AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Barbara Kingsolver (549)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


On m'appelle Demon Copperhead

Un coup de cœur pour ce roman et un amour renouvelé pour son autrice Barbara Kingsolver!

Dans Demon Copperhead, l'autrice réimagine David Copperfield et le transpose de nos jours dans les Appalaches. Elle raconte d'ailleurs que c'est Dickens lui-même qui lui aurait conseillé de laisser l'enfant raconter l'histoire, car personne ne remet sa parole en doute.

Comme pour David Copperfield, l'histoire de sa vie commence par sa naissance, dans son cas dans une caravane, auprès d'une mère adolescente, sans le sou, sobre un jour sur quatre. L'autrice lui fait vivre l'enfer, les placements en famille d'accueil, les brimades, la dépendance aux opioïdes, ...

Au delà de son histoire personnelle, c'est le portrait d'une région que dresse l'autrice, qui a longtemps enduré l'exploitation et la condescendance. L'essor puis le déclin des industries du tabac et du charbon ont laissé ce territoire exsangue. Je vous conseille au passage l'excellent essai de l'autrice sur les femmes sur les piquets de grève contre l'industrie minière dans les années 80.

C'est sa région que l'autrice raconte, elle qui a grandit dans une ville rurale du Kentucky. Elle nous propose une visite guidée d'une Amérique de la misère et des inégalités sociales, avec les services sociaux inexistants face aux familles d'accueil incompétentes voire maltraitantes, mais aussi la violence ordinaire ou la crise des opioïdes.... de l'Angleterre victorienne à l'Amérique des Appalaches, plus d'un siècle s'est écoulé certes mais peu de choses semblent avoir changé, d'où la remarque de Demon après lu Dickens : "putain, il les connaissait les gamins et les orphelins qui se faisaient entuber et dont personne avait rien à branler. T'aurais cru qu'il était d'ici." Elle nous décrit la pauvreté certes, mais le lien aussi, la solidarité entre les personnes, indéniable lorsque les Peggot recueillent Damon/Demon/Diamant ... Oui, faites attention aux noms du roman, ils sont loin d'être choisis au hasard!

La parole de Demon vaut de l'or en effet, sa truculence et son esprit permettent une narration et une description pleines de nuances, sans jugement mais au contraire avec beaucoup d'humanité, souvent avec une touche d'humour. Les personnages sont nombreux certes mais tellement bien cernés qu'ils semblent pouvoir se matérialiser !

Je ne peux que vous conseillez cette lecture, Prix Pulitzer 2023, mais aussi tous les autres romans de Barbara Kingsolver!

Commenter  J’apprécie          90
On m'appelle Demon Copperhead

Pour son nouveau roman, Barbara Kingsolver a pris le parti de transposer David Copperfield, le roman d'apprentissage de Charles Dickens en Amérique d'aujourd'hui, dans les Appalaches, chez chez les Hillbillies, ces blancs pauvres décrits avec de nombreux stéréotypes comme de frustes pèquenauds.



David Copperfield fournit le casting et l'intrigue. Avec une mémoire plus fraiche de ce roman, je pense que j'aurais pris encore plus de plaisir à la lecture, à comparer avec le matériel source, à dénicher les variations et les inspirations. Mais même sans cela, la réussite du roman de Kingsolver s'impose haut la main.



« Déjà, je me suis mis au monde tout seul ». C'est la première phrase qui nous place d'emblée dans la vie de Damon Field, surnommé Demon Copperhead du fait de ses cheveux roux, dès sa naissance dans la caravane de sa très jeune mère, junkie, « hors du coup » qui s'est équipée de gin, amphétamine et de vicodine pour accoucher complètement défoncée.



Le roman repose entièrement sur la verve de la voix du narrateur, immédiatement attachante. Damon déroule rétrospectivement sa vie entre innocence intacte, ironie blasée et magnétisme espiègle. Et l'élan narratif que parvient à créer l'autrice est remarquable, galopant le lecteur à travers moultes péripéties, l'emportant dans une ruée de mots pleine de détails à la granularité vive et concrète. Cet infatigable flot d'action tient en intensité maximale sur 600 pages, un tour de force, évoluant toujours à hauteur d'enfant, puis d'adolescent et de jeune homme, en conversation permanente avec le lecteur qui a l'impression de vivre littéralement aux côtés de Damon, pendant chaque minute de sa vie.



