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Critiques de Benjamin Whitmer (372)
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Les Dynamiteurs

1895, Denver, Colorado. Sam et Cora, deux jeunes orphelins, s’occupent d’un groupe d’enfants abandonnés et survivent dans une usine désaffectée qu’ils doivent sans cesse défendre contre les « crânes de nœuds » des alentours. Au cours d’une attaque, ils vont faire la connaissance de Goodnight, un géant défiguré et muet dont Sam, le seul sachant lire, va devenir l’interprète. A ses côtés, il va plonger dans l’univers du vice et de la violence qui règnent en maître sur la ville. ET petit à petit, il va s’éloigner de l’enfance pour basculer dans le monde des « crânes de nœuds ».



Comme pouvait l’être « Évasion », « Les dynamiteurs » est un roman très sombre, plein de violence et de noirceur. Dès les premiers instants, une atmosphère pesante s’installe. Elle va être alimentée tout au long du livre et développer le sentiment de plus en plus fort que tout se terminera mal. Un ensemble qui correspond finalement bien au côté sauvage de l’ouest américain, avec sa loi du plus fort et son univers impitoyable. A côté de ça, « Les dynamiteurs » apparait comme le roman d’une double fin d’époque. Celle du Far-West tout d’abord avec ses saloons, ses tables de jeux et sa violence endémique. La population riche tend à mettre sous cloche la ville de Denver en faisant valoir l’ordre et la « moralité » au détriment de tout le reste de la population. Fi de l’enfance et passage à la vie adulte également car Sam, en rejoignant Goodnight et Cole va petit à petit s’éloigner du monde de l’enfance et des orphelins avec qui il vivait, jusqu’au point de non-retour.
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Cry Father

Patterson, bien cassé par son job d'élagueur, croit retrouver la zénitude avec son chien Sancho dans sa cabane sur la mesa. C'est sans compter son copain Junior et son oeil borgne, dealer shooté à la coke, ni le souvenir de Justin, le fils que le docteur Court n'a pas pris le temps de sauver.



Un monde d'ancien cowboys dans le décrépi Nord Denver sur fond de radio complotiste de Brother Joe.



Et bon dieu! quelle écriture! A la fois brute, élaguée à la hache à l'instar de Patterson, ne subsistant que de la baston et de l'hémoglobine avec de délicieuses tournures humoristques mais d'où émerge toute la délicatesse des lettres à Justin, des compagnes compréhensives.

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Cry Father

Un roman noir avec un personnage principal complètement perdu depuis la perte de son fils. Alcoolique, quelque peu violent et qui joue de malchance dans ces rencontres à moins qu'il ne les provoque par son comportement.

On est projeté dans les côtés les plus sombres et marginaux de la société américaine, les laissés pour compte, les "Jo la débrouille".



J'ai trouvé l'histoire très touchante car il s'agit simplement d'un père qui n'arrive pas à faire son deuil, qui n'a trouvé que la fuite, la violence et l'alcool pour adoucir sa peine.

Malgré la violence tout au long des pages j'ai ressenti une humanité dans l'écriture ce qui rend le roman très très beau.



Je recommande.



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Les Dynamiteurs

Un livre qui porte bien son nom, c'est de la dynamite !

Un roman noir magnifiquement bien écrit, riche en aventure, et d'une grande tendresse envers les misérables de la société.



Ce conte obscur nous décrit à merveille la situation des États-Unis de la fin du XIXe siècle, une situation qui, hélas, n'a guère évolué. Aujourd'hui encore, la réalité de la majorité des Américains est faite d'inégalités en tout genre, de misère sociale, de violences diverses et de corruption.



La plume de l'auteur est acérée ; c'est vibrant, avec des émotions, de l'affection, de la rage, des larmes.

En résumé, c'est le récit explosif de l'enfance dynamitée par le monde brutal des adultes.

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Les Dynamiteurs

Un énorme coup de cœur et probablement LE coup de cœur de cette année 2021.



Whitehead nous emmène à Denver, Colorado, à la fin du XIXème siècle. Denver, ville industrielle en plein essor où champignonnent abattoirs, industries textiles et fonderies, est aussi riche en tripots, bordels et tables de jeux. Toute la pègre y gravite, dealers, malfrats, maquereaux, flics complétement pourris et politiciens véreux. En bordure de ce monde, végètent les laisser-pour-compte, clodos, estropiés et orphelins, sans oublier bien sûr, on est en Amérique, les communautés de prêcheurs qui arpentent les trottoirs et autres pasteurs avides de renforcer le rang de leurs ouailles avec ces brebis égarées.



