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Critiques de Arthur Conte (15)
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Le premier janvier 1900

« 1er janvier 1900 » (relecture)



Le livre est sorti il y a plus de quarante ans.

Depuis nous avons connu le passage à un nouveau siècle et gardons à peu près tous des souvenirs de ce moment particulier.

Un jour peut-être, un auteur évoquera le 1er janvier 2000.



D'autres goûts, d'autres technologies, d'autres avancements, d'autres loisirs, d'autres déplacements, d'autres artistes seront évoqués.



Mais cette époque surnommée abusivement « Belle époque » le fut dans sa croyance en un nouveau siècle porteur de tous ces progrès que le XXème siècle peaufinera, inventera, concrétisera vers ce qui nous constitue aujourd'hui.



« Belle époque » pour un tout Paris qui gambergeait de salons littéraires, artistiques, politiques en restaurants (cafés disait-on en 1900) sélects (Maxim's-Véfour…) et en salles de spectacles où matinées et soirées se succédaient.



« Belle époque » où les artistes se noyaient dans la misère ou l'éther, où certains restent à jamais maudits, où d'autres perdurent encore de nos jours dans l'histoire littéraire ou picturale.



« Belle époque » où les cocottes, les pierreuses… faisaient la pluie et le beau temps, chacune à leur niveau et où les hommes, frac et chapeau claque, bâtissaient des hôtels particuliers où l'on étouffait sous les meubles, les lourdes tentures et les collections diverses dont les plus belles contenaient des tableaux de grands maîtres.



« Belle époque » où la presse riche en parutions diverses se spécialisait ou se modernisait pour conquérir un public en distillant la parole nécessaire en ces temps sans tv ni radio.



« Belle époque » où les courants politiques s'écornaient (comme de coutume) mais où l'Affaire Dreyfus laissait des marques indélébiles dans une société divisée.

Maurras, Drumont,etc… en constituaient la face noire.

« Belle époque » où la peinture, la musique, la littérature balbutiaient les premiers accords du modernisme du premier quart du XXème en opposition avec les derniers « maîtres » du XIXème siècle.

Un exemple : symbolisme, parnasse… tombaient peu à peu aux oubliettes laissant place à la spontanéité notamment sous l'égide d'un Paul Fort.



« Belle époque » de découvertes, des premiers essais de l'aéronautique, de découvertes médicales.



« Belle époque » de ragots, de critiques acerbes, « ça balance pas mal à Paris » est, a toujours été.



Un livre passionnant qui nous plonge dans l'histoire des moeurs, des arts, de la politique, histoire qui est ou se profile en ce 1er janvier 1900.

Écrit dans un style agréable, fruit d'un travail fouillé, il mériterait d'être réédité.

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L'épopée coloniale de la France

En prenant du recul, on s'éloigne du détail, mais cela permet de replacer le fait observé dans un contexte qui peut le rendre plus visible. Observer la Lune de trop près ne nous permet pas de comprendre les liens qui la relient au système solaire. Il faut contempler l'ensemble de la voûte céleste pour mieux saisir l'harmonie des sphères.



 Après la lecture de « l'épopée coloniale de la France » d'Arthur Conte (1920-2013), historien, ancien ministre et ancien directeur de l'ORTF, j'ai évidemment pensé aux débats récents sur le bilan des politiques coloniales et j'ai pris beaucoup de recul par rapport aux évènements en considérant tout d'abord deux opinions extrêmes.



 Après avoir déclaré en 2017 au cours d'un déplacement en Algérie que « La colonisation est un crime contre l'humanité. », Emmanuel Macron affine sa pensée en décembre 2019 à Abidjan en affirmant que : « Le colonialisme a été une erreur profonde, une faute de la République ».

Ces propos ont déclenché aussitôt un tweet rageur de Marine le Pen :

« En se vautrant dans la repentance, qui plus est à l'étranger, en ne retenant que les aspects négatifs d'un processus complexe, #Macron salit l'Histoire de France et met en danger nos soldats en Afrique, déjà soumis à une haine anti-française croissante. »



 Entre ces deux points de vue, il y a de la place pour aborder cette question avec beaucoup de nuances. Hélas ! notre époque n'est pas versée dans la subtilité et l'argumentation étayée. On a plutôt tendance à produire des jugements à l'emporte-pièce, nos hommes politiques nous le démontrent tous les jours dans les débats qui les opposent.



