Je suis un peu perplexe après lecture de ce petit livre. Trouvant d'abord que le titre n'est pas vraiment le reflet du texte. Et puis je regrette surtout que cet ouvrage ne soit pas un texte intégral, mais cette dernière critique je la formule surtout par rapport à mon étourderie... Survolant ainsi une oeuvre, je pense que l'approche en est plus difficile. Il y a aussi le fait que certaines réflexions du philosophe me semblent désuètes car plus en accord avec les préoccupations de notre époque et nos moeurs. Cet ouvrage n'est pas un guide qui apprend à dénicher le bonheur, mais plutôt un livre qui nous met en garde contre les aléas de la vie, les rapports humains (amitiés factices, hypocrites par exemple...), quant à la fréquentations de grossiers personnages, les conseils de Shopenhauer sont totalement dépassés, caduques, cette population ayant largement augmenté depuis la première moitié du 19 ème siècle. Et quelle que soit l'époque, la nature humaine reste immuable, l'homme conservant sa nature d'homme avec ses qualités et ses défauts. Je suis très éloignée de certaines affirmations de ce philosophe, proche d'autres, mais il ne donne pas de clé pour être heureux, mais plutôt pour survoler les situations avec un regard neutre qui permet peut-être de ne pas être trop malheureux... Lecture à compléter par celle d'autres philosophes qui ont planché sur la question.
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Le pessimisme de Schopenhauer étant bien établi, j'ai été surpris par le titre de ce recueil: "comment être heureux". Schopenhauer laisserait il une place au bonheur?
Ce recueil de textes, un peu disparate, (c'est la rançon du genre), s’emploie a rassembler les réflexions de Schopenhauer sur ce texte.
Dès la première page, on n'est pas surpris qu'il soit posé que la vie heureuse est une sagesse: cela promet peu de place aux excès ... et la promesse est tenue!
Et ce, à peine quelques lignes après, où il est suggéré que le bonheur, après froide et mûre réflexion, est lié au fait que la vie est préférable à la non existence.
Et plus loin: "par vivre heureux il faut entendre seulement "moins malheureux", en un mot, "supportablement"
Ce recueil fait aussi apparaître une forte inclinaison vers ce que d'autres appelleront le surhomme, l'homme de talent. Le retour de ce thème dans la vie heureuse est fréquent et pour le moins peu étayé. Ainsi par exemple: "la sociabilité de chacun est en raison inverse de sa valeur intellectuels" ou plus loin: "comme l'aigle, les esprits réellement supérieurs errent sur la hauteur, solitaires"
Schopenhauer nous livre aussi quelques recommandations pour atteindre la sagesse , parmi les quelles:
- éviter le jeux de cartes
- les plaisirs sont et restent négatifs; croire qu'ils rendent heureux est une illusion que l'envie entretient
- se défier des fêtes et leurs paillettes, que la joie ne fréquente pas
- le présent seul est réel
- se restreindre rend heureux; plus notre cercle de vision, d'action et de contact est étroit, plus nous sommes heureux
- se lever tôt pour profiter du matin propice à la vie intellectuelle.
Je ne suis pas "sûr" de souscrire à chacune!
En bref, un apport sur le sujet du bonheur (du moins via les textes de ce recueil, qui ne va guère au delà de ce que prônaient les stoïciens et comportent nombre d'affirmations pour le moins datées....
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Première surprise, ce livre n'est pas le texte complet, il s'agit d'extrait choisi de l'ouvrage "aphorismes sur la sagesse dans la vie" . cela étant dit j'ai confiance dans les choix du compilateur, les editions librio étant souvent gage de pertinences et concisions.
L'écriture d'Arthur Schopenhauer n'a pas vraiment vieilli même si il faut quand même s'accrocher pour suivre le fil de la pensée du philosophe qui semble jaillir comme un geyser, la petite taille des articles renforçant cette impression.
Chantre du pessimisme et du manichéisme ont peu douter de la pertinence du titre de l'ouvrage, qui n'est donc pas de Schopenhauer. Et pourtant, il s'agit malgré tout d'un ouvrage pleins de bon sens, qui pourrait nous guidé vers les conditions d'un début d'une possibilité de bonheur.
un livre qui pourrait êtres considéré comme un ouvrage de développement personnel avant l'heure mais qui demande un certain effort de compréhension, une lecteur lente avec notes et relecture.
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Ce qui d'autre part rend encore les hommes sociables, c'est qu'ils sont incapables de supporter la solitude et de se supporter eux-mêmes quand ils sont seuls. C'est leur vide intérieur et leur fatigue d'eux-mêmes qui les poussent à chercher la société, à courir les pays étrangers et à entreprendre des voyages. Leur esprit, manquant du ressort nécessaire pour s'imprimer du mouvement propre, cherche à l'accroître par le vin, et beaucoup d'entre-eux finissent ainsi par devenir des ivrognes.
Ce qui différencie le sort des mortels peut être ramené à trois conditions fondamentales. Ce sont :
1° Ce qu'on est : donc la personnalité, dans son sens le plus étendu. Par conséquent, on comprend ici la santé, la force, la beauté, le tempérament, le caractère moral, l'intelligence et son développement.
2° Ce qu'on a : donc propriété et avoir de toute nature.
3° Ce qu'on représente : on sait que par cette expression l'on entend la manière dont les autres se représentent un individu, par conséquent ce qu'il est dans leur représentation. Cela consiste donc dans leur opinion à son égard et se divise en honneur, rang et gloire.
En présence d'un événement malheureux, déjà accompli, auquel par conséquent on ne peut rien changer, il ne faut pas s'abandonner même à la pensée qu'il pourrait en être autrement, et encore moins réfléchir à ce qui aurait pu le détourner; car c'est là ce qui porte la gradation de la douleur jusqu'au point où elle devient insupportable (...)
L'honneur ne consiste pas dans l'opinion d'autrui sur notre mérite, mais uniquement dans les manifestations de cette opinion; peu importe que l'opinion manifestée existe réellement ou non, et encore moins qu'elle soit, ou non, fondée. Par conséquent, le monde peut avoir la pire opinion sur notre compte à cause de notre conduite; il peut nous mépriser tant que bon lui semble; cela ne nuit en rien à notre honneur, aussi longtemps que personne ne se permet de le dire à haute voix.
(En somme), certainement les sages de tous les temps ont toujours dit la même chose, et les sots, c'est-à-dire l'incommensurable majorité de tous les temps, ont toujours fait la même chose, savoir le contraire, et il en sera toujours ainsi. Aussi Voltaire dit-il : Nous laisserons ce monde-ci aussi sot et aussi méchant que nous l'avons trouvé en y arrivant.
« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux.
[…] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes.
[…] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions.
[…] » (Roland Jaccard.)
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Référence bibliographique :
Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration :
Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1
Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/
Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg
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