Roman entre policier, western et critique sociale, avec certains dialogues dignes d’Audiard (je ne serai d’ailleurs pas étonnée qu’un jour ce roman soit adapté à l’écran, il est vraiment très cinématographique), notamment entre le chef des malfrats et les policiers locaux. Les personnages ont de la gueule et nous régalent à chaque instant, jusqu’à en devenir très touchants (encore un atout pour en faire un grand film. J’ai déjà des idées pour le casting tiens): Goodnight, avec sa gueule cassée dont on ne peut voir les deux côtés en même temps car le regard glisse naturellement d’un côté ou de l’autre comme une grenouille qui dérape d’un rocher ; Cole, le chef de la bande, minable entre tous ; Eat ‘Em Up Jake, un ancien boxeur professionnel dont les traits se mouvent avec une viscosité sirupeuse et Magpie Ned. Ces deux derniers, hommes de main du gang, tuent des hommes comme les petits garçons tuent des fourmis. Voilà pour la photo de groupe.



Vous y trouverez tous les ingrédients des grands romans noirs : misère, exploitation humaine, alcool, sexe et violence. Mais, et c’est là à nouveau un coup de maitre de cet auteur que décidement j’apprécie beaucoup, derrière toute cette noirceur pointe la lumière …

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Évasion

Roman très noir se situant en 1968. J'ai aimé l'histoire, celle de l'évasion de douze détenus d'une prison d'une petite ville du Colorado tenue d'une main de fer par le directeur de la prison. J'ai aimé l'alternance des chapitres donnant le point de vue de différents protagonistes : détenus, journalistes, gardiens, traqueur...J'ai aimé l'atmosphère lourde et chargée, le confinement dans un lieu restreint de cette petite ville en plein milieu d'une nature grandiose. J'ai moins apprécié la seconde moitié du roman avec tous ces meurtres pour la plupart gratuits, cette violence sans fin et incontrôlable. Je suis restée sur ma faim concernant certains personnages et leurs histoires permettant d'expliquer leur comportement.
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Les Dynamiteurs

Denver, 1895.

Sam a 13 ans. Il est orphelin. Il vit à l’Usine avec Cora d’un an plus âgée, l’amour de sa vie. Ils s’occupent d’autres orphelins plus jeunes.

Leur vie est un combat quotidien. Combat pour manger, pour défendre le territoire, pour vivre tout simplement.

Quand il rencontre Goodnight, un géant muet et son ami Cole qui lui propose un travail ; Sam est obligé d’accepter.

Il se retrouve désormais dans le monde des « Crânes de nœuds » comme il les surnomme.

Un monde de violences, de mensonges et d’alcool ou la vie ne vaut rien.

Son passage de l’adolescence au monde adulte est-il inéluctable ?

Un roman qui vous prend aux tripes.

C’est noir, triste et d’un réalisme effrayant.

Si vous entamez la première page, vous ne pourrez plus vous arrêter avant le point final.

A lire absolument.

Benjamin Whitmer est définitivement l’un de mes auteurs favoris.

@lireetlivres
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Les Dynamiteurs

Il y a un moment dans ce roman où le personnage principal, Sam, quatorze ans, écrit que les œuvres de Lord Byron et de Henry James ne lui parlent pas parce qu'elles ne représentent pas suffisamment la noirceur du monde et qu'on n'en a rien à faire des promenades dans les "putains de champs de jonquilles." De fait, dans chaque chapitre ou presque des "dynamiteurs", j'ai assisté à des décapitations, des pendaisons, des suicides, ou vu des filles à peine pubères sur les genoux de vieux riches dégueulasses. La seule beauté reste le regard doux de Cora, la douce, l'Esmeralda locale, dont le narrateur est amoureux, et puis il y a le Quasimodo dynamiteur, le monstre pas si méchant qui débarque dans le repère de Peter Pan, l'en déloge et l'amène avec lui au grand dam des enfants perdus. Ça démarre comme du Dickens ou du Victor Hugo, avec quelques formules bien trouvées et un prologue inspiré, puis on entre dans une spirale de violence de plus en plus gratuite, parce qu'à Denver, en 1895, les gosses sont orphelins, prostitués ou voleurs mais n'ont jamais de parents, pas plus que les adultes n'ont d'enfants. On chercherait en vain dans ce roman une figure parentale, une famille ou un enseignant : ça n'existait pas. Il n'y avait que des putes, des psychopathes et des drogués, et puis là où le narrateur passe, les gens trépassent. Les phrases courtes et le registre familier correspondent bien à la violence du propos : je l'ai vite lu, j'ai vu la fin venir et je préfère les jonquilles.
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Évasion

Une évasion et une chasse à l'homme.

