Citations de Arthur C. Clarke (573)
Il y avait d'autres hommes à Commare, reposant hypnotisés sous les projecteurs de pensées.
Il y eut un chœur d'au revoir et l'écran s'éteignit. Poole songea qu'il était étrange que cela se fût passé en vérité une heure auparavant. Maintenant, la famille s'était à nouveau dispersée. Pourtant, ce laps de temps, pour aussi frustrant qu'il fût, n'en était pas moins bénéfique en définitive. Comme tout ceux de sa génération, Poole trouvait parfaitement normal de parler à n'importe qui en n'importe quel point du globe quand il le désirait. À présent que cela n'était plus vrai, il en résultait un profond impact psychologique. Il était passé dans une dimension nouvelle où tout était lointain; les liens émotionnels qu'il avait eus jusqu'alors s'étaient étirés au point de se rompre.
Parfois, Floyd se demandait si le minibloc et la technologie fantastique qu'il supposait représentaient le sommet des découvertes humaines en matière de communications. Il se trouvait en plein espace, s'éloignant de la Terre à des milliers de milles à l'heure et pourtant, en quelques fractions de seconde, il lui était possible de consulter n'importe quel journal. Le mot même de journal était une survivance anachronique en cet âge électronique. Le texte se modifiait automatiquement d'heure en heure. Même en ne lisant que la version anglaise on pouvait passer sa vie entière à absorber le flot sans cesse changeant des informations retransmises par satellites.
Il était difficile d'imaginer que le système pût être modifié ou amélioré. Pourtant, songea Floyd, tôt ou tard il disparaîtrait pour être remplacé par quelque chose qui renverrait les miniblocs au rang des presses de Gutenberg.
La lecture des journaux électroniques amenait souvent une autre réflexion: plus les moyens de diffusion se faisaient merveilleux, plus barbare, atterrant et choquant était leur contenu. Accidents, désastres, crimes, menaces de conflit, éditoriaux sinistres - tels semblaient être les sujets principaux des articles qui se propageaient dans l'espace. Floyd en venait parfois à se demander si tout cela était vraiment aussi terrible qu'il y semblait. Les informations d'Utopie, après tout, auraient sans doute été atrocement ennuyeuses.
Sherrad se souvint d'un conseil qu'il avait lu à la première page du Manuel du Parfait Astronaute: "Si vous ne savez pas quoi faire,ne faites rien."
Il avait su, cependant, ce qui l'attendait; mais le spectacle lui fit un véritable choc. Il fut saisi de tremblement incoercibles; ses mains se refermèrent sur les barreaux de l'échelle, comme sur la bouée de sauvetage celles d'un homme qui se noie. [...] Il ne dut qu'à la faible pesanteur de ne pas tomber.
Puis son conditionnement prit le dessus, et il entreprit de s'administrer le traitement anti-panique.