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Critiques de Béatrice Ruffié-Lacas (71)
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Creepy Christmas

Fichtre ! Halloween n'a qu'à bien se tenir, le Père Noël débarque dans le glauque ! Muarf !



Voilà un recueil de nouvelles de Noël "horrifique" qui dépote ! (Acheté dans le cadre de l'opération 1mois/1maison/1achat du blog (que je suis sur FB) dePéléane Léana (oui oui, c'est bien elle), Vision Livre). J'avais eu du mal à choisir, mais comme c'était la période, celui-là s'est "détaché", forcément.

Je ne regrette pas, et je lorgne maintenant vers les autres recueils de cette petite maison d'édition bien sympathique, que je ne connaissais pas du tout. Hélas, pas avant quelques temps, car ma PAL exige un peu de discipline... Mais c'est dur, hein !



La nouvelle est un art difficile, je le sais, je m'y suis essayée, je ne suis décidément pas écrivain. Mais lectrice assidue, ça oui, et le format nouvelles, j'adore ! Cela me permet des "entractes" lorsque à côté, je lis un bon gros roman. Pour le coup, les entractes, ici, ont été aussi sanglants que réjouissants.



Le détournement est vraiment réussi, et tous les auteurs de ce recueil sont vraiment déjantés, chacun dans son genre.

Je remarque que ce pauvre Père Noël finit souvent au menu, voilà voilà, à être représenté comme un bon gros pépère, il est devenu trop appétissant ! Mdr !



Je sais que chaque auteur aimerait que je disserte plus longuement sur "sa" nouvelle, mais je suis désolée, vous êtes trop nombreux pour cela dans ce recueil ! Sachez que j'ai trouvé toutes les nouvelles vraiment bonnes, que je vous ai tous trouvés complètement barrés, et que j'ai adoré ça ! Mon coup de coeur sur ce recueil va à Loïc Lendemaine pour sa nouvelle "Santa Vs Ded Moroz", parce que c'est bourré d'humour, j'ai adoré (et celle de Dean Venetza aussi, la plus barge de toutes, il me semble bien...) ! Mais les autres ne déméritent pas, très loin de là, bravo à tous !



A très bientôt dans un autre recueil de nouvelles de ces petites éditions très très trèèèèèèèès tentantes, vils démons tentateurs !



Edit : âmes sensibles s'abstenir ! Si vous n'aimez pas le gore, les entrailles qui traînent, les membres qui se détachent, les odeurs putrides, passez votre chemin !



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Du grabuge à Carottes-city

Les habitants de Carottes-city ne veulent pas du chemin de fer dans leur ville. Enfin, jusqu'à ce que les habitants de Croquettes-Town décident de l'avoir. Le maire et le shérif de Carottes-city vont prendre en otage l'ingénieur mécanicien en charge de prendre des mesures à Croquettes -Town afin d'avoir le train à la place de leur voisin.

Des personnages animaux aux couleurs vives, des dialogues plein d'humour. Assez drôle même si le shérif est trop provocateur et parait moins crédible. J'aurais aimé un peu plus de rebondissements. Ma fille a bien aimé aussi mais on reste un peu étonné sur cette fin assez cinglante. Une histoire accessible pour les plus jeunes (à partir de 6 ans ?).
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Demande à la maîtresse

Je regrette de mettre cette note mais je reste avec un arrière gout dans la bouche qui me dérange après ma lecture.

Tout d'abord je tiens à préciser que ce chick lit reste un roman à fort potentiel mais je n'ai pas eu tout ce que j'attendais dans ce genre de roman.

Premier point essentiel : l'héroïne. Que l'on aime ou déteste elle doit marquer les esprits. Camille le marque en rentrant dans la seconde catégorie. C'est un risque encouru par l'auteure mais elle le fait plutôt bien. Camile est très belle, bien gaulée, elle le sait et en abuse. Les hommes mariés c'est sa came surtout les pères de ses têtes blondes. Vous l'aurez compris Camille est une sexy maitresse et elle déteste les mouflets.

Ces idées là de l'auteure j'ai adhéré complétement. Une nana qui semble bien dans ses baskets et s'en fout de ce qu'on pense d'elle. Mais l'auteure ne m'a pas convaincu dans la totalité de son histoire. J'aurais que l'auteure exploite ce filon jusqu'au bout. Le roman est court et l'auteure aurait pu étoffer les anecdotes de son héroïne pour être complétement en phase. Je suis restée perplexe à plusieurs reprises avec des fins abrupts de séquences. Et où le bas blesse, c'est son final (dernier chapitre et épilogue) qui m'a validé mon avis définitif. J'en suis ressorti avec ce sentiment d'inachevé que je déteste quand je ferme un roman. Je trouve bien dommage car l'auteure a un très jolie plume, elle sait transmettre et a des très bonnes idées. Elle me donne envie de la relire pour un prochain roman. Je déteste malheureusement ce genre de fin ouverte et cela plombe toujours ma note définitive.
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Oh Non, Pas une Fille !

Je voudrais déjà remercier Nats éditions pour cette lecture. Comme souvent, je suis partie à l’aventure sans savoir de quoi il retourne. Je m’attendais une bande dessinée d’ailleurs, il ne faut pas chercher. Le livre ce lit rapidement et permet de nous plonger en été. L’histoire est vraiment gentille et assez drôle, dans le fait que l’on a l’envers du décor, avec ce que les enfants pensent de l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille. C’est assez bien écrit et attractif, même parfois mignon, par contre la fin me reste un peu en travers. Même si nous avons une jolie conclusion, je m’attendais à une autre page, mais non rien, donc un poil trop abrupt pour ma part. Le graphisme est sympa et accompagne bien le texte, mais je le trouve par moment un peu trop dur par rapport aux actes ou au dialogue décrit.



En conclusion, c’est une lecture assez plaisante et drôle. Du déjà vu certes, mais la situation avec les trois garçons, comme le fait que les deux grands montent le bourrichon au plus petit, est assez originale, c’est même assez comique. Les dessins sont parfois un peu trop durs pour ma part et rendent le texte un peu agressif, mais ce n’est que mon avis. C’est une lecture à faire découvrir, surtout qu’elle colle parfaitement avec l’été.
Lien : https://plaisirdelire69.blog..
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Antho-Noire... pour Nuits Blanches

Des histoires...charmantes, en fait ! Alors je ne sais pas si je suis passée à côté du référencement, mais cela ressemble à de la littérature jeunesse ; il ne m'a pas semblé que cela soit précisé quelque-part. Je m'attendais à réellement passer des nuits blanches... C'est bien écrit, ça se lit bien (et vite) mais je n'ai pas vraiment tremblée, et j'ai plutôt trouvée les fins prévisibles. Petit coup de cœur toutefois pour "Jamais seul" de Solenne Pourbaix.
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Les Contes de l'Ombre

10 nouvelles dignes des contes noirs du XIXe siècle chers à Edgar Poe.



L’accroche est ambitieuse, la référence à Edgar Poe, audacieuse. Beaucoup trop. Car ces contes de l’ombre sont très loin de pouvoir prétendre rivaliser avec les maîtres de l’horreur de l’époque. Disons-le tout de suite.



Des histoires qui vous feront frissonner, des histoires qui vous rappelleront l’enfant que vous étiez il y a encore quelques années, l’être inquiet qui regardait sous son lit de crainte de trouver un monstre. Des contes où les ombres abritent vos peurs les plus profondes.



Là encore, le résumé prometteur est contredit par la réalité du recueil. Je n’ai pas eu peur ni frissonné une seule fois durant ma lecture. Vous me trouverez sans doute parfois un peu sévère sans doute mais la référence à Edgar Allan Poe m’a beaucoup agacée. Je trouve cela assez présomptueux de se réclamer des grands auteurs de contes noirs du XIXème. Même si je sais que cela fait partie du jeu de l’argument marketing. Mais quand même…On ne touche pas au « Maitre » ;)



Trois-quatre nouvelles sympas à lire sur un total de dix, ça fait une moyenne honorable.



- "Amor in Sempiternum" de Nicolas Saintier



Joliment écrit mais un peu trop romantique à mon goût. Néanmoins, l’ambiance gothique est plutôt bien construite.



- "La Comptine" de Xian Moriarty



Je n’ai pas du tout accroché. Une nouvelle bien brouillonne, bancale avec beaucoup de descriptions inutiles et de longueurs répétitives et tout ça pour une fin très clichée.



