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Martine Béquié (Traducteur)
EAN : 9782743602291
340 pages
Payot et Rivages (07/05/1997)
4.01/5   890 notes
Résumé :
Taylor Greer n'a pas l'intention de finir ses jours dans le Kentucky, où les filles commencent à faire des bébés avant d'apprendre leurs tables de multiplication.

Le jour où elle quitte le comté de Pittman au volant de sa vieille coccinelle Volkswagen, elle est bien décidée à rouler vers l'Ouest jusqu'à ce que sa voiture rende l'âme.

C'est compter sans le désert de l'Oklahoma où, sur le parking d'un bar miteux, elle hérite d'un mystér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (128) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 890 notes
À Pittman, dans le Kentucky, il ne fait pas toujours bon d'être une jeune fille dans les années 60. Si la plupart d'entre elles se retrouvent mère et femme au foyer à peine la vingtaine franchie, pour Marietta, éprise de liberté, il n'en est pas question. Élevée par sa mère, une femme libre et ouverte d'esprit, la jeune fille compte bien fuir Pittman dès que possible. Une fois le lycée terminé, elle travaille à l'hôpital pendant plus de cinq ans, à compter les plaquettes de sang, réussissant à mettre suffisamment d'argent de côté pour pouvoir se payer une voiture, une coccinelle sans siège arrière, sans starter et presque sans vitre. Sa mère la poussant à toujours réaliser ses rêves, c'est sans regret qu'elle quitte le comté. Parce qu'elle s'est tenue la promesse de changer de nom, c'est arrivée à Taylorville qu'elle décide de s'appeler Taylor. Après avoir bu un verre au bar, une fois revenue dans sa voiture, une jeune femme lui donne, presque de force, un tout jeune enfant avant de s'éloigner. Et c'est accompagnée de ce "paquetage" que Taylor continue sa route...

Si Taylor voulait changer de vie, voir autre chose que son Kentucky natal, elle ne se doutait pas un seul instant que celle-ci allait être bouleversée à ce point-là. Car cet enfant indien, qui se trouve être une petite fille, va changer à tout jamais sa vie. Pas seulement la sienne mais aussi celles des personnes qu'elle va rencontrer à Tucson, là où sa voiture va tomber en panne et là où, au gré des jours, elle va finir par s'installer. de Mattie, patronne de "Seigneur Jésus, Pneus d'occasion" à Lou Ann, toute jeune maman que son compagnon vient de quitter en passant par Edna et Mrs Parson, les deux vieilles voisines ou Estevan et Esperanza, deux immigrés guatémaltèques. Des personnes au coeur chaud et à la main tendue qui, par la force des choses, deviendront presque sa nouvelle famille. Ce roman, tout à la fois léger et dramatique, Barbara Kingsolver soulevant quelques sujets graves tels que l'immigration clandestine, les maltraitances infantiles, dépeint, avec beaucoup d'humanité, de générosité et de tendresse, des tranches de vie inoubliables.
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J'aime ces héros américains qui quittent tout un jour. Ils montent dans une vieille voiture et partent sans se retourner pour une vie meilleure. Ils arrivent à rouler sans encombres, rencontrent des gens sympas et trouvent toujours un petit boulot pour subsister. Imagine…. Toi tu fais ça : au bout de 100 mètres le moteur de ta voiture fume et prend feu et tu as un bon de retour en plus des frais de réparation. Mais même si tu arrives à traverser une partie de notre cher pays, personne ne t'adressera la parole te prenant pour un moins que rien, tu ne trouveras pas du boulot et résultat tu te diras que chez toi, ce n'était pas si mal ! Alors le rêve est dans ma lecture et j'ai suivi Taylor avec plaisir puisqu'elle quitte tout, un beau jour pour ne pas finir comme les jeunes de sa région. Pourtant une rencontre fortuite et la voilà avec ce qu'elle fuyait : un enfant. C'est le passage le plus difficile de livre puisque l'auteur parle de maltraitance et d'abus sexuels sur une petite de trois ans. Taylor ne se posera pas longtemps des questions. Elle repart sur les routes avec cette petite fille pour une nouvelle vie. Taylor est indépendante, libre, tenace et joyeuse. Comme moi quoi ! Quoi ? Que vient faire l'arbre aux haricots dans cette histoire ? Vous n'avez plus qu'à vous plonger dans cette histoire pour le savoir. Vous ne le regretterez pas les paysages sont magnifiques.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Être lycéenne dans les sixties, ça peut paraître sympa, mais dans le comté de Pittman il aurait tout aussi bien pu s'agir des années 50 - Pittman ayant dans tous les domaines à peu près vingt ans de retard. Alors dès qu'elle peut, Marietta s'achète une vieille bagnole pour pouvoir franchir les limites du comté, sans un regard en arrière, décidant même tant qu'à faire de changer de nom pour être plus sûre de bien tourner la page.
L'Arbre aux haricots est une sorte de roman d'apprentissage, à travers de belles rencontres, et aussi avec la prise de conscience de la laideur, de la dureté du monde.
L'humanité de beaux personnages pour qui on se prend d'affection se cogne à l'inhumanité de l'Histoire, comme Estevan, la classe incarnée, immigré maya, militant syndicaliste guatémaltèque, fuyant la terrible répression de la dictature, vivant au Pays de la Liberté la vie de chien des sans-papiers, des «illégaux». On croise des familles qui survivent dans des parcs, ramassent de quoi manger dans les poubelles du McDonald, et se font réveiller à coups de bâton le matin par des policiers. On s'attache à Turtle, si petite et déjà victime de violences.
«Comment en rester à Turtle, à un homme qui fait du mal à un bébé quand c'est la règle générale de s'attaquer à ceux qui ne peuvent pas se défendre?»
Mais les autres, ce n'est pas toujours l'enfer. Si les arbres aux haricots vivent souvent dans un sol pauvre, ils peuvent compter sur les rhizobia, des insectes microscopiques, pour transformer l'azote en engrais, et Marietta-devenue-Taylor adore cette idée d'une organisation invisible destinée à aider la plante à s'épanouir, parce que finalement, dans ce roman, c'est un peu la même chose avec les gens, il y a beaucoup de tendresse et de profondeur dans leurs relations, ils sont plutôt généreux, chaleureux, ils s'aident les uns les autres à tenir debout, à s'en sortir, à faire que la vie vaille quand même nettement la peine d'être vécue.
Alors malgré tout, c'est lumineux, on a beaucoup de plaisir à lire cette histoire, avec ses personnages attachants. Un livre très sympa - je compte bien en lire d'autres de Barbara Kingsolver.
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Dans ce comté du Kentucky, Marietta s'interroge sur son avenir et ne pense pas pouvoir s'en sortir. Avec sa mère employée de maison, un père inconnu et l'unique perspective de tomber enceinte et se marier très jeune avec un planteur de tabac, ses chances sont minces. Après quelques économies tirées d'un travail à l'hôpital, elle se dégote une vieille coccinelle et met le cap vers l'Ouest américain, enfin si la mécanique durement éprouvée de ce vieux véhicule le lui permet. Et pour appuyer son nouveau départ, elle s'arme également d'un nouveau prénom choisi sur la route : Taylor.