Noyée par le nombre de personnages au début du roman, on parvient à comprendre qui est qui au fur et à mesure de la traque. Douze détenus dans une nature brute, en plein blizzard, envahissent la ville de Old Lonesome et semblent tyranniser la population ou bien est-ce l'inverse...

Toutes les histoires du passé remontent à la surface. Il n'y a pas de gentils, ni de méchants, justes des êtres broyés par la vie.

"Il n'y a rien dans ce monde qui vaille qu'on vive pour lui, mais on le fait quand même. On n'y pense pas, on se contente d'avancer. On survit et on espère seulement qu'on pourra s'accrocher à un bout de soi-même qui vaille qu'on survive."
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Les Dynamiteurs

Denver, 1895. Sam, âgé de 14 ans, est orphelin. Avec d'autres comme lui, des laissés-pour-compte soumis aux lois de la ville, il se débrouille comme il peut pour trouver de quoi manger. C'est dans l'Usine métallurgique désaffectée que tous ont élu domicile, dans les Bottoms, sous la protection de Cora. Mais, un soir, ils se font attaquer par des Crânes de Nœud. Cora et Sam tentent de protéger, comme ils le peuvent, les plus petits qui sont obligés de se cacher dans le tunnel. Ils ne devront leur salut qu'à un géant qui a réussi à faire fuir tous les vagabonds. Ce dernier blessé, Sam et Cora décident de le soigner. Ce n'est que plus tard qu'ils se rendent compte qu'il est muet et ne communique que par des phrases écrites sur un carnet. Un carnet que seul Sam est autorisé à lire. Par le biais de ce géant, l'adolescent va être mis en relation avec Cole, un mafieux...



Le monde des Crânes de Nœud, autrement dit les adultes, n'est pas pour eux. Entre laissés-pour-compte, ils survivent tant bien que mal à l'Usine. Un lieu qui leur est propre et au cœur duquel ils se sentent en sécurité. Mais l'irruption de ce géant, John Henry Goodnight, va bouleverser leur équilibre pourtant précaire en entraînant loin des siens le jeune Sam vers un monde fait de violence, de meurtres, de corruption, d'explosions, de règlements de compte. Ce roman initiatique nous entraîne dans les entrailles de Denver, ville ravagée par la violence et la crise économique. le jeune Sam, témoin et narrateur, assiste, tout aussi impuissant que volontaire, à tous ces déchaînements de violence, lui qui, maintenant, se trouve sous la coupe de Cole. L'auteur aborde avec intensité et noirceur la perte de l'innocence mais également une histoire d'amour déchirante.



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Évasion

Du sacré roman noir américain. La violence est omniprésente. La vie est rude et sans pitié. Le racisme est très présent. Bref une vision de l'Amérique très loin des clichés habituels.

Malgré ce désespoir, cette violence, cette fuite sans issue, j'ai eu tout le temps envie de continuer ma lecture. L'écriture est simple mais m'a toujours entraînée à poursuivre ce récit.

Il y a une très belle préface de Pierre Lemaitre, à lire absolument.

En tout cas pour moi un excellent roman noir américain.
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Évasion

Cela a commencé avec une couverture magnifique...

Une traque dans la neige rougie par le sang, des prisonniers évadés avec des noms de protagonistes qui m'empêchent de suivre une histoire qui part dans tous les sens grâce à une flopée de courts chapitres...Bref une lecture dont laquelle je me suis vite évadée!
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Évasion

C'est un polar dense à la fois emprunt de violence physique et psychologique. C'est un roman dense que nous livre l'auteur, qui n'échappe pas à certaines longueurs. La lecture n'est pas aisée , MAIS c'est un polar qui vaut la peine d'être lu. Il fait une large place à la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sauvage et primaire. L'intrigue est assez basique: des détenus se sont échappés et son poursuivis par les gardiens de prisons. Les deux personnages principaux du chasseur et du détenu sont très fort, et au final ils ne sont pas si éloignés l'un de l'autre. Ils portent tous les deux littéralement le roman. Dommage qu'aucun autre personnage n'arrive à leurs niveaux et ils paraissent bien seuls au monde. La ville, construite autour de la prison, offre un cadre oppressant et pesant, pour le déroulé de l'intrigue et ne semble pas avoir de sortie. Et enfin, l'auteur fait également une belle place à la nature et au déchaînement des éléments. On peut regretter quelques longueurs et des personnages parfois anecdotiques mais le roman est doté de véritables qualités et méritent que l'on s'y arrête.
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Les Dynamiteurs