- "La plume Noire" de Nicolas Kempf



Ma nouvelle préférée d’entre toutes et la plus réussie pour moi. Une excellente histoire, très bien écrite de surcroît, ce qui ne gâche rien.



- "Le cysgodion" de Gaëlle Dupille



Une nouvelle beaucoup trop longue qui part dans tous les sens, l’intérêt du lecteur peine à être retenu car passé l’entame mystérieuse du récit, le suspense se dilue dans les répétitions et les scènes inutiles. Dommage, l’idée était bonne, son traitement beaucoup moins. Plus courte, plus nerveuse, je pense que la nouvelle aurait été vraiment flippante. Là, je l’ai hélas trouvé plate et trop jeunesse. Une sorte de Chair de Poule de RL Stine, version courte.



- "Le pyramidion" de Frédéric Bouix

Même remarque que pour la nouvelle précédente. Trop long, beaucoup trop long. Une bonne idée narrative (faire raconter l’histoire par le biais d’e-mail échangés entre deux amies d’école) gâchée par un traitement poussif et une histoire dont on désespère de voir le bout. Et, le plus décevant: un happy end de bien mauvais aloi. Sans être sadique, (quoique…), je trouve que tout s’arrange de trop heureuse manière!



- "Le Sauveur" de Catherine Loiseau



Rien que du très classique dans cette nouvelle. Nous somme en terrain connu car le sujet principal de l’intrigue a bien souvent été usité ailleurs. Néanmoins, c’est plutôt bien écrit, l’ambiance du Paris du XIXème siècle est soignée. Une nouvelle qui sans être passionnante ou ébouriffante, n’ennuie pas et se lit agréablement.



"Aliénation" de Fanny Rieubon

Un début intrigant qui part vite en cacahouètes! Cette nouvelle est construite en deux parties : et c’est là que le bât blesse. Car si la première enquête, une traque au fantôme dans une université anglaise très chic est assez sympa dans l’ensemble, la seconde aventure du duo d’amis, ruine cette bonne impression initiale. Pourquoi cette double couche ? La nouvelle aurait très bien pu se clore sur la résolution de cette première énigme. La suite selon moi inutile, je n’ai pas compris ce qu’elle faisait là, était dispensable ou aurait pu faire l’objet d’une autre nouvelle indépendante avec d’autres personnages. Car au final, l’ajout de cet épisode est fortement préjudiciable à l’ensemble. Au point que cette nouvelle se révèle finalement too much. Elle est trop tout pour moi : trop longue, trop diluée, trop clichée, trop déjà-lu et la fin aux effets trop appuyés et démonstratifs en devient, de fait, grotesque.



- "L’Ankou" de Yan Pernel



Ma seconde nouvelle préférée du recueil. Une écriture maitrisée. Un style agréable. Un personnage de shérif, certes caricatural, mais nanti d’une certaine étoffe, d’une certaine profondeur. Quel dommage que l’intrigue ne soit pas plus surprenante et que la chute soit aussi invraisemblable. Pour mou, la fin trop tirée par les cheveux ne fonctionne pas et se devine aisément ! Une nouvelle tout à fait honorable.



- "Le Bruit" de Béatrice Ruffié Lacas



J’ai terminé cette nouvelle, comment dire…dubitative. Elle m’a laissé assez indifférente. Je suis restée extérieure à l’histoire. Une chute inattendue, certes mais qui tombe comme un cheveu sur le ketchup ! Elle ne me laissera que peu de souvenirs.



- "Le Beau Mariage" de Henri Bé

Cette nouvelle figure troisième dans mon top. Certes, elle est prévisible. J’avais notamment deviné la chute dès les premières pages mais une exécution sympathique et une écriture fluide et agréable, font de cette histoire, une lecture plaisante.



En conclusion :



Mon top 3



"La plume Noire" de Nicolas Kempf



"L’Ankou" de Yan Pernel



"Le Beau Mariage" de Henri Bé



Somme toute, les sujets sont peu originaux, les intrigues déjà lues ailleurs, les ficelles grosses et apparentes, les clichés abondants et les chutes, bien peu surprenantes.

Néanmoins, malgré ses défauts et ses maladresses, Les Contes de l’ombre, est un recueil qui, dans l’ensemble, se lit rapidement et sans déplaisir trop prononcé.
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Demande à la maîtresse

Je savais un peu à quoi m'en tenir quand au personnage de Camille, cette nana qui assume ses décisions, ne cache pas que son métier n'est pas une vocation, mais qu'il faut bien remplir le frigo. Elle m'a fait penser à une collègue de travail, qui avait aussi une appréhension de notre métier assez déconcertante. Infirmière il faut bien que se soit une vocation pour l’exercer, comme celui d'instit non ? Sinon comment s'investir auprès des autres. Apparemment non. Béatrice Ruffié-Lacas connait bien le milieu enseignant, et de ce fait, sa description du contexte est crédible. Cliché ? Peut-être. Mais j'ai le souvenir que dans toute classe on retrouve des élèves copie conforme de ceux de Camille.

Que dire de ce personnage. Bien évidemment ça passe ou...ça casse. Je tire mon chapeau à Béatrice pour sa prise de risque. Bien souvent un roman est jugé d'après ses personnages. Et on ne peut pas dire que celle-ci soit très sympathique. Plutôt cynique, égoïste, sauvage avec son coté : j'assume ma sexualité avec des relations avec des hommes mariés, de préférence. Non, toujours mariés obligatoirement, qu'elle attrape dans son vivier de parents, ce qui ne la rend pas vraiment attirante, pour peu qu'on soit attaché à certaines règles morales. Pour autant, personnellement elle m'a plu, même si quelques révélations sur les raisons de ce choix auraient été bienvenus, avec un aperçu un peu plus poussé de son caractère. Ce qui m'aurait permis de comprendre ses motivations.

Quant à Stephane... eh bien je ne sais pas trop quoi en penser. Encore moins de cette relation qui n'en ait pas une et j'avoue ne pas avoir compris ce qu'ils cherchaient l'un l'autre dans cette liaison. Plus centrée sur du sexe, sur le coté alchimie, elle aurait été explicable. Mais là, j'avoue je cale. D'autant que ce personnage reste très mystérieux, et de nombreuses questions sans réponses me titillent encore.

Pour être honnête, je suis restée sur ma fin. Avec un sentiment d’inachevé, et le sentiment que l'auteure aurait pu nous en offrir davantage, en développant certains sujets. D'autant que ses fins de séquences sont parfois déconcertantes tant elles sont abruptes. Coté style, j'avoue que je suis sous le charme. Moi qui n'aime pas les phrases courtes, eh bien, elles donnent un certains rythme plaisant et de la dynamique au récit. C'est loin d'être factuel et scolaire, le vocabulaire est approprié et assez riche. L'humour est au rendez-vous tandis que notre héroïne joue son rôle avec auto-dérision.

Je ne saurais dire si on doit classer ce livre dans la chick-lit ou la romance, tant celle-ci est traitée de manière peu conventionnelle avec un dernier chapitre et une conclusion que j'aurais bien vu intitulé "épilogue" et qui m'a laissée sans voix. Je m'attendais à tout... sauf à ça. Bref un roman qui appelle pour moi à une suite tant j'ai encore besoin de réponses et ma foi... de retrouver Camille et Stéphane pour mieux saisir cette relation ambiguë.

Un premier roman plein de potentiel, une belle plume et une héroïne détestable, ce qui prouve que Béatrice Raffié-Lacas a bien atteint son objectif. Même si au bout du compte l'antipathie que l'on éprouve pour le personnage ne s'améliore au fil du roman et l'on se dit qu'après tout, il va lui falloir vivre avec l'effet boomerang. Une auteure à suivre.
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Creepy Christmas

Ah les périodes de fête, la fin d’année, Noël et les lumières clignotantes, les gueuletons excessifs, le gros bonhomme jovial aux joues rosies et à la barbe blanche, les sourires des enfants face aux paquets cadeaux joliment confectionnés, l’hiver et son manteau blanc… Oublié tout ça ! Cette anthologie reprend bien toutes ces bases qui font de Noël ce qu’il est, mais sont bien vite détournées pour sombrer dans l’horreur absolue, les frissons sont garantis pour de pauvres âmes sensibles comme la mienne !



