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Citations de Arno Camenisch (31)


On est peut-être un peu plus catholiques quand même nous autres les montagnards, ça je pense bien, dit la Sylvia, elle sourit, c'est aussi qu'on vit là où le ciel il est plus bas. Elle vide son café-goutte, tu m'en remets un siouplait.
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Le Kurt, le pauvre bougre, dit Paul en redressant son bonnet de laine, comme un clown il tremblait dans les vestiaires avant le cours de gym, rien que d’enfiler son survêt, ouais ouais, il savait très bien que le prof, ce vieux lascar avec son bas de training bleu remonté jusque sous les aisselles que ça te dessinait exactement le contour de son poireau, il savait très bien que le prof allait encore le fouetter comme une domina parce qu’il arrivait pas en haut de cette foutue perche, le pauvre loustic. Georg épluche sa banane et mord dedans. Ouais, essaie donc de faire grimper un éléphant en haut d’une perche, comment que tu fais, c’est mathéphysique, ça va pas, c’est tout, le bon Dieu dans les cieux a beau dire qu’on est tous égaux, on est égaux qu’à demi, faudrait décerner le titre de chevalier au pédagogusse qui arrivera à faire grimper un Kurt en haut de la perche, un miracle ce serait, mais le Pilatus avec son training sous les aisselles, il obligeait tout ce qui avait au moins un bras et deux jambes à monter à la perche, et il chronométrait par-dessus le marché. Il aurait carrément voulu qu’on grimpe au ciel, aller baiser les pieds du Bonidiu.
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Orapronobis, le vieux là-haut dans le ciel il prend son temps cette année, sacrediu, s’il pouvait tomber un peu de neige ce serait pas fâcheux, dit Paul en regardant le ciel, mais saint Petrus, cet âne, il nous nargue, et son boss l’a autre chose à faire. Il est debout devant la cabane du téléski, la main en visière, un bonnet de laine sur la tête. Le ciel est bleu acier, le soleil se lève.
(Incipit)
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On le voit pas souvent seul pourtant, il a sûrement pas laissé tomber ses potos, et il est souvent avec une cholie madame quand il revient au village d'un coup, dit Georg en repliant sa carte, et toujours elles saluent très poliment, un peu dans toutes les langues. Ca oui, dit Paul avec un soupir, mais sa tête c'est du vif-argent, au point qu'on dirait qu'il veut les avoir rien que pour mieux les quitter, elles ont beau être sensass, il est un peu comme le Houdini. Qui ça ? demande Georg. Le Houdini, le Harry, dit PAul, c'est le magicien, là, de la Merica, le briseur de chaines, il se sentait jamais aussi libre que quand il venait de les briser, d'abord il se faisait enchaîner bien comilfo, comme un veau, et après il se déliait en faisant beaucoup de cirque, et dès qu'il était détaché il avait enfin le sentiment d'être vraiment libre. Il secoue la tête, va comprendre.
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La cave à fromage se remplit. Plus l’été est long, plus il y a de fromages dans la cave à fromage, plus l’armailli est gros. Les bouèbes sont assis derrière l’étable dans le crépuscule et s’inquiètent parce que l’armailli a encore grossi. Le vacher dit que si ça continue comme ça, on devra démonter la Justy de l’armailli. Il tend au porcher le cigare Rössli qu’il a échangé avec le paysan contre un peu de beurre d’alpage. Le mieux serait d’enlever le siège avant, pour que l’armailli puisse conduire sa Justy depuis le siège arrière. Le porcher hoche la tête et tire sur le cigare.
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Paul est dans la cabane occupé à faire reluire la coupe de championnat avec un chiffon blanc. Georg ouvre des poires en conserve. Sur le mur, l’horloge indique deux heures dix. Faudrait inventer un ouvre-boîte ou un truc dans le genre, dit Georg en brandissant l’ouvre-boîte, on serait riches. Comme l’autre de Davos, dit Paul en arrêtant de polir, Alfred ou Anton ou Anselm qu’il s’appelait. Il secoue son chiffon, il doit y avoir un sacré bon air là-haut, ils se sont pas contentés de construire le premier téléski du monde, y en a pas mal d’autres à qui la chance a souri, me demande pas pourquoi, quand on pense que Davos veut dire derrière en romontsch, en tout cas l’autre là, l’Alberto, c’est ça que je voulais raconter, il a inventé l’économe Rex, pour éplucher, et il a fait des millions avec ça, mais me demande pas comment prononcer son nom de famille, c’est un truc à se démettre la mâchoire tellement c’est complicau, ça oui, les derniers, on les retrouve souvent tout devant, mhm. Georg redresse le couvercle de la boîte de conserve et pose l’ouvre-boîte. Même sur les billets de cinquante francs y a une femme de Davos, avec sa photo, dit Paul, elle a un choli chapeau, un comme Claire en portait aussi. Mais c’est pas encore aujourd’hui qu’on deviendra millionnaires. Il souffle de la buée sur la coupe et frotte avec son chiffon, par la fenêtre on voit la neige tomber. Tu en veux aussi ? demande Georg en lui tendant les poires en conserve.
