Audrey Millet

j'ai lu avec plaisir cette bande dessinée qui présente l'histoire du textile, les images sont sympathiques et il y a beaucoup d'humour, mais à froid j'avoue avoir du mal à dire ce que j'en ai vraiment retenu tellement il y a d'informations et le tout noyé dans plein d'éléments sur le contexte historique avec des considérations intéressantes mais pas toujours indispensables. trop d'information tue un peu l'information. Le sujet reste néanmoins passionnant et la bande dessinée à vraiment le mérite de rendre accessible une masse d'information parfois technique

Enquête glaçante et passionnante, « Le livre noir de la mode » a sa place dans toute bibliothèque, que vous soyez passionné•e par la mode et/ou tout simplement concerné•e par le monde dans lequel nous vivons.



L'essai d'Audrey Millet, ancienne styliste et docteure en histoire, aborde les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la mode. Ce sont les chapitres sur la santé physique et mentale de l'ensemble de la chaîne qui m'ont le plus marquée, puisque tout le monde est impacté, du stylisme à la vente en passant bien entendu par la conception des vêtements. Ce n'est pas quelque chose que j'envisageais avant puisque, comme beaucoup, j'étais essentiellement marquée par les catastrophes de grande ampleur telles que l'effondrement du Rana Plaza en 2013. Les conséquences de la consommation de vêtements effrénée des Occidentaux a pourtant des conséquences beaucoup plus insidieuses et moins spectaculaires mais tout aussi graves.



« Le livre noir de la mode » est à la pointe de l'actualité puisque la crise du coronavirus y est évoquée, tout comme la mise en lumière toute récente du sort des Ouïghours en Chine (qui ne date pourtant pas d'hier). J'ai également apprécié que les questions de genre soient soulevées, puisque la main d'œuvre est essentiellement féminine, que le corps féminin est malmené par la mode, que les prix des vêtements de seconde main pour les hommes dans les pays émergents flambent en raison du manque d'offre.



De quoi regarder sa garde-robe d'un autre œil et y réfléchir à deux fois avant d'acheter, que ça soit en magasin physique ou en ligne. L'autrice ne culpabilise absolument pas la•le consommateur•ice, prisonnier•ère de l'achat impulsif et de la surconsommation, et dont la santé est également impactée par la mode rapide. À lire absolument. Merci à Audrey Millet pour ce projet ambitieux !

Cette bande-dessinée reprend l’histoire de l’économie du textile, des différentes matières et des différentes technologies sur un ton très humoristique, en faisant intervenir beaucoup de personnages. On ne s’ennuie du coup jamais, il y a beaucoup de changement de rythme et le propos est clair même si très dense. On y retrouve Pénélope, le roi Arthur, Ötzi, Colbert donc un panel assez hétéroclite qui nous présente la façon de s’habiller et l’organisation de l’approvisionnement et de la transformation du textile à leur époque.



Il y a beaucoup d’humour et une approche militante du sujet : explication du greenwashing, chiffres donnés sur l’impact de l’industrie textile sur l’environnement, conditions de travail dans l’industrie textile dans les pays producteurs, phénomène d’ostentation, révolution numérique… L’ouvrage se termine sur des propositions à notre échelle pour réduire notre impact.

J’ai trouvé que même s’il était dense, c’était un livre qui fait réfléchir en introduisant en particuliers des notions intéressantes pour pouvoir amener la discussion avec des adolescents sur leur rapport à la mode et aux vêtements.



J’ai appris à la fin que l’ouvrage a été élaboré dans le cadre de l’exposition “évolutions industrielles” à la cité des sciences et de l’industrie de la Vilette. J’ai mieux compris l’orientation qui parle effectivement beaucoup à la fin de l’industrie du textile, liée de très près à la révolution industrielle et comment cette révolution a modifié notre rapport au travail et aux outils de production. Karl Marx et Adam Smith sont d’ailleurs présents tout au long de l’ouvrage (et se cherchent des noises).



En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette bd documentaire, que ce soit l'humour ou le propos et je vais me pencher de plus près sur les autres productions de Steinkis.

Un livre passionnant, extrêmement bien documenté qui confirme ce que je pense depuis quelques années. Les grandes marques françaises ont délocalisées leurs productions à l'étranger et se contentent de mettre un sigle sur un article payé trois fois rien à des ouvriers exploités dans des pays exploitants.

