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Critiques de Aude Samama (91)
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La danse de l'ours

On ne dira jamais assez le plaisir que l’on peut avoir à se plonger dans les récits désenchantés des romans de James Crumley, ses héros suicidaires, rongés par la mélancolie et l’alcool, trop bons et trop conscients de leurs propres failles pour accepter tel qu’il est le monde corrompu dans lequel ils sont forcés de vivre.

C’est le cas encore ici de Milo Milodragovitch que l’on retrouve quelques années après la tragique enquête de Fausse Piste, une nouvelle fois embringué dans une histoire qui le dépasse. À 47 ans, il attend patiemment l’héritage que sa mère avait pris soin de bloquer jusqu’à ses 52 ans et occupe une place de vigile dans l’entreprise d’un colonel philanthrope en retraite en espérant un jour pouvoir voguer vers des cieux plus cléments et plus chaud que sa ville de Meriwether, Montana. C’est là que vient le chercher la richissime Sarah, vieille veuve et ancienne maîtresse de son père, pour lui confier une petite enquête de routine. Dans son ennui et depuis sa grande maison surplombant la ville, la dame a repéré le manège régulier d’un couple qui se retrouve en contrebas de chez elle. Elle aimerait juste savoir, dit-elle, qui sont cet homme et cette femme. Bien entendu, rien ne sera simple et Milo met les pieds dans un véritable panier de crabes.

En équilibre précaire sur la ligne de crête qui sépare le bien du mal et le nez bourré de cocaïne dans l’espoir de filer droit et sans doute aussi de ne pas trop réfléchir, Milo Milodragovitch se révèle tel qu’en lui-même : un bien mauvais détective, un homme naïf porté par les élans du cœur et facilement manipulable, mais surtout un archaïsme dans un monde qui avance à marche forcée sans l’attendre, qui défigure les lieux où il a grandi et qui, sous le vernis qu’offre aux regards l’insolente réussite économique des années Reagan (à tout le moins pour ceux qui étaient déjà riches) n’en finit pas de pourrir.

Comme toujours, Crumley campe autour de son héros une impressionnante galeries de personnages tour à tour bourreaux ou victimes, femmes fatales, vieillards revêches, dealeuses obèses, hommes d’affaires cyniques, hommes broyés… Et sous la belle mélancolie sourd l’humour comme une ultime défense, un humour désabusé, certes, mais qui vient adoucir l’ensemble et qui sert à rendre ce monde un peu vivable. C’est Crumley et c’est encore et toujours d’une saisissante beauté.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La danse de l'ours

On ne compte plus les publications dont les romans de James Crumley ont fait l’objet dans les pays francophones sans pour autant rencontrer un véritable succès que ce romancier exceptionnel n’a jamais connu de son vivant, quand bien même a-t-il bénéficié de la considération unanime de la plupart des amateurs de littérature noire qui n’ont eu de cesse d’encenser cette figure marquante du genre. Lire Crumley c’est comme entrer en religion afin de partager cet enthousiasme que l’on ressent, par le biais d’une écriture riche et généreuse, avec quelques initiés qui ne peuvent s’empêcher de vous citer quelques phrases emblématiques d’une œuvre qui a su revisiter l’image du détective privé en suivant les aventures de Milo Milodragovitch ou de Chauncey Wayne Shugrue qui prennent la forme de *road trip* dantesques nous permettant de découvrir ces vastes contrées américaines en nous arrêtant de temps à autre dans quelques rades improbables pour croiser quelques personnages hors norme. Avec La Danse De L’Ours, mettant en scène, pour la seconde fois, le détective privé Milo Milodragovitch, les éditions Gallmeister poursuivent le lifting de l’œuvre de Crumley en nous proposant, pour notre plus grand plaisir, une nouvelle traduction de Jacques Mailhos qui a entrepris de revisiter l’intégralité des romans de l’auteur américain.



A Meriwether, dans le Montana, Milo Milodragovitch tâche de se tenir tranquille en attendant de toucher l’héritage paternel qu’il obtiendra le jour de ses cinquante-deux ans. Il a donc renoncé à sa licence de détective privé afin de travailler comme agent de sécurité pour la société Haliburton Security, portant le nom d’un ancien colonel de l’armée qui tient en estime l’instable Milo. Tout irait donc pour le mieux s’il n’y avait pas Sarah, cette vieille dame richissime, ancienne maîtresse de son père, qui s’est mise en tête de lui proposer une surveillance de routine dont la rémunération paraît tout simplement indécente. Une aubaine qui se transforme en cauchemar puisque l’un des hommes qu’il observe succombe lors d’un attentat à la voiture piégée. Malgré cette propension à consommer de manière immodérée alcool et cocaïne, Milo Milodragovitch n’a rien perdu de son acuité lui permettant de deviner qu’il va au-devant de graves ennuis afin de découvrir les entournures d’une affaire complexe qui va se régler à coup de grenades et de pistolets mitrailleur.