Barbara Kingolver utilise le feu de l'esprit de Damon pour éclairer les recoins sombres des Etats-Unis. De la même façon que Dickens proposait une peinture sombre de la condition enfantine dans l'Angleterre, elle fait un examen féroce de la pauvreté contemporaine, avec en toile de fond la crise des opioïdes, et de ses effets néfastes sur l'enfance. On sent à quel point l'autrice est animée d'idéalisme et de souci de justice sociale, de colère aussi, face à un triste constat toujours d'actualité dans le pays le plus riche de la planète



« Pauvres mômes. On est censés dire, regardez-les, ils ont fait de mauvais choix qui les a conduits à une vie de misère. Mais des vies se vivent là, en cet instant précis, se glissant entre les brossez-vous-les-dents, les bonne-nuit-les-petits et les chariots de supermarché remplis à ras bord, où ces mots n’ont pas cours. Des enfants, des choix. Ils étaient déjà pourris, les matériaux avec lesquels on devait construire notre vie. Notre seul repère, c’était un garçon plus âgé qui n’avait lui-même jamais connu la stabilité et qui essayait de nous rassurer. On avait la lune à la fenêtre pour nous sourire un instant et nous dire que le monde nous appartenait. Parce que nos parents s’étaient tirés quelque part et avaient tout laissé entre nos mains. »



Les épreuves que doit affronter Damon sont terribles ( misère endémique, dépendance à l'Oxycontin de Purdue Pharma, défaillances des institutions de santé et de protection à l'enfance, entre autres, multiples deuils ). Et pourtant, alors que l'aspect mélodramatique est très chargé, parfois redondant, parfois peu subtil, il n'est jamais sinistre ou englué dans un misérabilisme pathos car Damon poursuit sa quête d'expression de soi avec une énergie résiliente et une dignité qui le font avancer vers un équilibre émotionnel à conquérir, difficilement mais à portée tout de même. J'ai trouvé la fin très belle, équilibrée et suffisamment ouverte pour laisser l'imagination du lecteur s'envoler.



Je ne suis pas passée loin du coup de coeur. La prose technicolor de Kingsolver est très vivante, éclairée parfois par des phrases à l'évidence fulgurante.Peut-être aurais-je aimé plus de pépites comme celle-ci, qui me sont allées droit au coeur avec leur poésie mélancolique :



« Jaime bien penser à l’océan, et à tout ce qui vit dedans. C’est un peu mon désinfectant à cerveau, ça me calme. »



« On s’est rallongés tous les deux et elle m’a regardé dans les yeux, et on a été tristes ensemble un petit moment. J’oublierai jamais comment c’était. Comme ne pas avoir faim. »



« Je nous imaginais nous tenant la main, peut-être avec un chien à nous. On serait devenus des adultes. C’est tellement plus sûr que d’être un enfant. »



Ce que je retiens en tout cas, c'est que, lorsqu'on naît avec si peu d'étoiles au-dessus de la tête et si peu de choix, être un héros, c'est parfois simplement survivre contre toute attente.
Commenter  J’apprécie          8013
On m'appelle Demon Copperhead

« Pour les survivants »

Nous voilà prévenus. La claque est monumentale digne du prix Pulitzer.

«  On m’appelle Demon copperhead », c’est l’Amérique, celle de la ruralité et des rêves en miettes.



A peine né et déjà condamné par une mère toxicomane et un statut de pèquenaud et de miséreux dans un comté où la population vit sous perfusion, ne reste plus qu’à s’accrocher à un surnom qui en jette et à des espoirs lointains d’évasion et d’océan pour Damon. Le chemin sera tortueux, semé de détresses et de morts mais aussi éclairé par des personnages lumineux plein de bonnes volontés, percutés à leur tour par l’indicible. Damon, narrateur, jeune héros imparfait, nous bouleverse par son incroyable lucidité et par sa volonté de sortir du gouffre malgré son impuissance face à un monde qui écrase tout et donne envie de s’évader autrement, parfois pour toujours.



Agriculteurs harassés soumis à la loi des lobbys du tabac, mineurs ou ouvriers bouffés par la maladie ou estropiés, services sociaux débordés, scandale des antalgiques distribués comme des bonbons à une population ou des sportifs au bout du rouleau, racisme, le portrait de l’Amérique est au vitriol mais terriblement réaliste et instructif.



Un roman qui questionne jusqu’au bout. Peux-t-on réellement s’en sortir quand tout est perdu d’avance? Brillant!
Commenter  J’apprécie          222
On m'appelle Demon Copperhead

Barbara Kingsolver est très douée pour faire exister des personnages cabossés par la vie sans verser dans la mièvrerie et le pathos. Là encore, elle nous emmène partager la vie d'un personnage qu'on découvre petit enfant et qu'on va accompagner jusqu'à l'âge adulte. On est dans sa tête et dans son cœur puisqu'il se confie sur son existence précaire et dramatique d'orphelin violenté et trimbalé au gré de la gestion chaotique de son dossier par les services sociaux. Ça pourrait être tristement glauque mais sa voix et son caractère sont du côté de la vie, même si les batailles sont féroces, l'amour et la volonté sont là pour éclairer le propos d'une autrice empathique.
Commenter  J’apprécie          50
On m'appelle Demon Copperhead

Le Pulitzer n'aura pas été volé pour Barbara Kingsolver qui nous propose une réécriture incroyable de Dickens transposée dans l'Amérique des Appalaches avec un héros inoubliable à la gouaille inégalée.



