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Critiques de Arthur Schopenhauer (171)
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L'Art d'avoir toujours raison

Voilà plusieurs jours que je ruminais les péripéties énervantes d'un conflit de voisinage bien stupide. Et puis je mets la main sur cet opuscule. "L'Art d'avoir toujours raison", voilà le livre qu'il me faut me suis-je dit. Ce soir je vais philosopher "utile", venez-y voir.



Ce petit livre m'aura quand même éclairé sur la raison première de bien des tourments qu'endurent les idéalistes dans mon genre. Voyez-vous, les gens, dans une grande majorité, cherchent à avoir le dernier mot. Ils veulent avoir raison. Et moi aussi je veux avoir raison. Mais je me trompe de chemin car pour avoir raison je cherche le chemin de la Vérité.



Je vous entends rire bande d'animaux sociaux. Mais oui, vous aviez bien compris qu'une vérité mal argumentée prend toujours l'eau dans un océan de mauvaise foi. Avoir raison est étranger à la Vérité, on appelle ça la dialectique et c'est un sport.



Je vais vous dire, le pire ennemi de la Vérité c'est bien l'esprit de compétition !
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L'Art d'avoir toujours raison

Voilà un titre qui me plait beaucoup. Pure coïncidence, mais c'est mon cas : j'ai toujours raison. Mais ce n'est pas un art chez moi, non c'est inné, depuis l'âge d'un jour, j'ai toujours eu raison, c'est comme ça, je n'y peux rien...

Mais revenons à Arthur. Notre philosophe positif nous dit : " Chez certains, la vanité innée est accompagnée d'incontinence de langage et d'une malhonnêteté native... On croit souvent avoir raison alors qu'on se trompe " . Tout à fait d'accord ! C'est incroyable le nombre de vaniteux qui pensent avoir toujours raison !

Schopenhauer nous dit aussi : " La dialectique scientifique, telle que nous la concevons, a pour principale mission d'élaborer les stratagèmes de la malhonnêteté dans la controverse" . Joli programme qui me convient tout à fait.

Il poursuit : " Il faut mettre l'adversaire en colère ; car, dans sa fureur, il est incapable de porter un jugement exact et de s'apercevoir de son avantage. On l'agace en étant ouvertement injuste à son égard, en le harcelant en étalant d'une manière générale son impudence. Et si l’adversaire se met particulièrement en colère lorsqu’on utilise un certain argument, il faut l’utiliser avec d’autant plus de zèle : on peut présumer avoir mis le doigt sur le point faible de son argumentation et qu’il est d’autant plus exposé que maintenant qu’il s’est trahi ". Oui mais il faut quand même faire attention avec la colère, si votre adversaire à un physique à la Teddy Riner, ça peut mal se finir...

Et Arthur de conclure : ""Très peu de gens savent réfléchir et si votre adversaire est timide, ou stupide, et que vous vous montrez suffisamment audacieux et parlez suffisamment fort, déconcerter le, stupéfier le par un flot insensé de paroles. " C'est précisément ce que je fais avec mon vouazin quand il se plaint qu'on fait du boucan en écoutant du métal jusqu'à pas d'heures...

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L'art d'être heureux

Lorsque j'ai lu ce le titre de cet ouvrage, j'ai d'abord cru à une farce, puis je me suis demandé si Schopenhauer n'avait pas trahi son pessimisme ! J'ouvre le bouquin et retrouve l'ami Arthur au hasard d'une page : « Essayons de ne pas trop souffrir puisque nous ne pouvons être heureux. »



« En vrac », dans ces 50 règles, l'auteur souligne la subjectivité de nos humeurs. Elles sont relatives à notre caractère et les évènements sont appréciés positivement ou négativement de façon différente par chaque individu de sorte que parfois un petit rien est perçu par un individu comme un grand malheur alors même qu'il ne trouble pas la constance d'un autre individu. 



« J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. » Paul Nizan. Schopenhauer met en garde contre l'imagination et les rêveries de bonheur qui tombent comme des châteaux de cartes au bal des désillusions.

Il fait l'éloge de la vieillesse qui, contrairement à la jeunesse, éternelle insatisfaite, est une forme de sagesse qui ne vise plus le bonheur comme un dû dans cette vie mais qui se contente « seulement » de la tranquillité et l'absence relative de souffrance.

En ce sens Schopenhauer rejoint les conceptions antiques de la sagesse et de façon inattendue, une partie de la doctrine bouddhiste. Finalement afin d'éviter de se pourrir l'existence qui apporte déjà son lot de malheurs, la vieillesse est un état d'esprit à adopter au plus vite !



“Nous devrions faire de toutes les possibilités désagréables l'objet de nos spéculations, ce qui amènerait soit des mesures préventives pour les éviter, soit d'agréables surprises si ces possibilités ne se réalisent pas.” (Règle 40). le philosophe invite à un pessimisme tranquille qui supporte et renonce, ne se voile aucun des maux de la vie et reste toujours conscient de ses étroites limites.