J’ai volontairement choisi de ne pas chroniquer nouvelles par nouvelles car elles méritent toutes d’être lues et apportent chacunes un bon quota d’éléments horrifiques.



Creepy christmas, c’est donc une anthologie regroupant treize nouvelles horrifiques sur le thème de Noël et écrites par treize auteurs au style résolument très différent ! Si dans certaines nouvelles, la date du 25 décembre et l’ambiance hivernale si oppressante puisse t-elle être, sont les seuls éléments se rapprochant de la thématique, dans la majorité des cas, le père noël, les lutins et les cadeaux en prennent pour leur grade et véhiculent une image très éloignée de la vérité et digne d’un roman de Stephen King.



Alors qu’est que vous y trouverez dans cette anthologie ? Un peu de tout, du sang bien évidemment, mais pas que ! Un jeune homme malmené qui décide de prendre les armes sous une influence démoniaque, un festin familial qui vous refroidira, un parc d’attraction sur le thème de Noël qui réveillera vos peurs passées, un être difforme possédé et obsédé par l’hiver, un cauchemar d’enfant devenu réalité ?, des SDF fêtant Noël avant d’avoir une visite étrange, une chasse annuelle, cette année exceptionnel ! qui vous embarrassera, un voleur dans un hameau isolé, un trafiquant de drogue armé et coincé au fond de la Creuse avec des êtres cannibales, un noël familiale qui tourne au carnage et aux expériences horribles, les portes de l’univers savamment gardées par un horloger hors norme où des êtres éclectiques viennent pimenter l’ambiance, une mère et sa fille fêtant noël en toute quiétude et innocence… Il y a aussi des membres découpés, des sourires carnassiers, de la violence, des morts et encore des morts ! Regardez la couverture, elle est très parlante et révèle une bonne part du contenu. Si vous n’aimez pas le sanglant et le glauque, si vous attendez du suspense haletant, de la psychologie malmenée, alors passez votre chemin, ici les histoires sont de vraies histoire d’horreur, celle qui dégouline d’hémoglobine, celle qui vous retourne parfois l’estomac, celle qui tue à tout va, n’attendez pas forcément de happy end, il y en a parfois d’une certaine façon, mais ce n’est pas l’objet de cette anthologie, au contraire. Les fins sont troublantes, parfois pleines de sous-entendus, parfois laissées à votre imagination et limite parfois pleine de philosophie… toujours macabre !



Si on doit jeter un regard critique sur l’ouvrage, on peut dire qu’il est réussit, toutes les nouvelles ne se valent pas, mais il s’agit d’une question de goût ! Elles ont toutefois réussi leur but : être horrible et flippante ! Personnellement, ma préférence va à « Mely Klismas » probablement la plus horrible des histoires même si la fin m’a laissée sur ma faim justement ! Elle est longue, commence un peu bizarrement mais rapidement sombre dans la pire des horreurs, c’est malsain, glauque et écœurant et pourtant très prenant ! Et puis il y a « Menus de Noël pour petites filles mortes », même si cette nouvelle manque un peu de détails pour étoffer le récit, l’ambiance complètement décalée, cynique et pleine d’humour noir régaleront les amateurs d’êtres fantastiques, gothiques mêlant des univers sombres et intemporels. Pour le reste, chaque lecture apporte son lot d’histoire atypique et franchement on se demande mais où vont – ils chercher tout ça ? Les auteurs de ce style ne sera t-il pas un brin psychopathe ?! Tant qu’il couche sur le papier, leur plus vil fantasme, tout va bien !



En bref, une anthologie très réussie qui se lit avec plus de plaisir en cette période habituellement si douce, familiale et réconfortante. Une trouée machiavélique et sanguinolente dans un univers si habituellement édulcorée. Une belle surprise !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Creepy Christmas

Je n'ai pas l'habitude de lire des histoires aussi macabres ! Mais quelle belle idée d'avoir tenté. Ici nous retrouvons treize histoires autour de Noël et nous entrons dans l'esprit morbide de chaque auteur pour en retirer... des choses pas très catholiques...





* Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts

Une excellente entrée en matière. Cette nouvelle m'a d'emblée fait penser à Hate List que j'ai lu cette année. Yohan, ado persécuté, décide de se venger de ses camarades et des professeurs. Mais une étrange voix se met à l'inciter dans ses choix... Cruel et vision plutôt horrible du monde proposé ici...



* Festin de Noël de François Cédelle

L'histoire était si inattendue que j'ai dû la lire deux fois et me rendre compte que j'avais mal compris la première fois. Du coup, la diablerie prend tout son sens. Un père et ses enfants peinent à trouver de quoi manger en ces temps... Jusqu'au festin. C'est bien trouvé, et bien écrit. Je ne pense pas avoir été la seule à l'avoir lu deux fois. Et généralement c'est bon signe.



* Xmas Park de Kate Dau

Cette nouvelle fait son effet, surtout pour les "fans" de clowns. Je n'ai pas eu peur car cela n'a pas de répercussion sur moi, mais je salue les descriptions et l'ambiance très bien amenée. On voit 2 couples évoluer dans un parc d'attractions désaffecté, leur idée pour fêter Noël. Sanglant et bien écrit. Bon petit final.



* Walter aime la neige ! de Patrick Godard

J'ai adoré cette histoire, c'est bien l'une de mes préférées ici. La plume de Patrick est douce et ciselée à la fois. On approche la douceur avec Walter et on sent la gnaque d'Ours. Du début à la fin, j'ai plongé dans ce petit bout de vie de Walter, ce personnage d'une tristesse...



* Renaissance de Maritza Jaillet

Cette nouvelle m'a fait froid dans le dos. C'est personnel car je faisais des rêves de ce style, en tout cas pour ce qui est de l'idée de départ... Le final, c'est autre chose ! Triste et sanglante histoire, la petite Rachel se retrouve face à quelque chose de démentiel. Très réussi.



* La visite de Sylvain Lamur

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Elle est très étoffée, montre par quels sentiments passent les hommes, et le tout est écrit d'une façon accessible, fluide.

Quelques Sans Domicile Fixe se rassemblent pour la veillée de Noël et décident de se raconter des histoires... jusqu'à l'arrivée de Bonhomme John. Une des nouvelles les moins gore du recueil, mais c'est sûrement ce qui m'a plu. Tout dans la finesse.



* Le grand cru de Péléane Léana

J'ai dû relire cette nouvelle plusieurs fois car j'ai eu l'impression de ne pas tout comprendre ou de passer à côté de certaines choses, certains indices me permettant de comprendre l'histoire entière. Du coup, cela doit être avec cette nouvelle que j'ai eu le plus de mal à me transposer dans l'histoire. Elle est toutefois très travaillée, et je sais que je ne serai pas la seule à repartir en arrière, en avant à plusieurs reprises. L'auteure a bien réussi son coup ! L'histoire est tordue, très drôle, et bien saignante. Bel exercice ici ! Texte très réussi. Même s'il ne fait pas partie de mes préférés, je tire mon chapeau à Péléane.

Quant à une phrase pour résumer, ici je ne le ferai pas, je préfère ne rien révéler du tout pour que la surprise soit totale. Cela fera plus grand effet.



* Santa vs Ded Moroz : un conte de Noël de Loïc Lendemaine

J'ai beaucoup aimé la dérision de cette histoire, tout comme la fin. Ici on assiste à une lutte sans merci entre le père Noël et le père bienfaiteur russe. Il y a une belle imagination et cela m'a donné envie de connaître l'histoire de Ded Moroz. Merci à Loïc !



* Le banquet de Yule de Frédéric Livyns

Récit très efficace, sans fioriture. Un homme doit ramener les effets qu'il a cambriolés dans un village à un certain Jules, mais sa raison est malmenée par sa cupidité. C'est bien écrit. J'ai beaucoup aimé.



* Mely Klismas d'Emmanuel Delporte

J'ai trouvé ce récit jubilatoire. Et pourtant, le début ne me convainquait pas, surtout à cause du langage employé. Mais je savais très bien que ça se devait d'être comme cela, au vu du personnage principal. Passée outre ce détail, le fait que le texte dure plus de 30 pages est un pur régal car on a le temps de s'imprégner de tout. On assiste au récit dément d'un homme ayant enfreint des règles embringué dans une histoire incroyable où il devra faire son possible pour survivre. Gros gros coup de cœur. Et pourtant, c'est cruel de détails gore. Pas forcément facile à "avaler" quand on n'a pas l'habitude !



* Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet

Le ton donné par le narrateur m'a un peu dérangée ici. Cela montre un côté détaché et un peu sarcastique, et j'ai eu du mal à apprécier. Hormis ceci, l'histoire est excellente et sanglante à souhait ! J'ai totalement adhéré à l'environnement que j'ai projeté dans le manoir de la série Charmed sans le vouloir. La cave y était parfaite ! Encore un récit cruel, sanglant et jouissif.



* Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza

Encore une nouvelle pleine d'imagination. Notre narrateur, un horloger, gère les portes du Temps. Une petite Zia s'amuse à les passer, pour un jour chercher à punir le père Noël, car c'est un homme mauvais, et veut venger deux petites filles zombies de sa cruauté. J'ai trouvé les idées excellentes. Une autre histoire que j'ai beaucoup aimée.



* La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas

La dernière nouvelle du recueil ne manque pas de cruauté ! Une maman a cherché un homme bien pour... elle ? sa fille ? autre chose ? L'histoire nous est dévoilée alors qu'elle et sa fille installent et décorent le sapin de Noël. Ici, il n'y a rien de sanglant, c'est un peu à part du recueil tout de même, mais le fond reste le même : la mort, le sang, la manipulation.



En résumé, j'ai passé d'excellentes heures grâce à tous ces petits bouts d'horreur. Certaines nouvelles se sont détachées des autres, mais cela est au goût de chacun. J'ai été ravie de voir la qualité des textes, même si l'on retrouve beaucoup de fautes de français. La maison d'édition n'ayant pas de correcteur attitré, il n'est pas évident pour les auteurs de réussir un sans-faute. Alors l'indulgence et l'abstraction doivent être de rigueur ici. J'ai donc jugé les treize histoires dans leurs fondements, leurs cohérences, leurs chutes, et j'avoue que le tout est un excellent travail. Au-delà de mes espérances. Bravo à tous.


Lien : http://lesevasionsdekreen.bl..
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Mémoires d'un Grain de Sable

Je remercie Aurore des éditions Belladone pour l'envoi de ce service presse numérique.



Il s'agit d'un recueil de seize nouvelles qui traitent toutes du même thème : la mort. Qu'elle soit tragique ou destructrice, belle ou tout simplement ironique, l'auteur nous propose sa vision des choses de manière détournée ou non.



Beaucoup d'imagination, de réflexion, de fausses routes. Béatrice a une très belle plume qui nous emporte dans les sentiers de la mort. Nous pouvons passer d'une petite fille désobéissante qui ne cherche qu'à s'attirer des ennuis – tel dans l'« Ave Maria » – pour atterrir aux pieds d'une famille qui vient de perdre de vue leur fils lors d'une randonnée – avec « Au nom du père ». De fil en aiguille, nous tournons les pages pour découvrir un jeune homme qui sera fasciné par une statuette «bartabas», symbole de la troupe de théâtre dont il fait partie. Ensuite nous en apprenons de belles dans les « confessions » de cet aristocrate en mal de nourriture sanglante.



Nous partons ensuite à la découverte d'une grotte, enfin nous tentons de faire de la spéléologie, mais lors de cette « dernière étreinte » tout reste encore possible. En ressortant de ces lieux, nous arrivons en pleine campagne. Louise tentera tout pour tomber enceinte et le garder surtout. Grâce à la « mère Voulvart » , cela sera possible, mais à quel prix ? Je dirais le prix d'un « festin » entre hommes de guerre. La viande est si rare à cette époque, qu'il faut bien en manger une fois de temps en temps. Manger, boire, mais il ne faut pas oublier la poésie et les doubles sens que nous pouvons lire dans « ton autre toi » que j'ai adoré.



Bérénice aurait peut-être dû penser à vérifier qui se cache de l'autre côté de son immeuble, car en « vis-à-vue » le résultat n'est surement pas celui qu'elle espérait. De plus en cette période de « noël blanc » les surprises ne manquent pas. Avis aux amateurs de boule à neige, vous risquez de ne plus les voir de la même manière. C'est comme cet « homme chanceux » qui vit un rêve depuis sept ans avec sa femme et dont le repas de famille va devenir très riche en ressentiment. Attention à ne pas tomber gravement malade, car si vous devez passer par la case bloc opératoire, vous risquez de voir le « père noël perdu ». Et ce dernier ne vous offrira pas de jolis cadeaux, dommage pour vous.



Changeons de décor et allons nous promener sur la plage avec du sable fin. Manon est une enfant qui grandit et vit sa vie pas loin des « mémoires d'un grain de sable ». Ce petit grain voit, entend tout et ne peut rien faire, perdant un amour qui n'a pas pu éclore des deux côtés. En continuant de marcher sur le large, l'entrée d'un cimetière se dévoile. Une veuve « Misses Betford » y vient tous les jours, passant devant Firmin, le vieux gardien. Pauvre gardien, il aurait pu demander « te souviens-tu ? ». Il aurait raconté que l'enfance était heureuse, une belle vie avec son amie d'enfance et puis les complications qui surviennent. Le meilleur reste à venir. Et le pire... Et si le pire était lors de cette « nuit la plus longue » à la maison de retraite ? Trois voleurs pensent que voler des personnes âgées est facile et le temps d'un repas le soir, nos trois hommes vont s’apercevoir que voler c'est mal !



Qui dit ensemble de nouvelles dit que certaines sont vraiment bonnes et d'autres un peu moins. J'avoue que je ne les ai pas toutes comprises. Je pense à l'Avé Maria où j'ai eut beau la relire plusieurs fois, mais rien ne venait. A croire qu'il manque peut-être un élément à la compréhension, car la date indiquée ne m'inspire absolument pas. Ou dans la nuit la plus longue car comprendre les rouages humain à ce stade, je suis perdue. De l'horreur implicite à de la tendresse, de l'angoisse en un seul mot à de l'humour noir, tout est mélangé pour ne pas rester sur une sombre appréhension. Reste plus qu'à tenter le coup pour une lecture au coin du feu !



http://chroniqueslivresques.eklablog.com/memoires-d-un-grain-de-sable-beatrice-ruffie-lacas-a119671738
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Creepy Christmas

Cette anthologie se compose de 13 nouvelles :

–Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts : Johan, victime de harcèlement scolaire depuis son entrée au collège, bascule et ramène une arme en classe. Après avoir perpétré un massacre au sein de son établissement, il s’enfuit dans son quartier et rencontre Hank, un SDF Père Noël accompagné de son chat noir qui lui propose de réaliser ses rêves.

Ce qui est dommage avec cette nouvelle, c’est qu’elle est tellement courte que le personnage de Johan n’est pas assez détaillé, du coup, on apprend qu’il est martyrisé par les autres depuis 4 ans, mais on a surtout droit à des faits, ce n’est pas suffisant pour s’attacher à lui ni même avoir une quelconque sympathie pour sa situation et finalement, à la fin, j’ai surtout fini par me dire que c’était juste un idiot, il passe un marché de dupe après quelques faibles hésitations… Mais il est difficile d’en dire plus sans spoiler. Bref, la fin était un peu courue mais c’est amené progressivement et c’est agréable de se laisser mener jusqu’à cette conclusion inéluctable.



–Festin de Noël de François Cédelle : on découvre un homme qui se régale d’un festin de Noël. On apprend au fil de ses pensées qu’il est père de famille, qu’il a du mal à joindre les deux bouts et que ses deux enfants et lui ont souvent faim. Mais pour Noël, ils ont progressivement amassé de petites douceurs pour préparer un Noël digne de ce nom. Il ne manque que la viande, d’un genre particulier, mais ils posent des pièges pour capturer leur proie et peuvent, le 25, se régaler…

Une nouvelle très courte. Je redoutais une description du festin un peu lourde qui aurait pu donner la nausée mais pas du tout. On se demande ou les souvenirs du père vont nous mener, on redoute rapidement de découvrir le type de viande qu’ils mangent : j’ai été surprise en le lisant… Par contre, la dernière phrase m’a laissée perplexe genre « hein ? quoi ? pourquoi ? » Je n’aime pas trop ce genre de fin ouverte.