 Il y aurait beaucoup à dire aussi sur une certaine propension de nos contemporains à vouloir réécrire l'histoire et même la littérature. Ainsi, à la demande du petit fils d'Agatha Christie, le roman culte « Dix petits nègres », (titre inspiré d'une comptine), sera désormais appelé « Ils étaient dix ». Tout cela pour ne pas choquer les sensibilités. Cela part d'un bon sentiment, mais frise le ridicule, car ce roman a été publié en 1938 à l'apogée des politiques colonialistes et peu de temps après que des intellectuels comme Aimé Césaire aient revendiqué leur négritude. En me documentant sur ce sujet, j'ai même appris que des militants avaient créé (en 1927) un comité de défense de la race Nègre et une revue intitulée « La voix des Nègres ». Ce comité fut la première association à avoir organisé les Noirs de l'Empire colonial français de manière significative. Il était le prélude du concept de négritude. À l'époque le terme de nègre était très répandu et ne choquait personne, aujourd'hui il est considéré comme un gros mot. Si un tel titre était édité aujourd'hui on pourrait comprendre qu'il fasse polémique, car le mot nègre a pris une connotation raciste. Mais on peut se poser la question de savoir s'il est légitime de modifier le texte d'une oeuvre littéraire écrite il y a plus de 80 ans par une auteure qui n'est pas spécialement connue pour ses opinions racistes ? Dans ce cas qui peut garantir qu'un jour on ne décidera pas de peindre des moustaches à la Joconde au motif que son modèle, selon un groupe de chercheurs italiens, serait un homme dont s'était épris Léonard de Vinci ?



 lI s'agit là d'une censure absurde au même titre que les destructions de statues ou de monuments historiques auxquels on assiste aujourd'hui (en mai 2020 à la Martinique, des militants ont abattu la statue de Victor Schoelcher (1804-1893) l'homme politique qui a fait adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage le 27 avril 1848). N'est-il pas plus logique de conserver les monuments qui témoignent de notre passé et d'essayer de comprendre l'histoire pour en tirer un enseignement plutôt que de la cacher, ce n'est pas en fermant les yeux qu'une société peut progresser. Ce type de comportement s'apparente à ce qu'Orwell dénonçait dans son roman prémonitoire « 1984 » en parlant de novlangue. On a trop tendance aujourd'hui, et nos politiques en tête, à prôner un langage tranché, sans nuance, pour frapper les esprits, ceci plus dans le but de convaincre que pour éclairer l'opinion. le résultat d'une telle rhétorique est de réduire les nuances du langage, plus on diminue le nombre de concepts, de mots, de faits ou de monuments (d'oeuvres d'art...), et moins les gens sont capables de réfléchir sur la réalité.



 Mais il est temps de revenir à notre sujet, car à force de prendre du recul on ne voit plus rien du panorama.



« L'épopée coloniale de la France », voilà un titre qui annonce une certaine nostalgie d'une époque dont, selon l'auteur, il y aurait lieu d'être fier. En effet, le terme « épopée » évoque une histoire célébrant des héros ou des évènements suscitant une certaine exaltation, de la passion, de l'enthousiasme. Dans l'introduction l'auteur s'explique sur ses motivations. Ce sont l'ignorance et le mépris dans lesquelles est tenue l'oeuvre coloniale ainsi que le lourd échec de la décolonisation qui ont motivé Arthur conte pour se lancer dans la rédaction de cet ouvrage qui retrace l'histoire de la France coloniale jusqu'à 1940. Afin, dit-il, de rechercher une ligne de vérité. L'auteur se veut objectif en assurant ne rien vouloir cacher des errements ou abus qui ont entaché l'oeuvre coloniale. Pourtant, dès l'introduction on sent qu'il entend réhabiliter dans l'esprit de certains de ses détracteurs cette « épopée » dont il estime qu'elle peut légitimer une profonde fierté nationale. À un moment où se pose encore et avec acuité la question de savoir si le colonialisme a eu plus d'effets délétères que positifs, ce livre, bien qu'écrit en 1992 reste d'actualité. Ce sujet, en tout cas, ne peut laisser personne indifférent.



