époque, la plus grande défaite militaire de tous les temps. Une armée d’un million de soldats détruite en l’espace d’un samedi et d’un dimanche. Derrière moi, j’ai le 24 novembre 1914. Le jour de mon expulsion du parti socialiste, la salle de la Société humanitaire où l’on a maudit mon nom, les ouvriers dont j’étais l’idole la veille encore, qui se battaient pour avoir l’honneur de me frapper à coups de poing. Maintenant, ils me souhaitent chaque jour de mourir. Comme à D’Annunzio, à Marinetti, à De Ambris et même à Corridoni, tombé il y a quatre ans lors de la troisième bataille de l’Isonzo. Ils souhaitent à des morts de mourir. Ils nous haïssent parce que nous les avons trahis.
Les foules « rouges » pressentent l’imminence de leur triomphe. En l’espace de six mois, trois empires, trois maisons ayant gouverné l’Europe depuis six siècles se sont effondrés. L’épidémie de grippe espagnole a déjà contaminé des dizaines de millions de personnes. Les événements traduisent des soubresauts apocalyptiques. La semaine dernière, la IIIe Internationale s’est réunie à Moscou. Le parti de la guerre civile mondiale. Le parti de ceux qui veulent ma mort. De Moscou jusqu’à Mexico, sur tout le globe terrestre. Une nouvelle époque s’ouvre, celle de la politique des masses, et ici nous sommes moins de cent.
Mais cela aussi importe peu. Plus personne ne croit à la victoire. Elle est déjà venue et elle avait un goût de boue. Notre enthousiasme – jeunesse, jeunesse ! – est une forme suicidaire de désespoir. Nous sommes avec les morts, ils répondent à notre appel par millions à l’intérieur de cette salle à moitié vide.
Dans la rue, les commis crient à la révolution. Nous, nous rions. La révolution, nous l’avons déjà faite. En poussant à coups de pied aux fesses ce pays dans la guerre, le 24 mai 1915. Aujourd’hui, tout le monde dit que la guerre est finie. Nous, nous rions encore. La guerre, c’est nous. L’avenir nous appartient. Inutile de le nier, je suis comme les bêtes : je sens l’air du temps. (p. 9-13)
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Galeazzo Ciano, Nid d'aigle d'Adolf Hitler, 12 août 1939

Et Adolf Hitler attend dans son nid, le Nid d'aigle. Pour l'atteindre, les invités sont obligés de monter - jusqu'à deux mille mètres d'altitude - mais c'est une ascension qui nécessite une descente dans des cavités basaltiques très profondes de la terre, un enfoncement vers la lumière, un abîme qui mène au ciel , une sorte d'ascension vers les enfers.[...]

L'ascension au Nid d'Aigle est donc, du point de vue d'Hitler, une visite d'agrément gratuite mais, du point de vue des Italiens, elle pourrait être la dernière occasion d'éviter une catastrophe, d'éviter le carnage, de sauver des vies celles des autres et celles des leurs.[...]

Par contre, quel meilleur endroit que celui-ci pour commander et gérer cette "boucherie" qui s'annonce ? Autant la vue s’étend vers l’horizon sans limites, autant on ne voit, dans aucune direction, l’empreinte des êtres humains
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