Il faudra s’accrocher pour suivre les entournures de ce récit rocambolesque émaillé de fusillades tonitruantes éclatant dans les multiples localités que Milo Milodragovitch arpente de long en large en empruntant tous les modes de transport imaginables, mais plus particulièrement au volant de vieilles guimbardes fatiguées lui permettant de sillonner ces longues routes interminables qui traversent les états. Au-delà de l’outrance de situations parfois dantesques, de l’humour saignant de dialogues corrosifs, il y a ce regard bienveillant du héro désabusé que James Crumley capte pour mettre en exergue une époque basculant vers une certaine forme de désenchantement se caractérisant dans l’incarnation de ces multinationales avides de profits. D’une certaine manière précurseur dans le domaine, l’auteur aborde avec La Danse De L’Ours la thématique des désastres écologiques qui ravagent le pays sans que l'on n'en prenne pourtant la pleine mesure. L’acide des mines d’or empoisonnant les rivières, l’enfouissement illégal de déchets toxiques, de préférence à proximité des réserves indiennes, c’est au travers d’une kyrielle de personnages peu recommandables que l’on découvre les arcanes d’entreprises sans scrupule qui peuvent s’appuyer sur l’aide de politiciens véreux, d’agents gouvernementaux corrompus, d’hommes de main coriaces et de femmes forcément fatales se révélant bien plus redoutables qu’il n’y paraît. Autant de portraits attachants ou rebutants qui traversent, parfois de manière fugace, ce récit épique emprunt d’une violence chaotique aux accents funèbres.



Roman tonitruant, à l'image de l'auteur qui transparait par le biais de ses personnages abimés par l'alcool et la drogue, La Danse De L'Ours apparaît comme un récit ambivalent où l'espoir laisse place au désenchantement d'un monde qui se révèle difficilement supportable.



James Crumley : La Danse De L’Ours (Dancing Bear). Editions Gallmeister 2018. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos.



A lire en écoutant : Harvest Moon de Neil Young. Album : Harvest Moon. Reprise Records/WEA 1992.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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La danse de l'ours

Que penser de ce livre. Il m'a été offert par une amie très chère sous les conseils de son libraire. Ca m'a donc motivée à le lire jusqu'au bout. Mais qu'est-ce que j'ai eu du mal...S'endormir en permanence au bout de quelques pages, ne pas comprendre les allers-retours incessants de Milo, le personnage principal, ne pas comprendre ce qu'il fait (mais il arrête pas de dire que lui non plus...). Pourtant, pourtant, je n'aurais pas dû m'ennuyer, Milo bouge tout le temps, assène punchlines sur punchlines, ou du moins, il essaie... et s'enfile des rails de coke à tout va. (L'intérêt du livre est peut-être de faire le cumul de coke enfilé??). L'histoire est un peu barbante, (dommage, j'aime le Montana et ses enjeux, parfaitement traités dans une série comme yellowstone par exemple), tarabiscotée, les personnages peu intéressants dont je n'ai jamais cru aux liens qu'ils pouvaient développer ensemble.

Dommage, car il parait que c'est un auteur incontournable....
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La danse de l'ours

Laissez-moi vous présenter Milo, un exemple rare de détective privé particulièrement hors norme. Non, il n’est pas brillant, non, il n’est pas capable de détecter des indices que personne ne perçoit, il n’est pas particulièrement habile en filature ou dans le maniement des armes, il est privé de toute affaire. D’ailleurs, il n’est plus vraiment détective privé, il est vigile de nuit tant ses compétences font l’unanimité. Son travail, d’ailleurs, est extrêmement reposant, il ne se passe jamais rien !

