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Critiques de Balli Kaur Jaswal (142)
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

C'est l'histoire de Nikkie, jeune londonienne de 22 ans issue d'une communauté Indienne très conservatrice, qui au grand désarroi de ses parents, décide de prendre son envol et de trouver par elle-même ce qu'elle souhaite faire dans la vie.

Alors qu'elle désespère de trouver sa voie, elle tombe sur une petite annonce au Temple Sikhe concernant la recherche d'une animatrice de cours d'écriture pour veuves de la communauté.

Passionnée de lecture et d'écriture, elle se lance dans l'aventure, qui va s'avérer bien différente de ce à quoi elle s'attendait !



Une histoire très touchante qui m'a fait découvrir une culture que je ne connaissais pas, dans laquelle la place de la femme est définie bien avant qu'elle n'en devienne une.

Une culture conservatrice très dure pour les femmes, pour lesquelles il est difficile de s'affirmer et de s'exprimer.



Entre amour, désir et vengeance, l'autrice joue avec nos émotions et le fait plutôt bien !

J'ai apprécié cette lecture aussi surprenante qu'addictive !
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique de Balli Kaur Jaswal est un roman absolument génial. L'auteure parvient à saupoudrer d'un humour caustique des sujets aux tonalités vraiment graves. Un excellent roman que j'ai dévoré en l'espace d'une journée, un formidable coup de coeur.



Nikki est une jeune femme d'origine pendjabi en phase avec le mode de vie occidental, au grand désespoir de sa mère qui voit d'un mauvais oeil sa vie londonienne extravertie et qui souhaiterait qu'elle intègre davantage les traditions pendjabi à l'image de sa soeur Mindi. Nikki vit dans un petit appartement au-dessus du pub où elle travaille. Elle a décidé d'arrêter ses études et de prendre son indépendance contre l'avis parental. La mort de son père quelques temps auparavant alors qu'ils étaient brouillés lui pèse sur la conscience. Quand sa soeur la missionne à Southall (quartier phare de la culture indienne à Londres) pour épingler une annonce sur le tableau du temple afin de trouver un mari, Nikki tombe sur une offre d'emploi qui l'emballe et qui tombe à pic car les fins de mois sont compliquées. Une association sikhe recherche quelqu'un pour animer un atelier d'écriture. Nikki se projette déjà sur la réalisation d'un recueil avec tous les travaux d'écriture réalisés. Mais au premier cours, elle comprend rapidement que les femmes en face d'elle ne savent pas écrire et comptent sur elle pour apprendre. C'est le point de départ d'une expérience de vie qui va tout changer pour Nikki. Elle va transmettre aux veuves très ancrées dans les traditions pendjabi, le goût de l'écriture et de l'évasion par l'imaginaire et elle recevra tellement plus en retour, ces femmes vont l'aider à trouver sa place dans la culture pendjabi et à comprendre cette part d'elle-même qu'elle rejetait en bloc.



Ce roman est une véritable prouesse. L'auteure parvient à traiter de sujets dramatiques, de sujets de société et culturels forts, dans un récit d'une fraîcheur absolue. J'ai adoré la construction du roman, très fine, alliant moments cocasses et moments bouleversants. Balli Kaur Jaswal nous donne une vision en phase avec notre époque sur l'intégration des personnes d'origine indienne en Angleterre, comment les parents restent très attachés aux traditions de leur pays et comment leurs enfants s'imprègnent de la culture occidentale délaissant un peu trop le traditionnel au goût des aînés. le personnage de Nikki incarne totalement cette biculturalité. J'ai aussi admiré la façon dont l'auteure aborde le statut des veuves dans la culture indienne. J'avais vu un reportage sur ce sujet il y a quelques temps maintenant, et c'est assez effarant de voir comment ces femmes se voient écartées de la vie sociale, ne sont plus considérées du tout, la coutume voulant qu'elles portent le mauvais oeil. Nos veuves du roman ne sont pas dans un état de misère comme peuvent l'être de nombreuses femmes en Inde, mais on ressent tout de même cette mise à l'écart, cette espèce de mise en veille dans laquelle elles se retrouvent confinées. le contraste avec la littérature qui va les exalter est d'autant plus frappant. Alors que ces femmes sont perçues comme recluses dans une infinie réserve, elles se passionnent pour l'invention de petits textes érotiques. Ce genre littéraire va leur procurer une sensation incroyable de liberté mais également créer un lien secret entre ces femmes et leur animatrice Nikki plutôt réfractaire aux traditions pendjabi. Nikki va être amenée à comprendre ces femmes, leurs parcours, et cela va donner lieu à des moments d'échange fabuleux. Même si la tonalité générale du roman est plutôt positive et pleine d'entrain,- la littérature érotique entraînant des situations plutôt amusantes entre les femmes du club- la charge dramatique pèse malgré tout tout au long du récit puisque la disparition tragique d'une jeune femme de la communauté dans des conditions mystérieuses constitue un fil rouge important de l'intrigue.



Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique est un roman formidablement bien écrit, d'une intelligence et d'une impertinence folles, qui nous fait sourire et qui nous bouleverse en même temps, qui nous amène à la rencontre d'une culture. L'auteure ose aborder les facettes sombres de la culture pendjabi et je trouve la façon dont elle le fait tout simplement magistrale. C'est un roman à forte portée féministe sur le partage et la solidarité, mais également sur la liberté et l'ouverture culturelle, tout cela autour de l'écriture, de cette envie de raconter des histoires et de s'évader en imagination. Un livre à lire absolument !
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Je viens de refermer ce roman très original et très attendrissant.

Sous couvert de cours d'écriture donnés par Nicki, une londonienne d'origine Pendjabi à des veuves, nous découvrons toute une communauté partagée entre la tradition indienne et la culture européenne, la vie des familles, la condition féminine, la violence faite aux femmes.

Ces veuves, de tous âges, se réunissent avant tout pour échapper à leur solitude et leurs petits textes de littérature érotique apportent une touche d'humour sans aucune vulgarité. Au travers de ces textes, elles révèlent une partie de leur vie.

Un livre d'une grande sensibilité sur la tolérance et l'acceptation des différences, les choix de vie.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Londres. Nikki a abandonné ses études, au grand dam de ses parents, et cherche désespérément un emploi. Répondant à une annonce pour animer un atelier d'écriture, elle se retrouve devant un groupe d'indiennes, veuves pour la plupart. Et ce qu'elles veulent, ce n'est pas un cours d'alphabétisation, mais raconter des histoires, et pas n'importe quel type d'histoire...

A priori, voilà un sujet tout à fait léger qui envoie Nikki et le lecteur à la rencontre de personnages de femmes indiennes délicieusement drôles et coquines ! À la recherche d'un lieu où ne pèse ni le regard des hommes qui les tiennent sous surveillance ("Les frères"), ni le poids parfois si lourd des traditions sikhs, Arvinder, Preetam, Manjeet ou encore Sheena ont envie de parler sans tabou de sexe, de désir et de fantasmes. 

