Citations de Art Spiegelman (239)
Le fou du roi était considéré comme un idiot et cruellement moqué. Les pampilles en berne de son bonnet symbolisaient l’impuissance. Ayant ainsi rassuré tout le monde, il est libre d’exprimer son agressivité sous forme de mot d’esprit.
- Qui es-tu, toi ?
- Moi ? Ton fils, Dash ! Tu t’souviens ?
- Un fils ??? Nan… Je m’en souviendrais si j’avais eu un truc comme ça ! …
- Waou ! Les dessins sont vraiment jolis !
- Jolis ?!! Tu es jolie ! Ça, ça n’a rien à voir avec « joli » !
- Je voulais dire…
- CE – N’EST- PAS – JOLI !
Je me sens tellement incapable de reconstruire une réalité qui a été pire que mes cauchemars les plus noirs. Et en plus, sous forme de B.D. ! Je me suis embarqué dans un truc qui me dépasse. Peut-être que je devrais tout laisser tomber.
C'était début 1938 - avant la guerre - et au centre de la ville, un drapeau nazi ... Pour la première fois, là, de mes propres yeux, la croix gammée j'ai vue ...
Des amis ? Tes amis ? Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce sans rien manger... Alors tu verras ce que c'est, les amis...
- On savait pas encore pour Auschwitz, pour les fours...
Je peux rien laisser… Depuis Hitler, même une miette, j’aime pas jeter, jamais
- Ce qu’on ressentait à Auschwitz ? Hm… Comment l’expliquer ?... BOUH ! C’était un peu ça. Mais en permanence ! Depuis l’instant où on passait la porte jusqu’à la fin.
La première partie de Maus parut en septembre 1986, après 8 ans de travail. Ce fut un grand succès d’estime et commercial. Il va paraître au moins quinze éditions à l’étranger. J’ai eu 4 propositions sérieuses d’adaptation en série télévisée ou en film de mon livre (j’veux pas). En mai 1968, ma mère s’est suicidée… (sans laisser de lettre !). Ces derniers temps, je me sens déprimé.
Partout, une odeur terrible il y avait, je peux pas expliquer… Douceâtre… Comme le caoutchouc brûlé, et la graisse.
- La police juive ?
- Oui, avec des grands bâtons ! Des juifs pensaient comme ça : s’ils donnaient quelques juifs aux allemands, ils pouvaient sauver les autres. Ou au moins se sauver eux.
Dans la cuisine, il y avait un coffre à charbon, large de plus d’un mètre, et dedans j’ai fait un trou pour descendre à la cave. Et là on a fait un mur de briques caché par un tas de charbon. Derrière ce mur, on était un peu en sûreté. Même quand avec des chiens ils sont venus –ils savaient qu’il y avait des juifs là- mais ils n’ont pas pu nous trouver. Les chiens couraient comme des fous. Mais dans le coffre à charbon, que du charbon il y avait ; ils pouvaient pas le soulever. Et la cave, c’était seulement une cave.
Mais Pesach vendait vraiment du gâteau ! Tous ceux qui pouvaient faisaient la queue pour acheter un morceau. Mais tout le ghetto, on a été si malades, tu peux pas imaginer… Une partie de la farine que Pesach a trouvée, c’était pas de la vraie farine, mais de la lessive. Il l’a mise dans le gâteau par erreur.
Mickey Mouse est l'idéal le plus lamentable qui ait jamais vu le jour... De saines intuitions incitent tous les jeunes gens indépendants et toute la jeunesse respectable à penser que cette vermine dégoûtante et couverte de saletés, le plus grand porteur de bactéries du règne animal, ne peut être le type animal idéal... Finissons-en avec la tyrannie que les Juifs exercent sur le peuple ! À bas Mickey Mouse ! Portez la croix gammée !
Des amis? Tes amis?
Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce, sans rien à manger...
alors tu verras ce que c'est, les amis!...
"Je dois me sentir coupable quelque part d'avoir eu une vie plus facile qu'eux." (p. 176)
"Beaucoup ont eu des plaies à cause du froid. Dans les plaies du pus, et dans le pus des poux." (p. 55)
J’étais dans une party. Je ne sais pas ce qu’on célébrait. L’hôtesse se promenait dans la pièce, une énorme saucisse sur le bas-ventre. Toutes les cinq minutes, elle secouait vigoureusement la saucisse et vomissait. Les invités appréciaient ce spectacle révoltant. Pas moi !
Dans une BD, la planche est l’unité de base de la pensée… Ce qui rend tout remaniement difficile une fois dessinée.