Comme j'ai aimé, avec ce côté débordant de simplicité, accompagner Taylor à la recherche de son avenir ! Sa force, puisée sans aucun doute dans toutes les bonnes paroles d'encouragements, d'amour et de fierté prodiguées par sa mère donne un élan positif communicatif que l'on saisit avec délice pour partir avec elle sur les routes de son futur.
On fera alors une petite halte dans les interminables plaines d'Oklahoma, terres obligées des Cherokees, où l'horizon semble infini, la vue se perdant désespérément dans la monotonie toute plate de ses paysages. Pas d'arbre en vue mais un arbre de transmission de la coccinelle qui lâche. La faim et la fatigue font entrer Taylor dans un bar crasseux d'où une femme émergera et déposera dans sa voiture fraîchement réparée un enfant « Prenez-le, c'est tout. »
Un peu plus tard, deux pneus en fin de course arrêteront le périple de Taylor et de sa petite protégée dans la ville de Tucson en Arizona.

Comment ne pas s'attendrir devant cette toute petite fille indienne déjà meurtrie par la cruauté humaine ? Sa façon de s'agripper à quelqu'un, à quelque chose lui vaudra instantanément le prénom provisoire de Turtle. J'ai été très sensible à la manière de Taylor de laisser Turtle appréhender sa nouvelle vie, sans brusquerie, sans stimulation. Simplement lui laisser le temps sans jamais remettre en question ses capacités d'éveil.
Ce livre, c'est une multitude de choses simples qui composent la vie américaine des années 80. Cette vie où des jeunes femmes, des jeunes mères tentent avec quelques petits boulots de rester juste quelques étages au-dessus des paumés qui hantent les villes. C'est aussi l'époque de l'immigration guatémaltèque que l'on retrouvera ici avec une solidarité qui fait chaud au coeur.
Il nous offre une photographie bien dépaysante de cet État d'Arizona avec sa sécheresse dont les cigales se régalent en jetant leurs stridulations incessantes qui finissent par exaspérer Taylor. On y sentira l'odeur de la pluie lorsqu'elle arrive enfin sur ce sol grillé. Et nos yeux s'écarquilleront devant le jardin improbable de Mattie où s'élèvent, au milieu de vieux pneus, les haricots violets et de belles tomates en ce début janvier !

