Citations de Becky Chambers (294)
Plus jamais je ne serais l’Ariadne qui n’avait jamais atterri sur Opéra, tout comme je ne serais plus jamais l’Ariadne qui n’avait jamais quitté la Terre, et comme je ne serais plus jamais celle qui n’avait jamais quitté le foyer familial, qui n’avait jamais saigné, n’avait pas encore appris à marcher. Le papillon était une chenille, autrefois, mais il ne l’est plus. Il ne peut pas se redissoudre, se métamorphoser à rebours. Vouloir recommencer à se nourrir de feuilles serait une condamnation à mort. Son cocon ne lui offre plus d’abri. C’est un paradoxe, cette impossibilité de recouvrer ce qui était, alors qu’on occupe un corps entièrement composé de reliques du passé. Nous existons là où nous avons commencé, mais rester immobile est fatal.
Je n’entendais que l’air qui entrait et sortait de moi. C’était bien. C’était bon. Je ne voulais rien d’autre, plus jamais. Je n’avais même plus besoin de regarder les étoiles. Savoir qu’elles étaient là, qu’aucun mur ne me séparait d’elles, ça me suffisait. Je pouvais vivre derrière mes paupières. C’était bien.
Je me suis allongée. J’ai plaqué les paumes au sol. Je me suis collée à la courbure de Votum pour voyager dans la Galaxie en sa compagnie.
« Si je dois m’arrêter à chaque phrase pour vous infliger un cours magistral, vous tournerez les talons avant que j’aie fini de planter le décor. » (p. 47)
« Dans le cadre de recherches scientifiques, il ne faut pas qualifier des animaux extraterrestres de poissons ou d’araignées. Ils ressemblent peut-être à des espèces terriennes, et ils se comportent peut-être de manière similaire, mais sont différents. Fourrer ce qu’on trouve ici dans des catégories venues de la Terre, c’est un piège dangereux. » (p. 39)
« Je n’ai aucune envie de forcer une planète à s’adapter à moi. Je préfère marcher d’un pas léger : m’adapter à elle. » (p. 13)
Viewed in this way, you can never again see a tree as a single entity, despite its visual dominance. It towers. It’s impressive. But in the end, it’s a a fragile endeavour that can only stand thanks to the contributions of many. We celebrate the tree that stretches to the sky, but it is the ground we should ultimately thank.
On ne peut rien espérer de bien venant d’une espèce en guerre contre elle-même. Ni autrefois, ni jamais.
Sur Aecor, les priorités étaient les bonnes. Je ne suis pas croyante, mais cette lune me donnait le sens du sacré. Une planète monastique qui récompensait le travail, la patience, en offrant des trésors : le calme, la beauté, le savoir.
Je meurs de faim. Qu'est-ce qui vous fait envie ? Des nouilles ? Des brochettes ? Une glace ? On est adultes, on peut manger une glace au lieu d'un vrai déjeuner, si ça nous chante.
« On ne peut rien espérer de bien venant d’une espèce en guerre contre elle-même. Ni autrefois ni jamais. »
Grâce au sol, debout; grâce aux vaisseaux, vivants; par les étoiles, l’espoir.
Il cliqueta doucement. Elle ne comprendrait pas ce son, il le savait bien, mais il lui venait naturellement. C’était le bruit qu’une mère faisait devant une enfant qui apprenait à tenir debout.
– […] Ce n’est pas la même chose. Ce qui t’est arrivé, ce qui est arrivé à ton espèce, c’est…ce n’est pas comparable.
– Pourquoi ? Parce que c’est pire ?
– Oui.
– C’est comparable. Si tu as un os fracturé, et que, moi, je me suis cassé tous les os, ça va guérir ta fracture ? Ça va diminuer ta douleur, de savoir que je souffre davantage ?
– Non, mais ce n’est…
– Si c’est pareil. Les sentiments, c’est relatif. Et, au fond, ils sont tous pareils, même s’ils naissent d’expériences différentes et se déploient sur des échelles différentes […] Sissix comprendrait. Vous les Humains, vous vous pourrissez la vie à vous croire uniques.