Mais Nikki, jeune femme moderne et émancipée, va vite découvrir que derrière la façade, la réalité est beaucoup plus sombre et les secrets bien plus lourds au sein de la communauté. On parle ici du poids de la réputation, des mariages arrangés, du déshonneur et même de chantage. Nikki va permettre à chacune de ces femmes de libérer leur parole. Un très beau roman plein de surprises sur l'entraide et la tolérance.

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Pour Nikki, cet emploi représente bien plus qu'une fonction de simple animatrice. Elle y voit là le moyen de faire connaître la communauté sikhe. Elle veut d'autant plus cet emploi, car elle ne sait pas combien de temps le pub où elle travaille restera encore ouvert. Également, elle est à la recherche de ce qu'elle veut faire de sa vie maintenant qu'elle a arrêté ses études de droit et elle sent que ces ateliers pourraient bien l'aider à trouver sa voie.



Dès le premier cours, Nikki se rend compte que les quelques veuves qui se sont inscrites au cours ne savent même pas écrire. Elle est complètement découragée. Elle qui croyait pouvoir créer un recueil de textes afin de faire connaître la communauté, elle se rend compte que cela risque de s'avérer difficile, sinon impossible.



Au fil des séances, les veuves apprennent à lui faire confiance et lui font comprendre qu'en fait elles ont plutôt le goût de parler d'érotisme et partagent ainsi leurs fantasmes. L'une des participantes, Sheena, se retrouve à écrire ces textes dictés par ces veuves. Mais ces textes finissent par être partagés entre les femmes de la communauté, qu'adviendra-t-il si Kulwinder apprend leur existence? Et surtout que feront les Frères qui se croient en charge de la communauté des mœurs s'ils tombent sur ces textes érotiques?



Mais au-delà des ateliers de partage, Nikki apprend à connaître la communauté sous un nouvel angle. Elle, la jeune pendjabie moderne, découvre un peu mieux sa propre culture avec ses côtés lumineux et sombres. Jusqu'à quel point l'honneur peut-il jouer un rôle prédominant dans cette communauté sikhe? Au point d'intimider et faire vivre les femmes dans la peur?



Balli Kaur Jaswal nous fait découvrir la communauté sikhe de Londres avec ses zones d'ombres et de lumières. Certains aspects de cette communauté ont passablement irrité la femme occidentale que je suis tandis qu'à certains moments, j'étais sous le charme face à ces veuves à l'imagination fertile, mais surtout face à cette belle amitié qui les unit.



L'auteure aborde des sujets délicats qui nous font réfléchir. Les crimes d'honneur qui parsèment notre société et qui ont malheureusement lieu sans que l'on puisse vraiment s'en rendre compte. Mais également cette intimidation que certaines femmes vivent au quotidien afin de « rester dans les rangs » pour de ne pas jeter la honte sur leur famille et leurs proches.



Nous sentons au fil des pages que les femmes et les veuves de cette communauté ont un besoin d'émancipation, mais qu'en même temps, elles sont encore bien ancrées dans ces traditions qui ont toujours prises dans leur quotidien. Cela prendra encore combien d'années avant que l'égalité entre hommes et femmes puisse voir le jour au sein de toutes les communautés?



Personnellement, j'ai eu un peu de difficultés à adhérer au personnage de Nikki, notre protagoniste. Il me manquait un petit quelque chose qui aurait pu me charmer et me la rendre plus attachante. Quant à l'intrigue, elle est un peu longue à démarrer. Par contre, lorsqu'on arrive à mi-chemin du récit, nous entrons dans le vif du sujet et l'auteure réussit à nous captiver.



En résumé, je dirais que le sujet de ce récit est touchant et parfois même révoltant. Balli Kaur Jaswal nous fait découvrir une belle communauté sous divers angles, mais pour moi, il me manquait un petit quelque chose pour vraiment me charmer d'un bout à l'autre.


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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

" Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique " de Balli Kaur Jaswal ( 352p)

Ed. Belfond

Bonjour les fous de lectures.....

Voici un roman " Feel good" qui ne casse pas trois pattes à un canard et dont le seul intérêt était de me faire valider la lecture d'un auteur originaire de Singapour ( pas évident d'en trouver un traduit en français)

Alors....

Nous embarquons dans la communauté sikhe, pendjabie de Londres et allons à la découverte de sa culture et de ses traditions.

Nikki, libre d'esprit, a 22 ans et a quitté le cercle familial pour voler de ses propres ailes.

Serveuse dans un pub, elle décide de répondre à une petite annonce pour arrondir ses fins de mois.

Il s'agit d'apprendre à écrire à des veuves de la communauté.

Niki, passionnée de littérature est loin de s'imaginer qu'elle va se trouver face à des veuves illettrés et qu'en fait ses cours se révèlent être dans un premier temps des cours d'alphabétisation.

Cependant le désir des veuves n'est pas d'apprendre à lire mais de raconter des histoires érotiques.

Nikki d'abord réticente va vite se prendre au jeu et les aider à rédiger leurs souvenirs sulfureux.

A ceci s'ajoute son histoire d'amour complexe et la disparition mystérieuse d'une fille de la communauté.

Nikki parviendra-t-elle à tout gérer et a concilier tradition et modernité .... tata taaaaa... suspense !!!!

Roman léger, sur la liberté, la condition des femmes et le poids des traditions.

Voilà voilà

Livre a l'écriture plaisante et à lire si on est à la recherche d'un moment de pure détente ( du style entre un Proust et " Belle du Seigneur).

En dehors de cela, pas convaincue
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

En fait, ce roman est assez inclassable. En tout cas, pour moi. Je dois vous avouer que je n’ai jamais regardé de films de l’univers Bollywood. Je ne savais donc pas à quoi m’attendre.

Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique mêle le récit de vie, en présentant plusieurs figures de femmes, à la romance et à l’enquête, voire au thriller : un mélange des genres auquel je ne suis pas habituée, mais qui est très raffraîchissant.