Et les gens achètent des produits surcotés à des prix exorbitants : la marge des marques est colossale ! Je me demande si le parfum des grandes maisons françaises contient encore les ingrédients originaux. J'ai racheté "Nahéma" de Guerlain et je l'ai trouvé dénaturé : j'ai un nez infernal et j'ai été très déçue surtout vu le prix payé. Les mannequins ressemblent toujours à des déportées et les ambiguïtés sexuelles sont légions. L'exploitation des travailleurs du vêtement et la mode rapide sont très bien décrites. J'y ai retrouvé les souvenirs d'accidents mortels dans des usines que n'auraient pas renié les nazis.Le fait que les vêtements que nous portons sont tous toxiques et par conséquent, intoxiquent les gens qui travaillent dans cette industrie, me consterne. A lire pour essayer de faire bouger les choses et recycler, acheter en brocante, revendre, faire soi même et contrecarrer le jeu malsain de la mode.

Audrey Millet est spécialiste de l'histoire de l'habillement, elle nous fournit ici un essai particulièrement pointu sur un sujet passionnant en ces instants de bronzette estivale : le maillot de bain !

Vous ne l'avez peut-être pas vu venir depuis votre serviette de plage (je vous vois !) mais vous pourriez bien être surpris par tout ce qu'on peut en dire et en déduire !



En même temps que l'histoire de ce bout de tissu, c'est aussi et surtout l'occasion d'évoquer le tabou du corps des femmes (des femmes jamais assez couvertes ou au contraire trop couvertes selon les hommes et les époques…), les controverses autour de l'eau (la peur qu'elle a pu susciter, l'hygiène corporelle, la démocratisation de la natation, les premiers bains de mer…).



L'autrice maîtrise son sujet et c'est d'autant plus passionnant qu'il admet des sujets connexes qui se retrouvent habituellement dans les marronniers des magazines féminins : régimes (on n'y échappera pas avant la mise à l'eau), épilation, mode estivale…

On s'aperçoit alors que les injonctions du passé n'ont été que transposées, et c'est encore et toujours la même histoire qui semble recommencer : d'autres normes de beauté, de minceur calibrées cette fois-ci sur les publications des réseaux sociaux et leur contenu viral…



L'autrice nous propose une plongée historique pour mieux nous interroger sur notre présent et peut-être renverser l'image sexiste et complexante attachée au maillot de bain.

Une chose est sûre, vous ne regarderez plus votre maillot de bain de la même manière !
Lien : https://www.instagram.com/p/..

J’ai beaucoup aimé cette bd documentaire. Les auteurs retracent l’histoire du vêtement et du textile de sa toute première création jusqu’à nos jours. A chaque fois il est fait référence des connaissances (ou pas) qui permettent de valider les évolutions.

Les dessins sont vraiment agréables, drôles et fluidifient le propos.

On apprend et on comprend le rôle essentiel du textile dans l’évolution des échanges mondiaux, dans le développement économique de certaines régions du monde…

Les conséquences néfastes de ces évolutions sur les ouvriers et l’environnement sont parfaitement bien mis en avant.

Bien entendu c’est une « encyclopédie » qui pourrait être sur plusieurs tomes et parfois on reste un peu sur sa faim et les explications sont parfois sommaires. A nous de chercher un peu pour en apprendre davantage.

On termine la lecture moins bête et en s’interrogeant sur notre rapport au vêtement…

Un dense mais passionnant documentaire sur l’histoire du textile. Coécrit par la scénariste et archéologue au CNRS Séverine Laliberté (Hippie Trail) et l’historienne experte en écosystème de la mode Audrey Millet, l’album traite bien de l’expansion des industries textiles davantage que de la question de la mode.
Lien : http://www.bodoi.info/les-he..

Woke Washing: Capitalisme, consumérisme, opportunisme est un livre écrit par l’historienne Audrey Millet. Elle explore ici le phénomène d’utiliser la « vertu » comme un marché. Le livre contient trois parties, la première qui explique l’origine du capitalisme et également le mot « woke »; après elle introduit l’évolution de capitalisme et consumérisme dans le siècle et c’est vraiment dans la troisième partie qu’elle parle de son sujet – comment les grands entreprises utilisent la vertu – comme être contre le racisme, contre l’exploitation, pour féminisme, action pour le climat et la planète, etc.



J’ai trouvé l’analyse elle a fait sur les marques connus, comme Balenciaga ou L’Oréal – comment ses produits « durable » et mêmes ses certifications ont des normes trop douteuses. Même les fameux « Made in France » ou « Made in Italy » ont plusieurs problèmes, comme l’exploitation des salarié.e.s sans papiers par un.e ou plusieurs sous-trait.eur.euse.s. L'auteur montre également comment plusieurs de ces entreprises utilisent leur responsabilité sociale d'entreprise (RSE) comme une simple façade tout en poursuivant les mêmes pratiques d'exploitation.