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Le bélier, avec ses bandes plâtrées, est couché à côté de l’aide-armailli derrière l’étable sur le couvercle en bois de la fosse à purin. L’aide-armailli lit dans son livre : Depuis toujours, les Romanches ont eu coutume de partir à l’étranger. Certains par plaisir, d’autres par nécessité. Les ressources du pays romanche ne suffisaient pas pour tout le monde. Et seuls quelques-uns trouvaient leur subsistance sous un autre toit dans leur village natal ou même quelque part à l’intérieur des frontières du petit pays romanche. L’aide-armailli écrase sa Select, la laisse tomber entre les fentes dans la fosse à purin.
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Ils se la coulent douce aujourd’hui, dit un des paysans après que le vacher est sorti de la chambre. Avant c’était autre chose. Il reverse à boire, il se souvient d’un alpage où un bouèbe avait été castré. Les paysans tournent leur tête vers celui qui parle sous le crucifix. Juste une couille, dit-il en remuant son café, avec deux tuiles, tchac, et loin la couille. Aujourd’hui encore il se balade avec une seule couille. Ah ça, y a pas de comparaison avec les alpages d’aujourd’hui, ça, de nos jours, c’est des vacances, comparé à l’ancien temps. Le vacher revient avec la cafetière pleine dans la pièce enfumée, voilà comment c’était. De la discipline, crénom, et ils feraient pas tout le temps des conneries. Il tend sa tasse vide au vacher.
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Sur la pointe du Sez Ner se dresse le cairn, l'homme de pierre. Dans le ventre du cairn, il y a le livre.
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Par la fenêtre, on regarde dans la rue si le Samicolaus arrive enfin. Il va arriver sur une luge, tiré par son âne aux oreilles trop longues, et il aura apporté un grand sac plein de noix, de cacahuètes et de mandarinas pour nous parce qu'on a pas fait de fariboledingues de toute l'année. Il arrive sûrement bientôt, dit la Maman. Par la fenêtre, on voit une auto s'arrêter devant la boulangerie. C'est la subaru rouge du Gion Baretta. Le Samicolaus descend de la subaru avec son habit rouge, sa barbe blanche à la main et une belle canna. Il a un chapeau sur la tête.
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Quand je m'écorche le genou à vélo ou au foot, la Maman m'amène chez Fraurorer. C'est une samaritaine et elle me peint le genou en rouge, elle met un paradra avec des images par-dessus ou elle fait un bandasch. Tu reviens demain et on regarde, hein choupi. Je fais oui avec la tête et elle me fait un bisou sur la joue. La monture de ses lunettes me cogne le front. Je m'essuie la joue. Après la Maman lui apporte des cerises du jardin.
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L'Otto est sur le seuil de la porte d'entrée de l'Helvezia, il tient une poignée de porte dans la main. Comment ça se fait que tu te pointes par ici et pas par le couloir, demande la Tante, et c'est quoi que t'as là. (...) La poignée de la porte des toilettes, dit la Tante, oui dit l'Otto. Et pourquoi que tu l'as avec toi, elle demande, il hausse les épaules, juste comme ça, quoi juste comme ça elle dit, juste comme ça, il dit (...) elle m'est restée dans les mains. Non mais ça alors, dit le Luis en tapant du poing sur la table, et comment qu'on fait pour aller aux toilettes nous autres maintenant, espèce de sale brute qui casse tout. C'est la poignée de dedans crénom, vous pouvez entrer te bile pas, faut juste se gaffer de laisser la porte ouverte ou alors vous faites comme moi, vous escaladez pour sortir par la fenêtre et vous revenez par la porte d'entrée. Il s'avance vers la grande table, bouah qu'est-ce qu'il flotte. Ben quoi, qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça, j'ai tué quelqu'un ou quoi.
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Va-t'en comprendre, qu'est-ce qu'on va devenir sans l'Helvezia, fermer comme ça après cent ans, et tu voudrais qu'on sache quoi faire de nos journées, dit l'Otto, tu peux tourner le schmilblick comme tu veux, une pierre c'est une pierre, eux ils veulent faire de l'argent, ils vendent, et quand il est question d'argent ils sont pire que le Ner sez, le diable en personne. Ça fait combien de temps que tu t'occupes de l'Helvezia, il demande à la Tante. Plus de soixante ans, elle dit, et le bistrot il a fermé une seule fois pendant deux semaines, la fois où je suis allée aux îles Canaries.
