D’une certaine façon, ma vie était plus simple quand mon seul objectif était de ne pas me faire repérer, torturer ou tuer. Mais depuis que j’ai épousé un philosophe, je cogite davantage. Et, avec la retraite, j’ai enfin le temps de regarder les étoiles.
C’est toujours embarrassant de passer à côté du diable, mais je sais que c’est possible, parce que ce fut mon cas. D’abord, peu de gens parviennent à incarner le mal absolu. Lorsque j’étais au FBI, j’ai connu des meurtriers qui allaient applaudir leur fille à son spectacle de danse et des trafiquants de chair humaine accros à leur perruche. Vous, tout ce que vous voyez, c’est un gars qui va chez PetSmart acheter des os de seiche et qui vous lance un sourire timide, comme si son seul crime était d’aimer les oiseaux.
J’ai horreur des gens qui téléphonent au volant pour passer le temps, mais je l’avoue, ce soir-là, mon café à la main et le volant calé entre mes genoux, je décidai de passer un coup de fil à mon mari pour lui dire que je serais là d’ici une vingtaine de minutes
Neuf fois sur dix, il va tout simplement disparaître. Vous quitter pour quelqu’un d’autre. Il a besoin de quelqu’un qu’il peut contrôler, quelqu’un qu’il peut frapper sans rencontrer de résistance.
Le foyer avait été baptisé Les Colombes du désert ou une connerie de ce genre. Quand je n’étais pas sur une enquête, je faisais du bénévolat pour apprendre à ces femmes que rien ne les obligeait à rester des colombes toute leur vie.
Ignominieux. Parfaitement ignominieux. C’est un mot que je tiens de Carlo. Même si je ne suis pas sûre de la définition exacte, je pense qu’il s’applique à la situation. Une mort ignominieuse, certes, mais en aucun cas accidentelle. Et le moins que je puisse faire est de laisser des preuves que j’ai bel et bien été victime d’un meurtre.