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Critiques de Beate Teresa Hanika (45)
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Le goût sucré des souvenirs

A Vienne, Elisabetta Shapiro vit seule dans la maison familiale où elle a passé une enfance choyée, entourée de ses parents et de ses deux sœurs aînées, Rahel et Judith. Il n'était question alors que de jolies robes, de littérature, de garçons et de confitures d'abricot. Mais la guerre a balayé ce bonheur paisible et serein. Juifs, les Shapiro se croyait à l'abri, protégés par le statut de médecin du père. Pourtant, un jour funeste, la famille a été arrêtée et déportée. Seule Elisabetta a échappé à la rafle. Elle a survécu à tout, la guerre, la perte, le chagrin, l'amour, le deuil, pour devenir une vieille femme solitaire, qui cohabite avec le fantôme de ses sœurs et puise dans des pots de confiture, précieusement conservés, le souvenir de ces chers disparus. Pourtant, elle n'est pas seule dans cette maison. A l'étage, habite une pensionnaire, une ballerine, une allemande. Rael et Judith ont beau hurler de leurs voix silencieuses toute le colère qu'elles ressentent pour cette représentante d'une nation qui les a tant fait souffrir, Elisabetta ne peut s'empêcher de s'approcher, lentement, précautionneusement, de cette fille qu'elle connaît déjà et qui lui rappelle un autre chagrin, un autre deuil.



Une belle histoire, riche en émotions mais pas forcément un coup de cœur à cause du style parfois confus de l'écriture. On passe d'une époque à l'autre, d'une Rahel à l'autre, sans repères et il faut parfois retourner en arrière pour comprendre. Et cette confusion gâche la fluidité de la lecture. Cependant on ne peut que s'attacher à Elisabetta Shapiro, une survivante qui convoque le souvenir de sa famille en humant les pots de confiture d'abricot que sa mère confectionnait chaque été, une tradition qu'elle perpétue, alignant les bocaux mordorés sur les étagères de la cave d'une maison devenue trop grande pour elle. Par sa relation avec une jeune fille allemande, on en apprend plus sur sa vie après la guerre, sur la vie qui continue, l'amour, la maternité et encore la haine, l'antisémitisme, les morts, le deuil. Mais c'est aussi le pardon qui est au cœur du roman. Faire taire la rancoeur, le besoin de vengeance pour trouver le chemin de l'acceptation, de la compréhension, de l'empathie...Le travail de toute une vie pour celle qui a perdu tous ceux qu'elle aimait pour la seule raison qu'ils étaient juifs.

Un roman un peu fouillis mais riche en émotions et en sensations.
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Le goût sucré des souvenirs

J'apprécie depuis longtemps les choix éditoriaux des Editions « Les escales », et ce n'est pas ce magnifique roman qui me fera changer d'avis.



Il est peu de dire que j'ai aimé ce roman, en fait c'est un coup de coeur que j'ai éprouvé.



Dès les premières pages, nous découvrons Elisabetta sous un abricotier, en grande conversation avec Judith et Rahel, les fantômes de ses soeurs disparues à Auschwitz.

Elisabetta, aime les fruits de ces arbres qui ont accompagnés son enfance. Elle connaît par coeur, leur odeur, leur texture et cette couleur si particulière, tirant sur le rouge. Elle continue à les cueillir et à en faire des confitures dont les bocaux rejoindront ceux qui datent du temps de son enfance lorsque la famille était heureuse.

Pour se souvenir, elle ouvre un bocal et tout revient à sa mémoire, son père médecin, sa mère chanteuse d'opéra et ses soeurs plus âgées que l'enfant jalousait pour leur beauté. Une famille emmenée sous ses yeux par la Gestapo.



Aujourd'hui, dans la maison délabrée, la vieille dame héberge une jeune allemande Pola, danseuse dans le corps de ballet de la ville.

Une relation étrange se noue entre ses deux femmes. Chacune en proie avec des souvenirs douloureux.



J'ai aimé le lien si particulier, fort et fragile à la fois qui uni ses deux femmes.

L'auteur a l'art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.

Même si j'ai parfois regretté un certain manque de fluidité dans la narration m'obligeant à revenir en arrière, j'ai apprécié une écriture élégante et addictive.

A découvrir absolument.

Je remercie les Editions Les Escales qui m'ont permis cette lecture via NetGalley.