Avec un naturel tonique, des comparaisons humoristiques pétillantes que l'on savoure, Taylor nous narre les petits riens de sa nouvelle vie, ses rencontres, ses découvertes, belles ou tristes, avec bien souvent une délicate dérision. Entre sa phobie des pneus qui peuvent potentiellement éclater et son refus de maternité, elle trouvera dans l'un et l'autre de quoi asseoir son avenir. C'est une lecture fraîche et attendrissante, pleine de fantaisie, mais qui reste bien ancrée dans ce monde pas franchement rose qui entoure nos personnages. J'ai d'ailleurs quitté tout ce petit monde à regret parce que, parfois, tendresse, humanité et bonté font oublier ou du moins mieux supporter les côtés sombres de la vie.
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Taylor Greer, jeune fille dégourdie et culottée ne veut pas finir comme la plupart des filles de son patelin du Kentucky : fille-mère coincées là pour toujours. C'est décidé, elle part vivre à l'ouest !
Quand, dans les grandes plaines d'Oklahoma, sa vieille coccinelle tombe en panne, elle s'arrête le temps des réparations. Mais au moment de repartir, une femme dépose sur le siège passager un colis pour le moins singulier : emmitouflée dans une couverture, dort une petite indienne Cherokee, minuscule et couverte de bleus...