–Xmas Park de Kate Dau : un groupe de 4 copains s’organisent une virée « Urbex » pour le réveillon de Noël et se rendent dans un parc d’attraction abandonné. Ils se séparent en deux couples : l’un explore le train fantôme dont l’entrée représente la bouche d’un clown portant un bonnet de père Noël et le second va s’amuser sur la grande roue… Mais leur soirée ne va pas se passer comme ils l’espèrent.

Une histoire sympathique, rondement menée. Des références notamment à Ça de Stephen King que j’ai beaucoup appréciées – qui ayant vu ce film ne ressent pas une légère angoisse en voyant un clown… alors entrer dans sa gueule pour visiter un train fantôme… Gloups, non merci.



–Walter aime la neige ! de Patrick Godard : Walter Ferville vit reclus dans sa grande demeure en raison de son apparence. Il adore l’hiver, le froid et surtout la neige avec qui il partage un bout de son histoire. Mais il n’est pas le seul à aimer cette saison, c’est aussi le cas du terrible Ours.

J’ai adoré cette nouvelle et je pense que le style d’écriture de l’auteur y est pour beaucoup : très imagé le plus souvent, ça rend le texte très beau, du coup ça minimise un peu l’horreur du récit mais tant pis, la forme était aussi importante que le fond sur ce coup-là.



–Renaissance de Maritza Jaillet : une fillette raconte le cauchemar dans lequel ses parents sont tués, faisant doucement pour ne réveiller personne de peur de se faire gronder, jusqu’à ce qu’elle se découvre meurtrière en rêve. Une fois son récit terminé, il est l’heure de descendre ouvrir les cadeaux de Noël.

Bon, pour celui-ci, je ne savais pas trop quoi en penser, je me suis demandée jusqu’à la fin si cette nouvelle avait bien sa place dans cette anthologie spéciale Noël… Mais ça, on ne le sait que lorsque la petite Rachel nous place son récit au 25 décembre.



–La visite de Sylvain Lamur : 5 SDF se réunissent lors du réveillon de Noël afin de partager un repas : un muet, un infirme, un barbu, un arabe et un vieux . Chacun partage un de ses souvenirs de Noël. L’un d’eux raconte alors la légende de Bonhomme John qui écoute tous les souhaits et choisit le soir de Noël d’en réaliser… mais il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite.

Je n’étais pas certaine d’aimer le début, mais la suite m’a vraiment plu : dès que Bonhomme John leur offre à chacun une petite boîte accompagnée d’un mot qui résume leurs vœux… J’ai trouvé ça intéressant.



–Le grand cru de Péléane Léana : L’histoire se divise en 5 chapitres ainsi qu’un prologue et un épilogue. Un chapitre sur deux est narré par un dévoreur de Père Noël et le suivant est raconté du côté des apprentis Père Noël qui craignent d’être choisis.

Une nouvelle très courte avec quelques fautes de frappe -d’autant plus visibles que c’est court. Mais ça ne m’a pas bloquée outre mesure, je l’ai trouvée légère et amusante ce qui contraste avec le thème un peu tragique. Ce texte m’a fait sourire et j’ai justement aimé qu’il soit moins grave que les autres.



–Santa vs Ded Moroz : Un conte de Noël de Loïc Lendemaine : Le titre en dit long. Quand le père Noël affronte Ded Moroz, son avatar laïcisé lors du communisme en URSS.

C’était assez drôle, cette nouvelle m’a fait sourire, même si elle m’a assez fait penser au comics Lobo contre le Père Noël, c’en était pas mal proche mais tout aussi fun.



–Le banquet de Yule de Fréderic Livyns : Cette fois, nous avons droit au folklore scandinave avec le Julénisse. Kriss, cambrioleur de métier, est engagé par un homme, Jules, afin de voler les habitants d’une bourgade scandinave. La nuit du solstice d’hiver, Les villageois se regroupent dans une église et y festoyent jusqu’au petit jour, laissant leurs maisons ouvertes pour que le lutin Julénisse puisse prendre sa part de nourriture. Seulement, Kriss a les yeux plus gros que le ventre…

Une nouvelle sympathique qui change un peu du traditionnel Père Noël. Une fin prévisible mais cohérente avec l’histoire.



–Mely Klismas d’Emmanuel Pixton : Steve, dealer des cités, a perdu de la marchandise en voulant doubler son patron. Ce dernier lui laisse donc une semaine pour lui ramener l’argent ou la coke. En se rendant chez ses revendeurs, Steve se retrouve coincé dans une tempête de neige qui provoque des embouteillages. Ne voulant pas perdre de temps, il prend un raccourci mais il a un accident. Lorsqu’il se réveille, il est attaché dans une cave, et les habitants sont bien décidés à en faire leur repas de Noël mais le jeune homme est prêt à se battre pour sa survie.

Une nouvelle plus longue que les autres mais du coup, le personnage principal est travaillé au fil des pages et si je n’étais pas certaine de l’apprécier au début en raison de son penchant pour l’argent facile, j’ai fini par m’y attacher dans les dernières pages en apprenant son passé, ses motivations et surtout ses projets…



–Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet : Une petite famille loue un chalet pour les fêtes de Noël, seulement les lieux sont hantés par des zombies-fantômes qui ne leur veulent que du mal.

Si on exclut le côté zombies qui n’en sont pas vraiment et qui se rapprochent davantage des fantômes aux mauvaises intentions, ça passe relativement bien. On découvre le passé de ces horribles apparitions, il ne manque qu’une raison aux actes du docteur pour que l’histoire soit complète. Ça s’est laissé lire.



–Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza : Le narrateur s’évertue à défaire les fils entremêlés du temps et des univers lorsque rapplique une fillette effrontée et sans gêne, Zia, accompagnée de ses copines zombies. Elle cherche la porte menant au Père Noël parce qu’il n’a jamais offert de cadeaux à ses amies mortes et elle aimerait lui en toucher deux mots. Le narrateur lui indique la porte mais Santa n’est pas du tout ce que la croyance populaire en a fait. Ça barde !

Comment dire ! C’est un grand n’importe quoi ! J’ai adoré cette nouvelle, c’est un bordel pas possible mais elle est super drôle, super glauque. J’ai aimé l’ambiance autant que les différentes confrontations qui en parsèment le récit. Un grande réussite pour cette histoire !



La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas : Une mère célibataire regarde sa fille ouvrir ses cadeaux. La fillette lui signale qu’elle n’a pas été sage, c’est la raison pour laquelle elle n’a rien sous le sapin. En effet, la maman a été très vilaine et repense à ses six derniers mois.

Une nouvelle courte et surprenante, surtout par rapport aux autres. Rien n’est dit, tout est sous-entendu et ça rendrait presque cette histoire finale heureuse… presque.



Bref, une anthologie que j’ai adoré découvrir. J’ai passé un excellent moment. C’était rapide, le plus souvent glauque : ça m’a fait du bien dans cette période de fête et de joie intense… ça replace les choses. Une bonne surprise.
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Antho-Noire... pour Nuit de Noël

J'ai trouvé par hasard ce recueil de nouvelles sur une brocante, dédicacé à un enfant… Autant vous prévenir tout de suite, ce recueil n'est pas DU TOUT à mettre entre les mains de nos jeunes têtes blondes.



Cette anthologie regroupe 15 nouvelles d'auteurs de tout horizon, et une nouvelle bonus écrite à 14 mains, un « cadavre exquis ».



Cette dernière est d'ailleurs la plus réussie.



Le cadre de ces nouvelles se déroule bien entendu, comme le nom du recueil l'indique, le soir de Noël. Elles sont très majoritairement horrifiques, surnaturelles, fantastiques voir gores.



J'ai été d'ailleurs plutôt choquée à la lecture de certaines tellement le propos est totalement dénué de morale. D'accord, nous sommes dans un cadre horrifique mais tout de même, il y a des limites… en tout cas, certaines ont dépassé mes limites personnelles, notamment les deux premières « Plus près de l'éternel » d'Anne Feugnet, et « Un coup en or » de Béatrice Ruffie Lacas.



Je retiendrai tout de même les trois propositions suivantes qui m'ont plu : « La vengeance de Jean-Balthazar » de Christophe Dolhent, « La valeur d'un cadeau » de Magali Busca et « le noël de Manu », écrite à 14 mains.