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Le goût sucré des souvenirs

"Elisabetta Shapiro est une vieille dame qui vit seule dans sa maison familiale en plein cœur de Vienne, perdue dans ses souvenirs. Les bons, ceux de la jeunesse et de l'insouciance, des beaux jours et des premières amours, des rires de ses sœurs et des étés. Mais les pires aussi. Les années 1930 et la montée du nazisme, l'arrestation de sa famille, la perte et la solitude, les immenses brutalités de l'Histoire et les irréparables chagrins. Tout ce qu'Elisabetta ne peut oublier, terrassée par le dilemme des rescapés. Jusqu'à ce que Pola, jeune danseuse à l'Opéra, emménage chez elle, bousculant profondément ses habitudes. Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé..."



C'est contraire à mes habitudes de recopier la quatrième de couverture, mais j'étais bien en peine de résumer ce livre qui m'a totalement perdue.



L'histoire m'a semblé comme les brumes d'un rêve aux contours mal définis. Un rêve opaque et désarticulé comme les divagations d'une vieille dame à la conscience égarée.

Entre les fantômes du passé qui reviennent au présent, le présent et le passé lui-même où tout se superpose je suis restée dans une totale confusion qui m'a empêchée de ressentir toute émotion, tout attachement aux personnages.



J'avais beaucoup hésité à acheter ce livre car je devinais un scénario maintes fois repris : celui de la vieille dame qui raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale. Mais comme c'est tout de même une tranche de l'Histoire qui m'attire énormément, je me suis lancée.

Ce n'est finalement pas du tout ce que j'y ai trouvé. Mais à la limite j'aurais préféré.



L'histoire est terriblement lente et il ne se passe pas grand chose. Ajouté à l'apparente incohérence du récit, j'ai passé un très très long moment à lire ce livre pourtant pas bien épais...



Il arrive que les choses nous échappent... et à l'image des pots de confiture d'abricot qui reviennent comme une madeleine de Proust, j'avoue avoir eu plaisir à passer à autre chose (je n'aime pas la confiture d'abricot !)...
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Le goût sucré des souvenirs

Une histoire racontée au travers des fragments de souvenirs d'une jeunesse meurtrie par la guerre et la déportation, d'une vie hantée par les fantômes du passé.

En 1944, Vienne est sous le contrôle nazi. La famille d'Elisabetta est juive. Des déportations s'opèrent mais ses parents sont confiants. Ils font partis d'un milieu bourgeois et vivent dans un quartier aisé de la ville. Son père est médecin à l'hôpital. On a besoin de lui. Pourquoi viendrait-on les déporter ? Pourtant c'est bien ce qui va se passer. Un jour où sa mère et ses sœurs, Rahel et Judith, sont seules à la maison, les soldats arrivent et les emmènent. Elisabetta réussit à se cacher en assistant à la scène, terrifiée. Elle apprendra plus tard leur déportation à Auschwitz. Elle ne reverra plus jamais sa famille.

Aujourd'hui, Elisabetta a 80 ans. Elle vit seule dans la maison familiale et veille précieusement sur ses pots de confitures, en partie confectionnés avec sa mère dans les années 1940. Chaque pot ouvert, chaque étiquette déchiffrée, chaque odeur diffusée, fait ressurgir de vieux souvenirs. Elle replonge dans le passé, au temps de sa jeunesse lorsque la guerre éclate en Europe.

Dans sa grande maison, la vieille femme héberge aujourd'hui une jeune allemande, danseuse au ballet viennois. Une amitié va naître entre les deux femmes.

[...]

Le texte est empreint de douceur et de poésie. Des scènes sont touchantes et expriment la solitude et la tristesse des survivants de la guerre. Je revois celle où Elisabetta tend un fruit à Rahel dans le jardin, Rahel le prend mais brusquement le fruit tombe à terre. Rahel n'est pas là pourtant elle vit dans l'esprit de sa jeune sœur. Le manque et la solitude sont tellement réels qu'on le ressent presque.