 La passion du lointain commence avec Charlemagne déclare l'auteur avant de nous faire parcourir onze siècles d'histoire : des croisades jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. Les conquérants ont toujours accompagné les pèlerins et la croisade devient vite synonyme de colonisation. C'est ensuite l'époque des grandes explorations : découverte du Canada par Jacques Cartier (François 1er), puis Champlain (sous Henri IV). Richelieu y envoie des missionnaires pour former des colonies. Colbert donne une base économique à la colonisation, Robert Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane au nom de Louis XIV. Jean-François Dupleix organise et administre les établissements français de l'Inde. Toute cette période est entachée par le recours à l'esclavage. Au total, entre le XVIe siècle et le milieu du XIXe, c'est 13 millions deux cent cinquante mille personnes qui seront déportées vers les Amériques. L'article 38 du code noir de 1685 est éloquent sur la condition des esclaves : « L'esclave fugitif aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule, s'il récidive, il aura le jarret coupé, et, la troisième fois, il sera puni de mort. » Les esclaves sont juridiquement assimilés à des meubles.



 La révolution entraîne la désertion de la plupart des officiers de marine et la flotte française ne peut plus protéger ses colonies. L'Assemblée nationale confère des nouveaux droits aux hommes de couleur en prononçant l'abolition de l'esclavage dans les colonies en 1794. Mais Napoléon le rétablira en 1802. Il faudra attendre 1848 pour l'interdiction définitive avec Victor Schoelcher. Cette période est marquée par un recul de nos possessions territoriales. Napoléon III tentera de consolider nos liens avec l'Algérie, le Liban et l'Afrique en général. L'administration de l'Algérie sous le Second Empire est décrite par l'auteur comme très humaniste et désintéressée. Il faut noter les actions positives de l'Archevêque d'Alger Charles Lavigerie.



 En 1860 l'Empire britannique détient 60 % de l'énergie mondiale en charbon et acier. Sous l'impulsion de Napoléon III, les Français s'installent en Nouvelle-Calédonie puis en Cochinchine et au Cambodge. La destinée du Mexique est confiée à Maximilien archiduc d'Autriche dont l'incompétence écourtera son règne de 1864 à 1867. Les États-Unis ayant demandé le retrait des troupes françaises du Mexique les insurgés ont repris leur guérilla. Napoléon III renonce à aider Maximilien qui se retrouvera seul et sera exécuté.



 Ferdinand de Lesseps creuse le canal de Suez qui est inauguré le 17 novembre 1869. Après la chute de Napoléon, une fois vaincue la Commune et la paix revenue, la France, en ce qui concerne sa politique coloniale, prend le temps de souffler. Puis avec la IIIe république vient le temps d'une reprise de l'activité colonialiste. En 1880, Savorgnan de Brazza conclut un traité de protectorat sur une partie du Congo. Jules Ferry est un fervent partisan de la conquête de territoires nouveaux. Il veut suivre le mouvement européen de colonisation de l'Afrique, afin de trouver des débouchés à la production française. Il est favorable à une politique de conquêtes sous le couvert d'apporter la liberté et la justice à des peuples victimes du despotisme. Son but n'est pas de conquérir pour exploiter les plus faibles, mais de civiliser. Clemenceau s'oppose avec véhémence à cette politique, il préfère consacrer ses efforts sur le Rhin pour reconquérir l'Alsace et la Lorraine aux Allemands. Avec les expositions coloniales en 1889, les Français prennent conscience des richesses que peuvent apporter nos colonies. Mais cette vision à ses détracteurs, notamment au Parlement où les débats sont l'occasion de dénoncer aussi les dépenses qu'entraîne la politique coloniale. Dans la description des engagements armée, l'auteur utilise un vocabulaire mettant en valeur nos militaires, ceux-ci s'emparent « brillamment » de places fortes, tandis que « les guerriers du désert sous les ordres de Tyranneaux anéantissent sauvagement nos soldats héroïques ». Et lorsque le calme revient (au prix de nombreuses victimes), l'auteur est reconnaissant à nos chefs militaires d'avoir « Pacifié » une région. Selon ses termes, les indigènes ne défendent pas leur pays, ils se « rebellent ». Les adversaires, les Touaregs, ne sont pas « courageux », mais « fanatiques ». Ce parti pris est visible malgré les efforts de l'auteur pour signaler ici où là quelques abus des colons. Toutefois, il s'agit là d'une étude assez complète démontrant une connaissance approfondie de l'auteur sur cette période. Il nous fait revivre avec un certain talent l'atmosphère de Saïgon, du Cambode, du Laos, des rues encombrées de pousse-pousse, des tripos. Il nous décrit la vie facile des colons dans les paradis tropicaux baignant dans l'opium et servie par de nombreux domestiques. Il évoque aussi les fièvres, les maladies transmises par les moustiques, l'abus d'alcool et le mauvais climat. On peut déplorer que l'auteur ne s'attarde pas sur les exactions françaises au Maghreb, en Afrique subsaharienne, en Indochine et en Algérie considéré pourtant durant plus d'un siècle comme un département français à part entière. Il reconnaît néanmoins au passif du bilan que les rivalités coloniales comptent parmi les causes de l'explosion guerrière de 1914. il souligne que c'est grâce à l'apport des colonies (que l'on a entraînées dans la guerre) que nous nous sommes assuré la supériorité numérique dans la bataille de la Marne (grâce notamment au 19e corps d'armée composé en partie d'indigènes algériens). En octobre 1916 la coloniale joue aussi un rôle capital dans la reconquête du fort de Douaumont. À l'issue de la guerre, la France ne s'est pourtant par montrée reconnaissante envers les Africains. En 1940, l'empire colonial français est à son apogée derrière celui des Britanniques.



