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Critiques de Astrid Wendlandt (20)
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Astrid aime la Russie, et l'homme russe en général...



"Tombée en amour" à 20 ans d'un rockeur de Tcheliabinsk, elle renouvelle l'escapade plusieurs années après, sous prétexte de recherches ethnologiques, bien décidée à mettre un point final, heureux ou non, à cette bluette de ses années d'étudiante, dont elle ne peut se défaire.

Elle le retrouve, le "chum" russe...toujours volage et inconséquent, et il convient alors de faire le deuil d'illusions sucrées. Astrid devra donc se résoudre à faire de son voyage un véritable trip aventurier dans les territoires montagneux de l'est du pays.



Et il aura fallu une bonne moitié du livre pour en arriver là. Et pour savoir si son nouveau guide sera l'élu du moment...



Quand je commence à regarder ce qui me reste à lire, le diablotin de l'ennui littéraire n'est pas loin, d'autant que cette lecture se doit être un témoignage et non une oeuvre romanesque. Au milieu d'une quête amoureuse plus que scientifique, je me suis forcée à continuer, plutôt déçue de devoir suivre les états d'âme sentimentaux de notre voyageuse, au détriment de la découverte du pays.

Et pourtant, elle me fascine aussi à plus d'un titre, cette Russie si éloignée de nos codes d'occidentaux.



Astrid Wendlandt en parle bien sur avec talent, à travers les éléments d'une civilisation ancienne, ses rites et coutumes. On ne peut que saluer une grande confiance et un certain sang-froid à voyager seule, à se laisser porter par les opportunités, les rencontres dans un pays où l'insécurité est monnaie courante, en dépit de la chaleur humaine et de l'hospitalité slave.

Sa curiosité est le fil rouge de la découverte de la nouvelle Russie, revenue de l'ère soviétique pour le pire et le meilleur. C'est alors le meilleur de ce livre que cette narration de l'immersion dans des paysages, des villes improbables, des sociétés à la marge du pouvoir moscovite.



Dommage que j'ai dû m'accrocher...
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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Astrid Wendlandt croise un jour la route d'un traîneau mené par un nénet : alors qu'elle se trouve dans le Nord-Ouest de la Russie pour faire un reportage sur une exploitation minière, la vue de cet attelage surgi dans le brouillard vrille en elle le désir d'en apprendre davantage sur ce peuple nomade.



Plusieurs expéditions individuelles, sur plusieurs années, lui permettent de nous parler de ce peuple, figure dans le miroir géographique des inuits du Canada. Solidement déterminé à rester nomade et à vivre d'une économie basée sur l'élevage des rennes, ces nénets nous content une vie toute en simplicité, en communion avec la nature, dans un environnement souvent hostile.



Ce livre passionnant nous apprend le quotidien de cette ethnie, sa culture, ses croyances chamaniques et nous dévoile également en parallèle l'évolution de la société russe, ses folies, ses atrocités, sa vision du devenir de ces provinces chères aux nomades.

Du coup, en refermant ce livre, l'envie nous taraude aussi de rester en ces terres glacés, de continuer à suivre ces peuples qui vivent coûte que coûte selon le règles ancestrales et de revenir sur l'Histoire de cette terre russe dont la mémoire est faite des Goulags et des déportés qui en ont bâti les premiers lieux habités sédentarisés.



Un livre à lire ne serait-ce que pour comprendre que les changements climatiques sont pour le nénets une évidence et que leur mode de vie devra s'adapter. Ils sont plus clairvoyants que nous autres occidentaux et nous devrions les écouter...
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

L’Oural en plein cœur, titre prometteur et tellement évocateur ! Ainsi, Astrid nous embarque dans son coup de foudre pour la Russie, la taïga, ces contrées perdues et ces espaces originels, ces régions reculées, ces endroits paumés, hostiles et âpres où la nature reprend ses droits et nous éblouit.