Malgré tout, la magie n'a pas opéré. J'ai eu du mal à accrocher à l'histoire. Les souvenirs sont trop dispersés, les chapitres ne se suivent pas. Le mélange des deux époques ont semé trop de confusion dans mon esprit. J'ai également eu des difficultés à cibler les personnages secondaires ce qui m'a empêché de totalement m'imprégner de l'histoire.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Le goût sucré des souvenirs

Oh là, là... mais quelle déception ce livre. J'avais pourtant de grands espoirs, de part la thématique abordée. J'adore lire sur la seconde guerre mondiale, et je croyais bien que ce fait historique allait prendre le dessus sur le reste. Mais bon, cette trame de fond s'est perdue dans le brouillon des pensées de l'auteure. J'ai trouvé ce livre décousu, sans sens. Certes, il y a bien les souvenirs de ce personnage principal, qui nous raconte comment, enfant, elle a vécu cette période trouble de l'Histoire... mais il y a également tout un autre tas de souvenirs, qui s'entremêlent. J'ai eu de la difficulté à saisir ce qui appartenait au présent et au passé. Bref, ma première grosse déception de 2022 !! Espérons que ça ira mieux pour la suite... ;)
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Le goût sucré des souvenirs

Le titre est très alléchant et m'a tout de suite plu !

Elisabetta Shapiro, vieille dame juive de plus de 70 ans, vit dans sa maison familiale, parmi ses proches... qui ne sont plus là. C'est un roman qui nous fait vivre les tracas de cette vieille dame, mais aussi cette mémoire qui défaille, mélangeant passé et présent, et nous perdant par la même occasion.

Nous assistons à la montée du nazisme à Vienne, dans les années 30-40. Le contexte historique a représenté un grand intérêt pour moi, ainsi que la tendresse qui émane d'Elisabetta. Mais, j'ai du revenir plusieurs fois sur des passages déjà lus, afin de saisir ce qui se passait. Est-ce une manière, pour l'auteure de nous faire vivre le désarroi de son personnage principal ? La lecture en est parfois ardue.



Challenge Multi-Défis 2019

Challenge Plumes Féminines 2019
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Le goût sucré des souvenirs

Elisabetta Shapiro est une vieille femme solitaire, vivant presque recluse dans la maison familiale, à Vienne. Grâce – ou à cause – des confitures d'abricot de sa mère, qu'elle a conservé précieusement, elle se replonge dans son passé troublé.

A Vienne, lors de la Seconde Guerre Mondiale, elle n'était qu'une jeune fille juive. Avec ses parents et ses sœurs, Elisabetta vivant dans le faste. La guerre n'avait au départ aucun impact sur elle. Jusqu'à ce que la peur aille croissante, et qu'un jour toute sa famille se fasse enlever par les SS... De là, c'est une spirale infernale de solitude et de regrets.

Des années plus tard, lorsqu'elle est une vieille dame, une jeune fille nommée Pola emménage chez elle. Pour Elisabetta, ce n'est au début qu'une présence, un moyen d'avoir un peu de bruit chez elle. Mais, peu à peu, les deux femmes vont se rapprocher et se lier, beaucoup plus qu'elles ne s'y attendaient.

Je suis toujours curieuse de suivre les publications des Escales, et je dois avouer que Le goût sucré des souvenirs me tentait tout particulièrement ! Beate Teresa Hanika nous présente un texte très fort, riche en émotions. Les traductions de romans peuvent être souvent ardus, mais ne lisant pas l'Allemand, c'était nécessaire pour moi d'avoir évidemment la traduction française. Et j'ai été embarquée !

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Le cri du petit chaperon rouge

Lecture dérangeante, lecture entraînant le lecteur dans une spirale infernale dans laquelle tournoie la question: "va-t-elle s'en sortir ? va-t-elle enfin être comprise ?"

Quand j'ai lu ce roman, j'ai eu l'impression de ne pas avoir tous les éléments pour comprendre l'héroine, de percevoir sa détresse sans en connaitre la cause...



Très vite l'écriture devient oppressante, les éléments indicibles sont éludés par Malvina mais on sent que sa peur augmente (et la nôtre avec !!).



On a envie de dire à l’héroïne de fuir, de ne pas faire ce que les adultes lui demandent, de ne pas avoir pour fardeau leur manque de courage.

On a la chair de poule de voir se rejouer la tragédie des contes, l’inéluctable destin vers lequel semble se diriger le personnage et notre impuissance à lui venir en aide. Comment faire sortir Malvina de son silence ?



On rencontre Malvina à l’orée de ses 14 ans, dans ce passage de l’enfant à l’adolescent.