Enfin, si, tout de même, il se passe quelque chose : Milo retrouve une vieille connaissance, Sarah, le dernier amour de son père, et la source de ses premiers émois amoureux. Ne connaissant pas la réputation de Milo, ou plutôt son absence de réputation, elle veut l’engager pour trois fois rien (je ne parle pas de son salaire, entendons-nous), pour satisfaire sa curiosité : pourquoi un homme et une femme se retrouvent-ils toutes les semaines au même endroit, sans faire grand’chose ? Même si Milo a un micro-état d’âme (cela fait beaucoup d’argent pour un faible travail), il accepte, cela ne peut faire de mal à personne, non ? Non.

Le début était un peu morne, un peu lent, presque contemplatif, et là, boum ! La catastrophe commence, et vous avez intérêt à bien vous accrocher à votre fauteuil si vous voulez suivre. En effet, les péripéties se succèdent à un rythme effréné, laissant à peine le temps à Milo de protéger ses miches et à tenter de protéger la charmante vieille dame qui l’a embauché et qui a disparu. Lui qui était jusqu’à présent très peu actif est sur tous les fronts, obligé de bouger sans cesse, de se renouveler sans cesse. Devient-il pour autant un excellent détective ? Pas vraiment. Il est toujours la proie de ses démons – un classique – et les personnes qu’il croise sont loin d’être animés de bonnes intentions. Enfin, cela dépend de quel point de vue on se place, évidemment. Il est des personnes pour qui la fin justifie les moyens, et tant pis si cela engendre quelques victimes collatérales. Il en est d’autres, comme Milo, ne pense qu’aucun projet, si louable soit-il, ne mérite que l’on y sacrifie une vie ou plusieurs vies et que l’on s’en balance après. A méditer.

Milo se retire du monde… mais il reste encore trois volumes de ses aventures.
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La danse de l'ours

Milodragovitch, dit Milo, est employé dans une société de surveillance. Ancien détective privé, il est engagé par une vieille dame, une ex-maitresse de son père, pour une mission d’apparence banale : il s’agit en effet de satisfaire la curiosité de cette vieille dame en lui fournissant des informations sur un homme et une femme qui se rencontrent de façon régulière dans un jardin public qu’elle aperçoit de la terrasse de sa maison. Bien entendu, Milo va, avec cette affaire, se trouver rapidement mêlé à une histoire particulièrement dangereuse qui le dépasse totalement, et dans laquelle les cadavres s’accumulent.



L’histoire, une fois démarrée, est plutôt haletante, et l’écriture mordante, assez ironique. Le personnage de Milo (buveur invétéré de peppermint, accro à la coke, aux femmes également, mais également généreux, humain) est en outre plutôt sympathique. Toutefois, les tenants et les aboutissants de l’histoire dans laquelle Milo est embarqué malgré lui, ne me sont pas forcément apparus très limpides (la seule chose à retenir, c’est que Milo s’est bien fait manipuler). Aussi, cette danse de l’ours me paraît mériter la moyenne, mais pas vraiment plus.

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La danse de l'ours

Milo, ex-flic et désormais agent de sécurité, semble avoir le don de se créer des ennuis. Il attend patiemment ses 52 ans afin de pouvoir hériter de la fortune de feu son père. Alimenté à la coke et au schnaps à la menthe, il accepte tout de même une mission étrange demandée par une vieille amie. C'est le début d'un déluge d'armes, de voitures de location, de motels miteux et de déguisements à travers le Montana enneigé. Et de femmes.

On y perd un peu le fil. On finit par ne plus savoir quelle est l'intrigue initiale. Dommage.

Point positif : on est dans le roman noir, avec une pointe d'humour. Le style est plutôt agréable et on passe tout de même un bon moment. Un essai non transformé qui méritera une seconde tentative.
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Martin Eden  (BD)

Martin Eden – Aude Samama & Denis Lapière



Très belle BD.

J’aime beaucoup les dessins d’Aude Samama.

L’histoire est très belle, dure et triste. Les couleurs douces des dessins atténuent les moments violents de l’histoire, mais on souffre avec ce jeune homme qui n’arrive pas à trouver sa place dans la société.

Les dessins sont simples mais donne un caractère romantique et quelques fois poétique à l’histoire

Je ne connaissais pas cette histoire de Jack London, mais je vais m’empresser d’aller chercher ce roman dans ma médiathèque préférée
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La danse de l'ours

Ce qu'il reste de mes lectures est pour moi un questionnement de plus en plus déconcertant.

Certaines imposent instantanément leur marque dans la durée à la manière d'un météore monstrueux dont le cratère résiste aux éléments et aux siècles.