Balli Kaur Jaswal nous fait le portrait de différentes femmes, qui tentent de trouver leur place, chacune à sa façon, bien distincte. Nikki est une jeune indienne moderne, dont le pendjabi est un peu rouillé et qui entretient un lien assez extérieur avec les traditions et Southall, périphérie londonienne dans laquelle vit la communauté indienne. Sa sœur est plus traditionaliste : elle est restée soutenir leur mère après la mort de leur père et souhaite faire un mariage arrangé. Kulwinder, la femme qui a déposé l'annonce au temple, est une femme mariée, qui cherche à obtenir plus de pouvoir dans la communauté. L’atelier d’écriture qu’elle cherche à monter doit servir à cela, ainsi qu'à émanciper les femmes de Southall. Mais elle cache aussi un lourd passé, qui concerne sa fille Maya. Par ailleurs, comme beaucoup de femmes indiennes de Southall, bien qu’elle se trouve en Angleterre depuis des années, elle ne maîtrise pas l’Anglais, ce qui rend les interactions avec les Anglais compliquées. Les veuves qui assistent à l'atelier sont toutes habillées de blanc et exclues de la communauté, dans laquelle elles jouent cependant un rôle, puisqu'elles doivent conserver une certaine dignité en l’honneur de leurs défunts maris. Touchantes, elles respirent la solitude et l'ennui et on sent bien qu'elles aspirent à davantage s'exprimer.

Toutes ces femmes m’ont plu et donné envie d’en apprendre davantage à leur sujet, car le récit parvient tout à la fois à nous les présenter de l’extérieur, vues par les autres femmes de la communauté, comme les autres veuves, qui cancanent joyeusement, ou encore Nikki, qui s'est éloignée de la communauté en devenant une Londonienne d’adoption, mais aussi de l'intérieur : on suit ainsi beaucoup Nikki, mais aussi Kulwinder.



Le cours d’écriture est excellent : mis en branle par Kulwinder, il dépasse les espérances de cette dernière (donner plus de poids aux femmes de la communauté et les alphabétiser) au point de lui faire regretter sa décision d’offrir des cours aux femmes de la communauté. Il ne correspond pas non plus aux attentes de son animatrice, Nikki, qui pensait transcrire les récits de vie des veuves pour en faire un recueil. Mais les veuves vont s’emparer de ce cours pour vraiment libérer leurs paroles et leur imagination. Et là, C'EST. GRAN.DIOSE : on a affaire à de vrais récits érotiques, qui vont jalonner le roman et laisser libre cours au fantasme. QUEL PLAISIR ! J'ai eu l'impression de lire un Harlequin d'il y a vingt ans, à la sauce indienne : à la fois osé dans ses propos, et testant sans cesse la limite des convenances. Admirable expression d’une liberté que prennent ces indiennes dans la société qui les contraint !



J’ai vraiment beaucoup aimé cette immersion, inédite pour moi, dans la communauté indienne. J’ai appris beaucoup de choses sur les traditions, les moeurs, le lexique pendjabi et j'en ai profité pour jeter un œil à tenues traditionnelles chatoyantes sur Pinterest : un vrai régal pour les mirettes ! Les récits de vie nous montrent différentes formes d’arrangements avec la tradition indienne, la communauté assez fermée de Southall, et avec le milieu très européen de Londres. Les actions des protagonistes féministes, leurs attitudes dans certaines situations, leurs discussions et leurs récits proposent un portrait de la femme indienne, qui m’a intriguée et plu. En creux, se dessine aussi la société indienne, sur laquelle l’autrice semble porter un regard tout en nuances, ni trop idéaliste, ni trop sévère.



Une lecture que je vous recommande chaudement ! Elle saura vous dépayser, vous montrer un Londres que peu de gens connaissent, vous immerger dans la culture indienne, vous faire rêver, fantasmer et frissonner !!
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Un vrai petit régal que ce roman inattendu, qui met en jeu le conflit intergénérationnel, sur fond de féminisme et d'"intégrisme" sikh.

Nikki est une jeune pendjabie dont les parents, "modernes", ont emménagé au Royaume-Uni. A la mort de leur père, sa soeur Mindi, plus traditionnaliste, cherche à réaliser un mariage arrangé et mandate Nikki pour aller placer une annonce au Temple dans ce sens. Sur place, une offre d'emploi : animer, au Temple, un cercle d'écriture. Nikki est jeune, et critique ; elle remet en question et rejette beaucoup des éléments les plus pesants de sa culture, ce qui fait d'elle une féministe. Ce n'est pas du goût de tout le monde (dont sa mère), mais plaira beaucoup aux veuves qui investissent le club d'écriture, qui prendra une tout autre tournure que celle qui était prévue.

Une intrigue policière tisse également le fil de ce roman dont les personnages sont touchants et authentiques.



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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Avec ce livre au titre aguicheur, Balli Kaur Jaswal parle d’un milieu qu’elle connaît bien : la communauté indienne en Angleterre. Une communauté de déracinés qui vivent dans un quartier de Londres et continuent de faire vivre leur culture , leur religion et leurs traditions familiales. Mais la nouvelle génération à laquelle appartient Nikki doit jongler entre tradition et modernité. C'est d'autant plus difficile que les jeunes filles sont élevées dans le culte de la famille et qu'elles craignent de décevoir les parents. La pression est d'autant plus forte, surtout que sont apparus des gardiens de la tradition, les Frères qui règnent par la menace et la terreur.



Pourtant Nikki va découvrir que derrière les convenances et les règles, les femmes sont capables d'être libres, drôles, fantaisistes et subversives. Sous prétexte d'apprendre l'anglais, elles créent le club des veuves et inventent des histoires érotiques qui vont émoustiller le quartier et réconcilier des couples fatigués.

Par ailleurs, Nikki va mener l'enquête sur la mort de Maja, une jeune femme qui se serait immolée par le feu. Mais qui pourrait avoir été victime de ceux qui veulent soumettre les femmes par des mariages arrangés.



Avec un ton qui ressemble visiblement à du roman feel-good, ce livre plaisant a le mérite d'évoquer le sort des femmes soumises dans une communauté qui ne leur accorde aucune liberté.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

'Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique' de Balli Kaur Jaswal.

Un livre qui développe à travers un roman les coutumes et les traditions fortes et imposantes d'une communauté indienne en Angleterre d'aujourd'hui.

Certaines jeunes filles rêvent de liberté, de féminisme et de choix mais ne s'affirment pas par peur de représailles et du qu'en dira-t-on mais aussi par peur du manque à gagner. Comment y trouver le bonheur ?

NIkki a justement du couper les ponts avec sa famille qu'elle aime pour vivre ses propres aspirations sans oublier certaines de ses valeurs. Une vie plus moderne.

Une vie qui en fin de compte va la pousser à encore plus de réflexion, d'humilité, de courage, de patience. Une vie qui va la pousser à mentir et à trouver des stratagèmes pour un monde meilleur.

De part, une mésaventure, elle en sera récompensée, remerciée, évoluée par son entourage du moment ; non pas le club des analphabètes dominées mais le club des veuves qui aiment la littérature érotique et la possibilité d'exprimer honnêtement de ce qui les touchent. Elle se rapprochera à nouveau de sa famille parce que, dans cette histoire, l'amour gagne et les mal-entendus se dissipent dans le malheur.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Courgette. Concombre. Aubergine.