Finalement c'est assez simple, si nous voulons éviter la déception, n'encourageons pas nos espoirs. Aujourd'hui nous dirions plutôt, crois en tes rêves, rien n'est impossible, le travail est émancipateur etc. A méditer.  



L'antidote à l'illusion ? La raison, ce “mentor d'humeur chagrine” qui murmure à nos oreilles, nous appelant à toujours plus de renoncement, de nivellement vers le bas de nos ambitions et de nos relations avec autrui. 



Il y a de belles pages sur la pensée, sauvage, indomptable, cause de tant de maux, Schopenhauer aimerait pouvoir en contrôler le flux, il parle de ces « portes coulissantes » (règle 21) que l'on pourrait virtuellement fermer à sa guise afin d'en réguler le flot incessant et se concentrer sur une chose à la fois. Ces pages me font penser à mes propres techniques artisanales pour tenter de reprendre le dessus sur les pensées qui m'acculent le soir sur l'oreiller.



Sans suspense, cet ouvrage ne déroge pas au pessimisme de son auteur, et beaucoup des remèdes prescrits par le docteur Schopenhauer pourraient être vivement contestés, à l'aune des valeurs prônées par les ouvrages, exponentiels du reste, de développement personnel de notre époque.

Néanmoins, il faut reconnaître que ce livre posthume et inachevé n'était pas destiné à la publication et que Schopenhauer eut bien du mérite à chercher, par la philosophie pratique, à adoucir ses jours. 



Qu'en pensez-vous ?
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Le monde comme volonté et comme représentation

Le secret du Monde comme volonté et comme représentation est révélé dans son dernier paragraphe ; auparavant, il aura fallu parcourir un millier de pages qui laissent songeur… reflets de la modification d’un paradigme ou apports véritablement originaux ? Arthur Schopenhauer considérait son travail de réflexion à la manière d’une conciliation des antiques dualismes représentés d’un côté par Spinoza, de l’autre par Descartes :



« Toute philosophie jusqu’à ce jour a pris l’une ou l’autre de ces deux voies [union ou négation du dualisme de l’esprit et de la matière]. Je suis le premier à m’en être écarté, en posant l’existence réelle de ce tertium : l’acte de volonté, d’où naît le monde, est l’acte de notre volonté propre. »





Tertium d’originalité, Schopenhauer a sans doute concilié les prémisses d’une nouvelle mode intellectuelle passionnée de contestation classique et une personnalité innovante. Arthur Schopenhauer, en faisant la synthèse fortuite de toutes les idées marginales ou émergentes de son époque, semble d’abord n’être qu’un répétiteur avide de grotesque. Le temps passe, on connaît la suite : Schopenhauer fait oublier ses influences et devient le maître à penser d’un nombre toujours plus croissant de rejetons spirituels, qui voient en lui le représentant du pessimisme.





N’est-ce pas aller un peu trop vite en besogne ? Arthur Schopenhauer prend un plaisir malin à souligner les caractéristiques de la décrépitude de nos existences individuelles. En vrac : « Il n’y a qu’une erreur innée : celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux » ; ou bien :

« L’existence humaine tout entière nous dit assez nettement que la souffrance est la véritable destination de la vie » ; ou encore : « La mort doit être considérée sans aucun doute comme le but véritable de la vie : au moment où elle se produit, se décide tout ce dont le cours entier de la vie n’était que la préparation et la préface ». Et si l’on se morfondait autant parce que nous faisions fausse route ? Avec l’habitude que nous avons prise de considérer l’existence de nos points de vue personnels, parce que nous croyons que nous sommes le centre du monde, son objet de gloire et d’intérêt, parce que nous privilégions nos réussites personnelles plus que nous veillons à assurer la cohésion de l’ensemble, nous avons toutes les raisons d’être malheureux. Belle voie de conciliation que la suivante : en termes matérialistes, privilégiant la physiologie, l’anatomie et la raison au détriment de tout le reste, Schopenhauer nous ouvre les yeux sur l’existence du principe absolu de la Volonté. L’exemple le plus connu des malversations de cette puissance est représenté dans son chapitre de la « Métaphysique de l’amour sexuel ». Pourquoi l’amour nous transporte-t-il sur des sommets d’ébriété si brièvement ? Pourquoi le bonheur cède-t-il ensuite sa place au dégoût, à l’ennui puis à la haine ? Parce qu’il n’est qu’une ruse que la Volonté déploie vis-à-vis de l’individu pour le faire participer à l’effort de régénération continuelle de l’espèce au détriment de ses intérêts personnels :





« Le but dernier de toute intrigue d’amour, qu’elle se joue en brodequins ou en cothurnes, est, en réalité, supérieur à tous les autres buts de la vie humaine et mérite bien le sérieux profond avec lequel on le poursuit. C’est que ce n’est rien moins que la composition de la génération future qui se décide là. »





Une fois que la Volonté a obtenu ce qu’elle désirait (la naissance de nouveaux individus), l’amour n’a donc plus de raisons d’exister. Frédéric Beigbeder l’a cyniquement bien compris lorsqu’il publiait L’amour dure trois ans.