C'est assurément le plus beau roman que j'ai pu lire cette année, l'écriture et la traduction sont incroyables, le ton est fou, solaire, drôle et terrible à la fois. Sur les laissés pour compte, sur la crise des opioïdes, sur l'adolescence et ce que c'est de crever la dalle... Ça c'est une histoire. Ça c'est ce qu'on appelle raconter.
Commenter  J’apprécie          70
On m'appelle Demon Copperhead

Un monologue distribuant une multitude d’informations en continu sur la vie d’un individu sur plus de 600 pages . Je n’ai pas réussi à entrer dans le livre . Le style m’a tout de suite déconcerté et j’ai rapidement décroché mais compte tenu des prix décernés à ce roman dont le Pulitzer et les louanges des lecteurs, la faute m’en revient, je présume, totalement !
Commenter  J’apprécie          40
On m'appelle Demon Copperhead

Si ce n'est pas l'alcool, c'est le cannabis ou les opiacés ou tout ce qui permet de fuir la réalité... Bref, quand on naît dedans, il y a peu de chance de s'en sortir. Demon Copperhead n'a rien demandé, mais voilà, il est là. Son père est mort avant sa naissance, sa mère est toxicomane et lorsqu'elle trouve un nouveau Jules, il n'y a plus assez de place pour tout le monde. De rejets en rejets, Demon tente d'avancer, mais il se sent une cause perdue. Il ne demande rien, il avance. Quand une fenêtre s'ouvre, il n'y croit pas. Intégrer les Generals? Avoir un foyer? Cela ne durera pas. Et effectivement, une blessure et ce "putain" d'Oxy vont l'entraîner dans le royaume de la toxicomanie. Ah! Cette GRANDE Amérique, celle où tout est possible. Devenir riche à tout prix, peu importe les conséquences. Ils ont mal, je suis Dieu et je les aide, je les soulage. Pour ce qui est du reste, je ne suis pas responsable de leur déchéance.

Merveilleusement orchestré, ce roman dénonce cette société qui rend addict. Raconté avec les mots d'un enfant, puis d'un adolescent qui devient adulte, avec ses peurs, son regard, sa solitude. Les vices de l'abandon, du rejet, de ces regards qui se tournent et ce petit shoot qui viendra soulager toute cette douleur. Bien que long et parfois difficile à lire, ce roman prend le temps de décortiquer une enfance pas si exceptionnelle que ça, celle qu'on cache, celle dont on a honte et dont la lueur d'espoir vacille tout du long, pour parfois manquer de s'éteindre...
Commenter  J’apprécie          60
On m'appelle Demon Copperhead

Et si je laissais Barbara Kingsolver vous parler de son roman :

"Je suis reconnaissante à Charles Dickens d’avoir écrit David Copperfield, critique fervente de la pauvreté systémique et de ses effets dévastateurs sur les enfants de la société de son temps. Ces problèmes n’ont pas disparu. En adaptant son roman à ma propre région et ma propre époque, en travaillant des années durant accompagnée par son indignation, son inventivité et son empathie, j’en suis venue à le considérer comme un génie ami.

Nombreuses ont été les personnes qui m’ont aidée à dessiner les cadres de ce roman et y mettre de la couleur, en m’offrant leur compétence sur des sujets tels que le placement en famille d’accueil et les services de protection de l’enfance, tout autant que la logistique et les désespoirs de l’addiction et du rétablissement, l’histoire des Appalaches, l’art de la bande dessinée et le football au lycée "



Voilà vous savez tout ou presque . Il ne vous reste plus qu'à suivre la route de Demon Copperhead; Vous le verrez naitre, grandir, être un enfant heureux et aimé avant que le monde s'écroule autour de lui. De famille d'accueil en familles d'accueil, de maltraitance en maltraitance, de crève la faim en junkie, de star de l'équipe de football de lycée à rien de rien. Au milieu de ce marasme, il y a quelques personnes lumineuses, Mr et Mrs Peg, June, Tommy et Angus pour ne citer qu'elles.

Un roman foisonnant, écrit avec les tripes, un roman qui nous montre la face cachée d'une Amérique à deux vitesses, un roman incontournable et inoubliable . Du grand , du très grand Kingsolver ! à découvrir bien sur.





Commenter  J’apprécie          335
Des vies à découvert

Il y aurait tant à dire sur ce livre que j'ai adoré...



B. Kingsolver épingle sans concession les paradoxes, travers et incohérences de la société américaine, plume brandie pour dénoncer les injustices et défendre la cause de la terre.



A 150 ans d'intervalle, dans un même quartier, deux femmes mènent leur combat.

Mary Treat (qui a vraiment existé) biologiste et entomologiste, correspond régulièrement avec Darwin et défend les progrès de la science contre l'obscurantisme des pouvoirs en place.