Avez vous déjà entendu votre mamie employait ce terme pour décrire le membre puissant de votre papy?



Voilà ce que va entendre Nikki, jeune anglo-indienne de 22 ans qui va donner des cours d'alphabétisation et de lecture à des veuves indiennes dans un temple associatif. Des veuves qui vont se lâcher deux fois par semaine pour notre plus grand plaisir. Ces femmes indiennes vont retrouver leur liberté. Un cours de littérature où des femmes vont partager leur expérience d'épouse, de mariage arrangé, des traditions hindoues, de leur expériences sexuelles.....

J'aurais pu me retrouver avec une confrontation entre la modernité représentée par Nikki et la tradition qui refuse d'avancer. A travers ses personnages hauts en couleur, Balli Kaur Jaswal va beaucoup plus loin qu'un chick lit où des indiennes un peu âgées parlent de sexe sans prononcer le mot "bite". L'auteure aborde des sujets contemporains, la double nationalité. La jeune indienne parfaitement intégrée en Angleterre mais qui doit aussi faire plaisir aux valeurs de ses parents. Parents qui refusent de s'intégrer à son pays d'accueil et préférera vivre avec sa communauté. Southall c'est Chinatown, Harlem.....Un pays dans un pays. Une terre d'accueil qu'on refuse d'intégrer entièrement.

Dans cette maison associative, Nikki va trouver une identité qu'elle se cherchait encore. Elle va s'ouvrir à ces femmes pour écouter les traditions de son pays d'origine. Oui car Nikki malgré sa couleur de peau ensoleillée croit en l'amour, aux expériences sexuelles, à la cigarette, au pub.... Elle a des idées arrêtées sur sa sœur, sa mère et toutes ces femmes indiennes.

Ces deux mondes vont s'apporter plus qu'on ne le pense. L'auteure traite sur la tolérance, le soutien, la communication et surtout l'ouverture d'esprit.



Un super moment de lecture qui m'a donné des moments burlesques mais surtout une bonne prise de réflexion sur ces personnes qui ont double nationalité et ne sentent chez eux nulle part. Pas assez blanche pour être anglaise. Pas assez traditionnelle pour être indienne. Un roman avec beaucoup de valeur, de partage et d'humour où le désir est le même pour n'importe quelle femme. Roman à lire à tout prix. Une coup de cœur garanti.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

« Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique » m'intriguait depuis un bon moment, entre son titre à rallonge (loin de refléter la richesse du contenu) et les critiques hautement élogieuses.

Pourtant, ça m'embête beaucoup, mais ce livre et moi, ça ne l'a pas fait. Pas parce que ça n'est pas intéressant en soi, pas à cause du fossé culturel (qui est, au contraire, le point fort du livre) mais à cause de défauts tout bêtes, comme la transparence de la plupart des personnages ou le rythme ultra-lent de l'histoire.



Dès les premières pages, immersion totale dans la communauté pendjabie de Londres, où les jeunes, bien que nés et élevés sur le territoire britannique, baignent bien davantage dans la culture d'origine de leur famille. C'est ainsi que l'on se retrouve avec des femmes résidant en Angleterre depuis vingt ans, mais qui ne parlent pas anglais et ne connaissent même pas l'alphabet : elles n'en ont, tout simplement, jamais eu besoin dans leur vie quotidienne ! Un monde à part, où les traditions sont autant un pilier solide sur lequel s'appuyer qu'un fardeau, en particulier pour les jeunes femmes émancipées comme Nikki, qui, de part sa place d'« entre-deux », sert aisément de pont entre le lectorat occidental et cette culture qu'il ne connaît pas. Et derrière les apparences bien codifiées, les veuves n'hésitent pas à complètement se lâcher. Les nouvelles érotiques qui parsèment le récit sont d'ailleurs franchement chouettes. Le tout, sans forcer, parle d'émancipation, de féminisme, de liberté, d'assumer ses envies, de confiance en soi...



Mais alors, c'est quoi le problème ? Le problème, c'est que l'histoire part dans tous les sens, comme si celle du club de littérature ne suffisait pas. A côté, on a donc le cas d'une mort aussi brutale que suspecte dont il ne faut surtout pas parler et qui n'est très probablement pas la seule, et un début de romance du côté de Nikki. Si le mystère autour de la disparition de Maya s'intègre bien au reste, même si l'on regrettera le côté léger et trop facilement résolu du truc, la romance n'apporte vraiment rien en plus d'être survolée. Un peu comme les différents personnages d'ailleurs : on retrouve d'une semaine à l'autre les mêmes membres au club d'écriture, et pourtant, jusqu'au bout, ces femmes, loin de devenir des amies de papier, restent des étrangères, des noms jetés sur une page que l'on n'apprend jamais à connaître. Dommage. Ajoutez à ça le fait que le récit ne soit pas très riche en rebondissements...



Bref, pour moi, le bilan est mitigé, mais, cette fois, j'ai clairement le sentiment d'un livre qui n'était pas fait pour moi, auquel je n'ai pas accroché, plutôt qu'autre chose.



Enfin, notons que l'éditions France Loisirs est BLINDÉE de coquilles !
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..



L'atelier d'écriture



En répondant à une annonce demandant une animatrice pour un atelier d'écriture, Nikki était loin de se douter de ce qui l'attendait et des défis qu'elle devrait relever.

À 22 ans, cette jeune londonienne cherche encore sa voie. Elle a abandonné des études de droit qui l'ennuyaient et, au grand désespoir de ses parents, quitté le nid familial pour prendre un emploi de barmaid dans un pub et vivre dans l'appartement du dessus. Pourtant, venus du Pendjab il y a plus de vingt ans, ses parents l'ont élevée, tout comme sa sœur aînée Mindi dans le respect des rites et coutumes sikhes. Si Mindi y est restée très attachée au point de rechercher un mariage arrangé, Nikki tente tant bien que mal de s'en affranchir. Cet atelier d'écriture destiné aux femmes de sa communauté tombe à point nommé et lui permettra de concilier son amour de la littérature et un certain activisme politique en aidant ces femmes. Mais lors du premier cours Nikki découvre que ses "étudiantes" sont des veuves, âgées pour la plupart, et toutes ou presque analphabètes et ne parlant pas ou peu l'anglais... Bien loin de pouvoir remplir le cahier des charges de la petite annonce qui promettait "un nouvel atelier sur les techniques de narration" et mentionnait que "Les ateliers s'achéveront par une anthologie des meilleurs travaux" ! En revanche si ces veuves ne savent ni lire ni écrire elles ont beaucoup à dire sur leurs vies, celles qu'elles menaient souvent soumises à leurs maris et écrasées par le poids des traditions. Ce qu'elles recherchent finalement c'est un lieu où elles pourront échanger à l'abri du regard des hommes, librement. Très librement ! Car les histoires qu'elles vont raconter à Nikki, mi vécues mi fantasmées parlent surtout de sexualité et d'érotisme.