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Le Gion Baŕetta attrape les deux lappis par les oreilles pour les sortir du carton. Il lâche les lappis dans le jardin. Et ben vualà, il dit. Les lappis sautent dans tous les coins du jardin. On leur saute après. Le Gion Baretta dit à notre Fatre qu'il faut attendre quelques semaines epi c'est bon, vous pourrez les laisser couvrir.
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Va don, dit l’Otto, à son anniversaire à la Friederike, juste avant qu’elle meure d’un coup comme ça à l’automne, je lui avais offert un pot de géranium. Ah ben ça, sûr que ça a dû lui faire sacré plaisir, dit la Silvia, elle verse une rasade de schnaps dans son café-goutte, moi le Pieder du village de Puzzatsch il m’a offert une fois une corbeille de fruits exotiques en plastique, y vaut ptêtre mieux que tu repartes direct, j’ai dit, et remballe voir ton panier garni avec toi, elle allume une Select, bon chacun fait ce qu’il peut.
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Que tu crois, dit l’Otto, quand j’étais sur l’alpage au-dessus de Meierhof, sur la Stavonas sous le Sez Ner, et que la Friederike elle était de l’autre côté, sur l’alpage de Brigels quoi, je lui en ai joué du tiba, chaque matin et chaque soir, et la Friederike de l’autre côté, oh qu’il était joli son tiba, et comme il brillait au soleil, le plus fier tiba de tout le canton elle avait, et elle me répondait avec, et moi je lui jouais les plus belles mélodies, et les tonalités de son tiba, des couleurs si jolies que t’en avais les genoux ramollis direct et que tu oubliais tout des vaches de du fumier et de toute cette merde qui t’entoure quand on l’entendait, Ah ça, la vallée entière que vous avez rendu neuneu avec vos klaxons, dit le Luis, un foin pas possible que ça nous faisait toute la journée et jusque tard dans la nuit, et comment t’aurais voulu boire tranquille ton piccolo, il s’essuie la bouche du dos de la main, on sursautait chaque fois que vous recommenciez votre ritournelle, rien à faire, un sursaut à te renverser la moitié du veltliner bien cher sur les chemises.
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Clemens, cette vieille trompette, est tombé amoureux. Il ne fait plus que traîner à la pinte, reluquer les cuisses de la serveuse. Je l'ai prévenu, le Clemens, tu vas te donner mal au ventre, dit le Gieri. Lui, des maux de ventre, il n'en a eu qu'une seule fois, ça fait des années en arrière, alors il avait avalé sept escargots vivants et rincé avec trois 'Ave Maria'. Depuis, plus question de maux de ventre.
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Georg est assis sur le banc devant la cabane et il tripote les boutons de la radio à l’antenne cassée. Paul regarde le thermomètre accroché au mur. Un peu chaud pour dire que c’est l’hiver, tu crois pas ? il demande en retirant son bonnet de laine. Il tapote le verre du doigt. Oh, ça c’est un vieux thermomètre, dit Georg en continuant à tourner le bouton de la radio, une tortue ce truc, qui affiche les températures avec deux jours de retard, il est sûrement déjà kaputt. T’en es bien sûr ? demande Paul, j’en serais pas si sûr qu’il est foutu, d’un autre côté c’est quasi pas possible que ce soit correct ce qu’il m’affiche là, on est quand même en hiver, et en hiver on a quand même pas des montées pareilles, ou alors c’est que le diable a mis un peu trop de charbon. Il se frotte la joue, décroche le thermomètre, le secoue et le tient contre son oreille. Ça nous ferait presque penser que ça se réchauffe comme disent les grenouilles de la météo à la télé, mais l’autre, de la Merica, là, la tête de nœud avec ses cheveux jaunes, il continue à dire dur comme pierre que c’est des foutaises. Comment qu’il fait pour avoir toujours cette même frisure tous les jours, ça c’est étonnant en tout cas. Georg tient la radio contre son oreille, ça grésille. Et le rien de neige qu’on veut bien nous accorder, eh ben elle fond comme un cœur de jeune fille devant Elvis, dit Paul, y a plus que sur les affiches qu’on voit vraiment de la neige pour finir, je veux même pas repenser au temps qu’on était gamins et qu’on avait pas école pendant des semaines parce qu’il y avait tellement de neige qu’on pouvait plus sortir de la maison, la première, elle arrivait en novembre au plus tard, et en avril il neigeait encore. Des murs de neige comme les immeubles de Parigi, comment tu veux dire ça à tes petits-enfants maintenant, ils croiraient direct que tu fabules, quand aujourd’hui faut se mettre à genoux et remercier le ciel et toutes les bonnes sœurs si à Noël il t’est tombé un brin de poudre, ouais, c’est tout de même devenu une curieuse histoire cette neige, ah ça c’est sûr. Georg se gratte l’arrière de la tête. Et puis tu as toujours ces paillasses qui osent encore prétendre que la météo elle serait exactement la même qu’il y a cinquante ans, il secoue la tête, si ça continue comme ça, ce sera bientôt le Maroc ici. Là-bas aussi on peut skier, dit Georg. Paul le regarde d’un air surpris, t’en es bien sûr ? Mais oui, sûr, dit Georg en opinant du chef. Ah foutaises, dit Paul, comment tu veux t’imaginer ça quand tu peux même pas luger là-bas en face, au Schneckenhof dans la Forêt-Noire, ou bien ? S’il veut déjà plus neiger ici, à qui que ça viendrait à l’idée d’aller en vacances de ski au Maroc. Georg pose la radio sur ses genoux et sort une cigarette de son paquet, évidemment qu’on peut faire du ski là-bas, il cherche ses allumettes. Y a quelqu’un qui vient, dit Paul, l’index tendu. Georg lève la tête, la cigarette lui tombe des lèvres. Ils font rapidement le tour du banc et entrent dans la cabane pour se poster derrière la vitre.