Et pourtant, les conceptions de Schopenhauer peuvent conduire à la libération du lecteur vacciné contre le pessimisme. D’une conception quasi-religieuse de la Volonté, considérée comme principe absolu et indétrônable, raison de vivre et instrument d’asservissement des hommes, Schopenhauer fait émerger une nouvelle forme de liberté plus puissante que celle qui ne connaissait pas le pessimisme.





« [L’acte de volonté] est libre ; car le principe de raison, qui donne seul un sens à une nécessité quelconque, n’est que la forme de son phénomène. »





Non pas contre, mais en face du monde comme volonté, se propose le monde comme représentation. Lorsque le premier nous conduit au pessimisme, ne jamais oublier la force du second :





« Le monde est ma représentation. –Cette proposition est une vérité pour tout être vivant et pensant, bien que, chez l’homme seul, elle arrive à se transformer en connaissance abstraite et réfléchie. Dès qu’il est capable de l’amener à cet état, on peut dire que l’esprit philosophique est né en lui. Il possède alors l’entière certitude de ne connaître ni un soleil ni une terre, mais seulement un œil qui voit ce soleil, une main qui touche cette terre ; il sait, en un mot, que le monde dont il est entouré n’existe que comme représentation dans son rapport avec un être percevant, qui est l’homme lui-même. »





Le monde comme volonté ne peut jamais aller à contre-sens de l’humanité. Si ses conséquences me blessent, si je n’arrive pas à les accepter sereinement, il me reste heureusement la possibilité de réviser le monde comme représentation. La vision organique et biologique devient une nouvelle forme d’illumination mystique : rappelle-toi que tu n’es jamais qu’un peu de chair et d’os, et que les autres ne valent rien de plus. Que sont une humiliation ou une déception en face de cette incroyable farce ?





On se doutera bien que sur plus d’un millier de pages, Arthur Schopenhauer se livre et délivre dans toute la multitude de ses contradictions, de ses interrogations et de ses (étonnantes) certitudes. En vrac, il nous parle de la nature du temps, s’interroge sur la particularité de la raison humaine par rapport à la raison animale, dénigre le nouveau mythe de la science (ce qui inspira certainement Nietzsche lorsqu’il écrivit Par-delà le bien et le mal : « […] la science, en effet, ne saurait pénétrer jusqu’à l’essence intime du monde ; jamais elle ne dépasse la simple représentation, et, au fond, elle ne donne que le rapport entre deux représentations »), s’interroge sur la portée du langage (Wittgenstein s’en est-il inspiré : « Je l’avoue, je tombe ici dans un langage figuré et mystique ; mais c’est le seul qui permette encore de s’exprimer en quelque façon sur ce sujet totalement transcendant »), analyse l’humour, dissèque le bonheur, tourne autour de l’esthétique en y rattachant différentes formes artistiques au sommet desquelles il couronne la musique, redéfinit le concept d’Idée platonicienne, cerne la raison d’être de l’Etat, vénère et détruit son prédécesseur Kant, se moque de ses contemporains et des allemands, lorsqu’il se fait le porte-parole des dernières découvertes physionomiques de son temps. Cela pourrait être long et fastidieux, mais Schopenhauer écrit agilement, avec un ton parfois précieux qui oscille pourtant entre légèreté et cynisme, et nous donne l’occasion de découvrir un cabinet des curiosités composé des plus incroyables idésoïdes germés de son esprit trublion. De là à se passionner d’un bout à l’autre de son traité, reste une étape que la frêle constitution de notre individualité ne saura pas franchir, peut-être parce que nous ne sommes pas encore ce « sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps » qui constitue l’horizon de Schopenhauer et la source d’inspiration du surhomme.





Arthur Schopenhauer n’a pas permis seulement aux vieux Nietzsche, Wittgenstein, Huysmans, Zola, Proust, Bergson… que nous connaissons de faire du sang neuf avec de vieilles idées. Il reste encore un vivier dense de théories à pêcher au hasard de ses inclinations pour revivifier notre pensée toute gargarisée de cosmologie et de science-fiction.. Quant à savoir ce que la Volonté peut gagner à nous faire patauger dans tout ce marasme d’idées parfois géniales, parfois démentes, nous ne sommes pas habilités à le deviner. Schopenhauer est immanent, non transcendant. C’est à la fois son principal défaut et sa plus grande qualité.
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Le monde comme volonté et comme représentation

Bien que je sois souvent en désaccord avec Schopenhauer, je l'apprécie énormément et ce livre fait partie des meilleures choses sur lesquels je sois tombé pour philosopher.

On trouve ici une philosophie qui se tisse en entrecroisant les fil des traditions indienne et occidentale pour nous enjoindre à dire un grand NON à la Volonté qui s’imposerait à nous. Schopenhauer assume en effet avec fierté, le fait d’être un réactionnaire radical, aussi le voit-on souvent grogner, déverser sa haine de Hegel, chasser, dès la première préface tout lecteur qui ne lui convient pas, en lui proposant ironiquement un usage alternatif de son livre, etc. Mais il en ressort tout de même plusieurs idées générales toutes à fait propres à entraîner à la pensée.