Sa meilleure amie, celle avec qui elle peut être insouciante, est partie et elle est donc seule le temps de ces vacances de Pâques, qui s’étirent pour elle en 14 journées interminables, rythmées par l’inévitable visite au Loup… Pardon, à son grand-père !



A vélo, Malvina décide de fermer les yeux pour suivre la route qui la mène chez lui.



Elle se met des œillères, tout comme les adultes autour d’elle, qui ferment les yeux car ils ne veulent pas voir.



Ce que vit la jeune fille les dérange et remet en cause le confort de leur petit vie bien réglée.



C’est dans ces confrontations que le drame de la jeune fille se noue, elle doit lutter, imposer ses limites et ne pas oublier ses droits.



Pourquoi personne ne comprend ses appels à l’aide ? Elle est seule face un père sourd à ses tentatives de dialogue, une mère absente et réfugiée dans sa maladie, un frère et une sœur fuyant la morosité familiale.



Seule face à ses souvenirs qui la rattrapent chaque jour un peu plus et nous font découvrir l’étendue du drame, Malvina lutte, affronte ses peurs, le poids de la culpabilité pour faire entendre son cri.



Tout pourrait paraître bien noir dans ce roman mais ce qui fait sa force, c’est que malgré l’implacable noirceur de certains personnages, leur égoïsme, l’héroïne fait, sur son chemin, de belles rencontres.



Des rencontres qui vont éclairer sa vie, lui permettre de s’affirmer et de redonner tout son sens à son prénom, « Malvina, la gardienne du droit ».
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Le goût sucré des souvenirs

Il y a des livres qui font chavirer, qui bouleversent et transportent le lecteur dans une autre dimension. Avec Le goût sucré des souvenirs, il y a un peu de tout ça. On retrouve des rêveries, des pensées, de l’amour, de la peur, des regrets, mais aussi une histoire douloureuse et douce à la fois.



Nous faisons la connaissance de Elisabetta Shapiro, une juive, âgée de 80 ans, originaire de Vienne, qui passe toutes ses journées sous l’abricotier de son jardin à ressasser sa vie, son passé. Puis on revient dans le présent avec Pola, une jeune danseuse, allemande, qui vient d’emménager à l’étage de la maison familiale d’Elisabetta et qui lutte aussi à sa façon contre ses propres démons.

L’auteure nous fait jongler entre les deux protagonistes et sans le savoir, Pola va réveiller certaines blessures de la femme et mettre en lumière une vie en pleine montée du nazisme dans les années 30, pendant la Seconde Guerre mondiale. On remonte dans son enfance, dans ses pensées lointaines, dans une nostalgie profonde, avec ses deux sœurs, Judith et Rahel, que l’auteure fait parler à travers elle.



Fille d’un médecin et d’une mère chanteuse, Elisabetta profite de sa jeunesse, jusqu’à l’arrivée des nazis... puis la SS (connue pour tous les crimes de guerre, les crimes contre la population...) enverra sa famille au camp de concentration qui se fera tuer. Elisabetta aura juste le temps d’aller se cacher... Et vivra seule toutes ces années dans cette maison à faire des pots de confitures avec pour compagnie les voix de ses défuntes sœurs et cet abricotier aussi vieux qu’elle. Plus on avance dans l’histoire, plus on se rend compte que ce passé est encore bien présent dans la mémoire de cette femme et que la solitude y est pour beaucoup ; mais petit à petit, un lien se met en place entre elles, et tout devient plus clair.



Les thèmes choisis sont bien mis en avant même si, par moments, j’ai trouvé que certains passages étaient un chouia confus. Malgré tout, la plume de l’auteure l’emporte haut la main. Je n’ai pas vu le temps passer et j’étais pressée de connaître la fin de l’histoire tout en prenant mon temps pour arriver à la conclusion. Elisabetta m’a touchée, émue, avec des passages qui m’ont bouleversée. L’ensemble est presque poétique, d’une douceur presque piquante par le sujet. Triste et beau à la fois.



Un roman que je recommande.
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Le goût sucré des souvenirs

Après avoir vu des avis sur Insta, j'ai couru acheté ce roman.

Si vous connaissez Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy, vous allez retrouver des similitudes...

Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au cœur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot qui sont des véritables madeleines de Proust, rappelant de multiples souvenirs : heureux et plus difficiles.

Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. et cette dernière a aussi une lutte à mener contre ses propres démons.

Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé.

Ce livre alterne les voix de ses 2 femmes qui tour à tour nous font partager leurs vies et leurs souvenirs. Les 2 destins vont suivre parfois des routes parallèles, parfois s'entrecroiser... Une amitié va naitre.

Ce roman est bien écrit, bien ficelé et je me suis laissée emporter par leurs souvenirs. Ce roman est émouvant et on voit combien le chemin de la rédemption va être difficile pour ces 2 femmes.

Les mots sont forts et résonnent encore en moi même si j'ai fermé le livre il y a 3 heures...

Lisez ce livre et dites moi ce que vous en avez pensé...
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Le cri du petit chaperon rouge

«Aujourd’hui, dit ma voix, grand-père m’a embrassée. Je ne veux pas qu’il recommence». Malvina, treize ans, a le courage de dénoncer une situation délicate qu’elle sait ne pas être normale. «Papa ne répond rien» et le reste de sa famille ne veut pas la croire. Son frère aîné qu’elle adore lui conseille de s’excuser, «ce n’était pas bien méchant, de la part de grand-père ! Tu sais à quel point il t’aime ! Tu es sa préférée !».

Malgré les refus de Malvina, son père la somme d’apporter chaque jour des provisions à son grand-père. L’attitude incestueuse de celui-ci empire. Malvina enfuit ses cris de honte, de dégoût et de peur en elle. Heureusement, elle n’est pas aussi isolée qu’elle le pense. La voisine de son grand-père devine le malaise et Traque, un garçon de son quartier, l’aidera également à sa manière.

Malvina nous raconte sa vie, ses amitiés, ses premiers émois amoureux. Elle est une fille comme les autres si ce n’est ce secret qu’elle cache en elle et ces sentiments d’abandon et d’incompréhension qu’elle ressent vis-à-vis de sa famille.

Malgré le thème dur et éprouvant de l’inceste, on ne tombe jamais dans le pathos. Tout est dit avec justesse, les faits sont là, ils sont relatés avec les mots qu’il faut. Sans trop en dire et sans cacher la réalité. Un très beau roman, pas totalement sombre, émouvant et salutaire.

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Le goût sucré des souvenirs

Le titre et la couverte sont alléchants mais ma lecture fut mitigée… Si le sujet m’intéresse au plus haut point comme de nombreuses lectures en témoignent, je n’ai pas été convaincue…

Voici la présentation de l’éditeur :

« Elisabetta Shapiro, 80 ans, vit seule dans sa maison familiale au coeur de Vienne. De son enfance, elle a conservé des dizaines de pots de confiture d'abricot, tous confectionnés avec sa mère. Véritable madeleine de Proust, la confiture sucrée la replonge immanquablement dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne nazie : son quotidien d'abord faste et luxueux, ses grandes soeurs qu'elles jalousaient secrètement, la voix de sa mère lorsque celle-ci chantait. Et puis l'arrestation de toute sa famille par les SS, la solitude et la perte de repères.

Quand Pola, une jeune danseuse, emménage chez la vieille dame, ses habitudes sont chamboulées. D'autant plus que Pola lutte, elle aussi, contre ses propres démons.

Malgré leurs différences, les deux femmes vont peu à peu se rapprocher et nouer des liens plus forts qu'elles ne l'auraient imaginé. »

Pour tout vous dire, c’est l’écriture et la composition qui ne m’ont pas convaincue. Certes, l’écriture est à l’image de la narratrice, une vieille dame qui perd les repères depuis le traumatisme de la guerre, mais on se perd dans le récit qui ne cesse de faire des va-et-vient entre le passé et le présent, entre la réalité et les hallucinations. La superposition des deux histoires est intéressante et on voit progressivement les liens qui se tissent entre les deux femmes mais il y a comme des vides difficiles à combler pendant la lecture.

Ce que j’ai aimé dans ce récit, c’est la réflexion en creux sur l’innocence perdue par la barbarie des Hommes. L’auteure, de façon subtile, souligne que la haine de l’autre n’est pas du passé mais malheureusement encore bien présente. Et plus que le goût sucré des souvenirs, ce récit rappelle le goût amer des dernières années, celui de la haine, présente et diffuse.