Willa, journaliste free lance et épouse d'universitaire, tente de sauver sa famille de la banqueroute.



Un roman engagé, vibrant, vivant, dont j'ai dégusté chaque page.
Commenter  J’apprécie          60
On m'appelle Demon Copperhead

J’ai lu On m’appelle Demon Copperhead de Barbara Kingsolver paru fin janvier chez Albin Michel que je remercie pour l’envoi. C’est encore une foisun livre de la collection Terres d’Amérique que j’aime beaucoup ! Ce titre a reçu le prix Pulitzer et je ne vois passer que de superbes chroniques, aussi avais-je hâte de le découvrir !



J'ai fait ma lecture intégralement en audiobook qui est sorti le 27 mars dernier, lu par Benjamin Jungers, un lecteur que j’aime beaucoup.



Né à même le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches d'une jeune toxicomane et d'un père trop tôt disparu, voici comment Demon Copperhead débute sa vie. De services sociaux défaillants en familles d'accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l'addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l'égard des plus démunis.



Après avoir littéralement dévoré ces 22 heures d'écoute (600 pages), je comprends le prix Pulitzer et l'engouement pour ce roman : j'ai vécu chaque moment de la vie de Demon à ses côtés, j'ai ressenti chacune de ses émotions, j'ai été révoltée à chacune des injustices dont il a été victime, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai tremblé… Bref, j'ai été ce jeune garçon né dans les milieux défavorisés des Appalaches dans les années 90 / début 2000 à qui la vie ne fera aucun cadeau !



Et c'est l'incroyable talent narratif de l'autrice et toute la passion qu'elle a mis dans ce roman qui rendent cette totale immersion possible ! Originaire elle-même des Appalaches, elle a su parfaitement retranscrire la vie des Rednecks et notamment celles de ceux que l'Amérique a laissé tombés.



Demon est un personnage auquel on est obligé de s'attacher… j'ai adoré sa répartie, son humour, son intelligence et sa lucidité parfois glaçante. Je voulais l'aider, le réconforter, l'emmener voir l'océan et surtout ne pas le quitter.



On m'appelle Demon Copperhead fait partie de ces livres qu'on lit avec les tripes, avec le cœur !
Commenter  J’apprécie          70
On m'appelle Demon Copperhead

Demon Copperhead rêve de voir la mer depuis tout petit.

Normal pour un enfant de 9 ans. Mais le petit Damon (son véritable prénom) n’est pas né dans la bonne maison (d’ailleurs il ne vit pas dans une maison mais dans un mobil home), ni avec les bons parents (difficile puisque son père est mort et sa mère une junkie défoncée qui ne va pas tarder à faire une bonne overdose).

Alors, une fois sa mère morte, Damon, qui en avait déjà bien bavé, va se rendre compte qu’il n’avait fait jusque-là qu’effleurer la misère du monde, et que maintenant il va y être plongé jusqu’au cou.

L’océan qui l’attend c’est celui des malheurs. Seule bonne nouvelle, il ne périra pas noyé sous la vague, puisque que c’est lui qui nous raconte son histoire à la première personne d’un ton gouailleur, lucide et désabusé. Et puis Mrs Peggot, la vieille femme qui élève son petit-fils Maggot, le meilleur copain de Damon, lui a prédit qu’il était impossible qu’il se noie car il est né coiffé. D’ailleurs, son père étant mort noyé en sautant d’une falaise de la baignoire du Diable, Demon s’est fait la promesse de ne pas prendre de bains ni de périr sous les flots.

Ce dernier point nous apporte un petit motif de réconfort, car rien ne va être épargné au petit Damon balloté de pseudos familles d’accueil en combines foireuses.

Heureusement, de bonnes personnes vont venir parfois baliser son chemin, le rattraper par le col avant qu’il ne sombre complètement ou qu’il pense à se jeter du haut de la falaise.

Un roman-fleuve bien noir qui vous enfonce la tête dans cette misère crasse dans laquelle tous se débattent en tirant le diable par la queue, en se forgeant leur propre morale et repères pour survivre. Il suffit de tendre la joue droite pour s’en prendre une bonne sur la joue gauche, et puis on recommence.

Barbara Kingsolver signe un roman social extrêmement riche, dense, avec peu de temps morts. Si vous ne savez pas ce qu’est un redneck, alors lisez ce livre, vous n’aurez pas de meilleure définition de cette population blanche et pauvre de laissés-pour-compte de l’Amérique, prompte à voter et revoter Trump. J’ai été également édifiée par les ravages des différentes drogues (euh … médicaments) comme l’oxycodine qui se transforme en juteux business pour des groupes pharmaceutiques puissants et des médecins véreux.