Elle nous ouvre son cœur, épris, amoureux, de Micha, de Dima et surtout de l’ Oural. Dans son récit, carnet de voyage très personnel, Astrid nous émeut, on découvre sa fascination pour la démesure russe, la toundra, les steppes de la taïga, sont d’ « une austère beauté où le vide devient obsédant »

De Tchéliabinsk, ville industrielle de l’ex URSS toute « déglinguée » en plein cœur de l’Oural, à Vorkouta dans l’Oural polaire, nous apprenons beaucoup sur les traditions et les croyances animistes des peuplades (Nenets, Khanty…)éleveurs de rennes vivants en sursis dans la toundra. Nous découvrons la communauté d’Anastasia, « une chamane qui rassemble des amoureux de la nature attirés par un retour à la terre », son discours est perçu en Russie comme « un rempart contre la pauvreté et le désenchantement du monde". La Russie nous dit-elle, est immense, « il y a encore des espaces de liberté où les hommes peuvent vivre leur rêves » J’ai aimé cette virée au nord dans la toundra, région où « le seul maitre est le vent » région sans routes, où les train- autobus s’arrêtent à la demande. C’est un sacré dépaysement de partager l’expédition d’Astrid Wendlandt.

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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

10 lecteurs seulement sur Babelio, du coup aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de ce livre !



Ouvrir ce livre, c'est d'abord une aventure, qui éveille la curiosité pour l'inconnu bien sûr, Le Grand Nord, mais le fermer, c'est réaliser par un exemple très CONCRET que la terre et certains peuples sont bel et bien en danger ( modifications climatiques, exploitation de ressources énergétiques ) et que nos consciences alertées régulièrement sont fainéantes.

Astrid Wendlant, journaliste franco-canadienne, nous livre le récit de ses mois passés en compagnie des Nenets, dernier peuple nomade vivant dans le grand nord sibérien, elle tente de comprendre comment 43 000 individus ont réussi à survivre, aux conditions de vie extrêmes certes, mais surtout aux persécutions tsaristes, puis soviétiques,et aux tentations du monde moderne.

On partage ses découvertes, mais aussi ses émotions au contact de ce peuple et de cette nature hostile mais magnifique.

Comme elle nous le dit elle-même en introduction : " Peut-être ai-je abordé ici à l'une des dernières contrées, où la mystique tient encore son rang et où les hommes, la nature et les bêtes n'en ont pas fini de cette conversation commencée dans la nuit des temps. "



Avant tout, ce livre est un témoignage fort et sensible, pour faire sortir de l'ombre ce peuple singulier qui à réussi à préserver ses coutumes ancestrales sans perdre son âme comme les inuits, mais qui est aujourd'hui en danger du fait que son territoire se trouve sur le plus grand gisement de gaz au monde.

Vous aurez compris les enjeux liés à ce territoire sans plus de commentaires.
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Malgré l'histoire d'amour assez belle et émouvante (puisqu'authentique), ce récit m'a semblé beaucoup trop léger. J'ai eu la sensation de lire un carnet de voyage, des prises de notes ou un journal intime où moi, lecteur, je trouvais très difficilement ma place, comme si ce récit n'était pas destiné à être lu ni même publié.



Ce document m'a semblé insuffisamment riche en informations pour une novice comme moi des steppes ou de la taïga ibérienne, et beaucoup trop pauvre (voire malhabile à beaucoup de reprises) concernant l'évocation et l'évolution des sentiments.



Malgré toute la bonne volonté de l'auteure, qui semble totalement authentique et honnête quant au récit qu'elle livre à ses lecteurs (la trop grande intimité m'a même gênée à plusieurs reprises), je n'ai pas adhéré à son récit, à son manque de descriptions, de distance par rapport aux rencontres humaines.



Ce document aurait dû, à mon avis prendre le chemin du récit de voyage ou celui de l'histoire d'amour tant attendue, mais l'hésitation permanente entre les deux genres m'a laissé en dehors du livre.





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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..