En résumé : un roman dans lequel j’ai eu du mal à trouver ma place de lectrice, même si le sujet est intéressant.


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Le goût sucré des souvenirs

Contrairement à ce que son titre pourrait faire croire, ce roman ne nous raconte pas une histoire pleine de douceur.



L’intrigue se déroule à Vienne (Autriche) : Elisabetta Shapiro vit seule dans la maison qui fut celle de son enfance. Adolescente elle a échappé de peu à la déportation. Elle est la seule survivante de toute sa famille.



Elisabetta, aujourd’hui une vieille femme, n’est plus entourée que des fantômes de ses deux soeurs avec qui elle converse.



La vieille dame conserve dans sa cave plusieurs dizaines de pots de confiture d’abricot, tous datés et qui lui rappellent de bons ou mauvais souvenirs.



Elle loue une chambre à l’étage à une jeune allemande, Pola, qui étudie la danse.



L’entente entre les deux femmes est difficile. Mais peu à peu, au pied de l’abricotier planté par le père d’Elisabetta, elles vont se rapprocher nous permettant ainsi de découvrir ce qui peut les lier.



Dans le même temps, l’auteure aborde le sujet délicat des remontées des extrêmes droites avec deux thèmes forts : l’antisémitisme et l’homophobie.



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Le cri du petit chaperon rouge

On suit Malvina, une jeune fille de presque quatorze ans qui cache un lourd secret... Chez elle, elle se sent seule et c'est toute aussi seule qu'elle doit chaque jour apporter le repas à son grand-père. Celui-ci n'est pas un gentil papy mais un homme à l'esprit vicieux. En effet, la jeune Malvina est victime d'inceste et culpabilise car elle ne sait pas comment réagir. Du coup, elle garde le silence mais cela lui pèse sur sa conscience.

Avec un père autoritaire et une mère qui ne s'occupe de rien, elle se sent délaissée et surtout personne ne l'écoute. Heureusement, elle rencontre le mystérieux Traque pour qui son coeur s'affole et la voisine de son grand-père qui essaie de l'inciter à parler.



C'est une histoire très touchante et forte en émotion. Le lecteur vit tout ce que ressent la jeune fille, ses souffrances, ses joies, ses doutes mais aussi ses souvenirs qu'elle vas enfui au fond d'elle-même et qui réapparaissent petit à petit. On a vraiment envie qu'elle trouve une solution, qu'elle se débarrasse de ce qui se passe pour qu'elle puisse vivre comme une adolescente normale.

Les scènes avec son grand-père sont écrite avec beaucoup de pudeur et heureusement vu que ce livre est classée jeunesse. D'ailleurs, je trouve vraiment bien qu'un livre fait pour les adolescents parle d'un sujet aussi grave que l'inceste. Cela peut leur ouvrir les yeux et les aider s'ils subissent la même situation. Le message de l'auteur est d'ailleurs très clair : le plus important dans la vie c'est qu'il ne faut jamais se taire, quoiqu'il arrive.



Je me suis attachée à cette jeune fille qui, sous ses doutes, est finalement quelqu'un de fort. Elle essaie de ne pas se laisser abattre en se souvenant de bons souvenirs passés avec sa meilleure amie ou avec sa grand-mère. Ses parents, je les ai détesté pour ne pas avoir écouter leur fille ou fait plus attention à ce qui se passe. Quant au grand-père, je crois que je n 'ai pas besoin de faire de commentaire... Son comportement est juste horrible et je ne comprend pas pourquoi il y a des personnes qui puissent faire ça. Ça me révolte !



En résumé, c'est une histoire joliment écrite avec beaucoup de délicatesse et de douceur malgré le sujet horrible. L'auteur a réussi a faire une histoire sans tomber dans l'horreur des détails mais en se focalisant sur le ressenti de Malvina. C'est un livre qui se lit vite car je voulais absolument savoir comment se finissait l'histoire, si Malvina allait s'en sortir et surtout échapper à ce cauchemar.



Une histoire émouvante qui traite un sujet grave avec tact et délicatesse.


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Le goût sucré des souvenirs

Le goût sucré des souvenirs de Beate Teresa Hanika a le parfum de ce que l’on dit insaisissable.

Impalpable.

Baigné dans une temporalité des plus troubles, il nous emmène partout et nulle part.



Jamais le récit ne se laisse attraper.