Alors, même si ses critiques sont parfois plutôt mal fondées dans la pensées, elles le sont toujours par l'érudition et je préfère de loin ses ronchonnements parfois trop fielleux à l’apathie contemplative.

J'ai donc grandement apprécié l'étonnante expérience de longue haleine que constitue ce bouquin.
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L'Art d'avoir toujours raison

Aristote, dans ses Topiques, n’avait écrit « presque que des choses allant de soi et que le bon sens prend en considération de lui-même » et Cicéron, dans un ouvrage du même titre, n’avait rien commis de mieux qu’une imitation « faite de mémoire, extrêmement superficielle et pauvre ». Arthur Schopenhauer s’inscrit donc en critique sévère de ses prédécesseurs : comment de tels timorés ont-ils pu réellement analyser la dialectique ? Avec leur gaucherie pleine de bonnes intentions, ils semblent avoir oublié le motif principal de toute controverse : le triomphe. C’est ce qui fonde la dialectique éristique dont la conclusion sonne comme une victoire, et peu importe que les thèses et la matière n’aient aucun rapport avec l’exactitude. On se trouve près de la dialectique sophistique, si ce n’est que cette dernière atteint un degré d’infamie un peu plus élevé car si celle-ci méprise également toute éthique dans sa démarche, elle cherche en plus à s’octroyer un gain financier ou mondain. Mais Schopenhauer n’en est pas encore là…





Avec son cynisme légendaire et outrancier, Arthur Schopenhauer déploie une liste de stratagèmes tous plus immoraux les uns que les autres : faire semblant de ne pas comprendre les arguments de son adversaire et les retourner contre lui, postuler ce qui n’a pas été dit, fâcher l’adversaire, parier sur son idiotie, son manque d’assurance ou du peu de crédit dont il bénéficie vis-à-vis de l’auditoire, raconter n’importe quoi, paraître intelligent en utilisant des grands mots, en inventant des références ou des théories d’autorité, faire diversion ou détourner la conversation –tous stratagèmes qui se foutent de la raison pour mieux dénigrer la bassesse des motivations qui incitent les hommes à jouer aux intellos. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la publication de ce traité hautement pédagogique survint à une période où la philosophie s’encanaillait de sciences. Depuis Port-Royal, Frege et Kant, aucune analyse dialectique ne semblait digne d’être étudiée si elle n’avait pas le moindre rapport avec le modèle mathématique. Mais tout cela sera toujours basé sur du vent, tant que n’aura pas encore été élucidée la nature même, triviale et bestiale, des intentions secrètes des hommes. Schopenhauer procède à la démystification dans ce faux traité pédagogique, moins hypocrite que les autres en raison même de son irrationalisme.


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Sources de sérénité

J'ai trouvé ce petit recueil dans la médiathèque dans laquelle je travaille (il était accompagné d'un autre d'ailleurs que je ne vais pas tarder à lire je pense) et il m'a tout de suite attiré de par la qualité de l'objet. Il s'agit en effet d'un petit ouvrage (tout petit) avec une couverture cartonnée et qui se compose exactement comme un carnet à spirales. Je l'ai trouvé tellement original que je me suis immédiatement mise en quête de le lire.

Di l'ouvrage en lui-même est petit, les citations qu'il comporte, toute issues des plus grands maîtres tels Shakespeare, Saint-Exupéry (mes maîtres à penser à moi) et bien d'autres sont lourdes de sens et incitent bien volontiers à la méditation et à la réflexion ! Elles ne sont pas moralisatrices puisque le titre de cet ouvrage au contraire nous parle de sérénité mais portent tout de même le lecteur à s'interroger et à se remettre en question !



Un petit ouvrage que l'on peut facilement (ou presque) glisser dans sa poche et qui serait, à mon avis, à lire et à relire de temps à autre !
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L'art d'être heureux

Pas si simple qu'il en a l'air, ce petit traité d'eudémonologie. Toutes les règles énoncées pour être heureux ne sont pas si faciles à comprendre. Même si, avec la relecture, et un peu d’opiniâtreté, on finit par comprendre où veut en venir le philosophe. Toutes ces règles font, de plus, référence bien souvent à des auteurs latins comme Aristote ou Horace. Schopenhaueur n'hésite pas à faire référence à à la philosophie antique pour étayer sa vision du bonheur. On retrouvera également beaucoup de ses notions dans les philosophies orientales, que connaissait déjà bien notre auteur. Toutes ces règles de sagesse qui sont bien connues de nos jours.

