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Citations de Barouk Salamé (86)


Le prince n’avait jamais été marié, mais quelques femmes l’avaient marqué, laissant des traces dans la presse people. Elle s’était habillée en s’aidant des photos de ces maîtresses, qui avaient toutes le type de la grande brune plantureuse.

Plus tard dans la soirée, elle vit qu’il la cherchait ; et s’appliqua à lui échapper. Elle avait prévu de le faire mariner dix minutes, quand on lui tapa dans le dos.

— Bonjour, je m’appelle Frédéric Marteau, ce pays ne vous fout pas la pétoche ?

L’Amant avait anticipé sur beaucoup de contretemps, elle avait prétexté un malaise pour éviter une soirée à l’ambassade de France, et il fallait qu’elle tombe sur cet imbécile alors qu’elle ne connaissait personne à Riyad ! La panique s’empara d’elle. Frédéric Marteau allait la reconnaître. Tout était foutu, elle avait échoué.
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Les différences entre les hommes et les femmes sont naturelles et l’égalité absolue, contraire à la charia ; le port du voile est un devoir et son abandon une catastrophe ; la fréquentation des salons de coiffure tenus par des femmes de mauvaise vie est un grand péché ; sortir en dehors de la maison est un péché et celui qui le conteste est impie.
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Quand on dispose des bonnes informations, tout est facilité. Le jour choisi avait été un jeudi, le début du week-end en pays musulman, le jeudi 13 mai.

Il lui avait suffi pour l’approcher de se trouver à la soirée d’ambassade à laquelle il devait assister, de repérer son visage et de le filer, jusqu’à ce qu’un journaliste ou un membre d’une ONG le prenne à partie et qu’un groupe se forme.
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Il la reconnut et sur ses traits, la terreur se transforma en perplexité. Encore tremblant, il se leva. Son costume noir de banquier avait été remplacé par un saroual blanc, la tenue traditionnelle du royaume, qui mettait en valeur sa silhouette fluette de Woody Allen saoudien.
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Son mot d’ordre aurait pu être celui de ce saint que Goethe portait au pinacle : Mépriser le monde, nous mépriser nous-mêmes et mépriser le fait que nous sommes méprisés.
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Lui seul l’avait comprise, et mieux encore, lui avait offert un remède à sa douleur, la possibilité de rétablir la justice. Seul son Amant pouvait concevoir la nécessité de provoquer un cataclysme pour que le monde retrouve un ordre, pour que l’injustice soit détrônée, même si l’Histoire risquait de les présenter comme des criminels.
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Toutes les classes se corrompraient, toutes les barrières seraient renversées, l’univers ne serait que confusion, si le châtiment ne faisait plus son devoir.

Le châtiment gouverne le genre humain, le châtiment le protège ; le châtiment veille pendant que tout dort ; le châtiment est la justice.
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Anna n’avait rien contre les Arabes, rien contre l’islam non plus, cela aurait été trop facile. Dans le Ciel des Idées, se trouvaient certainement une religion musulmane parfaite et une culture arabe extraordinairement riche. Mais sur cette terre où tout finit par une bassesse selon le mot de Dostoïevski, la version wahhabite du culte islamique était une puissance meurtrière, et les Arabes saoudiens un peuple coupable.
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L’islam avait entériné ces coutumes ancestrales. La loi du talion était validée par le Coran et par la charia :

Quiconque est tué injustement, Nous donnons à son proche pouvoir de le venger.