Ce livre décrit minutieusement l’histoire de la Virginie Occidentale, sa population comme ses anciennes usines de charbon et cultures de tabac en faillite. J’ai également découvert le terme de melungeon, qui désigne une ancienne communauté métissée avec des origines européennes, africaines et indiennes, dont descend le père de Damon.

La galerie de personnages est foisonnante, pourtant on ne s’y perd jamais. Ce roman est également une immense et intense fresque de tous les sentiments humains.

Le lecteur ressort de ces 605 pages rincé, abattu. Pourtant, tout au bout, il y aura peut-être un espoir, et, qui sait, l’océan, je vous laisse découvrir par vous-même…

Commenter  J’apprécie          5717
On m'appelle Demon Copperhead

Version moderne du roman de Charles Dickens, David Copperfiled, l'histoire de Demon Copperhead se situe dans les Appalaches et nous plonge dans l'histoire miséreuse d'un garçon né sur le sol d'un mobile home d'une mère junkie et d'un père décédé. La vie ne se montrera pas très clémente. Malgré des personnes proches et aimantes dans son enfance, il enchaînera les situations faisant de son existence une voie paraissant sans issue. Ballotté entre les familles d'accueil il garde malgré tout l'espoir que la vie va lui sourire.



L'histoire se déroule dans un contexte contemporain et de misère sociale. Kingsolver ne recule devant aucun sujet et nous confronte à la dure réalité de la vie dans les Appalaches et d'un de ses thèmes de prédilection : l'injustice sociale. Elle nous plonge aussi dans l'enfer des opioïdes et des ravages que cette crise a entraînés. J'ai été marquée par les mots, le vocabulaire, à la hauteur de la pauvreté omniprésente et de l'injustice sociale. le langage est cru, horrifiant, et surtout réaliste. L'auteure est sans tabou et n'a pas peur de parler de violence, de drogue, de sexe avec un réalisme impressionnant. Ses mots traduisent la tristesse et la violence. La vérité que nous livre le narrateur traduit sa lucidité sur sa situation et ses perspectives d'avenir malgré la volonté du narrateur d'échapper à son destin.



« Je voulais raconter l'histoire de mon lieu et de mon peuple : les habitants des Appalaches du Sud » dit Barbara Kingsolver ((interview pour ActuaLitté 21 janvier 2023) et pour cela elle a obtenu le prix Pulitzer de fiction 2023 et a remporté le prix féminin de fiction 2023.

J'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai rarement lu un livre qui ose mettre des mots sur une vérité de façon aussi poignante aussi bien sur la pauvreté que les opioïdes. Cela aurait été un véritable coup de cœur si le deuxième tiers du livre avait été moins long.
Commenter  J’apprécie          91
On m'appelle Demon Copperhead

Barbara Kingsolver transpose le roman de Dickens, et c'est une réussite.
Lien : https://www.lesoir.be/581880..
Commenter  J’apprécie          00
On m'appelle Demon Copperhead

Déçue! Que dire ? Sujet déjà vu en mieux, genre

“Un jardin de sable” d’Earl Thompson , ou “le monde de la berge fleurie “ d’Atticus Lish. L’histoire commence avec beaucoup de lenteur et il faut attendre au moins deux cents pages pour qu’elle prenne un peu de relief! Ce qui m’a agacé c’est que l’autrice lance des pistes sans les exploiter; pour exemple l’argent qui devait revenir à Daemon à sa majorité, et dont on ne parle plus.

Déçue aussi parce que le livre est ex-æquo avec le grand « Trust » d’Herman Diaz et qu’il ne joue pas dans la même catégorie !!
Commenter  J’apprécie          30
On m'appelle Demon Copperhead

De David Copperfield à Demon Copperhead… C’est après avoir visité la maison de Charles Dickens que Barbara Kingsolver s’est décidée à écrire sur ce sujet qui la hante : la pauvreté endémique qui, combinée aux ravages des opioïdes, décime la population rurale de sa région des Appalaches, laissant sur le carreau, comme le garçon au coeur de ce roman, des ribambelles d’orphelins promis à l’enfer sur terre.





« Tout le monde vous le dira, les enfants de ce monde sont marqués dès la sortie, tu gagnes ou tu perds. » Pour Demon Copperhead, le jeune narrateur contraint « de se mettre au monde tout seul » par une mère junkie gisant inconsciente sur le sol de son mobil-home, la naissance devait en effet s’avérer la prémonition de toute une vie à se battre seul contre le sort d’un monde méprisé et incompris : celui des « rednecks » ou culs-terreux, ces Américains pauvres et blancs des zones rurales, en particulier du Sud et des Appalaches, caricaturés par l’Amérique des métropoles en dégénérés ignares, alcooliques et violemment intolérants, dans les faits abandonnés par les pouvoirs publics à l’existence invisible de laissés-pour-compte de l’Histoire.