D'autres semblent s'éteindre aussi rapidement que discrètement pour resurgir intactes et de façon inattendue à la faveur de quelques circonstances aléatoires comme ces fossiles dégagés fortuitement de leur gangue millénaire par le déferlement d'un torrent.



C'est un peu ce qui m'est arrivé avec "La danse de l'ours".

Pour être franc je l'avais trouvé brouillon, bourrin et gratuitement trash.

Je l'avais vite oublié.



En tout cas le pensais-je jusqu'à ce que je lise la chronique de Selias à propos de "Fausse piste".

En quelques lignes Selias a réinitialisé mon logiciel, ce qu'il nous dit de "Fausse piste" c'est ce qu'il me restait de "La danse de l'ours" sans en être conscient.



Parfois le livre fait son chemin à notre insu.
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La Meute

C'est la fleuriste qui l'a dit à la mère d'Amandine. Marina et Victor ont fugué ce matin. Ils sont partis avec des sacs à dos et des duvets. Lui , c'est un gamin placé et elle vit seule avec son père. Les gendarmes les cherchent dans les bois. On ne parle que de ça dans le village. De ça et des troupeaux décimés. Le loup est-il de retour ?



Cyril Herry est écrivain, il signe ici son premier récit pour la bande dessinée. Ceux qui ont déjà lu ses romans ne seront pas surpris de le voir parler d'enfance, de famille, de secrets... On suit ici la fugue des deux adolescents avec eux bien sûr mais aussi et surtout en écoutant ceux qui pensent savoir. Les habitants, les voisins, les piliers de bar, la coiffeuse, la vieille qui accueille l'infirmière... Tout le village a son avis sur la question. Un fait divers habilement mis en parallèle avec l'autre sujet qui fait parler les villageois : le retour présumé du loup qui aurait attaqué des troupeaux.. On ne sait plus très bien de quoi on parle d'ailleurs, les discussions se mélangent, qui est vraiment le loup dans cette histoire ?



Aude Samama réalise, comme à son habitude, un travail graphique admirable. Des tableaux réalistes, des portraits impressionnants à l'acrylique... Les personnages, et ils sont nombreux, sont en première ligne, ils sont incarnés par le pinceau de l'artiste (peut-être certains vous rappelleront-ils des gens connus...). Je suis absolument fan !



J'ai été marqué par ce récit à multiples voix qui suit son cours de façon implacable, entre faits divers et rumeurs qui se propagent, entre secrets et rancœurs... Un album fort, dérangeant, qui à la fois se contemple et pousse à la réflexion : L'homme serait-il un loup pour ses propres enfants ?
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La danse de l'ours

Polar nature, polar hiver dans les neiges du Montana, polar psychologique dans les relations entre les personnages, polar écologique, difficile de classer ce livre. Disons qu'il présente toutes ces caractéristiques.

Le personnage principal entraîne le lecteur dans une aventure plutôt déjantée où l'alcool, la cocaïne, la guerre et l'amitié ont les beaux rôles. L'histoire n'est que prétexte, elle est d'ailleurs peu structurée et sert surtout les différentes rencontres du héros dans sa recherche de ce qu'il ignore. Donc, quelques bons dialogues, mais aussi des longueurs qui cassent le rythme.

Ne cherchez pas les ours, ils sont quasiment absents, à part la peau d'un grizzly qui tient un petit rôle. Place insuffisante aussi aux splendeurs hivernales du Montana qui sont peu décrites.

Malgré donc quelques ratés, l'ensemble se lit bien, grâce notamment à l'humour de l'auteur qui tient assez bien son lecteur en haleine dans une intrigue acceptable.
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La Meute

La couverture de La Meute m'a interpellé. Tout d'abord par ces deux visages juvéniles qu se font face avec un feu en arrière plan dans un bois ou une forêt. Et aussi une impression de déjà vu, de reconnaître un style graphique. Je venais de finir 3 Fois dès l'aube. En regardant, j'ai découvert que la dessinatrice était la même, Aude Samana. Mais sa technique étant particulière, on ne parle pas de dessin mais de peinture. J'allais donc lire et évoluer dans un univers graphique connu.



Pour une fois, je ne vais pas essayer de résumer ce roman graphique. Je vais juste donner des impressions, des repères que j'ai pu prendre. Deux adolescents ont disparu, se sont enfouis de chez eux. C'est une fugue. En même temps, il y a des brebis tuées et on évoque un loup.