En tout premier lieu c'est le titre insolite de ce roman qui m'avait attirée, puis les thèmes abordés m'avaient encore plus donné envie de le lire ! Et j'ai beaucoup aimé cette lecture, bien plus profonde qu'il n'y paraît. Au delà des petites nouvelles érotiques inventées par ces veuves un tantinet délurées, c'est un véritable choc culturel que nous fait partager l'auteure en nous plongeant dans la communauté Pendjabi sikhe installée en Angleterre. Un petit monde "à part" où encore aujourd'hui les mariages sont arrangés par les familles et où le statut des femmes se définit par rapport à celui des hommes : fille, épouse, mère puis veuve... Certes, les choses évoluent (le personnage de Nikki mais aussi celui de Kulwinder en sont les témoins) mais plutôt lentement, freinées par le code de l'honneur, le voisinage, la religion, la belle famille...

J'ai bien aimé aussi que les personnages masculins ne soient pas dépeints de manière caricatururale.

Un roman féministe avec une touche de thriller, délicieusement sensuel et poétique que je vous recommande vivement.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Si vous suivez l’actualité littéraire, ce roman ne doit pas vous être étranger. En effet, Reese Witherspoon l’avait mis en avant lors d’un de ses précédents book club et l’avait adoré. Clairement, quand j’ai su ça, ça m’a décuplé l’envie de le découvrir. Je trouve le travail de couverture formidable pour ce roman car je la trouve magnifique.



Bon maintenant que regorge ce roman ? Parce que clairement c’est ça que vous attendez. Eh bien, nous partons en Angleterre comme je vous l’ai dis. Au nord de Londres pour être plus précise. A Southall si je veux être bien claire. Southall est un quartier où vivent les immigrés indiens. Notre héroïne Nikki ne vit pas là, mais elle s’y rend par hasard pour y déposer une petite annonce de mariage pour sa sœur qui souhaite un mariage arrangé. En y allant, elle découvre que le centre communautaire cherche quelqu’un pour y donner des cours d’anglais aux femmes résidant dans ce quartier. La vie de Nikki va changer à tout jamais !



Le club des veuves (je raccourcis sinon demain on y est encore !) a été un peu long à démarrer. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages car il y avait beaucoup de points d’interrogation à leur sujet. Cependant, au bout d’une bonne soixantaine de page, nos personnages commencent à s’ouvrir, ce club des veuves se met en place et là, il devient un vrai page-turner.



Balli Kaur Jaswal nous propose une belle brochette de personnages. Nikki, indienne mais qui vit à l’anglaise et qui ne comprend pas trop la façon de vivre de son peuple. Kulwinder qui ressemble à une vieille sorcière mais qui se révèle au grand cœur. Tarampal que l’on a du mal à cerner. Mais aussi Sheena qui m’aura bien fait rire ou encore Manjeet, Arvinder, Preetam, toutes plus attachantes les unes que les autres.



Mais comment des cours d’anglais en est-on arrivé à de la littérature érotique ? Eh bien tout simplement grâce à ces veuves indiennes qui, si elles ont un vécu pour la plupart franchement pourri et font profil bas face aux hommes, ont des choses à dire sur le sujet ! On ne tombe jamais dans le vulgaire et c’est même traité avec humour. Nos personnages nous pondent des histoires érotiques à chaque séance et n’ont pas du tout envie d’apprendre l’anglais. Cette activité va permettre à Nikki de mieux comprendre sa culture et de découvrir les histoires des unes et des autres.



Si c’est traité plus ou moins de légèreté, Le club des veuves traite de sujets importants. Ainsi, Balli Kaur Jaswal nous parle des femmes, de leur place au sein de la société et comment leur voix va prendre de la puissance dans cette communauté. Mais elle nous montrera également la crainte des hommes et le rejet de cette place nouvelle. C’est bien traité, les témoignages m’ont semblé réels, authentiques. Cependant, la fin m’a semblé un peu rapide, mais je ne vous en dis pas plus !



Lu en quelques jours, Le club des veuves qui aimaient de la littérature érotique a été un véritable plaisir à découvrir. Balli Kaur Jaswal traite d’un sujet qui me semble important et a su le lier avec légèreté tout en gardant des moments forts. Je garderai chacun de ces personnages en tête car l’auteure a su nous les rendre attachantes et j’ai l’impression d’avoir laisser des amies à la fin du roman. A découvrir sans plus tarder !


Lien : https://popcornandgibberish...
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

J’ai hésité en voyant passer la couverture de ce livre. Le titre peut faire penser qu’on va lire un roman façon 50 nuances de grey, mais c’est loin d’être le cas. Ce roman fait du bien, il est utile et j’ai appris plein de choses.



Banlieu de Londres, Nikki jeune serveuse dans un bar trouve un poste pour mener un atelier d’écriture au sein de la communauté indienne. Dès la première séance elle constate une méprise: il s’agit d’apprendre à lire et écrire à des veuves qui maîtrisent uniquement le penjabi. Les cours prennent alors une drôle de tournure, quand au lieu d’apprendre l’anglais, les veuves se mettent à parler désirs, passions et décident de rédiger des nouvelles érotiques. En parallèle, Kullwinder, qui a embauché Nikki veille au grain. Qu’est ce que j’ai pu détester ce personnage: dure, sèche et méprisante. Puis on apprend à la connaître, elle a vécu un drame qui la hante et dont elle ne se détache pas. On comprend alors un peu mieux cette femme dont le rôle va être essentiel à l’histoire.



Ce roman nous parle de la communauté indienne en Angleterre. La difficulté à s’intégrer, le respect des coutumes indiennes dans un pays occidental et surtout la difficulté des femmes dans cette communauté dirigée par des hommes. J’ai aimé le contraste entre Nikki, femme libérée, audacieuse et moderne et sa soeur, plus fidèle aux traditions, qui cherche un mari acceptable et soucieuse de l’image qu’elle va donner d’elle. Les personnages des veuves sont très intéressants car chacune par son histoire, ses épreuves montre en même temps ses richesses et ses forces. Par contre j’avoue que par moments je m’emmêlais les pinceaux parmi toutes ces femmes.



Au final, les histoires érotiques ne tiennent pas la place centrale dans le roman. Elles sont un prétexte à parler, à se libérer, à sortir de l’ombre. Puis on peut noter que rien n’est jamais vulgaire, tout est douceur et sensualité. Je m’attendais à lire un roman feel-book, mais c’est plus que cela. C’est un véritable portrait de la société indienne d’Angleterre qui nous est dépeint, on déambule au coeur de southall, la little india londienne. Le roman prend même une tournure quasi policière quand Nikki se mêle d’une affaire qui ressemble à un crime d’honneur. J’ai beaucoup aimé ce roman, très loin de mes habitudes de lecture. Encore une fois cette collection du cercle chez Belfond sait me surprendre par la richesse et la diversité des titres proposés.
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Dès la première page, le ton est donné : « Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique » s’inscrit dans un mélange Orient-Occident. Une fusion qui commence avec les deux filles de la famille Grewal.