 Cet ouvrage dessine une fresque historique d'une importance capitale pour la compréhension des relations internationales d'aujourd'hui. On a l'impression amère que la colonisation s'est traduite par un immense gâchis, car malgré quelques apports sur le plan sanitaire (des milliers d'Africains ont été vaccinés contre la fièvre jaune, la peste et le Typhus) et sur le plan de l'éducation (lutte contre l'analphabétisme) il faut bien reconnaître que la conduite des Européens en général était surtout motivée par un désir de « christianisation » et par l'espérance de gains économiques. Cette rencontre de l'Afrique et de l'Europe aurait pu se faire à l'avantage de tous, car si elle s'était faite de manière désintéressée sur un plan uniquement humanitaire, nos relations avec les peuples de ce grand continent n'en seraient que meilleures aujourd'hui. Une leçon d'histoire qui n'a pas pénétré tous les esprits si l'on en juge par les conflits armés qui visent, encore aujourd'hui, à étendre la domination d'un pays sur un autre.





Vocabulaire :





Anacréontique (page 85) : La poésie anacréontique s'inspire du poète grec Anacréon. Elle peut le faire en deux sens différents : par la métrique utilisée ou par les thèmes abordés : — Dans la métrique de la poésie grecque de l'Antiquité, les « vers anacréontiques » sont ceux qui ont été utilisés à l'origine par Anacréon.

Étisie (page 95) : Amaigrissement extrême, consécutif à une maladie.

Convict (page 155) : Criminel emprisonné ou déporté (pays anglo-saxons).





Bibliographie :





— « L'Épopée coloniale de la France », Arthur Conte, Plon (1992), 543 pages.



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Le premier janvier 1900

Ce lundi 1er janvier est certes le premier jour du vingtième siècle, mais il semble un jour de l'an comme les autres.

Arthur Conte nous propose de revivre cette journée -

Que fait ce jour là le président de la république ?

Ou Jaurès ?

Ou Paul Valéry ?

Ou Marie Curie ?

On lit ce livre en s'amusant, allant de surprise en surprise.

Mais lorsqu'on referme ce volume l'on a assisté à une magistrale leçon d'histoire qui nous convie à la dernière valse d'un siècle et au premiers pas du suivant.
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Le premier janvier 1900

Quatrième de couverture :

Arthur Conte revient à l'histoire avec une idée inattendue : décrire un jour du passé, n'importe lequel, choisi par hasard, et nous le faire revivre comme si nous y étions, de minuit à minuit. Au lieu d'étudier un jour sommet, la journée d'Austerlitz, ou celle de Waterloo, ou celle de Yalta, le jeu consiste à redonner toute vivante et frémissante une journée sans évènement majeur, semblable à n'importe quelle autre.