« Les dynamiteurs » Benjamin Whitmer, éditions Gallmeister

Chacun connaît le style de film que l’on nomme « Western ». Ici il s’agit d’un roman « Western » et tout y est : la violence, les grands espaces, la misère, les bagarres, les gros durs baraqués, la liberté, etc. Donc nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle, à Denver, aux Etats Unis, une ville qui, à elle seule, est un personnage à part entière du roman.

Nous allons suivre les aventures, mouvementées, d’un jeune garçon, orphelin, pris en main par ce qu’il faut bien appeler des truands (un genre de cowboys), l’un tenancier de saloon et roi de l’arnaque et l’autre son homme de main, un géant muet et à moitié défiguré, appelé « Goodnight ».

Notre jeune héros est amoureux de Cora, jeune fille qui a pris sous son aile un groupe d’orphelins dont elle s’occupe et tient loin de ce qu’ils appellent « les têtes de nœuds », à savoir les adultes en général. Avec ses deux mentors, le garçon va vivre des aventures pleines de violence et de dynamite, ce qui va lui apprendre la vie mais aussi l’éloigner de son grand amour, Cora. Un roman passionnant, palpitant, à la fois dur et truculent.

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Évasion

Paroles crues, violence .. tout ce que je n'aime pas dans la littérature et pourtant J'ai été accrochée malgré moi. Un roman à la Tarantino. Des phrases choc dans un paysage irréel de tempête de neige.

Ils sont tous tarés ou laissés pour compte mais on prend partie, On veut connaitre la suite, on veut une justice. C'est comme un western et parfois on a envoie soi meme de tirer sur ces brutes pas nécessairement les plus évidents ....

Ce roman reflète la partie cachée et sombre des Etas unis , peut être la raison pour laquelle Benjamin Whitmer n'est pas publié aux EU. ! quoi qu'on en dise, un sacré talent d'écriture qui a même impressionné Pierre Lemaitre qui en a écrit la préface.
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Évasion

Une nuit, en pleine tempête, au cœur de la forêt, des hommes se sont évadés de la prison d’Old Lonesome. On suit leur chemin, de différents points de vue : celui des évadés, celui des gardiens qui les traquent, celui de ceux qui devront témoigner de cet événement, les journalistes. On vit cette nuit à travers le regard de ces gars abimés par la vie, dans ce soin d’Amérique où rien de bon ne semble pouvoir advenir. La misère de ces hommes parait attachée à ce lieu, à ces paysages. On suit donc cette évasion et toute la violence qui en découle.

« Ce monde n’est pas fait pour que vous vous en évadiez. Ce monde est fait pour tenir votre cœur captif le temps qu’il faut pour le broyer. »

J’ai eu du mal à entrer dans cette lecture, malgré le fait que l’ambiance de film noir américain soit très bien rendue. Cela ne correspond tout simplement pas à mon univers. Il n’en reste pas moins que l’intrigue est très bien tenue.

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Évasion

La nuit du réveillon, des détenus s’évadent de la prison d’Old Lonesome. Les sirènes retentissent dans toute la ville pour sommer les gens de rester chez eux : c’est le couvre-feu. La chasse à l’homme peut commencer. Les habitants suivent le cours des événements à la radio. Des journalistes sont autorisés à couvrir l’événement. Ce branle bas de combat est orchestré par Jugg, le tout puissant directeur de la prison et seigneur de la ville.

Tout est contre les fugitifs : météo épouvantable, blizzard frigorifiant, faim, hostilité des habitants, gardiens armés jusqu’aux dents, shootés aux amphétamines et chiens traqueurs.

La plupart des détenus seront rapidement abattus ou capturés.

Mopar, un des fugitifs, personnage principal du roman, réussira-t-il à s’en sortir ? Il décide d’arrêter de fuir puisque les gardiens traquent justement les fugitifs ; cette stratégie sera-t-elle payante ? Réussira-t-il à semer Jim, un redoutable traqueur ?

Même si le final est palpitant, ce roman très violent me laisse un petit sentiment mitigé: trop vulgaire, trop de sang, trop de personnages, l’histoire traîne en longueur par moments.