Il en reste une lecture mitigée, faussement simple, mais très instructive pour qui recherche une certaine sagesse.
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L'Art d'avoir toujours raison

"On croit souvent avoir raison alors qu'on se trompe." ( Schopy )

"La vanité innée, particulièrement irritable en ce qui concerne les facultés intellectuelles, ne veut pas accepter que notre affirmation se révèle fausse." ( Schopy )

Bon, voilà pourquoi nous sommes obligés de nous défendre contre ce que j'appelle les OTR, ceux qui Ont Toujours Raison !

Ce petit livre consiste en 38 stratégies pour contrer l'Adversaire.

Si l'Adversaire était à la recherche de la Vérité comme Schopy, tout serait simple, mais la plupart du temps, c'est plus compliqué : les hommes veulent "valider" leur thèse au mépris de la Vérité.

Les deux adversaires présentent deux thèses ;

il y a controverse ;

et ensuite, soit on chemine vers la Vérité ;

soit il y a dialectique, l'art de se défendre, avec réfutation directe ou indirecte. C'est à ce moment que Schopy part sur les techniques dialectiques issue des topiques d'Aristote, et nous balance grec et latin, tout au long de ses 38 stratagèmes.



Quand on comprend que l'Adversaire cherche à gagner plutôt que d'aller vers la Vérité, alors on utilise les mêmes armes que lui : la dialectique.

La dialectique, c'est une joute intellectuelle qui ressemble à un jeu d'échecs. On essaye de prévoir les coups-arguments de l'Adversaire.

Cela ressemble aussi parfois à du jiu jitsu : utiliser la force de l'Adversaire, accentuer ses arguments afin de le faire tomber.

Enfin, les derniers stratagèmes prennent à témoin le public ignorant qu'il est plus facile à manipuler;

il y a aussi ceux qui appuient sur le point faible de l'adversaire pour le mettre en colère, afin qu'il perde sa concentration.

Le 38è stratagème est l'ultime parade quand on voit qu'on a perdu : l'attaque personnelle : c'est un peu ce qu'il a fait avec Cicéron ou Hegel.

Je pense que les avocats et les politiques s'en donnent à cœur joie avec la dialectique.

Dans "Les Provinciales", de Pascal, j'avais déjà remarqué la sacrée dialectique dont faisaient preuve les rusés jésuites.



Bon, je suis nul en dialectique, je n'aime pas ça. En tous cas, j'aurais honte à utiliser la stratégie 38.

J'ai eu de rares OTR dans les commentaires de mes critiques, j'ai préféré les virer !

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L'art d'avoir toujours raison : Suivi de La..

Je reste frustré par le premier des trois textes de Schopenhauer regroupés dans ce livre. L'Art d'avoir toujours raison me laisse sur ma faim dans la mesure où j'aurais aimé plus d'exemples illustrant cette dialectique éristique, une façon pour moi de mieux saisir concrètement les stratagèmes proposés. Certains renvoient à Aristote et à son ouvrage Topiques, il ne me reste plus qu'à le mettre sur la liste...
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Métaphysique de l'amour - Métaphysique de la mort

Plutôt déçu par cet ouvrage même s'il offre une plongée intéressante sur l'état de la métaphysique au XIXe siècle.

Dans la métaphysique de l'amour, Schopenhauer se donne pour objectif de démontrer ce qui - et pourquoi - attire les hommes aux femmes et inversément et en vient à expliquer la force et la poésie de l'amour par la volonté du génie de l'espèce. Au lieu de s'attarder au contenu qui paraîtra définitivement archaïque, risible sinon offensant, arrêtons-nous à cette volonté (le mot est lâché bien à propos dans la pensée de ce philosophe) de rendre compte systématiquement de ce qui sous-tend l'amour et la force vitale de la sexualité dans l'élan de préservation de l'espèce.

La métaphysique de la mort est probablement un des summums du courant métaphysique (entendons-nous je ne suis qu'un pâle néophyte en philosophie). Cet acharnement de Schopenhauer à prouver l'existence de l'ÊTRE et à l'attribuer au travail de la volonté, qui préexiste autant dans la nature que chez nous les êtres humains, est pour nous, enfants du XXe ou XXIe existentialiste, très évocateur. La philosophie somme toute (ou du moins la métaphysique précisé-je) existerait-elle, dit-il, sans la question de mort ? Je répondrais encore que l'art aussi chevauche allègrement cette question.

Ce qui déçoit dans cet ouvrage ce sont ces affirmations arbitraires sur le fonctionnement du désir, sur la place des femmes, l'homosexualité bien souvent aujourd'hui contredites par les sciences humaines et naturelles et qui ne passeraient même plus comme "blagues de beaufs".

Le point positif de cette lecture reste l'étonnante clarté avec laquelle Schopenhauer exprime ses concepts - ce qui n'est pas négligeable pour le débutant que je suis.
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Comment être heureux

Premier livre que je lis de Schopenhauer, "Comment être heureux" est extrait de "Aphorismes sur la sagesse dans la vie". Texte clair,simple et facilement compréhensible, le philosophe allemand, nous offre un guide de sagesse et de conduite pour éviter ou du moins atténuer les aléas de l'existence. Ce petit livre se compose de 4 parties : Ce que l'on est, ce que l'on a, ce que l'on représente et se termine par des maximes concernant les conduites à adopter envers nous-mêmes, envers les autres, et la marche du monde.