La construction du roman est particulière? Cyril Herry propose un scénario particulier et alterne les séquences totalement différentes. Ici et là, on verra le garçon et la fille, nous suivrons leur fugue, leur fuite, leur parcours. En même temps,le scénariste va nous faire rentrer dans plein de vies qui sont en parallèle de celles des deux jeunes.



Nous suivons des discussions autour de cette fugue et de l'actualité. Tout le monde a quelque chose à dire, comme à chaque fois tout le monde a une explication. Tout le monde fait l'enquête et cherche des prétextes à la fugue. On s'interroge, on émet des hypothèses.



Les vraies raisons de la fugue seront justes esquissées, au lecteur de se faire son opinion. Les deux auteurs multiplient les situations où les gens peuvent discuter : au bar, devant le bar, lors de la visite de l'infirmière...



Les auteurs attirent notre attention sur le mal être des adolescents mais sans entrer dans les détails. Ils nous permettent d'entrer dans certaines vies sans faire de nous des voyeurs. Ils cherchent à nous faire réfléchir à ce que nos actes peuvent avoir de conséquence pour les autres..



J'ai beaucoup aimé la proposition graphique et la composition données par Aude Samama. J'adore ses personnages qui se détachent sur des fonds colorés. Les paysages de forêts à différents moments de la journée sont très beaux à observer, il y a un vrai travail de recherche de composition et de mise en forme. Le travail sur les visages est très intéressant et j'ai même cru reconnaître Jean-Hugues Anglade page 82 et Annie Girardot, page 83. Le jeu des couleurs, le jeu des ombres et des lumières sont impressionnants de réalisme.



C'est un roman graphique qui se laisse lire mais surtout qui se laisse regarder. Certaines planches peuvent être observées comme des toiles, comme des peintures.



C'est un roman particulier qui mérite une relecture.











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Amato

J'ai assez bien aimé cette histoire d'une jeune femme qui part se reposer d'une maladie pulmonaire dans les Alpes italiennes. Elle sera en pension chez une étrange famille noble mais désargentée. Des meurtres horribles sont commis dans la région. Le coupable se cache dans cette pension. Voilà pour le cadre.



L'histoire est à priori toute simple même dans son dénouement. Le thème est la balade au fil du rasoir au milieu de la folie qu'on ne suspecte point chez les autres. Cela fait peur ? Pas nécessairement. Le prince n'est jamais aussi charmant même s'il est beau et intelligent. L'envoutement des sens ajoute à la sensualité et au mystère qui règne dans ce château.



Nous avons là surtout une bd d'atmosphère. Cette ambiance très pesante est soulignée à la fois par les peintures exquises d'Aude Samama et par la qualité d'écriture de Denis Lapière. Un bel album des Editions Futuropolis.
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3 fois dès l'aube (BD)

Trois hôtels, la nuit, où se rencontrent un homme et une femme. Ils passent un moment ensemble, à parler, qui se termine lorsque point l'aube.

J'ai été attirée par le graphisme somptueux de cet album. Mais, en le refermant, je suis restée perplexe, de sorte que je me suis procuré le livre d'Alessandro Baricco, qui a servi de base aux auteurs.

Après sa lecture, je suis revenue vers la bande dessinée et j'ai eu l'impression de mettre des images sur les mots, car Aude Samama et Denis Lapière sont très fidèles à l'original, reprenant des parties du texte ou les paroles des protagonistes. Ils ont pourtant changé les noms choisis par Baricco. Je ne saurais dire pourquoi.

J'ai été enchantée par les dessins d'Aude Samama, au pastel gras (je pense, car je suis loin d'être une spécialiste!), qui créent une ambiance magique. Dès l'ouverture du volume, on tombe sur un hôtel pleine page. Deux lampadaires encadrent cette « belle porte à tambour en bois », focalisant l'attention sur ce détail si important, sur lequel on va zoomer à la planche suivante.

Chaque vignette est un petit tableau en soi, dont tous les détails sont significatifs : j'aime, par exemple, ce coin de comptoir sur lequel sont posés une lampe dont l'abat-jour blanc diffuse un halo de lumière nacrée et un vase avec un bouquet de glaïeuls. Dans le fond, on aperçoit le gardien qui profite du calme nocturne pour se reposer un peu.

Parfois, quelques bandes en noir et blanc nous projettent dans la nuit d'enfer que vit l'adolescent de la troisième partie ou dans l'histoire racontée par le portier.