Alors, les termes pertinents et également la dernière partie où elle a vraiment traité le sujet était très intéressant. Cependant, j’ai trouvé que les premiers deux chapitres étaient assez répétitifs et j’ai lu la définition de woke, RSE, et l’histoire de consumérisme et capitalisme plusieurs fois.



Au niveau politique, j’imagine que je suis assez proche de l’auteure, et mêmes des idées qu’elle a exprimé. Mais j’ai eu un gros problème avec le titre du livre. Déjà, je ne suis pas un trop grand fan de mot « woke » vu qu'il s'agit simplement d'un terme péjoratif utilisé par l'écosystème de droite pour faire taire les gens. Personnellement, si plaidoyer pour le climat, contre les injustices, pour l’égalité et justice ça veut dire « woke », je prends ce titre avec fierté. Mais cela dit, c’est aussi un mot souvent utilisé pour distraire les gens et jusqu’aujourd’hui, je n’ai vu personne qui est arrivée à définir le mot. Je n’ai pas un problème avec le mot dans le livre, mais ne que dans le titre.



Pour conclure, c’est un livre avec les arguments bien construits par l’auteur. Peut être son message aurait être plus clair si elle n’a fait qu’un essai avec les contenus de son troisième chapitre. Je donnerai le livre une note de 3,5 sur 5.
Lien : https://lastute.blogspot.com..

A travers la notion de « woke washing », qui désigne la ­façon dont certaines entreprises affichent des valeurs en parfait décalage avec leurs pratiques, la chercheuse à l’université d’Oslo montre qu’il s’agit bien plus d’un « dévoiement » que d’une quelconque victoire politique.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..

Celles et ceux que le textile ne passionne pas davantage trouveront au moins de quoi se divertir et s’instruire ; quant aux autres, ils et elles ne manqueront pas d’aller creuser parmi les nombreuses références citées au fil de cet ouvrage très réussi.
Lien : https://www.actuabd.com/Les-..

Merci à Babelio et aux éditions Steinkis pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique.

Stéphanoise d'origine, et en activité à Mulhouse, le textile et les étoffes m'intéressent tout particulièrement. Découvrir son histoire en BD me paraissait original, et en effet ce livre l'est.



Les auteures ont choisi de placer leurs personnages dans un salon sur le textile. 3 personnages principaux se complètent pour reconstituer l'histoire de l'étoffes.

Le propos est vivant, grâce aux nombreuses interventions de personnages de tous bords, toutes origines et toutes époques : Colbert, Lagerfeld, une employée anglaise et une autre employée indienne morte récemment à cause de conditions indignes… Tout le monde discute, débat, échange, et ce joyeux charivari reste tout à fait compréhensible.

L'économie est fréquemment citée : les liens entre textile et économie sont en effet importants, et plusieurs aspects importants de cette relation sont mis en valeur.

Les dessins sont agréables à regarder, et même n'étant pas une habituée des BD, je n'ai jamais hésité sur où trouver la suite.



Ce qui m'a plus dérangée est peut-être ce que j'appellerais des « facilités démagogiques » et des clichés, comme l'influenceuse « hyper canon » adepte du selfie qui tout à la fin (mais VRAIMENT tout à la fin) une illumination écologique et qui devient responsable , l'archéologue intelligente et docte mais petite et trapue, … Un peu trop caricatural à mon goût.

J'ai également trouvé que les inventions des XIXe et XXe siècle ont été très très trop rapidement abordées : le déséquilibre entre Préhistoire, Antiquité, et monde moderne est trop important (aucune mention de Mulhouse par exemple - promis je ne touche pas de commission !! :D - qui était pourtant une capitale de l'industrie textile aux 18e et 19e siècle, même si il est plus globalement fait mention de l'Alsace une fois).

Bon, certes je chipote, je mets bien sûr à ce livre une bonne note, car cela a été un bon moment, et j'ai appris plein de choses !

Cet ouvrage, que j’ai failli abandonner car plus pointu qu’attendu, est une mine d’informations que chacun devrait avoir à l’esprit au moment d’acheter un vêtement. Citant des noms de sociologues et d’économistes, s’appuyant sur de nombreuses études, Audrey Millet dresse un panorama complet de l’industrie vestimentaire, en multipliant les sources. Et le constat sans appel : de la récolte de la matière première à la fabrication, de la mise en cartons à la commercialisation, tout est à revoir, chaque étape a ses victimes. Si certaines choses commencent à bouger, si quelques marques s’engagent, il est difficile de penser qu’une mode équitable, écologique, responsable pourrait émerger un jour. Un livre à relire et à promouvoir !