« Tout ce qui pouvait être pris a disparu. Les montagnes avec leurs sommets explosés, les rivières qui coulent noires. » Depuis que l’exploitation forestière, la culture du tabac et l’industrie du charbon ont entamé leur déclin, laissant derrière elles chômage, absence de perspectives et pauvreté, la région des Appalaches est exsangue. « Il n’y a plus de sang à donner ici, juste des blessures de guerre. La folie. Un monde de douleur, qui attend qu’on l’achève. » Alors, au marasme socio-économique est venu s’ajouter une catastrophe sanitaire. Attirés comme des vautours par la vulnérabilité d’une population, marquée dans sa chair par des emplois souvent usants et accidentogènes, mais sans guère d’accès aux soins médicaux, les fabricants d’opioïdes ont inondé la région d’« inoffensifs » anti-douleur, usant, comme les procès récents ont commencé à le révéler, de tous les stratagèmes pour promouvoir des produits éminemment addictifs, portes d’entrée aux drogues dures. Aujourd’hui, la Virginie occidentale bat le record des morts par overdose aux Etats-Unis. Environ un enfant sur quatre doit y grandir sans ses parents détruits par les stupéfiants.





Ces gens qui sont ses voisins, Barbara Kingsolver nous fait pénétrer dans leur tête et dans leur peau. Crédible et réaliste jusque dans la langue gouailleuse oscillant entre la naïveté et la trop grande lucidité d’un jeune garçon privé d’enfance, la narration de son parcours par Demon Copperhead nous confronte de l’intérieur au rouleau compresseur de l’injustice, de la souffrance et du désespoir. Laissé orphelin par la violence et la drogue, il va devoir se battre pour tenter de se construire malgré les défaillances du système de placement familial et les pièges de l’addiction. Heureusement, entre ses mauvaises rencontres et fréquentations d’une part, ses propres béances intérieures d’autre part, il trouvera aussi sur son chemin suffisamment de personnages magnifiques de force et de générosité pour contrer les préjugés et changer le regard sur ceux que l’on présente habituellement en bloc comme un affreux ramassis d’indécrottables arriérés.





Un grand, riche et très long roman, couronné du prix Pulitzer, qui fait comprendre l’humiliation de cette Amérique-là, emmurée dans ses difficultés au point de voir en sa peau blanche le seul dernier vestige de sa fierté et, en un certain Trump, l’espoir d’être enfin compris.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          929
On m'appelle Demon Copperhead

Pour lecteur aimant les romans denses et exigeant ! C'est la transposition d'un David Copperfield de Charles Dickens dans une Amérique moderne rurale, où le jeune Demon nous raconte les mésaventures de sa triste vie et nous donne une vision sombre de la société entre pauvreté et addictions. Le fond du roman est très intéressant ainsi que les sujets abordés. Le fait que l'histoire soit raconté par Demon donne parfois une certaine légèreté aux propos. Cependant, la densité (600 pages) du roman apporte un peu de lourdeur ainsi que le manque de dialogues, et le ton monocorde. J'ai parfois eu l'impression de manquer d'air, c'est dommage.
Commenter  J’apprécie          40
On m'appelle Demon Copperhead

Demon Copperhead c’est un petit garçon victime de la plus grande injustice au monde : l’endroit on l’on naît. En ce qui le concerne, au fin fond des Appalaches, un mobil-home sur le terrain des Peggot, où vit sa mère droguée, entre deux cures de désintoxication. Un père mort qu’il n’a jamais connu. Un beau-père vient s’y installer, violent, brutal, plus intéressé par la voiture de course que représente la jolie et jeune maman que par la remorque que constitue le petit garçon d’à peine 10 ans. A la mort de la maman, ce sont les familles d’accueil qui se succèdent, attirées par les subventions sociales et la main d’œuvre gratuite que constituent ces jeunes pensionnaires. Au point que Demon va fuir la faim, les raclées, et fuguer pour retrouver sa grand-mère paternelle, et grâce à elle pendant quelques années un peu de stabilité voire même une certaine aura, grâce au football. Puis une blessure au genou, l’addiction aux anti-douleurs, et les vieux qui démons rôdent et le rattrapent. On s’émeut, on tremble, on trépigne de rage, d’impatience, on sourit, on rit, on pleure, on se dit que c’est trop dur et qu’on va arrêter la lecture, et puis zut il faut absolument savoir comment l’histoire se termine, impossible de laisser ce personnage si attachant, si profondément gentil, qui dessine comme un dieu et ne demande qu’à être aimé … Ce livre est une prouesse d’écriture (et de traduction !), un coup de cœur assurément ! Il parle de misère bien sûr, sociale, affective, c’est David Copperfield de Dickens et Sans Famille d’Hector Malot, mais c’est surtout, à travers les yeux d’un enfant, le portrait d’une certaine Amérique… A lire d’urgence !!!!
Commenter  J’apprécie          50
On m'appelle Demon Copperhead