Nikki est une jeune fille de 22 ans, moderne, qui fume et qui souhaite vivre sa vie comme elle l’entend. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à s’opposer à son père qui voyait en elle une future avocate. Nikki est indépendante, elle a préféré fuir le domicile familial pour être libre. Elle travaille dans un pub, a un appartement et se débrouille comme elle peut. Nikki veut faire ce qu’elle veut, le seul problème, c’est qu’elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut !



Tout le contraire de sa sœur, Mindi. Agée de 26 ans, Mindi est infirmière et vit toujours avec sa mère, -leur père étant décédé deux ans auparavant. Elle rêve du prince charmant et aspire à un mariage arrangé. En tant qu’aînée et pensant faire plaisir à leur mère, Mindi veut trouver un bon mari qui pourra aussi les aider financièrement. Ce à quoi s’oppose fermement Nikki, considérant les mariages arrangés comme une entrave à la liberté et une régression. Alors qu’elle est dépêchée par sa sœur de déposer une annonce au temple de Southall, quartier où vivent grand nombre de sikhes, Nikki est loin d’imaginer que c’est une autre annonce qui va bousculer sa vie.



En répondant à cette offre d’emploi, apparemment innocente, de cours à donner à des femmes indiennes, Nikki ne s’attend pas à trouver un groupe de veuves qui ne souhaitent pas apprendre l’anglais mais bel et bien libérer leur parole. Que ce soit Arvinder, Preetam ou encore Sheena, ces femmes, dont la plus jeune est à peine âgée de 36 ans, sont cantonnées à leur statut de veuves. Elles doivent toujours paraître éplorées, s’habiller avec un « salwaar-kameez » blanc, couleur qui définit leur statut de veuves, et surtout elles n’ont plus le droit d’être en contact avec des hommes. Comment alors continuer de vivre lorsque la communauté sikhe considère que votre statut de veuve vous condamne à une solitude éternelle ?



Ce cours avec cette jeune femme d’origine pendjabi mais tellement occidentale est l’occasion pour elles de n’être plus considérées comme des veuves, de ne plus être enfermées dans leur statut mais de redevenir des femmes. Malheureusement, les traditions sont omniprésentes, et même en vivant dans un pays occidental et moderne, ces femmes sikhes ne doivent pas déroger à certaines règles.



J’ai trouvé que ce roman prenait de l’épaisseur dans la seconde moitié du récit. Car plus les veuves se dévoilent, plus elles mettent en avant la vie dans la communauté, les règles à accepter, l’honneur à respecter. L’histoire parallèle qui raconte le destin de Maya (fille de la patronne de Nikki) témoigne parfaitement de cette existence dictée. Un monde avec lequel Nikki est moins familière. Ses parents se sont choisis, aimés, ont fait des études et ont laissé leurs filles libres de leur choix, ce que la jeune femme comprendra tardivement. Avec ces femmes, Nikki comprend que si elle, a le choix, ce n’est pas le cas pour toutes. Et elle va vite l’apprendre à ses dépens.



« Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique » met en relief ces notions de traditions et modernité et montre à quel point il est difficile pour des jeunes femmes, vivant en Occident, de se soumettre encore à des traditions ancestrales. A travers ce club des veuves, c’est toute une société qui est dépeinte. Comment être une femme pendjabi en Europe ? Comment résister à la tentation de la modernité quand vous vivez dans un pays libre ? Ces femmes sont emplies de paradoxes, femmes plurielles qui sont à la frontière des traditions et de la modernité, qui sont « un mélange Orient-Occident ». Les mariages arrangés, pour certaines à l’âge de dix ans, les ont rendues malheureuses et ont détruit leur vie. Certaines ont même perdu la vie. Car s’opposer à un mariage, et plus généralement s’opposer à leur père, est un signe de déshonneur. Et pour la plupart, mieux vaut la mort plutôt que le déshonneur…



Je conseille ?



Ce roman est passionnant. Si le titre et l’histoire d’un club de veuves écrivant des histoires érotiques prêtent à sourire, ce livre n’a pourtant rien de léger. C’est une observation profonde d’une communauté bercée par les coutumes. L’auteure n’oppose pas l’Orient et l’Occident mais au contraire montre à quel point il est important de rassembler, d’essayer de fusionner. La rencontre entre Nikki et ces veuves ne sera que bénéfique et permettra de soulever des problèmes, de libérer ces femmes et surtout de les respecter à nouveau.
Lien : https://ladybookss.wordpress..
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Voici un livre dont j’avais entendu parler depuis un moment, et je me suis tout à coup décidée à le lire dans le cadre du challenge des Globe-trotteurs sur Babelio (eh oui ! les trop nombreux challenges auxquels je participe déjà, pour certains depuis plus d’un an, sur Livraddict, ne me suffisaient plus semble-t-il ;) ), car une consigne « bonus » du mois demandait de lire un livre d’un pays dont le drapeau contient un croissant de lune – or, c’est bien le cas de Singapour, pays natal de l’autrice de ce roman.

Et puis bon, il faut bien le dire, et je ne suis sans doute pas la seule à avoir eu ce ressenti : ce livre a un titre bien interpellant, plus encore en français qu’en anglais – car, si la version anglaise parle explicitement de veuves pendjabies, la version française n’y fait pas référence, ce qui est une arme à double tranchant : c’est que l’aspect pendjabi est une part (très) importante de ce roman, et c’est peut-être intéressant de le savoir à l’avance ; mais en même temps, c’est bel et bien la belle histoire de veuves aimant la littérature érotique que nous livre l’autrice, bien au-delà des limites pendjabies ; dès lors, autant en profiter…



Oh ! il ne faut pas s’attendre à un roman érotique au premier degré. Il y a bien quelques scènes presque explicites parmi les histoires racontées par ces veuves (on a même une brève romance F/F tout à fait inattendue !), et toujours présentées en italique comme de courtes histoires dans l’histoire ; mais je dis « presque » explicites car tout est suggéré, et s’il y a bien quelques caresses de plus en plus prononcées, elles ne sombrent jamais dans le descriptif tel qu’on le retrouve dans certaines romances (même de très bonne facture !). On est bien davantage dans le domaine d’une certaine poésie, tout en restant proche de la réalité, et on se rend compte que le ressenti de ces femmes particulières, toujours très imagé – notamment dans une gamme de fruits et légumes qui fait bien (sou)rire et qui sonne pourtant très juste !, est aussi tellement ce que l’on peut ressentir soi-même, tellement universel !