Il s'agit donc d'un petit guide de conduite que chacun peut utiliser pour s'avoir s'accomoder des turpitudes de la condition humaine. On relèvera quelques passages surannés concernant par exemple l'honneur chevaleresque, des réflexions sur les femmes ou encore des jugements à l'emporte-pièce, qui ne trouveront plus d'échos à notre époque, mais dans l'ensemble, ces conseils philosophiques n'ont rien perdu de leur sagacité.

On pourra s'y référer pour orienter notre vie de maniere à moins souffrir et apprecier les petits moments de bonheur. Pour Schopenhaueur, la vie n'est pas une partie de plaisir, mais loin d'etre complètement négatif comme on le pense habituellement, il nous permet d'orienter notre existence de manière à y trouver du plaisir.
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Comment ne pas se rendre malheureux pour rien

Pourquoi lire Schopenhauer ?

Puisque pour lui la vie n'est qu'absurdité et souffrance. Puisque derrière les apparences le monde est mû par la volonté qui ne recherche que la perpétuation de l'espèce, que le désir nous entraîne vers une perpétuelle insatisfaction, que le bonheur est une illusion. Vivre c'est souffrir, ce monde est le pire des mondes possibles, digne de l'enfer. Seule la mort nous délivre mais malgré tout nous la craignons. L'ennui nous guette, les soucis nous rongent, toute joie est éphémère. Alors ?

Parce que c'est une lecture vivifiante, parce qu'il a un grand talent d'écrivain, parce qu'il n'a pas complètement tort et même très souvent raison, nous répond Jérôme Ferrari. Et parce que ses maximes sont pleines de sagesse, qu'il nous guide vers plus de bonheur, ou plutôt moins de malheur, nous encourageant à éviter les souffrances inutiles.



Schopenhauer nous démontre que ce n'est pas la solitude qu'il faut fuir mais la société d'autrui. En effet ce qui rapproche les hommes c'est la misère et l'ennui, la nécessité et la lâcheté, source de tous les problèmes. Seule la vieillesse accepte mieux la solitude. Qui est une des clés du bonheur avec le courage et la prudence. L'art et la philosophie, en dévoilant la réalité de l'existence humaine, nous aident à vivre.



Parmi les conseils pour vivre moins malheureux, fortifier sa santé, éviter les excès, maîtriser son activité intellectuelle, ne pas courir après les richesses, ne pas s'illusionner sur les autres, ne pas trop parler, prendre le temps, anticiper les malheurs pour mieux réagir quand ils arrivent. Tout homme doit avoir une occupation, les esprits supérieurs peuvent s'accomplir dans un travail de création artistique ou intellectuel.



Malgré sa misanthropie, la philosophie de Schopenhauer est emprunte d'une grande humanité et constate ce qui continue à être notre quotidien : la destinée est plus chargée de souffrances, de guerres qu'il assimile à des brigandages, de trahisons, de haine, de misère, que de paix, de bonheur et d'amour. On adhère ou pas mais ses Aphorisme pour une sagesse dans la vie restent d'actualité. Un petit ouvrage très bien conçu avec des extraits très bien choisis et brillamment préfacé qui nous donne de bonnes pistes pour poursuivre - ou pas - la lecture de ce grand philosophe.
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L'Art d'avoir toujours raison

Un très court livre à l'usage de ceux qui aimeraient remporter des débats, améliorer leur rhétorique et leur éloquence. Il est remplit de stratégèmes amusants, appuyés d'exemple, pour triompher d'un adversaire lors d'un débat.
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Du néant de la vie

La vie, c'est aussi plein de signes du destin, souvent ironiques ; leçons d'humilité pour l'animal pensant que nous sommes... le petit dernier pour moi ce matin : après avoir commenté la Nausée hier, je tombe ce matin sur cet opuscule de 60 pages de de Schopenhauer, lu il y a quelques années pour me familiariser en douceur avec la pensée de ce philosophe.



Quelle belle continuité sur le chemin de la névrose existentielle ! Sans doute ces lectures caractéristiques d'une période de ruptures dans ma vie personnelle n'ont-elles jamais cessé de me hanter... et c'est très bien ainsi. En effet, d'abord pessimiste au 1er regard, ces extraits -car c'est en fait de cela qu'il s'agit- de la pensée de Schopenhauer aboutissent à penser la vie et le néant d'une manière que je qualifierais plutôt de réaliste : la vie consciente et intellectuelle n'est qu'un voile ; oscillant entre ennui et tristesse, elle est destinée à retomber dans le néant. Pour autant, la volonté d'être qui nous porte, l'énergie brute et inconsciente qui nous meut est, elle, éternelle, intemporelle. Dès lors, le néant lui-même est illusion, car le temps, non linéaire, est en fait une roue sans fin, comme dans les pensées bouddhiste et hindouiste.