On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)

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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

C'est un récit de voyage qui allie une quête amoureuse et une quête ethnographique. La journaliste franco-canadienne Astrid Wendlandt explore la Russie depuis 20 ans et jette un regard lucide sur cette société en pleine mutation.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Une sacrée aventurière cette Astrid ! Attirée depuis l'adolescence par la Russie, ses grands espaces mais surtout ses promesses de transformation post URSS. Au point de réaliser un premier voyage à vingt ans, seule, à la découverte de l'Oural et de ses peuples. Le virus ne la lâchera plus. De ce premier périple, elle garde le souvenir d'une brûlante passion avec un rocker russe (on apprend d'ailleurs que c'est dans cette région de l'Oural que les groupes de rock sont les plus avant-gardistes et provocateurs) à laquelle son expulsion du pays pour défaut administratif a brutalement mis fin. De quoi garder comme un goût d'inachevé...



Quinze ans plus tard, Astrid est une journaliste occupée et toujours passionnée par l'Oural qu'elle connaît désormais comme sa poche après plusieurs séjours à la découverte des peuples oubliés, les nomades comme les nenets, séjours dont elle a tiré livres et articles. Le souvenir du beau Micha occupe encore son esprit au point de tenter de le retrouver. Au risque d'être déçue après avoir idéalisé cette relation au fil des années ? Peu importe, son instinct et ses pas la guident une fois encore vers l'Oural sans connaître encore l'importance que prendra ce périple pour la suite de son existence.



C'est donc à sa suite que nous embarquons, à bord de trains improbables, d'hydroglisseurs qui remontent l'Ob, d'hélicoptères, de vieux coucous et même d'engins à chenilles, seuls moyens de se déplacer dans certaines steppes. L'alcool réchauffe les cœurs et les corps et Astrid Wendlandt n'a rien à envier à Sylvain Tesson sur ce terrain là. Les rencontres sont souvent faciles car "le russe vit l'instant présent" et évite de se compliquer la vie avec des questions inutiles. Sauf, bien sûr lorsque l'administration s'en mêle... Son voyage est aussi l'occasion d'observer l'évolution de la Russie, encore marquée par les stigmates des décennies communistes, un pays où la notion de bien et de mal a été fortement chamboulée, d'après l'auteur, par l'occultation des religions. Une explication comme une autre. Partie à la recherche de tribus ancestrales vivant dans les montagnes de l'Oural, elle tombe sur une communauté bien décidée à bâtir un avenir différent en revenant à la terre ; fuyant le capitalisme sauvage, la société de consommation, d'anciens ingénieurs, professeurs, tous citadins, adeptes des adages d'Anastasia, une chamane prônant la préservation du lien avec la nature vivent ainsi en totale autarcie. Désireux de retrouver du sens. Fascinant.

Pour Astrid, ce sera le retour à la civilisation, à regrets... mais avec quelques petits imprévus par rapport à ses plans initiaux et des bagages un peu plus remplis. Pour le lecteur, une aventure plaisante à suivre, surtout confortablement assis dans un fauteuil en se demandant comment cette jolie blonde a pu avoir un tel cran... L'émotion est également présente dans ce récit très sincère, empreint d'une certaine nostalgie pour ce qui fut et ne sera plus. Il y a d'abord ce moment, lorsqu'en pleines steppes désertiques, Astrid apprend que son nom de famille implique des lointains ancêtres dans ces montagnes, peut-être une partie d'explication à son attirance si forte pour cette région. Et puis la fin, bien sûr, qui apporte un éclairage sur la genèse de ce livre.



A découvrir, pour tous ceux qui ne sont pas contre un grand dépaysement aventureux... qui finit bien.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Plusieurs années après son séjour parmi les éleveurs de rennes Nenets (cf. 'Au bord du monde'), Astrid Wendlandt revient en Russie. Elle va cette fois parcourir le pays du sud au nord, le long de la chaîne montagneuse de l’Oural, dont on dit qu’elle forme la frontière entre l’Europe et l’Asie. L'auteur visite des villes héritées de l’ex-URSS et des paysages sauvages. Elle découvre la désorganisation qui a succédé à la chute de l’Empire, et est parfois confrontée à l’arbitraire de ceux qui représentent l’autorité. Elle rencontre des Russes qui fuient la société moderne et cherchent à vivre directement des produits de leur travail.