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Orapronobis, le vieux là-haut dans le ciel il prend son temps cette année, sacrediu, s’il pouvait tomber un peu de neige ce serait pas fâcheux, dit Paul en regardant le ciel, mais saint Petrus, cet âne, il nous nargue, et son boss l’a autre chose à faire. Il est debout devant la cabane du téléski, la main en visière, un bonnet de laine sur la tête. Le ciel est bleu acier, le soleil se lève. Qu’est-ce que tu veux faire aussi, l’est bien tombé un petit quèqu’chose, faut prendre ce qui vient, dit Georg en redressant sa casquette, ça veut encore venir, mais on peut pas non plus faire des tours de passe-passe. Il porte une veste de ski élimée et il a un seau rouge à la main. Au moins y a une petite couche, ça fait plus hiver comme ça, un peu de sucre sur les sommets, c’est déjà ça, ou bien ? Le Tout-Puissant, il s’est peut-être découragé, dit Paul, ou alors faut se mettre à genoux pour avoir de la neige, ça se fait presque plus rare que la cocaïne. L’année prochaine, on fera comme les Autrichiens, tiens, à la fin de saison on enroule la neige comme un tapis et on la range dans un bunker – et quand le mois de novembre aura giclé octobre du balcon et que faudra recommencer à porter des gants pour conduire nos boguets, hop, on sort la vieille neige du hangar et on la déroule, personne y verra rien que du feu si on remet un peu de neige de l’an dernier, à qui ça viendrait à l’idée, et c’est noté nulle part que c’est interdit ou bien, en Autriche aussi ils trichent. Georg pose le seau rouge à côté de Paul et sort une cigarette de la poche de sa veste de ski, il l’allume, hm. Et si on se fait tchoper, dit Paul en regardant le ciel, on fait les morts. Madre mia, dire qu’il nous faut encore vivre ça. Oups, la cigarette m’en tombe des lèvres, dit Georg, et il baisse les yeux sur la neige à ses pieds.
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Voulez-vous pas venir chouer un chtibou chez nous, demande Fraurorer, le Philipp est là. Mais vous chamaillez pas, hein. Le Philipp sort de la maison. C’est le neveu de Fraurorer. Il a deux ans et une tête de plus que mon frère. Le Philipp habite aussi à Coire, comme les Rorers. Quand on joue avec le Philipp, on se chamaille. Si on se chamaille et que le Fatre voit ça, il va nous rôtir nos lappis. Le Philipp nous dit crétins dezalpes et alors il s’en prend une sur le caillou. Vous promettez de pas vous chamailler, demande Fraurorer. Je ne peux rien promettre parce que si le Philipp dit encore une fois ça, il va y avoir de la bataille.

Nous allons taper des dents pour les râteaux jusqu’à ce qu’on soit vieux et qu’on ait une peau comme le Victor. Le Nono est derrière la sciaruban à côté de la porte et surveille qu’on s’évade pas. Nous sommes les Daltons qui tapons des pierres. Nous avons des habits rayés jaune et noir, et une grosse chaîne accrochée à la cheville gauche avec un boulet noir. Le boulet est lourd comme une bonbonne de gaz. Le Nono c’est Lukiluc. Il a un brin de paille dans la bouche et des bouchoreilles. Son chapeau de coboï, il l’a laissé au biro dans le coffrofort. Sous son tablier avec POSTE cousu devant, il a un revolver. Il porte son revolver très bas. Le Nono est plus rapide que son ombre. Impossible de le feinter. Alors on va taper des dents jusqu’à être tout gris et avoir des bosses comme des dromedars à force de taper. De temps en temps une dent se casse. On la jette dans la sciure et on continue de taper. Le soleil couchant disparaît derrière les muntagnas.
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