Ce qui frappe aussi, c'est l'extrême solitude. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser aux tableaux de Hopper, un de mes peintres préférés. Quant à l'aube qui termine chaque séquence, elle se traduit par du blanc et des couleurs franches, claires, sauf à la fin, où c'est plutôt l'aurore qui embrase le ciel de ses traits orange et pourpre.

Un vrai bijou à lire et à relire.
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La danse de l'ours

Traduit par Jacques Mailhos et illustré par Aude Samama.

Retour dans le grand Ouest américain, plus précisément dans le Montana, avec ce titre de la collection Americana de Gallmeister.

C’est toujours une vraie délectation de plonger dans ces romans qui fleurtent avec les westerns. Parce qu’on pourrait dire que La Danse de l’Ours est un western contemporain avec ses saloons transformés en bars plus ou moins bien fréquentés, ses femmes fatales et manipulatrices, ces cow-boys à la gâchette facile et ces indiens plus fermés et mystérieux que jamais.

Milo Milodragovitch est un ancien privé, ancien alcoolique mais toujours adepte des rails de cocaïne et qui souhaite attendre simplement de toucher son héritage à ses 52 ans. Mais une vieille connaissance de son défunt père va lui confier une filature qui semble facile et qu’il accepte, histoire de se payer des vacances au soleil. Sauf qu’avec Milo, tout tourne à la catastrophe.

D’une écriture aussi énergique que l’action qu’elle décrit, James Crumley nous entraîne dans une course folle pour notre plus grand plaisir. C’est violent, parfois drôle, en tout cas une lecture qu’on a bien du mal à stopper en cours de route.

Je n’ai pas lu les autres romans de James Crumley donc je serais bien en peine de vous dire si celui-ci est meilleur ou moins bon. Ce qui est certain c’est qu’il est très bon et que pour ma part, je le classerais au même rang que Craig Johnson avec son fameux shérif Longmire. Ça pétarade dans tous les sens et on compte les pertes. Les personnages sont tous poussés jusqu’à frôler la caricature mais ça donne du peps et de la couleur et apporte un cachet unique à cette histoire pour le moins rocambolesque. On n’aime pas, on adore !


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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3 fois dès l'aube (BD)

Cet album, déconcertant au premier abord, se décompose en trois histoires. Trois rencontres fortuites avec deux personnages identiques, un homme et une femme, dans des contextes à chaque fois différents.



Comme nous le précise d'emblée Alessandro Baricco, même si ces histoires semblent vraisemblables, elles ne pourraient en aucun cas avoir lieu dans la réalité, du fait notamment d'une temporalité perturbée.



Chacune de ces rencontres a pour dénominateur commun le lieu où elles se déroulent, un hôtel dans une ville inconnue. Des histoires qui, en apparence, n'ont aucun lien entre elles. Pourtant, au fur et à mesure de la lecture, l'ensemble prend forme de façon inattendue.



Des entrevues qui s'achèvent au lever du jour et marquent un tournant dans la vie des personnages, symboles d'un nouveau départ.



N'ayant pas lu le roman d'Alessandro Baricco, il m'est impossible de juger la qualité de cette adaptation.



D'autre part, j'ai particulièrement apprécié le charme des peintures à l'acrylique de l'illustratrice Aude Samama qui collent à merveille à l'atmosphère troublante de ce livre.



Le dénouement reste ouvert et chacun est libre d'interpréter l'ensemble comme il l'entend. J'avoue avoir ressenti un léger sentiment de frustration en achevant ma lecture. Néanmoins, l'originalité de la construction de cet album est vraiment réussie.



Une lecture envoûtante avec ces fragments de vie qui s'entrecroisent de manière subtile.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La danse de l'ours

A lire (après coup) les avis sur ce livre, il semble que j'aie mis par hasard la main sur un personnage récurrent de l'auteur, sans que cela ait gêné la lecture d'ailleurs, tellement on est entraîné dans ces aventures mi noires mi givrées de Milodragovitch (appelé Milo), ex-ancien de la Corée, ex-flic, ex-mari de cinq épouses, et présentement vigile dans une petite ville du Montana. Luttant conte une tendance à l'alcoolisme en ingérant du peppermint et usant-abusant de la cocaïne, il se retrouve bien malgré lui dans des situations où ça tire à l'arme lourde, les grenades explosent, les cadavres s'accumulent.