Ce témoignage est très intéressant, offrant une image contrastée du pays peu après la fin de l’ère soviétique. Il est toutefois dommage que l’auteur s’épanche autant sur sa vie amoureuse (même si elle explique ainsi un peu des raisons de son voyage). Ses débordement mystiques m’ont aussi parfois agacé.

Pas de quoi se décourager néanmoins.
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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..

On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)

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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage d’Astrid Wendlandt.

Elle qui cite Sylvain Tesson dans les remerciements m’a beaucoup fait penser à lui dans son approche du peuple nenets du nord sibérien !



Comme lui, elle est seule pour ce périple, s’adapte à tout, partage beaucoup avec les différentes communautés rencontrées et le tout avec beaucoup de simplicité mais aussi de caractère pour surmonter les différentes épreuves au cours de cette aventure!



Un vrai régale à lire !

Elle fait découvrir au lecteur un peuple méconnu qui tente de résister au assauts des géants de l’industrie du gaz russe .

En effet leurs terres de l’extrême nord est une mine d’or pour les investisseurs que ce soit pour le gaz où les différents minerais présent !



Ils luttent également face au réchauffement climatique qui bouleverse la géographie de leurs terres et indirectement leurs troupeaux de rennes qui est à la fois leurs nourritures et leurs revenus …



Ils gardent malgré tout espoir, avec courage, détermination et foi.

Et il en faut car ils sont totalement oubliés.
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Lors de son premier voyage en Russie en 1995, à Tcheliabinsk en Oural, l’auteur tombe amoureuse d’un rocker russe avec lequel elle a une brève aventure. Quinze ans plus tard, elle retrouve à la fois cette ville, transformée par l’ouverture de la Russie à l’Occident, et son rocker qui l’a oubliée dans les bras d’autres filles. Elle entreprend alors un périple dans les montagnes de l’Oural, à la recherche de peuples oubliés, avec Dima, qui deviendra son amant.

A mi-chemin entre le récit de voyage et le journal intime, ce livre se lit facilement et avec un certain plaisir.

L’auteur excelle dans la description de ses sentiments et ses réflexions sur la vie en général. On ressent une vraie empathie dans ces passages très personnels pour cette aventurière courageuse et lucide.

En revanche, j’ai trouvé que les passages sur l’histoire de certaines villes ou contrées, qui servent surtout à planter le décor, sont mal dosés, à la fois trop concis pour qu’on en retienne quelque chose et trop longs pour s’intégrer dans le reste du récit. De même, le lien entre les passages descriptifs et historiques et le récit personnel n’est pas toujours très réussi, ce qui donne l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne et hésite entre deux types de livres.

Cela dit, malgré ses défauts, ce livre est bien écrit et plaira aux amateurs de voyages.

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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Je pensais que ce livre était un récit de voyage et c'est pourquoi je me suis plongée dedans. J'ai été très déçue car on y trouve certes, des bribes de l'aventure et de la passion de l'auteur, journaliste, pour cette région du monde qu'est l'Oural. Mais aussi un récit personnel de sa rencontre avec son compagnon de route qui devient son amant, ce dont tout le monde se fout. Au final on a deux histoires tronquées et on a l'impression d'un vide, attendant à chaque page d'entrer enfin dans cette quête de peuples oubliés. On le comprend au fil des pages, ces gens ont été peu à peu assimilés et il ne reste plus que quelques individus qui essaye de survivre selon leur rite, leur croyance et leur mode de vie semi-nomade.

Au final, on peut dire que c'est un non-livre... dommage.
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Il y a des pays qui fascinent. Pour Astrid, c’est la Russie. Il y a quelques années, l’auteur nous avait déjà conté sa rencontre avec le peuple des nenets dans Au bord du monde, un récit qui m’avait véritablement passionné. Aujourd’hui, elle nous revient avec un nouvel ouvrage où elle déroule encore une fois son amour pour les terres russes et pour ses hommes aussi.