« On m’appelle Demon Copperhead » de Barbara Kingsolver a obtenu le prestigieux Prix Pulitzer pour une histoire dont l’autrice revendique des racines à la Charles Dickens. En effet Demon Copperhead, le personnage dont nous suivons le récit à la première personne, a tous les ingrédients pour en faire un anti héros à la Dickens. C’est peu dire que Demon n’a pas eu toutes les chances de son côté dès sa naissance, lui qui fît irruption dans la vie dans un mobil-home au fin fond des Appalaches, d’une mère toxicomane et d’un père décédé avant même qu’il ne vienne au monde. Un beau-père dont la cruauté et la perfidie n’a d’égale que le peu d’intelligence dont il est pourvu. Voilà un peu dans quel piège notre pauvre Demon a mis les pieds. Il va connaître les services sociaux et les familles d’accueil, la pauvreté, les moqueries des camarades le prenant pour un plouc, un Red neck comme on les appellent, dans une région des Appalaches déjà connu comme étant l’une des plus déclassées des Etats-Unis. Dans son coin, personne ne va à l’université. Il ne connaît qu’une jeune voisine qui a fait des études pour devenir infirmière. C’est un roman extrêmement dur, sombre et qui nous dévoile la face voilée et cachée des Etats américains les plus pauvres. Barbara Kingsolver adopte le langage et les codes de ces générations paumées, méprisées, oubliées. En creux, la toxicomanie notamment celle des junkie accroc au fentanyl et autres médicaments délivrés sur ordonnance par des médecins peu scrupuleux, ou qui ferment volontairement les yeux. Demon est un personnage attachant malgré ses manques, mais comment pourrait-il en être autrement avec la vie qu’il mène et le peu d’affection dont il a été l’objet. C’est un pavé que j’ai dû lire par petites touches car vraiment le sujet est difficile et extrêmement noir. Des générations décimées par la drogue, la pauvreté, le manque de tout ce qui peut vous permettre de sombrer dans ce chaos qu’est la toxicomanie. J’ai été profondément ému par cette lecture qui laisse une trace durable dans l’esprit du lecteur. Le Prix Pulitzer est amplement mérité car c’est un roman brillamment écrit qui délivre un message sans concession sur la situation américaine face à ce fléau de la drogue. Si vous vous sentez prêt à pénétrer dans un tel univers, c’est une lecture qui, à coup sûr, vous marquera.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
Commenter  J’apprécie          204
On m'appelle Demon Copperhead

🪁Chronique🪁



Où commence la route vers la perdition?



Je ne crois pas qu’il y est une ligne de départ. Ou alors elle est tellement loin, dans le temps et dans l’espace, que ce n’est plus qu’une illusion. Ta naissance, Damon, n’est pas un commencement mais un lent cheminement de circonstances et d’évolutions qui t’ont jeté là, sur les planches de ce Mobil-home, avec les dés de la malchance. Certes, tu vas te battre, essayer de combattre coûte que coûte, ce déterminisme social, mais Damon, tout a été pensé pour que tu ne t’en sorte pas. Tout a été truqué de long en large et en travers, pour que tu te noies dans une baignoire ou un océan plus ou moins démoniaque. Le naufrage n’était pas une question de fait, mais de temps. Et pourtant, tu en as eu des noms pour tromper le sort, de Démon à Diamant, mais rien n’y a fait. Ce fut un acharnement continu. Sans doute est-ce la terre, le sang, ou ton étoile mais la perdition était annoncée avant même ton envie de vivre. C’est ainsi. Et dieu sait que tu en avais l’envie, de vivre. A pousser toi-même les portes, à foncer droit devant, a déjouer les eaux stagnantes de la pauvreté, tu t’élanceras vers les cieux, comme un jet puissant. Mais étant un Déplorable, qu’est-ce que ça va bien pouvoir changer pour ton salut?



La morale de cette histoire, c’est qu’on connaît

jamais la taille de la blessure que les gens ont dans le cœur, ni ce à quoi ça peut les mener, quand l’occasion se présente.



Je pense à toi Demon Copperhead, dans le jour déclinant. A ce que tu as dû endurer. Personne n’a le droit de souffrir autant. Plus je te lisais, plus je m’attachais, tu penses bien. Tu es un garçon extraordinaire, plein de ressources, de qualités diverses, et j’aime tellement te voir découvrir la vie avec ta sensibilité à fleur de peau. Dis-moi comment j’aurai pu faire autrement que de me passionner pour ta franchise et tes aventures? Comment ne pas voir ton potentiel inouï, et le don qui t’es propre? Mais plus, j’avançais dans ces pages, plus mon cœur se déchirait. Je sais que le quotidien d’un enfant placé, est difficile. Mais ma peine n’a fait que grandir, me submerger. A force je n’y arrivais plus. Je ne pouvais pas te laisser, mais mon hypersensibilité ne gérait plus le raz-de-marée. On n’a pas cessé de tuer ton innocence, ta joie, tes perspectives. Tu n’étais qu’un enfant, bordel. Et un enfant n’a pas à se confronter à la violence, à la drogue, à la faim. Cette indifférence de tous, m’a anéantie. Personne ne voyait, personne ne faisait rien, personne ne te protégeait. Que ce soit les figures parentales, les services sociaux, le corps médical, personne n’a bougé le petit doigt. Tout le monde a laissé faire. Ce n’est même pas qu’une histoire de pèquenauds, mon cher Demon, c’est le Mal qui a agit à tes dépens. Le mal comme le décrit Einstein, celui par lequel il peut proliférer puisque il y en a qui l’observe sans rien faire. Ce n’est pas toi, le déplorable, c’est eux. C’est cela qui est déplorable. Ce qui m’est vite devenu insupportable, c’est leurs déplorables inactions…