J'ai un avis très mitigé sur ce recueil tellement une majorité de nouvelles vont loin dans le gore et dans l'abjecte. Il est sûr que la magie de Noël en prend un sacré coup… Si vous vous laissez tenter, ayez le coeur et les nerfs bien accrochés. A vous de voir ; )

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Demande à la maîtresse

J'ai adoré cette histoire avec une héroïne forte et pas gnan gnan cucul la praline, à la quelle on peut enfin s'identifier. Même si il y a une romance en arrière plan, ce livre est une vraie pépite d'humour et de bonne humeur, je le recommande vivement à toutes les professeures des écoles (qui ne se prennent pas au sérieux ) elles se reconnaîtront!
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Antho-Noire... pour Nuits Blanches

Auteur faisant partie du collectif de cette anthologie, vous pourriez-vous dire que je ne serais pas tellement objective sur ce sujet. Mais laissez-moi vous dire que j'ai été très surprise en découvrant les proses de mes comparses, de par la qualité de leurs textes en tout premier lieu, mais aussi par leur imagination débordante sur un sujet plus que traité. Dans tous les genres pouvant être utilisés, ou presque, ils ont réussi à créer leur univers, parfois glauque, parfois sanglant, mais toujours sombre et puissant.



Alors je n'ai qu'une seule chose à dire, je suis extrèmement fière et honorée que mon texte figure aux côtés des votres, car cette sélection est vraiment de qualité. Et pour ceux qui hésiteraient à se lancer à lire une anthologie, il ne faut pas mollir et vous lancer. Pour vous procurer ce volume, c'est aux éditions La Cabane à Mots.

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Suis-moi, je t'aimerai

Voilà une romance qui, au moment de la lecture du quatrième de couverture, me semblait légère. Quelle erreur ! L’histoire de Nina et Berthon est loin d’être un long fleuve tranquille et elle nous entraîne dans un road-trip qui amènera les protagonistes à s’interroger sur leurs valeurs et le sens qu’ils veulent donner à leurs vies.



Nous faisons donc connaissance avec Nina, une jeune femme qui, en apparence, a tout pour être heureuse : fiancée à l’homme qu’elle aime, elle est bien installée dans un quotidien confortable. Pourtant, quand son homme la quitte du jour au lendemain, elle voit tout son quotidien s’écrouler. Elle trouve alors refuge dans la caravane de Berthon, un collègue et ami de longue date. Hasard de la vie, ou pas, il est lui aussi à un tournant de son existence et quand il décide de partir pour le Sud de la France, Nina n’hésite pas longtemps avant de le suivre. Mais la relation entre eux est-elle vraiment, uniquement, amicale ? Qu’est-ce que road-trip amènera à nos deux protagonistes ? Un voyage peut-il vraiment tout changer ?



Au départ, on a l’impression que la vie de Nina est facile ; sur le point de se marier avec l’homme qu’elle aime, elle travaille à mi-temps dans le salon de coiffure de son père et mène une existence assez aisée. Pourtant, quand son fiancé la met à la porte, elle se retrouve bien démunie et a bien du mal à trouver quiconque vers qui se tourner. Un peu égoïste et auto-centrée, Nina va devoir sortir les rames pour se reprendre et savoir ce qu’elle veut vraiment faire. C’est un personnage intéressant car j’ai aimé ses fêlures, qu’elle tente de cacher, et son dilemme permanent : doit-elle aller au bout de ses rêves ou se contenter d’une vie raisonnable ? Concernant Berthon, c’est un personnage que l’on découvre peu à peu et qui a tout ce qu’on aime, chez un protagoniste masculin : gentil, serviable, à l’écoute, beau gosse. En plus, on apprend que sous son apparente perfection et sagesse se cache un tempérament de feu et un homme blessé. Sa relation avec Nina ne va pas avancer linéairement et s’annonce pleine de tours et détours…



Ce roman est le premier que je lis de Béatrice Ruffié. Sa plume est vive, dynamique et efficace. En effet, elle vous entraîne rapidement dans cette histoire où les épreuves et les remises en question s’enchaînent. Il y a de nombreux rebondissements, qui tiennent le lecteur en haleine, et on passe par un panel émotionnel assez impressionnant. Ce livre est aussi l’occasion de parler de nos rêves, de nouveau départ et de s’interroger sur le regard que l’on porte sur nos amis. En effet, pris dans le quotidien, on s’enferme parfois dans une routine qui nous incite à nous replier sur nous-mêmes et ne pas toujours être disponible pour nos proches. Nina se retrouve confronter à cela au moment de sa rupture et j’avoue m’être questionnée sur mon rapport aux autres, à ce moment-là. En tout cas, c’est un roman qui ne m’a pas laissée de marbre et que j’ai adoré dévorer !



Pour conclure, je recommande la lecture de « suis-moi, je t’aimerai » de Béatrice Ruffié à tous les amoureux de romance sur le thème des nouveaux départs. Les protagonistes sont attachants et la vivacité de la plume de l’autrice vous embarque dans ce road-trip riche en surprises !
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Ceux qui tiennent la ficelle des cerfs-vola..

Pour être honnête, j’ai eu du mal à me mettre dans l’histoire. J’ai trouvé que les descriptions étaient longues et peu intéressantes. Cependant, passés quelques chapitres, j’ai été complètement addict à cette petite romance très agréable à lire. Tout y est, la romance, les différents points de vus, l’histoire très bien ficelée, les rebondissements, la chute… J’ai adoré!
Lien : https://feartheworld.blogspo..
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Boule de Neige

J'ai trouvé l'histoire mignonne aussi et avec un final qui me plait beaucoup. C'est un mignon petit album.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
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Monstres à toute vapeur

J'ai débuté aujourd'hui un recueil de nouvelles sous le signe du Steampunk.

8 nouvelles, 8 auteurs différents aux plumes différentes et bien entendu aux visions différentes aussi du sujet. Du moins est-ce là l'accroche de l'éditeur.





1 - Un chasseur sachant chasser de Doris Facciolo

Joe Haubrich est chasseur de monstres. Avec sa dernière récompense il s'est fait un plaisir coûteux mais en tout point satisfaisant pour lui: un chien automate. Cet animal qui, grâce à une invention géniale d'Iris Elazar, le liquide régénérant, est doté d'une vie éternelle. Pas besoin de le sortir tous les soirs, pas de poils, un vrai compagnon de rêve pour Joe!

Alors qu'il est à la recherche d'un nouvel emploi dans le journal il apprend par hasard le meurtre de l'inventrice précitée.

Une nouvelle mission aussi semble n'attendre que lui: la traque de la bête du Gevaudan suite à de nombreux meurtres sur des enfants en Lozère.



Joe est un peu l'anti-héros type. Fils d'un Héros, un vrai celui-ci qui a permis la fin de la troisième guerre mondiale, Joe a plutôt tendance à n'en faire qu'à sa tête même si cela doit le rendre un peu hors-la-loi ou resquilleur.

Beaucoup d'humains ont été remplacés par des automates ce qui n'a pas arrangé le chômage et Joe en ressent une certaine amertume. Il est du coup attachant par son côté humain et cette affection qu'il a pour l'homme au détriment de la machine sauf en ce qui concerne son chien automate, Hunt.



Beaucoup d'ingrédients du Steampunk sont en place, les inventions farfelues parfois, le chien automate, la révélation au grand jour d'autres races, le tout dans un cliquetis de mécanique à vapeur et à liquide réfrigérant. Une chose diffère cependant du contexte habituel, nous ne sommes pas en période victorienne mais plutôt dans le futur en 2050 après la troisième guerre mondiale.

Cependant le style vestimentaire et l'ambiance générale rappelle tout de même cette période plus ancienne.

C'est une nouvelle intéressante par son enchaînement qui nous fait suivre l'enquête de la décision de Joe au final.

Pourtant le lecteur aurait pu souhaiter quelque chose de plus poussé dans l'aboutissement qui après une mise en bouche alléchante semble faire comme un soufflé sorti trop tôt du four: s'effondrer.

L'auteur nous met en situation, nous explique le contexte, le rôle de notre héros puis nous lance dans l'enquête et jusque là je dois dire que j'ai pris mon plaisir à cette lecture.

Hélas la suite m'a fait un tantinet déchanter par l'accélération brusque des événements, l'action presque trop rapide et la conclusion inaboutie qui nous laisse comme deux ronds de flans.

Une seule réaction à la lecture du mot Fin: "hein??"

Surprise et désappointement sont alors les maîtres mots de ce final inachevé et arrivé tellement vite que nous nous sentons comme télescopé dessus sans casque ou ceinture de sécurité. Le choc!! Et du coup je l'avoue, pour moi une déception et une grosse frustration.