Ainsi nous appelle-t-il à revivre ici ce lundi du 1er janvier 1900, qui est, certes, le premier jour du vingtième siècle, et qui sert de double miroir à un monde en train de s'effacer comme à un monde en train de naître, mais qui n'a été marqué par aucun grand fait exceptionnel. Que fait, ce jour-là, le président de la République ? Ou Jaurès ? Ou Paul Valéry ? Ou Marie Curie ? L'ouvrier de Ménilmontant, le plus joyeux fêtard de chez Maxim's et la toute jeune Mistinguett ? Ou Renoir ? Ou Monet ? Ou le capitaine Philippe Pétain ? Ou un garçonnet de dix ans qui s'appelle Charles de Gaulle ,

On lit le livre en s'amusant, comme si nous revivions réellement et magiquement ce 1er janvier 1900, allant de surprise en surprise. Mais, au terme de la promenade, on observe aussi que l'on a beaucoup appris...
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Yalta ou le partage du monde

Le sujet m'a, bien entendu, intéressée au plus haut point.

Le texte, factuel, est très dense et fourmille de renseignements. L'édition du Cercle européen du livre, collection les grandes heures de l'histoire, est très riche en illustrations qui permettent réellement une appréhension des événements.

Ce livre est un incontournable pour tous ceux qui désirent comprendre cette époque. A chacun de savoir extraire, retenir ou exploiter les éléments dont il pourra avoir besoin pour parfaire sa compréhension, sa connaissance ou reconstituer une partie de vie pour une biographie, par exemple.
Lien : https://leslecturesdebeckliv..
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Soldats de France

L'auteur s'attache à présenter aussi bien les conditions de vie que les méthodes de culture des paysans sur une période de 1000 ans d'Histoire .

Quel chemin parcouru depuis le serf misérable attaché à la terre et au seigneur jusqu'au céréalier du 3ème millénaire juché sur son tracteur climatisé avec radio FM , GPS et ordinateur !

On ne peut que rester admiratif devant le travail accompli , le labeur inlassable , l'acquisition de la liberté puis de la terre , bribe par bribe , génération après génération avec une ténacité et un courage exemplaire .

Au travers d'époques troublées , de guerres , de pillages où le paysan se trouvait au premier rang de ceux qui souffraient , il a toujours su redresser la tête et se remettre à l'ouvrage .

La longue marche des ruraux qui ont bâti la France a été jalonnée d'innombrables révoltes ou jacqueries très durement réprimées . La Révolution de 89 , souvent présentée comme venue de Paris sous l'inspiration des intellectuels des "Lumières" , n'a pas été une explosion "ex nihilo" du peuple de Paris mais le résultat de trois hivers consécutifs de famines et de révoltes paysannes sans nombre avec incendies de châteaux et pendaison de seigneurs ou de collecteurs d'impôts un peu partout en Province .

Très intéressante est l'étude de l'arrivée du modernisme , l'abandon du fidèle compagnon , le cheval et de cette logique économique implacable qui oblige à emprunter et à s'endetter pour se lancer dans une surproduction basée sur l'abus de produits chimiques avec toutes les conséquences que nous connaissons car les produits de la terre ne sont pas payés à leur juste valeur ...

Arthur Conte ne nous fait grâce d'aucune des perspectives modernes tout en restant optimiste car pour lui , il faudra toujours des hommes courageux pour nourrir les autres . Une agriculture sans terre et sans hommes , il n'y croit pas . Ouf ! On est rassuré .

Un livre à lire absolument si l'on veut comprendre quelque chose au monde paysan .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Sire, ils ont voté la mort

J'avoue que je ne puis juger de la qualité historique de l'ouvrage, mais celui-ci a occupé de longues soirées lors des vacances passées chez les grands-parents (à la bibliothèque riche de ce genre d'ouvrages pour le grand public mais un peu exigeants malgré tout).

L'auteur met en scène chacun des députés ayant à se prononcer sur le sort du roi, résume son parcours et expose son vote; dans un second volet on apprend le sort de chacun.