Dès lors, la pensée de Schopenhauer prend un tour plus rassurant qu'i n'y parait. Certes pas pour l'individu avide d'exister comme animal social, confronté à la souffrance inéluctable que cette existence objet génère, mais, si on a l'humilité de se concevoir comme véhicule passager d'un force universelle, alors l'être prend sens.



Quand j'ai lu ce livre il y a quelques années, cet aperçu d'une philosophie 'd'inspiration bouddhiste et vitaliste, encore mâtinée de christianisme, correspondait pleinement à mes propres interrogations et croyances métaphysiques... et c'est encore beaucoup le cas aujourd'hui. Qu'on partage ces croyances ou pas, cette pensée, originale et métissée, mérite d'être mieux connue, et je confirme qu'elle peut apporter du baume au coeur.



Pour autant, je n'attribue que 3 étoiles, simplement parce que le format est mal choisi. Trop court ou trop long, cet opuscule se résume en fait facilement, car il pose les bases de la thèse de Schopenhauer, puis les reprend sous différents angles, mais sans développements l'enrichissant. du coup, on reste sur sa faim. Il faut sans doute poursuivre en lisant des ouvrages plus complets de cet auteur, même si, personnellement, il a plutôt été l'une des portes d'entrée vers la lecture des maîtres bouddhistes. le monde comme représentation et l'intuition comme volonté existentielle seront sans doute plus largement compris dans le monde comme volonté et représentation.



Un philosophe néanmoins incontournable, à mon goût, dans la filiation de Platon et Kant, dans la réaction au culte de la Raison hegelien. Sa pensée, encore une fois très proche des grandes traditions orientales, se retrouve chez Tolstoï et Dostoïevski, chez Borges et Hesse -et avec quel art !! - ; c'est donc souvent à travers eux que le lecteur français la connaît. Je sais que cette constellation d'auteurs que j'affectionne parle aussi à beaucoup de mes amis babeliotes...



Le décadentisme, puis l'existentialisme, en sont une poursuite évidente. Enfin, proche de Freud par le rôle qu'il attribue à l'instinct sexuel dans la volonté de puissance individuelle et par la primauté de l'inconscient, il préfigure -mais en partie seulement-, sur deux plans différents, les thèses de Darwin et de Nietzche.



Ainsi, je recommande la lecture de Schopenhauer, même si cet opuscule est insuffisant et inadapté, pour la richesse de la pensée de l'auteur dans une volonté de bien vivre au quotidien, pour son ouverture et sa richesse, introduction à d'autres idées, et parce qu'il fut, pour moi, une charnière courte, mais incontournable, vers d'autres lecture formatrices, refondatrices. Je l'avais sans doute un peu oublié... d'où l'intérêt de ressortir ses anciennes lectures... et, dussé-je être le seul, vais donc m'employer à suivre mon propre conseil de lecture ; ) ... Les commentaires d'amateurs plus férus de Schopenhauer seront bienvenus...

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L'Art d'avoir toujours raison

Ce livre aurait pu avoir plusieurs titres: "L'Art d'être sophiste", ou pourquoi pas "L'Art de la mauvaise fois". Je ne vais pas être tendre dans cette critique, il faut dire qu'à bien des égards cette œuvre m'a révoltée. Que l'homme ne cherche dans les débats qu'à assujettir son adversaire, quitte à omettre la Vérité, soit. Mais est-ce une raison pour que Schopenhauer se livre à une énumération de tous les procédés de mauvaise fois (son dernier stratagème invite sans vergogne à insulter son interlocuteur, en cas d'échec inévitable, afin de le faire sortir de ses gonds ... ), est-ce donc une raison pour inviter ses lecteurs à utiliser des stratagèmes médiocres et trompeurs ? Plutôt que d'avilir l'homme et la pensée, la philosophie ne devrait-elle pas au contraire tenter de le grandir et de le ramener à la raison? Sans parler du style pompeux voire incompréhensible du livre (même si ici je n'incriminerai pas Schopenhauer, n'ayant lu qu'une traduction et non l'œuvre dans sa langue originale). Bref, je n'ai pas du tout aimé ce livre. Mais après tout peut-être ne suis-je qu'une idéaliste utopiste refusant d'accepter la médiocrité de notre espèce...
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L'Art d'avoir toujours raison

Titre alléchant mais : les premiers feuillets sont encombrés de notes de bas de pages. Peut-être utiles quand on veut préciser sa pensée ou la situer plus justement. Mais là, c'est un vrai raz-de-marée. Elles occupent les trois quarts de l'espace et dans le fil de la lecture, on s'aperçoit, un peu plus loin, que l'idée (ne parlons même pas de pensée) est de nouveau développée mais dans le corps du texte cette fois-ci. Devant ce désordre, j'ai laissé tombé étant donné que "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent facilement". Si l'auteur lui-même n'est pas en état de composer sa pensée de manière claire et ordonnée quelle chance y a-t-il que moi, pauvre néophyte, je puisse la saisir.
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Le monde comme volonté et comme représentation