Et si, aussi magnanime que rapide, il nous octroie, comme un éclair striant le ciel, la possibilité de le saisir par une phrase ou deux, le voilà qui nous retire le pain de la bouche à peine celle-ci pleine.

Nous laissant un peu abattu, un peu perdu.

Et désespérément touchés.



Sur la quatrième de couverture, rien de plus classique. Deux femmes, deux générations différentes, des secrets, des silences et la guerre.

Et un petit air de déjà vu, de déjà-lu.

Pourtant, ce roman est des plus singuliers. Dire qu’il fait s’entremêler les époques serait galvaudé. D’un paragraphe à l’autre, d’une phrase à l’autre parfois, il nous emmène avec lui dans les méandres des souvenirs de ses personnages.

La lecture en devient exigeante – et d’autant plus savoureuse. Elle nous oblige à être attentif. À goûter les mots, sentir leur poids. Et les silences qui se terre entre eux.

Elle nous attire aussi, nous tire par le bras vers des pourquoi et des comment.

Elle fait de nous des lecteurs intelligents et éveillés.



Il n’empêche que l’ensemble ne prend pas.

Ou plutôt, pas toujours. J’ai trouvé les personnages lointains, éthérés, presque inexistants. Difficiles à appréhender. De fait, il semblait impossible de s’attacher vraiment à eux.

Étant pourtant particulièrement friande de littérature contemplative, je dois avouer avoir plusieurs fois eu envie de secouer tout ce petit monde. Traumatisé certes, mais tout de même!

Le roman a ses exigences.



Et si le côté (plus que) décousu du récit a son charme et son sel, le revers de la médaille est tout aussi criant de vérité. Je n’ai pas toujours réussi à me plonger pleinement dans le récit, peinant à distinguer le lard et le cochon, me perdant parfois, et souvent avec un certain déplaisir.

J’ai trouvé, pour finir, le scénario un peu faible, les longueurs trop nombreuses et la résolution de l’intrigue franchement rapide.



Le goût sucré des souvenirs n’en reste pas moins une lecture intrigante, intelligente et originale qui mérite un œil jeté

et quelques battements de cœur.
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Le cri du petit chaperon rouge

Et si le grand méchant loup ne vous était pas inconnu, s'il s'agissait de quelqu'un en qui vous placez toute votre confiance, pour qui vous ne nourrissez pas l'ombre d'un soupçon.

Pour Malvina, 13 ans, le grand méchant loup est son grand-père. Après la mort de sa grand-mère, elle est désignée par son père pour apporter chaque jour un panier repas à son grand-père et passer un bout d'après-midi avec lui jusqu'à ce qu'il vienne la récupérer après sa journée de travail.



Ce roman c'est le cri à la fois tonitruant et muet d'une enfant face à une famille aveugle et sourde, qui non seulement n'entend pas mais qui surtout n'écoute pas.



C'est un récit qui nous conte l'inimaginable, qui nous compte l'importance de parler, de crier, jusqu'à ce que quelqu'un nous entende. Malvina trouvera cette oreille en dehors de sa famille, et à mesure des souvenirs enfouis referont surface, accentuant un peu plus la spirale infernale semblant se refermer sur elle. Mais c'est aussi un récit qui nous dit d'écouter, un récit qui nous dit que le loup n'est pas toujours un inconnu.



Malvina nous conte ses amitiés, ses premiers émois amoureux mais aussi son secret, la peur, la solitude, le sentiment d'abandon face à sa famille qui se borne à rester sourde à ses cris.



Ce roman est écrit la première personne ce qui le rend très dur, il m'a bouleversée. Il aborde l'inceste sans tomber dans le pathos, avec des mots justes, des mots durs. S'il est destiné à un public adolescent il n'est pas non plus pour tous, ou alors dans le cadre d'une lecture accompagnée.
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Le cri du petit chaperon rouge

Aujourd'hui je vous parle de ma dernière lecture assez difficile : Le cri du petit chaperon rouge de Beate Teresa Hanika chez Alice tertio.

C'est un roman avec un sujet très difficile, à savoir celui de l'inceste. Ce roman n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, même s'il s'adresse à un public d'adolescents.