Certains appellent ça addiction. D’autres disent amour. Où est la frontière?



J’aime beaucoup ces deux A, qui foutent bien de dégâts dans nos vies. Et on peut dire que la vie, encore, ne t’a pas gâté, Diamant. Elles t’ont toutes les deux tenues par la main, et t’ont emmené bien loin. Il n’y a pas de frontière qui tienne, face à ces deux-là! Elles t’ont jeté dans le gouffre, et tu ne t’ai même pas beaucoup débattu, faut dire, avec tes yeux de jeune premier. Diamant, l’amour et l’addiction se sont ligués contre toi. Pour le meilleur et pour le pire. Mais il faut bien que tu comprennes encore une fois, que ce n’est pas qu’une affaire personnelle, ce n’est pas qu’une blessure transgenerationnelle, non. C’est une plaie systémique. Le pus de la société américaine qui s’est gangrené dans le marasme et le silence, mais que Barbara Kingsolver remonte à la surface, avec une grande lucidité et fait resurgir de ses profondeurs infernales. La crise des opioïdes ronge les États-Unis, mais elle ne sera pas la seule, évidemment. Et ce roman social, magistral, nous offre un panorama bien sombre des douleurs visibles et invisibles qui ravagent, inexorablement, la population et, surtout, les plus démunis…



Quels mots est-ce que je peux bien écrire ici pour que les yeux voient et croient?



Pour moi, c’est bien suffisant, Barbara. Pour moi, c’est un chef-d’œuvre que tu nous offres là. J’ai tout vu et je te crois, quand tu me parles d’inégalités, de mépris, de tragédies. Je vois bien l’effet miroir avec Dickens, et je crois en ton talent. Je vois tout de la beauté que tu as mis en Demon Copperhead, et je crois que ce personnage va traverser le temps, survivre à l’oubli comme son homologue. Quels mots, je pourrais mettre de plus, que exceptionnel. Fulgurant. Magnifique. Bouleversant. Puissant. Coup de cœur phénoménal. Quels yeux le verront, et qui me croira quand je dis, que c’est sans doute, le meilleur livre de l’année, de la décennie, du siècle? Je vais faire voler tout ça sur un cerf-volant en espérant qu’il atteigne l’autrice…
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          133
Des vies à découvert

Un toit pour pleurer



J'ai eu le plaisir de découvrir une autrice remarquable avec ce roman à la fois ambitieux dans son récit et délicat dans son style.



Barbara Kingsolver propose dans ce récit à double temporalité d’assister à la mort d'un monde et la naissance d'un autre. Le récit prenant place en 2016 nous introduit Willa, courageuse mère de famille, qui voit ses certitudes voler en éclats alors même qu'elle doit gérer son beau-père malade, son petit-fils et ses enfants. Le tout dans une Amérique lancé à toute vitesse sur la route de l’ultralibéralisme, laissant de côté ceux qui ne peuvent, ou ne veulent, pas suivre.



Le second récit prend place deux siècles auparavant et conte le combat désespéré d'un professeur, partisan des théories de Darwin, face au conservatisme religieux. Il m'a été plus difficile de rentrer dans cette partie du récit, plus lente dans son déroulé et à l’ambiance maniérée même s'il faut reconnaître qu'elle offre de jolies moments, notamment toutes celles où intervient la scientifique Mary Treat.



C’est surtout pour le récit contemporain que j'ai apprécié ce récit, le parcours de Willa pour sauver sa vie de famille qui part en lambeaux, ses tentatives pour comprendre les membres de sa famille aux mentalités si différentes, sa réflexion autour de sa place dans un monde qui ne n’en laisse plus pour les gens comme elle. L’autrice signe un portrait poignant et ciselé d'une femme déclassée qui ne se laisse pas abattre.



Et le tout est porté par une plume délicate, tout en poésie et ironie. Un style enchanteur qui remet le vivant au cœur du récit tout en portant un regard sans concession sur les États-Unis.

Commenter  J’apprécie          61




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Barbara Kingsolver Voir plus


{* *}