2- Heloise, à son avantage de Béatrice Ruffié Lacas

Héloïse est une jeune femme de la province qui a la chance de monter quelques jours à Paris à l'occasion de l'exposition universelle. Elle s'en fait des montagnes mais ses rêves et espoirs concernant ce voyage ne vont hélas pas se réaliser comme elle le souhaite. Pourtant une rencontre dans le train risque bien de changer tout cela ou du moins le croit-elle un instant. Cet homme assis face à elle dans leur compartiment la fascine et la trouble à la fois et que la chance ou non y soit de son geste ils se rencontreront à nouveau par la suite. Quel destin sera alors le leur c'est ce que nous allons découvrir?



Je sais que par définition une nouvelle est courte mais est-ce une raison pour nous lancer dans un récit qui traine un peu dans la longueur par sa présentation puis d'un coup nous jette dans l'épilogue sans vraiment avoir eu le temps de comprendre le sujet, le sens ou l'ambiance même de la nouvelle.

C'est hélas ce que j'ai ressenti ici. L'idée de base est intéressante et aurait pu être développée tout comme certains des personnages qui ne prennent de l'ampleur qu'au moment du final.

De plus, je l'avoue, j'ai été surprise par cette fin car trop rapide mais aussi par ces personnages assez creux. Cependant je reconnais que la plume de l'auteur est agréable à lire et que le sujet méritait d'être plus développé et non ramené ainsi à sa plus simple expression: la nouvelle.

Je pense qu'un récit plus étoffé aurait laissé à l'auteur plus de latitude pour nous faire apprécier cette plume que nous n'avons fait qu'apercevoir ici.





3 - La dame aux hiboux de Xian Moriarty

Marie est une jeune femme atypique. Outre que l’histoire commence à sa sortie de geôle, elle a un étrange camarade qui communique avec les volatiles du Peuple Nocturne. Anthelme est un compagnon surprenant et plutôt exceptionnel puisqu’il s’agit d’un dûphon, sorte de hibou Grand-Duc anthropomorphe et armé.

Leurs aventures les ont menés par monts et par vaux et c’est grâce à un habile flash-back que nous allons en apprendre plus sur les personnages mais aussi sur le contexte tel qu’il est.



Cette nouvelle m’a fait l’effet d’une prequelle fort sympathique et surtout très addictive. La plume de l’auteur est fluide et tant les scènes d’action que celles de descriptions sont faciles à suivre et surtout entrainantes.

A la fin de ce récit le lecteur n’a qu’une envie, en savoir plus. Non pas cette fois que le récit soit incomplet mais juste qu’il nous lance dans une aventure où le futur semble devenir bien attrayant pour notre héroïne et son compagnon. Tel le pilote d’une série télévisée, l’auteur a su donner suffisamment de renseignements pour que le lecteur s’y retrouve mais aussi suffisamment d’actions pour rendre le récit captivant.

De plus les éléments modernes comme les armes, les dirigeables ou autres inventions donnent eux aussi envie d’en découvrir plus.

C’est donc un récit qui sait tenir en haleine et surtout appâter le lecteur pour lui donner envie d’une suite.



4- La dernière chasse d’Alceste Petibon

Alceste Petibon est la majorité du temps un petit employé modèle de la Société des automobiles à vapeur Bollée. Mais heureusement pour le lecteur le reste du temps, il a une occupation bien plus passionnante. Il chasse ! Et pour se faire il fait partie d’un club très sélect : Cercle Cynégétique du Louvre présidé par la famille Van Helsing. Vous vous doutez alors que la galinette cendrée ne fait pas partie de ses trophées mais que ceux-ci sont d’une tout autre nature, disons… plus… surnaturelles!

Il ne manque à son tableau de chasse qu'un exemplaire rare: le bécut. Animal féroce et sanguinaire mais aussi en voie d'extinction, il défend sa vie ardemment et bien souvent au détriment de celles des chasseurs venus le débusquer.

Alors lorsque notre héros est convié à une chasse au bécut en plein domaine de chasse impériale du Béarnais il ne se tient plus de joie. Mais la chasse ne va pas être la partie de plaisir qu'il espérait et les résultats obtenus au final pourrait bien en surprendre plus d'un.

Notre héros a tout l'air du passionné un peu en dilettante lorsque l'on compare sa façon de faire à celle de ses collègues. Il a surtout une sacrée chance dans son malheur. Il lui arrive toujours des trucs aberrant et il s'en sort comme une fleur. Il n’est pas non plus hyper courageux mais pour un trophée de chasse comme le bécut il se fait violence. Pourtant il va nous surprendre par certaines de ses prises de décisions.

Et l'auteur lui aussi va nous mener vers l'événement final avec brio et surprise. Quelle imagination! Ou l'art de changer votre vision de l'Histoire à partir d'une histoire rocambolesque. De plus la plume de l'auteur sait nous mener doucettement vers ce but ultime et cette fin inattendue. Ou plutôt non pas inattendue mais tellement hallucinante que le lecteur n'y croit pas un instant jusqu'à ce que les événements lui donnent tort.

Alors pour l'humour et pour le rire je dirais que cette nouvelle est un bon moment à passer.





5- Là où nul ne va d’Eric Colson

Paris est en pleine grève. L’Empereur acharnés XI a même promulgué l'état d'urgence.

Dans cette ambiance un peu folle, deux amis, l’un aristocrate et cependant croyant en une nation égalitaire et l'autre médecin, réfractaire au progrès sauf lorsqu'il s'agit de la science vont s'allier pour une expérience assez digne des thanatonautes de Werber. Seule différence pas besoin de mourir pour expérimenter ses vies antérieures grâce au mnemoscope.

Pourtant l'expérience ne va pas se dérouler comme prévue et ses conséquences sur le sujet vont amener autant d'avancée que de recul.

C'est donc dans un Paris inconnu, pris dans une grève générale et sous la houlette des insurgés que nos héros vont nous mener dans une expérience scientifique particulière. Le sujet est plutôt bien mené et l'action arrive petit à petit vers une fin assez surprenante.

Le lecteur découvre que l'esprit peut s'ouvrir et enfin accepter le changement mais aussi que cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé, pourrait-on dire.

C'est un récit assez intéressant même si je n'y ai pas perçu de vrai lien avec la thématique de cette anthologie.

Monstre il y a, oui on peut le voir ainsi et invention bizarre aussi mais ça reste survolé et pas suffisamment développé pour, à mon goût, représenté un univers Steampunk. Cependant la trame est bien ficelée et la fin plutôt abrupte pour trancher dans le vif. Elle nous arrête net et amène quelques questions. Ce qui en soit n'est pas une mauvaise chose.



6- Le grincement de la malbete de Marie Angel

Lui, il est le serreux, chef de sa meute de loup il est à la fois celui qui éloigne les autres loups de son domaine et celui qui soigne les morsures occasionnées par les loups sauvages.

Pourtant un loup ou une malbete s'est mise à attaquer les villageois et beaucoup pensent qu'il en est à l'origine. Les traditions, malédictions ou superstitions sont toujours d'actualité dans ce vieux Berry. Et puis les premières victimes ont un lien avec lui alors ça le rend doublement, si ce n'est coupable, au moins accusable.

Mais il n'y est pour rien et c'est dans une ambiance de chasse à la bête telle celle du Gevaudan que nous allons suivre le serreux d'un côté et les louvetiers de l'autre. Qui vaincra la bête? Telle est la question.

Nous trouvons ici un récit intéressant sur un Berry superstitieux et paysan. Les jeteurs de sort, les malédictions, les gens du cru y sont sensibles. Et comme d'habitude, quand une attaque de bête, de loup ici, se fait, on ne cherche pas plus loin que ce que l'on a sous les yeux pour accuser même sans preuves.

Avec la mise en place des fonderies en Berry, la nature perd de son harmonie et le dresseur de loup grâce à sa vielle semble y chercher un nouvel équilibre. Est-ce le bruit des fonderies ou un autre qui émet des résonances en accord avec lui et sa meute?