Au tout début c'était pourtant gentil, il s'agissait de rendre service à une vieille dame riche, ex-maîtresse de son père, et juste enquêter sur les rencontres entre un homme et une femme inconnus dans un parc public. Ma foi, si cela peut la désennuyer...



L'ennui c'est qu'à partir de là tout évolue très très vite et Milo se retrouve poursuivi par des types n'hésitant pas à employer les grands moyens...







"Le monde était trop démentiel pour que je l'affronte à jeun. Peut-être pas l'univers entier, mais en tout cas le monde dans lequel je vivais, celui des bars et des arrière-cours obscures, des coins d'ombre où je me dissimulais pour espionner mon prochain. Tout ça était trop dingue pour que je pusse le supporter à jeun. Mais peut-être que le monde entier était trop dingue. Partout des guerres et des conflits. Guerres de religion, affrontements économiques, batailles politiques. .. Ce monde est-il le reflet de ce que nous sommes, ou bien est-ce l'inverse?"







Bonne pioche donc pour les amateurs de bien noir et poisseux, avec personnages tranchés et quand même une grosse dose d'humour. J'en reprendrais bien un peu...







Cerise perso sur le gâteau : cela se déroule entre le Montana et Seattle, autant dire que j'ai carrément remis les pas sur mon itinéraire des dernières vacances...




Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La danse de l'ours





Milo Milodragovitch, détective privé style années 80, est le représentant parfait de l'anti-héros des romans noirs.

Vétéran de guerre, alcoolique et drogué, bien conscient de ses faiblesses, dragueur plutôt lourd mais doté d'un certain sens de l'humour, il incarne à merveille un type de personnage qui naquit dans les années 30: le privé et sa bouteille de whisky. Ce héros dur-à-cuire que l'on a découvert dans les romans de Dashiell Hammett ou Raymond Chandler.



Revu et corrigé par James Crumley, l'enquêteur ne fonctionne plus aussi bien et doit souvent faire marche arrière. Il connaît la peur et fait parfois preuve de lachete, il s'endort n'importe où et doit constamment se procurer de la cocaïne pour continuer ses filatures.

Il veut toujours séduire mais n'y parvient pas forcément et ce sont les femmes qui le quittent.



Malgré ces évolutions, ce type de roman échoue toujours à me séduire.

Je me suis ennuyée devant ces filatures qui piétinent et une enquête plutôt désordonnée.





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La danse de l'ours

LA DANSE DE L’ OURS de JAMES CRUMLEY

Milo Milodragovitch sera riche le jour de ses 52 ans, il en a 47 donc il faut qu’il bosse. Agent de sécurité jusqu’à ce qu’une ex maîtresse de son père lui propose un job en or. Une filature pour 5000 dollars et une carte bleue illimitée ! Trop beau pour être vrai, évidemment. Milo va se trouver pris dans une aventure improbable, il va beaucoup voyager et dans son sillage, on va compter les cadavres. Intérêts économiques, drogue, écologie, parcs régionaux, tout se mélange dans un flot de bières et de whisky pour faire passer les rails de coke ou l’inverse. Une histoire jouissive, pas sûr que j’ai tout compris mais je me suis régalé de l’ambiance et des dialogues.

CROMLEY a un autre héros, CW Sughrue que l’on trouve dans Le Dernier Baiser qui est un petit frère de Milo pour le mode vie. Nul doute que je vais continuer à suivre leurs aventures.
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Martin Eden  (BD)

Un album tiré du roman éponyme qui laisse une impression mitigée. Il y a un vrai respect de l’œuvre de jack London.

Le personnage de Martin Éden est touchant, toute l’hypocrisie du monde dans lequel il vit ressort. Malgré un courage sans borne, la rencontre avec un vrai succès, le prix à payer sera trop élevé pour Martin et la fin donc tragique.

Le dessin néanmoins reste assez pauvre, les personnages ressemblent plus à des esquisses qu’à un dessin travaillé.

Dommage... nombre d’adaptations en BD de romans où de biographies servent voire renforcent l’œuvre initiale.

Tel ne fut pas le cas ici pour moi
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3 fois dès l'aube (BD)

Trois histoires de rencontres, la nuit, dans un hôtel et qui chaque fois se terminent au lever du jour. Des rencontres impossibles qui pourtant prennent vie dans ce récit envoûtant.

Je ne connais pas le roman de Barrico à l'origine de cette adaptation mais j'ai maintenant très envie de le découvrir...
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