Ma bible philosophique. Rien de moins. Alors que d'aucuns le considèrent comme le plus noir des philosophes, je le considère, moi, comme le plus lucide, le plus efficace. Il brosse un portrait du monde tel qu'il est, un monde porté par ces deux seuls mots: "volonté" et "représentation". Tout est là. Concentré dans ce titre qui embrasse la condition humaine dans toute sa complexité. Je soupçonne ses détracteurs d'être eux-mêmes des négativistes extrêmes, car ce monde, tel qu'il nous le décrit objectivement, prend la couleur que notre propre volonté veut bien lui donner...
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Comment être heureux

Je suis un peu perplexe après lecture de ce petit livre. Trouvant d'abord que le titre n'est pas vraiment le reflet du texte. Et puis je regrette surtout que cet ouvrage ne soit pas un texte intégral, mais cette dernière critique je la formule surtout par rapport à mon étourderie... Survolant ainsi une oeuvre, je pense que l'approche en est plus difficile. Il y a aussi le fait que certaines réflexions du philosophe me semblent désuètes car plus en accord avec les préoccupations de notre époque et nos moeurs. Cet ouvrage n'est pas un guide qui apprend à dénicher le bonheur, mais plutôt un livre qui nous met en garde contre les aléas de la vie, les rapports humains (amitiés factices, hypocrites par exemple...), quant à la fréquentations de grossiers personnages, les conseils de Shopenhauer sont totalement dépassés, caduques, cette population ayant largement augmenté depuis la première moitié du 19 ème siècle. Et quelle que soit l'époque, la nature humaine reste immuable, l'homme conservant sa nature d'homme avec ses qualités et ses défauts. Je suis très éloignée de certaines affirmations de ce philosophe, proche d'autres, mais il ne donne pas de clé pour être heureux, mais plutôt pour survoler les situations avec un regard neutre qui permet peut-être de ne pas être trop malheureux... Lecture à compléter par celle d'autres philosophes qui ont planché sur la question.
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L'art d'être heureux

Que ce court traité soit signé de la main de Schopenhauer, le philosophe que l'on qualifia souvent de pessimiste, peut paraître chose surprenante. Initialement destiné uniquement à son usage personnel et non à la publication, « L'art d'être heureux ou Eudémonologie » distille 50 règles de vie afin de pouvoir espérer connaître un bonheur véritable et durable, à condition de bien prendre en compte qu'il s'agit ni plus ni moins d'une ascèse, le bonheur ne tombant effectivement pas du ciel comme la pluie sur nos têtes.



S'appuyant sur des citations de Sophocle, d'Aristote, Sénèque, Homère, Ovide et de quelques autres, Schopenhauer, à travers ces 50 règles se fait limpide et clair dans ses explications sans oublier de nous rappeler sans cesse à la dure réalité du monde.

Il nous fait rapidement comprendre qu'il faut tout d'abord être apte au bonheur, le tempérament de l'individu étant primordial quant à ses chances de réussite dans sa quête du bonheur. Dans le cas contraire, tous nos efforts pour atteindre un peu de félicité seront vains. Il nous indique également que la santé est le plus précieux des trésors et qu'une bonne humeur quotidienne aide aussi énormément.

Il faut toujours rester soi-même, ne jamais chercher à être quelqu'un d'autre, être en concordance avec ce qu'il nomme le caractère acquis (le dernier caractère, précédé par le caractère intelligible et empirique), c'est-à-dire aller vers ce quoi l'on est fait tout en connaissant ses limites qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Aller à son encontre serait comme une personne qui, prenant Arnold Schwarzenegger comme modèle, se lancerait dans le culturisme alors qu'elle n'a pas la constitution physique adéquate pour cette activité sportive. Donc, sachons bien où se situent nos forces et nos faiblesses.



Voici en vrac certains idées intéressantes développées par l'auteur :

-- Ne jamais songer à vouloir posséder plus de choses que l'on est capable,

-- Prendre le temps de la réflexion avant d'accomplir une action.

-- Toujours imaginer que ça pourrait être pire lors que survient un désagrément ou un accident.

-- Il ne faut point chercher à tout prix le plaisir et la jouissance mais plutôt à éviter de trop fortes souffrances comme le disait si bien Aristote : « Le sage n'aspire pas au plaisir, mais à l'absence de souffrance. »

-- Et enfin il faut profiter du présent.



Voilà en substance les grandes idées déversées par Schopenhauer, que l'on voit plus proche du stoïcisme que de l'épicurisme.

La recette du bonheur ne se trouve pas dans ces livres de bien-être qui fleurissent dans toutes les librairies, mais bien aux côtés de certains penseurs qui traitent d'une philosophie pratique pour la vie de tous les jours.



Je laisse désormais le mot de la fin à Schopenhauer :



« Quiconque passe sa vie sans souffrances excessives, physiques ou psychiques a eu le sort le plus heureux qu'ont pouvait trouver. »
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