Ainsi, nous suivons essentiellement Nikki, jeune femme qui se définit elle-même comme « anglaise, pendjabie et sikhe ». Née dans une famille indienne originaire du Pendjab (cette région, et même état de l’Inde, frontalière avec le Pakistan, à la longue et riche histoire, présentée ici comme intimement liée à la religion sikhe), émigrée à Londres mais ayant gardé de nombreux contacts avec la famille et la communauté restée en Inde, Nikki donc a décidé de suivre sa voie – renonçant à ses études de droit auxquelles elle ne parvient plus à s’intéresser, travaillant dans un pub anglais (un pub !) servant bières et thé earl grey plutôt que le traditionnel chai, et vivant seule dans un petit appartement au-dessus de ce pub, au lieu d’être restée dans le giron familial et de se préparer à un mariage arrangé, comme tant d’autres jeunes filles de son âge et de sa communauté, dont sa propre sœur qui en rêve… De passage dans l’enceinte du temple de Southall, la partie pendjabie de Londres, pour rendre un service à sa sœur, elle trouve une annonce proposant un emploi : des cours d’écriture pour veuves pendjabies. Seule candidate à ce poste, elle est embauchée, mais ce qu’elle imaginait comme un atelier d’écriture assez « classique » se révèle quelque chose qui tient plutôt à un atelier d’alphabétisation, la plupart de ces femmes ne parlant guère anglais, et n’écrivant même pas le gumurkhi (l’alphasyllabaire qui permet de retranscrire le pendjabi, ai-je appris sur Wiki). Et peu à peu, ces femmes privées de tout, car leur statut de veuve est quasi un enterrement social dans cette communauté, vont s’épanouir au sein de ce groupe où elles osent retrouver une certaine confiance, voire une joie de vivre malgré tout, et se lancer dans des histoires réellement érotiques à travers lesquelles elles libèrent tous ces non-dits qui règnent dans leur entourage – touchant pourtant à des sujets tellement universels, comme je disais plus haut.



Cependant, outre les aspects érotiques bien présents sous leur couverture plutôt poétique, ce livre aborde aussi et surtout toute la problématique de l’immigration – et ici, très précisément, l’immigration pendjabie en Grande-Bretagne. On comprend très vite qu’il s’agit d’une communauté très unie, aux membres originaires pour la plupart de villages plutôt traditionnels de cette région reculée de l’Inde ; ces lieux des origines avec lesquels ils n’ont jamais perdu contact et où ils retournent même (très) régulièrement. C’est donc une communauté qui se tient, qui s’entraide, mais aussi qui se surveille et se juge constamment, reproduisant certains des actes les plus extrêmes tels que ceux qui ont parfois défrayé la chronique quand ils sont relayé dans nos pays : ces crimes d’honneur ou, plus simplement, ces « Frères » (sikhs), des jeunes désoeuvrés mais se sentant investis d’une mission, qui patrouillent en veillant sur (entendez : terrorisant) les jeunes filles qui selon eux ne respectent pas strictement les règles de cette communauté et de leur religion, jusque dans les rues de Londres…



Jusque-là, ce n’est rien de bien nouveau sous le soleil, on a partout des phénomènes de regroupement des personnes immigrées par nationalité / religion dans leur pays d’accueil, et plus encore quand lesdits pays ne semblent pas capables (ou désireux) de mettre en place une réelle politique d’intégration dans le respect de tous – la Grande-Bretagne n’a pas l’apanage d’un certain « ratage » à ce sujet ! Mais alors, j’ai été consternée quand j’ai compris et bien compris que ces femmes pendjabies par exemple, non seulement ne parlent pas (du tout) anglais, vivant dans le huis-clos de leur communauté même en plein Londres, mais ont réellement peur de sortir des limites étriquées de leur quartier, craignant qu’on se moque d’elles et de leur tenue traditionnelle – car bien sûr elles ne portent rien d’autre ! Par ailleurs, on apprend aussi que certaines familles, pourtant peu à peu « européanisées », ont choisi tôt ou tard de retourner vivre dans ce quartier pendjab, pour que leurs enfants bénéficient d’une éducation plus proche de leurs racines – et leur coupant, en apparence du moins, toute opportunité de s’adapter davantage (et certainement mieux qu’eux-mêmes) à cette société anglaise dans laquelle ils ont pourtant choisi de vivre. Et puis j’ai été choquée, il n’y a pas d’autre mot, quand j’ai lu que, dans certaines boutiques de ce véritable « ghetto » pendjabi dans Londres, certaines boutiques permettent même de payer les achats… en roupies ! Comme le fait remarquer Nikki, cela n’a guère de sens quand on gagne son salaire en livres sterling…



Il n’empêche, la question surgit alors, cette question qui fait le lit de l’extrême-droite, mais qui se présente même quand on n’a aucune accointance avec ce courant de pensée (si tant est qu’il s’agit de « penser » quand on se réclame de cette tendance !) : que sont donc venus faire « ces gens » en Europe, à Londres, si c’est pour y reproduire purement et simplement, en tous points, ce qu’ils ont quitté sous d’autres cieux ?

Il faut alors se laisser embarquer profondément dans l’histoire, partager le ressenti de ces femmes, et ce n’est pas bien difficile grâce au formidable talent de conteuse de l’autrice. Sa plume légère, toujours juste, parfois proche de la romance sans mélo, parfois plutôt dans le drame sans larmes, parfois très sérieuse sans se prendre au sérieux, parfois tout simplement drôle ; cette plume donc nous entraîne réellement aux côtés de Nikki dans ces rues de Southall ou dans le pub où elle travaille. Même si on n’est pas concerné, moi lectrice belge née en Belgique de parents belges depuis plusieurs générations, on ressent réellement son désarroi initial face à ces femmes puis son intégration (car il s’agit bien de ça) au sein de cette communauté, de sa famille dont elle s’était pourtant éloignée, tout en restant tout autant la jeune Londonienne moderne et affranchie qu’elle avait réussi à devenir. Avec elle, on s’attache à ces femmes si différentes, aux histoires tellement variées mais ayant un seul douloureux point commun : elles ont perdu leur mari, peu importe la manière, et peu importe leur âge (certaines sont même encore très jeunes !). On ressent cette amitié qui va naître avec Sheena aux ongles pailletés en rose, et on a envie de partager cette amitié avec elles ! On vit à son rythme son histoire qui commence avec Jason et on a envie que « ça marche ».



Ainsi, peu à peu, Nikki se révèle à elle-même au fur et à mesure que ces veuves reprennent confiance en la vie, et entraîne le lecteur dans un tourbillon d’émotions, de couleurs, d’odeurs… et on a tout à coup une furieuse envie de chai !