En 2010, Astrid part une nouvelle fois en Russie. Elle a décidé de retourner à Tcheliabinsk, une ville qui était autrefois le berceau de l’industrie métallurgique. Une ville pleine de symbole, où elle a connu surtout une belle histoire d’amour avec Micha, un jeune chanteur de rock qui a continué de la fasciner même après son expulsion du pays. Une histoire arrêtée en plein vol qui la pousse 15 ans après à retrouver Micha. De fait, le jeune homme est toujours là. Il a peu changé, toujours volage et semble montrer un intérêt limité à son ancienne amie. C’est la déception pour Astrid qui, amère, décide de partir au cœur de l’Oural pour un voyage qui devrait la mener du Nord au Sud, en compagnie de Dima, un ami de Micha. Un voyage à la rencontre de cette nouvelle Russie, revenue des mirages du communisme, qui tente de se trouver un nouvel équilibre entre capitalisme à outrance et pauvreté extrême. Un voyage à la rencontre d’elle-même aussi qui permettra à la jeune femme de grandir, d’oublier le passé pour mieux appréhender l’avenir.



Astrid Wendlandt est une femme assez fascinante. Elle semble aller au bout de ses envies, de ses passions et ne craint pas l’échec malgré la peur. Elle s’envole donc vers le passé, retrouver un Micha fantasmé. Elle devra faire son deuil : celle qu’elle a aimé n’est plus. Ou plutôt, il est toujours le même, tandis que notre voyageuse porte un œil différent sur les choses, riches de ses nombreuses expériences. La confrontation avec la réalité est rude. Astrid nous confie sans fards ses sentiments, sa douleur et ses déceptions. Le récit est très introspectif et nous plongeons dès le début dans cette histoire d’amour qui n’est pas la notre alors que nous aimerions qu’elle nous parle de la Russie. Cette dernière pourtant se dévoilera plus tard, peu à peu, dans le voyage au long cours qu’Astrid entreprend. Un voyage destiné à oublier le passé, avec un compagnon de voyage pas forcément facile, ni très causant.

Cheminant dans une vieille voiture cabossée, Astrid et Dima vont découvrir l’Oural. Une terre multiple où se mélange des villes au passé métallurgique déchu, comme Magnitogorsk où la population survit péniblement avec de rares ressources et où la corruption a pris le pas sur les lois, à des lieux spirituels comme Arkaïm où les croyances d’autrefois continuent de survivre. Une étrange chamane prédit à Astrid qu’elle sera mère d’ici un an. A l’image du cheminement intérieur d’Astrid, on passe de l’ombre à la lumière. Elle apprend à apprécier Dima, à oublier Micha, à faire le tri entre ses rêves, ses envies, ses attirances. Et la Russie, toujours là comme une mère protectrice, semble lui rendre la confiance et l’optimisme vers l’avenir que la jeune femme attendait. Sa quête se termine à Alexandrovka, un éco-village où l’utopie se matérialise en mode de vie auto-suffisant, loin des contraintes sociales et pécuniaires.



Voyage au cœur de la Russie, à la rencontre de ses habitants aussi divers que le pays lui-même, l’Oural en plein cœur émeut. La quête un peu naïve de cette jeune femme amoureuse se transforme peu à peu en une ouverture vers le monde, vers l’autre qui se matérialisera de manière significative pour Astrid. Son regard contrasté sur les choses et son envie de partage permet au lecteur de découvrir un pays en butte à l’autorité, aux problèmes d’argent, à la difficulté de se trouver dans une société minée par la corruption et le chacun pour soi.

On aurait peut-être aimé que l’aspect personnel ne prenne pas le pas sur le récit de voyage que l’auteur nous offre mais il semble finalement indissociable du cheminement intérieur qui veut que la Russie après sa chute trouvera à se relever grâce à ses habitants, certainement une de ses plus grandes richesses.