Les votes étant classés par département (comme lors du vote lui-même) cela donne un aperçu intéressant de la France, mais pas toujours représentatif car pour certains départements, il y avait parfois un fort écart entre l'opinion des électeurs et celle de leurs représentants.
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Yalta ou le partage du monde

Yalta, en bord de Crimée ,hiver 1945. C'est dans cette station balnéaire que trois dirigeants incontournables du 20eme siècle (Staline,Roosevelt et Churchill) vont se rencontrer pour discuter de l'après du 2eme conflit mondial tant au niveau des territoires que de l'organisation.

Arthur Conte propose un récit factuel de cet événement avant en conclusion de donner une analyse de cette rencontre entre les 3 figures politiques,estimant que le dictateur russe sut le mieux tirer parti de la situation.
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Yalta ou le partage du monde

Le 11 février 1945, dans l'ancienne résidence d'été du tsar Nicolas II, à Livadia près de Yalta, se réunissant trois grandes puissances: les russes, les américains et les anglais. En février 1945 les fronts rousses et de l'Ouest sont en plein combat. Hitler refuse de se voir vaincu.
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Ma terre de toujours. Histoire d'une provin..

Ce livre est, comme son auteur, un monument, et pas que régional ! Quel cours d'Histoire dans ces presque 400 pages, à travers les événements, les traditions locales, les figures locales connues et reconnues hors de la région, et surtout l'insertion de la vie d'une contrée dans le pays et dans l'Europe. Il y a différents niveaux de lecture possibles, c'est aussi cette construction qui rend l'ouvrage passionnant. On a presque l'impression de regarder un film, les images défilent au fil des pages, si l'on connaît la région. Merci, Monsieur Arthur Conte, pour cette leçon dispensée avec tant d'affection !
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Le premier janvier 1789

Ce livre était dans ma bibliothèque depuis très longtemps.... J'ai revu l'histoire de cette période, en trouvant parfois quelques similitude à nos époques... Misère, froid, gens pauvres, les riches ... Mon intérêt à la généalogie m'a permis aussi de "voir" comment des ancêtres ont vécu dans les campagnes... 1780 le froid, 1785 la famine, etc... La révolte.... Je sais que personne n'a été guillotiné dans mes proches... au contraire Félicité pour leur "patriotisme" si je puis dire. Belle page d'histoire, très documentée....Si je peux je lirais d'autres livres de Arthur Conte
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Les dictateurs du XXe siècle

Il ne faut pas attendre de cet ouvrage une analyse profonde du phénomène de la dictature au XXe siècle: l'auteur a plutôt recensé une série de faits et d'anecdotes concernant des tyrans de tous les continents… une lecture prenante malgré tout, dans un style clair et allant, si l'on est curieux de découvrir jusqu'où peuvent aller les (funestes) passions humaines.
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Joffre

Le Maréchal Joffre à fait l'objet de furieuses polémiques et à été très largement controversé, notamment parce qu'il était partisan de l'offensive à outrance. Il est considéré par certain comme le fossoyeur des armées françaises au début de 1914, lorsque celui-ci n'a, pour s'opposer à la sur-puissance allemande dans le domaine de l'artillerie, que les poitrines de ses soldats.

Arthur Conte entreprend de réhabiliter le personnage et il y parvient très bien. Il nous dresse le portrait d'un homme lucide, faisant preuve d'un sang-froid à toutes épreuves malgré la menace qui pèse alors que beaucoup aurait cédé à la panique. Artisan principale du "miracle" de la Marne, il sera néanmoins remplacé en 1916 par Nivelle qui échouera également à sortir de l'enlisement.
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L'aventure européenne, Tome 1 : de Minos à Loui..

Excellent livre de Arthur Conte, bien qu'un peu long. J'ai appris de multiples choses sur l'Histoire. Le seul bémol est sur le fait que cette aventure européenne n'est pas traitée de manière chronologique, mais par thèmes ; et je dois avouer que l'on s'y perd un peu, surtout avant Jésus Christ avec les différents dieux, pour moi qui ne suis pas calé sur la mythologie grec.
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Yalta ou le partage du monde

Sur un sujet passionnant, l'auteur nous livre un récit factuel.

les caractères sont passés à la trappe, les conséquences probables de la rencontre également.

Une fois lu, on ne retiend pas grand chose de ce bouquin, et c'est dommage.
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La Faute ...😉

" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

Déja, plutôt que déjà
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Sottise, plutôt que sotise
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