Malvina est sur le point d'avoir 14 ans. Pendant les vacances de Pâques, elle doit aller tous les jours chez son grand-père malade pour lui apporter ses repas. Un grand-père un peu trop aimant et collant... Malvina sait que ce n'est pas normal mais elle a peur qu'on ne la croie pas. Heureusement, deux rencontres vont lui permettre de garder la tête hors de l'eau.



Même si le sujet est difficile, je trouve que l'autrice arrive à en parler avec des mots justes. Elle décrit les faits sans en dire trop mais sans non plus cacher les choses. Il y a un juste milieu et c'est ce qui le rend accessible à la jeunesse. Elle ne veut pas non plus nous faire pleurer mais plutôt sensibiliser au fait que certains jeunes vivent malheureusement cette situation.

On suit donc Malvina qui, plus les jours passent, se sent mal. Elle garde en elle ses peurs, sa honte, son mal être. Elle se sent incomprise et abandonnée par sa famille qui fait un peu l'autruche et ne la croit pas. Deux personnes vont l'aider à parler: un jeune homme et la voisine de son grand-père. Ce sont un peu ses bouées de sauvetage.

Malvina nous raconte de nombreux souvenirs d'enfance qui resurgissent de plus en plus précis au plus on avance dans la lecture. Elle y décrit sa relation avec son grand-père du temps où sa grand-mère était encore vivante mais aussi sa relation d'amitié avec sa meilleure amie, qui est aussi un grand soutien pour elle.

C'est donc une histoire qui vaut la peine d'être lue mais je ne la conseille pas à un public trop jeune.
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Le goût sucré des souvenirs

Déniché un peu par hasard au fil de mes déambulations dans les librairies, que dire ?... que dire ?

Je n'arrive pas à dire si j'ai aimé ou pas, ça ne pas emballé non plus alors qu'il y a une vraie écriture, une bonne histoire mais un problème de taille : la construction narrative fait froncer les sourcils, plisser le yeux pour mieux se concentrer, revenir sur des pages précédentes pour mieux comprendre. Je me disais que sans doute j'étais un peu idiote de ne pas saisir ces incessants va et viens entre passé et présent alors à la moitié de ma lecture j'ai été lire certains avis et ouf ! Je ne suis pas seule, loin de là, à me sentir totalement larguée !

Elisabetha Shapiro, 80 ans, vit à Vienne, avec les fantômes de sa famille (ses deux sœurs et ses parents déportés et morts à Dachau). A chaque pot de confiture d'abricots elle se remémore sa vie avant et pendant l'arrestation de toute sa famille, elle revoit Frantz, son voisin dont elle était amoureuse, sa petite tortue (nommée Hitler... pas compris !) D'un paragraphe à l'autre on vacille avec Elisabetha et ses souvenirs, avec sa vie d'aujourd'hui et son caractère grincheux, j'ai eu du mal à saisir également son rapport avec Pola, une danseuse qui s'installe chez elle. Très dommage vraiment car il y a de très belles choses dans ce livre et si la construction était plus tranchée, moins floue disons, ça aurait pu être un roman d'une grande beauté...
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Le goût sucré des souvenirs

Le goût sucré des abricots est pour Elisabetta ce qu'était la madeleine pour Proust. Une réminiscence qui la transporte dans son passé de jeune fille juive dans la Vienne de la Seconde Guerre Mondiale et la replonge dans l'histoire tragique qui a fait d'elle l'unique survivante de la rafle de sa famille. Aujourd'hui, l'octogénaire survit entre la préparation obsessionnelle de sa confiture et les visites régulières des fantômes de ses soeurs défuntes.

Dans sa maison familiale, elle accueille aussi depuis peu Pola, jeune ballerine viennoise. Une hôte bien réelle dont l'histoire personnelle rejoint bientôt la sienne : Pola était l'amoureuse de la petite-fille d'Elisabetta. Un deuxième drame se dessine alors au fil des souvenirs entremêlés des deux femmes. Pour continuer, Pola aura besoin du soutien, de la compréhension et du pardon d'Elisabetta. Celle-ci qui a tant souffert sera-t-elle en mesure de les lui accorder ? Une grande leçon d'humanité servie par un style parfois alambiqué, mais finalement percutant.
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Le goût sucré des souvenirs

Une lecture très agréable malgré que le fait que le récit soit parfois difficile à suivre. Je me suis cependant laissée happer par Elisabetta et ses souvenirs. Un roman magnifique au final !
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