Comme Keisha, j’ attendais plus de ce récit qui m’a semblé prenne son envol assez tardivement. Pourtant à rebours, je garde une image forte et lumineuse de cette femme, de son parcours qui me fait dire qu’il est bon de s’égarer dans ses lignes.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Astrid Wendlandt est journaliste et se dit irrésistiblement attirée par le nord Sibérien qu'elle explore en partie.



Les Nenets sont une ethnie nomade qui vit sur la zone côtière de la mer de Barents et de la mer de Kara. La recherche de nourriture pour leurs rennes (du lichen pendant les longs hivers) détermine en grande partie leurs déplacements.



L'auteur évoque ses rencontres avec des Nenets, au cours de quatre séjours qu'elle a effectués chez eux entre 2001 et 2007. Elle décrit aussi les magnifiques lieux qu'ils occupent, en exposant les influences du reste du monde au cours de l'histoire depuis le début du XXème siècle (les effets du communisme et plus particulièrement du stalinisme, et ceux de l'exploitation croissante d'hydrocarbures par Gazprom...) ainsi que ses inquiétudes pour l'avenir de ces populations (alcoolisme, acculturation, conséquences du réchauffement climatique...).

Cette vision globale des lieux et de leurs habitants est particulièrement intéressante, d'autant plus que l'auteur n'hésite pas à écrire ou à sous-entendre ce qu'elle pense du régime politique de Vladimir Poutine à travers ses effets sur cette population de la Fédération de Russie pourtant éloignée de Moscou. Les difficultés de la scolarisation des enfants Nenets, mais aussi ses avantages et ses inconvénients, sont également bien mis en évidence.



Je crains un peu cependant que les motivations de l'auteur (quête spirituelle) nuisent à son objectivité, notamment lorsqu'elle expose les croyances des Nenets et les activités des chamanes, même si la vie spirituelle de cette population est une composante importante de sa culture.



Cet ouvrage m'a rappelé le très bon roman "L'étrangère aux yeux bleus" de Youri Rytkhéou, d'ailleurs cité en bibliographie, et au récit de voyage "En Sibérie" de Colin Thubron.

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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..

On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)

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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..

On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)

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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

L’Oural en plein cœur est le récit d’une jeune femme, Astrid Wendlandt, journaliste, partant, dans un premier temps, en 1995, à la découverte de cette nouvelle Russie après la chute du communisme. Des années plus tard, elle repart pour retrouver un ancien amoureux, un rockeur de Tcheliabinsk et va enfin de compte s’aventurer au-delà de Tcheliabinsk et va découvrir un village habité par quelques hippies russes, de nombreuses villes au porte de la Sibérie.

Ce livre est essentiellement le récit d'une quête amoureuse et d’une passion pour ce pays la Russie. Je pense que ce genre de récit de voyage peut intéresser certains lecteurs mais de mon côté je n’ai trouvé aucun intérêt à ce récit où l’auteur nous parle surtout de sa vie amoureuse. Quel dommage que l’aspect personnel prenne le pas sur le récit de voyage que l’auteur nous offre.

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Au bord du monde : une vagabonde dans le Gr..

Livre très instructif sur la vie des Nenets en Russie. Passionnant, bien écrit, à lire au coin du feu...
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L'Oural en plein coeur : Des steppes à la taïga..

Quinze ans après une histoire d'amour avec Micha, l'auteur retourne à Tcheliabinsk, dans une Russie passée du post soviétisme à l'essor du capitalisme gangrené par la corruption. Vite son projet devient celui de découvrir l'Oural, du sud au nord, jusqu'aux steppes qu'elle connaît déjà pour avoir vécu avec les Nenets. Elle ne retrouvera pas d'ethnie cachée, mais des groupes retournés à une vie isolée, lassés du monde moderne.

Un voyage empreint de nostalgie et aussi de déceptions, qui cependant changera sa vie.



Une balade pas désagréable et plutôt instructive sur ce coin du monde entre Europe et Asie, en pleine transformation, rude et parfois dangereux, mêlé des réflexions , évolutions et vie sentimentale de l'auteur. Je reste un peu mitigée, pas plus emballée que ça, quoi. J'en attendais sûrement trop?


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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