Ainsi donc, c’est à travers ce personnage central de l’histoire, mais entourée de toute une série d’autres femmes terriblement typées sans jamais tomber dans le stéréotype, toutes terriblement attachantes chacune dans son genre, que l’autrice donne des pistes de réponse, par toutes petites touches, à la question qui avait surgi plus haut. Je recopie ici ces brefs passages, car l’autrice le dit bien mieux que moi ; d’abord dans un dialogue entre Nikki et sa mère, aux pages 314-315 (milieu chapitre 18), en parlant du dernier voyage des parents en Inde, voyage au cours duquel son père est décédé :



« (…) et papa a répondu : « Mes filles ont appris à faire leurs propres choix pour ce qui est de la réussite. »

- Papa a dit ça ?

- Je crois qu’il s’est surpris lui-même, poursuivit sa mère. Il n’a jamais été du genre à se vanter de ses réussites quand il retournait au pays. Mais quelque chose a changé ce jour-là. Parmi toutes les chances que la Grande-Bretagne nous a offertes, la possibilité de faire ses propres choix a été la plus importante. Il ne l’a vraiment compris qu’en l’affirmant devant ton oncle. »



Ou, un peu plus loin, plus mitigé mais tout aussi vrai, à la page 338 (fin chapitre 21) :

« Tout ce que les gens attendaient de Londres était là – jardins luxuriants, dômes majestueux et flèches d’église, ballet des taxis noirs. C’était royal et mystérieux. Elle comprenait que tout le monde ait envie d’y vivre. Les veuves surgirent dans ses pensées, elles qui ne savaient rien de ce Londres avant leur arrivée. Et pourtant, qu’en connaissaient-elles vraiment maintenant qu’elles y étaient ? La Grande-Bretagne était synonyme d’une vie meilleure, elles avaient dû se raccrocher à cette idée même si cette vie les déconcertait et leur demeurait étrangère. »



C’est donc un magnifique livre qui parle de quelques femmes exceptionnelles qui se révèlent peu à peu à elles-mêmes, à travers des histoires érotiques racontées dans un langage poétique très imagé, qui touchent tout un chacun tant elles sont universelles sans jamais tomber dans le vulgaire. Il traite tout à la fois, avec une grande sensibilité et un indéniable talent de conteuse, du sujet grave de l’immigration, d’une indéniable ghettoïsation de certaines communautés, et pourtant de l’espoir constant d’une vie meilleure, même si on ne la comprend pas tout à fait.

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Première remarque et anecdote : attention quand vous lisez ce livre dans le métro, j'ai eu quelques sueurs froides en voyant des regards se pencher sur certaines pages !



Outre ceci, j'ai adoré ma lecture. Déjà parce que je me suis pleinement sentie dans cette communauté, c'est terriblement réaliste. Ensuite parce que la féministe que je suis était exaltée de voir ces femmes se libérer, parler, décider de se battre pour la vérité, pour leurs droits. C'est tout un clan, rejeté et honteux, qui se soulève. C'est un roman très enthousiasmant, qui fait du bien, qui montre que les mentalités savent changer. L'entrefilet de la mort de plusieurs jeunes femmes permet aussi d'enrichir le récit, d'aborder d'autres thématiques. Les personnages sont riches, chacun porte son histoire, son intérêt au roman. C'est avant tout une histoire sur les droits des femmes mais c'est aussi un roman sur la relation mère-fille, sur les couples, sur le mariage, sur l'intégration des immigrés et sur le choc des cultures.



Un roman très riche donc, très vrai, à lire !
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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Quelle belle surprise ! Ce roman aborde les différences culturelles dans cette immense capitale qu'est Londres, avec sincérité et humour, sans trop en faire.

Ici, on rencontre Nikki, 22 ans, qui contre l'avis de sa mère, a déménagé du foyer familial pour habiter au-dessus du pub où elle travaille. Alors qu'elle se rendait au temple pour déposer une annonce dans le but de trouver un mari pour sa sœur dans le cadre d’un mariage arrangé, elle va tomber sur une offre d'emploi pour être professeur dans un cours d'écriture pour femmes. Avec curiosité elle va donc décider de candidater.

Mais voilà, aucune des femmes qu'elle rencontre dans ce cours ne sait lire ou écrire. Elles sont toutes veuves (ou presque) et se retrouvent deux fois par semaine pour exprimer leurs fantasmes et envies à travers des histoires, une liberté qui est très mal vue en dehors de cette salle au cœur de leur communauté. Ici, elles sont à l’abri du patriarcat et des injonctions de leur culture. Elles peuvent s'exprimer sans avoir peur du regard des autres et des hommes dont certains sèment leurs idées extrémistes autour du temple.

Plusieurs scènes cocasses vont s'enchainer tour à tour avec ces femmes qui au fil du livre vont devenir de plus en plus attachantes. Chaque histoire imaginée est abordée sans que cela devienne vulgaire ni gênant.

Au-delà de ce cours, on en apprend énormément sur la culture Sikhe : les mariages arrangés, l'honneur familial, la place de la femme dans cette communauté, le respect des valeurs, etc. On découvre petit à petit cet univers à travers la vie de Nikki, qui elle, a décidé d'aller contre l'aspect conservateur de sa culture. De nombreux éléments s'enchainent : des histoires d'amitié, d'amour, des drames, des secrets, tout ceci agrémenté d'humour et de douceur. La légèreté qui émane de ce livre apporte de la fraicheur aux sujets lourds et rend la lecture très agréable. Le message passe mieux à travers un texte fort pour le combat des femmes.

Il s’agit finalement d’un roman engagé qui aborde sous couvert d’humour la place de la femme dans cette communauté.

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Le club des veuves qui aimaient la littératur..

Un livre drôle, intime, malicieux mais aussi furieux et rebelle.

Une plongée dans la communauté des femmes indiennes de la banlieue de Londres.

Un choc de culture entre nous, Nikki, jeune londonienne de 22 ans, qui vient de cette communauté mais ne s'y reconnaît pas, et les veuves punjab de Southall. Elle débarque pleine d'ambition et de révolution, convaincue qu'elle va apprendre aux veuves à écrire pour leur faire raconter leur histoire et changer le monde. En devenant scripte de leurs récits érotiques, Nikki découvre sa propre culture, une communauté qu'on ne soupçonnait pas, des joies, des rires, des secrets coquins et d'autres beaucoup plus graves qui rôdent encore autour d'eux.

L'histoire ne nous offre pas une vision idéaliste et rose de la place des veuves et des femmes dans la communauté indiennes, mais une vision réaliste. Les éléments plus graves et plus importants sont traités avec sérieux sans pour autant plomber l'ambiance ou abattre le moral, avec réalisme et pragmatisme.



J'ai hâte de le faire lire à ma mère
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