Derrière ce droit en apparence barbare, il y avait une logique profonde, la logique du châtiment, sans laquelle le monde perdrait son sens. Dans la Bible, pour la faute d’un individu, le dieu Yahvé jetait sa vindicte sur le peuple entier, et pour plusieurs générations. Il fallait comprendre ce que signifiait ce symbole. C’était comme clamer au monde : peu importe qui sera châtié, aucun crime ne restera impuni !
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Peu importait au fond sa motivation personnelle, le résultat seul compterait. Comme Caïn, elle agirait sous le coup de la colère pour déverser la haine qui la rongeait, pour punir le génie criminel de dix-neuf terroristes musulmans, dont quinze étaient saoudiens ; et comme Caïn, son geste aurait une portée bien plus grande que son motif.
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En Occident, tout le monde craignait la guerre, voulait l’égalité et la paix ; la justice partout et toujours. Mais ce n’était qu’un rêve, le véritable opium du peuple. Donnez le moindre pouvoir à quelqu’un et il en abusera. Donnez un pouvoir équivalent à deux personnes et elles s’entre-tueront, au propre ou au figuré. Elle avait découvert cette loi quand elle était adolescente.
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Aussi bien, dans les légendes juives, tous les fondements de la civilisation étaient attribués à Caïn et à sa progéniture ; l’humanité leur devait l’agriculture, l’urbanisation, le travail du fer et l’art de la lyre.
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Abel avait les troupeaux, Caïn la culture de la terre. Abel savait exactement comment préparer un sacrifice pour rendre hommage à Dieu, Caïn ne savait pas ; Dieu n’avait pas reconnu le culte de Caïn. Hypocrisie et condescendance d’un côté, jalousie et colère de l’autre. Caïn ne pouvait que tuer son frère. Le vieux texte oubliait d’expliquer pourquoi Abel n’avait pas montré à Caïn comment mieux honorer Dieu. Il suggérait pourtant qu’Abel était responsable de sa mort. L’égoïsme et l’arrogance d’Abel avaient poussé Caïn au meurtre.
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L’Histoire montrait que les empires, les royaumes et les cités-États du passé avaient fait pire encore. Cela avait été le prix à payer pour obtenir le niveau actuel de civilisation ; un niveau qui, malgré les insatisfactions et les critiques, n’avait jamais été aussi enviable.
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Le décalage entre les valeurs d’une civilisation et son comportement était inévitable. L’Occident avait des idéaux qui pouvaient rendre le monde meilleur, il avait mis au centre l’individu, sa liberté et son bonheur ; il était la seule civilisation à avoir libéré la femme de son esclavage. Seulement, pour cultiver de pareilles valeurs humanistes, il fallait beaucoup d’argent, dépouiller énormément de gens.
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La guerre était la mère et la souveraine de toute chose. Voilà ce que les Frédéric Marteau ne voulaient pas savoir, tout en profitant largement de cet état de fait. Ce n’était pas la gentillesse qui allait changer l’Arabie Saoudite. Il fallait renoncer à son pétrole et à ses achats d’armes si l’on voulait qu’elle rejoigne le rang des nations civilisées ; et cesse d’inspirer des groupuscules comme Al-Qaida du Maghreb, qui tuaient des Français en Afrique. Une exposition de son patrimoine antique ne la ferait pas évoluer, contrairement à ce que pensait le gouvernement français.
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L’Arabie Saoudite a le mérite de nous rappeler que la liberté individuelle est un droit fragile. Vous êtes-vous déjà battu pour la liberté ?
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Vous ne savez pas qu’à Riyad, il y a une place où l’on coupe en public la tête des condamnées à mort ?! que des miliciens y bastonnent cinq fois par jour les gens qui sont dans la rue au lieu de prier ? On peut vous lapider pour avoir mâché un chewing-gum pendant le ramadan ! Et puis il y a le terrorisme, tous ces attentats qui frappent les Occidentaux !
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C’était elle la dégourdie, celle qui avait le plus de charme. L’arc de ses jambes, qui sortaient de la longue robe noire, montrait une peau blanche et pâle, des cuisses fermes et nues. Elle portait son abaya à même la peau, la meilleure solution avec la chaleur qui les attendait à Riyad.

Ces femmes n’étaient pas malheureuses, c’était certain. Mais qu’est-ce qui les retenait en Arabie ? L’amour de la servitude ou un mystère de plus, à rajouter à la somme des mystères qui constituaient l’âme humaine ?
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Contrairement à ces hauts fonctionnaires, elle n’avait rien contre la guerre, la terreur et le pillage, qui avaient été les armes politiques des Saoud, comme elles avaient été celles des Grecs, des Romains et des Francs.

À condition que ces violences permettent de construire une grande civilisation. Or qu’avait légué au monde la dynastie des Saoud ? Le djihad et la charia, la réclusion des femmes et le terrorisme islamique.
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