Ce texte, mélange de superstitions et science prend ici une autre image et ce que nous découvrons est surprenant. Le personnage du serreux est énigmatique et laisse un sentiment mitigé. Je n’ai pas su dire quel était son rôle sur le domaine qu’il s’est octroyé : préserver la nature ou les hommes. Cependant outre ce conflit tradition/modernisme on peut voir aussi en parallèle celui des générations qui n’ont pas les mêmes croyances. La jeunesse semble ici rejeter purement et simplement les croyances des anciens. Trop imbue de son savoir et de cette science qui explique tout elle renie ses origines.

7- Légendes brisées de Catherine Loiseau

Gedeon est un vieil artisan. Il construit des automates ou plutôt il les façonne et les polit avec amour et douceur. Peu de gens comprenne son attachement à ces petites mécaniques et peu sont au courant de son secret.

Au fond de son atelier il a décidé de rendre hommage aux fables et a façonné de magnifiques automates tel cette tarasque qui semble si vraie, cette vouivre encore un peu gauche et toutes ces autres créatures de légendes.

Ce n'est que lorsqu'une jeune femme particulièrement belle et troublante lui aura demandé de lui montrer cette collection que les choses vont changer. Car à cet instant la magie tentera de reprendre son essor face au modernisme. Est-ce la réalité ou une illusion?

Cette nouvelle assez courte est cependant pleine de tendresse et de magie. Elle est un témoignage de ce que l'essor de la mécanique et du progrès a fait aux mythes et légendes. Car là où la mécanique passe, bien souvent la magie trépasse. L'auteure a su en peu de mots nous faire ressentir la nostalgie de cette inconnue, son besoin d'y croire et cette douloureuse perte de se croire seule au monde.

Un joli bout de rêve entouré de modernité que ces quelques pages.



8- Trois balles, au Commandement d'Igor Kovaltchouk

Paris, 1898.

Il y a près de vingt ans les féeriques ont surgi de l'éther pour envahir les rues de la capitale, les champs, les campagnes et les forêts. Peu de morts à déplorer si ce n'est deux causés l'une par l'émotion et l'autre par la sottise.

Depuis, les gouvernements français et féeriques ont convenu d’une bienveillante neutralité.

Depuis, des inventeurs de génie tel Jules Verne ont commencé à créer à partir de l'énergie féerique. Il est alors possible de se véhiculer, s'éclairer ou se chauffer grâce à elle. Même la météo semble avoir été mise de côté grâce à ces avancées technologiques.

Pourtant comme pour tout changement il existe des réfractaires et notre nouvelle débute le jour où l'un de leur plus fervent attaquant, Édouard Drumont doit se battre en duel contre le plus fervent défenseur de l'amitié entre les Hommes et les féeriques, Georges Clemenceau.



Joyeux mélange d'histoire et de fantasy, cette nouvelle a su titiller mon attention dés les premières lignes. Il est vrai que le titre fait allusion à l'annonce au début d'un duel à outrance. Du coup peu de surprise dés les premières lignes lorsque la situation nous confirme cette évidence.

Pourtant cette "invasion" d'êtres féériques, cette coalition qui n'est pas du goût de tous est un pied de nez à notre histoire réelle transposée dans un monde fantastique.

Cependant tout cela pour ... ça !! ... aurait tendance à être le premier ressenti.

Mais là où l'auteur la joue fine c'est dans le questionnement qui va en résulter dans l'esprit du lecteur. Car tactiquement parlant cette finale est magnifiquement et politiquement bien jouée. Le lecteur peut au choix rester sur sa faim ou s'il a eu l'illumination comprendre le fin mot de l'histoire et le rôle que chacun a joué dans cette mascarade. Mais surtout le pourquoi de la présence d'un personnage bien particulier.

Je dis donc chapeau bas pour ce petit message subliminal plutôt bien amené.



Conclusion

En résumé donc, un recueil qui ne m'a pas convaincu malgré quelques bonnes histoires. Le thème était "monstre à toute vapeur", j'ai vu des monstres de légendes, de la superstition, du folklore mais bien peu de vapeur. Pour un recueil estampillé Steampunk je suis déçue.

Le thème m'a semblé plus prétexte à ressortir des histoires folkloriques, horrifiques à la rigueur ou matinées d'uchronie que de réelle base à du vrai Steampunk. Une chose cependant est appréciable , la plume est fluide et chaque auteur semble maîtriser son sujet.

Mes préférées ? La dame aux hiboux pour son côté prologue d'une série d'aventures fantastiques et la dernière pour ce questionnement qui a bien failli me passer sous le nez à ma première lecture.

Pour le reste bien trop peu de matière à m'attirer pour moi qui attendait du Steampunk plutôt que du folklore mais je ne regrette pour autant pas cette lecture qui m'a permis de découvrir certaines plumes intéressantes et toutefois fort bien tournées.

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Antho-Noire... pour Nuits Blanches



Même si les nouvelles peuvent être rageantes à cause de leur fin façon « chute inconcevable », certaines (comme Pour servir l’homme de Damon Knight) nous arrachent les tripes et font d’elles de bonnes histoires à part entière.



Mais offrir cette impression au lecteur peut être quelque chose de très difficile à exprimer.



Cette anthologie a pour but d’apporter aux lecteurs des sensations sombres, angoissantes, voire d’horreur, en peu de pages (je vous le rappelle, le thème est le NOIR).



Le petit plus amusant de cette anthologie, et j'aimerais voir si vous êtes capables de le remarquer, c'est que chaque nouvelle doit contenir le mot "entonnoir", qu'il soit cité, représenté ou même héros de son histoire... D'où également les photos de présentation des auteurs accompagnés d'entonnoir ;)







***







*Le gant noir de Sylvie Arnoux*



Exprimer l’angoisse ressentie durant toute la scène est quelque chose d’assez difficile à exprimer et, bien que les phrases s’enchaînent rapidement – j’aurais plutôt vu des phrases lourdes pour exprimer la peur et l’angoisse –, on entre quand même dans la situation… jusqu’à la chute :( là le thème n’est alors plus respecté, ce qui nous laisse un arrière-goût pas très juteux…











*L’histoire de l’entonnoir de Élodie Baillot*



Cette histoire est plutôt mignonne, je l’admets, à la limite rigolote, mais encore une fois, je n’ai pas senti le goût du sang en la lisant.











*Ordinem Niger Caprarum de Rémy Catalan*



Je ne sais pas si c’est du chinois ou du latin mais je n’ai pas réussi à savoir ce que signifiait le titre lol



Mais en tout cas, cette histoire fait partie de celles qui m’ont le plus plu. D’abord, elle m’a frappé par son côté réaliste – des malades croyant n’importe quoi et accomplissant ce qu’ils veulent au final, ça coure les rues ! >.>



Je suis pas vraiment capable de me faire une autocritique mais je remercie mon ami Max qui m’a trouvé ce titre. Au début, il m’avait donné le titre en anglais, From Inside, qui collait parfaitement, et aujourd’hui, je me dis que si j’avais donné plus de détail aux habitations, je les aurais décrite dans un vieux style londonien, voire légèrement gothique même, pour donner plus d’effet à mon histoire et donc garder un titre anglais =)



Personnellement, même si certains peuvent trouver classique mon histoire, moi je ne regarde pas beaucoup de films d’horreur alors j’ai cherché les objets angoissants des films du genre thriller ou mystère… Et en plus, ça fait peur les poupées de porcelaine :s J’en ai jamais eu je crois et je dis merci >< Donc c’est de là qu’est venue mon histoire : faire vivre ces magnifiques et finalement bien flippantes petites poupées ^^’



J’espère qu’elle vous aura malgré tout plu ma petite histoire =^^=







***







Je remercie le comité de m’avoir laissé ma chance dans cette anthologie et j’espère pouvoir participer à pleins d’autres =)



Pour ceux qui ne l’aurait pas encore lu, j’espère que vous prendrez plaisir à découvrir tous ces auteurs =)



En savoir plus sur http://kyoko-sama.e-monsite.com/pages/mes-lectures/par-support/receuils/antho-noire-pour-nuits-blanches.html#y7zLeiZBS3byRhSQ.99
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Antho-Noire... pour Nuit de Noël

Dans ce deuxième opus de l'anthologie "L'antho-Noire" des Editions "La cabane à mots", j'ai encore trouvé de très bons textes, de belles histoires fantastiques, horrifiques voir gores. Il y a bien sur quelques textes qui m'ont moins plus, mais restent de bonne qualité. C'est donc encore un livre à découvrir et de jeunes auteurs prometteurs à suivre.
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