C'est drôle comme on peut avoir certains aprioris sur un livre. On me l'avait tellement conseillé comme une « lecture très sympa » que je pensais me trouver face à une sorte de feel good de bonne qualité, un peu fantaisiste, rythmé et drôle, avec une ribambelle de personnages colorés, tous plus attachants les uns que les autres. Et j'avais raison.
Seulement ce livre n'est pas que ça : derrière l'humour et le vernis loufoque il y a des vies cabossées, de la misère, des galères et des femmes abîmées qui s'entraident pour se fabriquer tant bien que mal une petite place au soleil.
J'ai aimé ce microcosme presque entièrement féminin, et ces portraits de femmes fortes malgré l'adversité. J'ai aimé aussi les paysages arides de l'Arizona, les jardins de cactus et les orages d'été, la salsa pimentée et les fresques murales aux couleurs criardes. J'ai aimé cette histoire totalement farfelue, les situations cocaces et les dialogues fleuris. J'ai aimé l'écriture vive, imagée et drôle. Et surtout j'ai aimé qu'on me parle de maternité comme d'un cadeau, de la nature comme d'une chose merveilleuse et un peu magique, de la féminité comme d'un formidable atout.
Oui, ça fait du bien !
Un joli coup de coeur pour moi, et une impatience : la suite (Les cochons au paradis) est déjà sur ma table de chevet.
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Lou Ann est bientôt revenue avec le bébé.
« Dwayne Ray, viens que je te présente nos nouveaux amis. Dis bonjour. »
Il était tout petit avec une peau si fine qu’on voyait pratiquement au travers. Il m’ a rappelé l’écorché de la salle de biologie de Hughes Walter.
« Il est adorable, ai-je fait.
– Tu le penses vraiment ? Tu comprends , je l’aime à la folie ça s’est sûr, mais j’arrive pas à me sortir de l’idée qu’il a la tête plate.
– C’est normal. Ils sont comme ça au début, et au bout d’un moment, c’est comme si le front se bombait d’un seul coup.
– Ah bon ? Je ne savais pas. On ne me l’a jamais dit.
– C’est la vérité. J’ai travaillé dans un hôpital. J’ai vu tout un tas de nouveau-nés, ils avaient tous la tête plate comme une limande. »
Elle a pris un air sérieux et a dorloté son bébé un moment sans rien dire.
« Alors qu’est ce que t’en penses ? ai-je dit finalement, c’est d’accord pour qu’on s’installe ?
– C’est d’accord ! « . L’espace de quelques secondes, ses grands yeux et sa façon de tenir le bébé m’ont rappelé Sandi. La dame au chariot Safeway aurait pu les peindre toutes les deux : Madone étonnée aux yeux de tournesol.
« Evidemment que tu peux t’installer, a-t-elle ajouté. J’étais pas sûre que tu aurais envie.
– Et pourquoi pas ?
– Ben! mon Dieu, t’es là toute mince et intelligente et mignonne et tout ça, et moi et Dwayne Ray, tu vois, on est à comme des pauvres imbéciles à essayer de s’en sortir. Quand j’ai fait passer cette annonce, je m’suis dit : C’est bien quatre dollars dans le trou des toilettes ; qui est-ce qui serait assez cinglé pour venir s’installer avec nous ?
– ça suffit. Arrête de parler comme si tu ne valais pas un clou. Et moi, qu’est ce que je suis ? Juste une péquenaude qui sort de Dieu sait quel bled paumé, avec cette enfant adoptée que tout le monde me répète qu’elle est bête comme un tas de cailloux. J’ai rien à t’envier , ma fille. Crois-moi. »
Lou Ann s’est mis la main devant la bouche..
– Quoi ? j’ai demandé.
– Rien. »
Je voyais très bien qu’elle souriait.
» Allons qu’est ce qu’il y a ?
– ça fait si longtemps, a-t-elle fait. Tu parles exactement comme moi. » p 96
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C’est difficile à expliquer, mais il y a des horreurs qui se situent au delà des larmes. Pleurer, ce serait comme se faire du souci parce que les meubles vont être tachés quand la maison est en flammes.
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"Turtle, c'est très bien comme surnom, a décidé Lou Ann, mais il te faut penser à l'avenir. Et quand elle ira à l'école ? Quand elle aura quatre-vingts ans ? Tu te représentes un peu une femme de quatre-vingts ans qui s'appellerait Turtle ?
- Une Indienne de quatre-vingts ans, oui, certainement. N'oublie pas qu'elle est indienne.
- Quand même.
- Avril Turtle, alors.
- Mais non ! On a l'imprssion que tu parles d'un vaporisateur d'atmosphère.
- Et bien, soit" ai-je fait. Et nous en sommes restées là.
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Le soleil déclinait derrière nous, mais il éclairait encore les nuages à l’est, un vrai coucher de soleil au cinémascope. Des reflets de nuages roses flottaient à la surface du lac. On aurait dit une peinture à quatre sous. A condition de ne pas laisser mon esprit s’aventurer trop loin dans l’avenir, j’étais totalement heureuse.
Turtle avait encore de l’énergie à revendre. Plutôt que de manger elle préférait nettement sauter et courir autour des arbres. De temps en temps elle trouvait une pomme de pin qu’elle nous rapportait à moi ou à Esperanza. Je m’efforçais de ne pas comparer mon tas à celui d’Esperanza. Avec sa salopette et son tee-shirt à rayures vertes, Turtle ressemblait à un derviche tourbillonnant. Elle avait été tellement sage qu’on ne s’était pas rendu compte à quel point elle avait dû se sentir claquemurée dans la voiture. C’est drôle comme on oublie de penser à ce que veulent les enfants, du moment qu’ils se tiennent tranquilles.
Difficile, également, d’être déprimé en compagnie d’un enfant de trois ans, pour peu qu’on y prête attention. Au bout d’un moment, vos soucis semblent n’être rien d’autre qu’une élucubration d’adulte.
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- Tu te souviens du jour où on a fait cette promenade dans le désert ? tu voulais savoir pourquoi Esperanza avait les yeux rivés sur Turtle, et je t’ai dit qu’elle ressemblait beaucoup à une enfant que nous avions connue au Guatemala. » J’ai fait un signe de tête. « C’était Ismène. »
J’avais peur de comprendre. Je lui ai demandé s’il voulait dire qu’Ismène était leur fille, et Estevan m’a dit que oui, elle l’était. Elle avait été enlevée au cours d’une rafle dans leur quartier. Le frère d’ Esperanza et deux de leurs amis avaient été tués. Ils étaient membres du syndicat d’enseignants auquel Estevan appartenait. Il m’a décrit dans quel état on avait retrouvé leurs corps. Il ne pleurait pas en racontant tout ça, et moi non plus. C’est difficile à expliquer, mais il y a des horreurs qui se situent au-delà des larmes. Pleurer, ce serait comme se faire du souci parce que les meubles vont être tachés quand la maison est en flammes.
Ismène n’avait pas été tuée. Elle avait été enlevée.
J’avais beau essayer, je n’arrivais pas à comprendre. Je n’étais plus assez stupide pour aller demander pourquoi ils n’avaient pas appelé la police, mais je ne voyais toujours pas pourquoi ils n’avaient pas au moins essayé de la récupérer s’ils savaient que la police l’avait emmenée, et où elle se trouvait.
« Ne m’en veux pas, ai-je dit. Je sais que je suis ignorante. Je te demande pardon. Explique-moi. »
Il ne m’en voulait pas. Il semblait retrouver du sang-froid et de la patience quand il expliquait, comme s’il était en face d’une classe.
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