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Les Dynamiteurs

Ceci n'est pas une histoire d'amour. Ou du moins, ceci pourrait être une histoire d'amour, s'il n'y avait la misère, cette misère noire et sans fin, seul horizon des protagonistes.

Oui, aimer est un loisir de nantis. Pour Sam et Cora, adolescents à Denver à la fin du 19e siècle, le quotidien c'est d'abord manger, se protéger des rôdeurs, et assurer la survie des loupiots qu'ils ont recueillis dans une usine désaffectée. On se débrouille comme on peut, on chaparde, on arnaque, on vend son cul, on se terre dans des trous que même les rats ont fui.

On accepte l'inacceptable.

Un soir parmi d'autres, les gosses repoussent l'attaque d'une horde de clochards , et l'arrivée providentielle d'un géant défiguré les sauve du pire. C'est l'homme qui encaisse à leur place. Par reconnaissance - ou parce qu'ils le reconnaissent comme un compagnon de galère ? - ils soignent ses blessures, lui fournissent de la drogue pour apaiser ses souffrances, et Sam parvient à lui extorquer quelques mots...sur le papier. Car Sam sait lire, et le géant est muet.

C'est le début d'une association improbable entre eux, qui mènera le jeune homme bien plus loin qu'il n'aurait su le prévoir.

Bien trop loin.



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Évasion

Petite déception pour ce policier dont j'attendais sûrement un peu plus au vu des bonnes notes sur Babelio ! J'ai pourtant aimé l'histoire et l'écriture de l'auteur . Mais je me suis perdue au milieu des nombreux personnages ... J'ai du faire de nombreux retours en arrières , les noms se mélangeant dans ma tête ! Entre l'histoire des détenus pendant l'évasion , leur vie avant la prison, les différents personnages qui vont essayer de trouver les détenus morts ou vifs mais le tout avec beaucoup de violence , le trop de détails a tué mon engouement pour la lecture ...
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Les Dynamiteurs

Après le magnifique « Evasion », petit bijou de roman noir et l'une de mes lectures préférées de l'année 2018, je me réjouissais de me plonger dans le dernier opus de Benjamin Whitmer, « Les dynamiteurs » dont l'intrigue se déroule à Denver. En cette toute fin de XIXème siècle, la capitale du Colorado palpite de corruption.

Davis Hanson Waite, fraîchement élu gouverneur de l'Etat, entend bien nettoyer le ville du vice. « Mais extirper le vice de Denver, c'était comme essayer de déloger la lune du ciel » souligne l'auteur. C'est peu de le dire...

Sam, le narrateur de 14 ans, nous raconte son invraisemblable histoire. Il épaule Cora, dont il est fou amoureux, à protéger des orphelins du monde des Crânes de Noeud à savoir des adultes corrompus par essence. Les enfants vivent dans une usine désaffectée. Ils souffrent de malnutrition et du froid et sont régulièrement attaqués par des clochards qui rêvent de les chasser de leur abri de fortune. C'est à l'occasion d'une énième attaque qu'apparaît Goodnight qui chasse les assaillants.

Goodnight tient plus du monstre que de l'homme. Gigantesque, son visage et son corps sont coupés en deux, une moitié étant scarifiée, boursouflée, défoncée. Et, en plus, il est muet.

C'est par son entremise que Sam rencontre Cole, le roi des magouilles en tous genres, dont Goodnight est l'homme à tout faire. Cole propose à Sam de travailler pour lui avec pour mission de lire les messages que le géant griffonne sur des bouts de papier pour communiquer avec son patron analphabète. Malgré l'opposition de Cora, Sam accepte en raison du salaire promis qui permettra de nourrir les orphelins. En plus de son job de traducteur qui n'est qu'un prétexte, il va être embarqué dans d'innombrables malversations et être confronté à la brutalité la plus extrême. Le gouverneur Waite a en effet mandaté des « Pinkerton », détectives aux méthodes borderline, pour infiltrer les gangs et faire régner l'ordre. La chasse à l'homme peut commencer...

A la manière d'un conte initiatique, « Les dynamiteurs » est le récit de la perte de l'innocence et de l'enfance souillée par le monde impur et hypocrite des adultes. Le personnage de Goodnight, avec son physique janusien, est l'incarnation du bien et du mal qui cohabitent au sein de l'humanité.

Entre crudité et lyrisme, Benjamin Whitmer fait le portrait d'une Amérique qui s'est construite sur la violence et la loi du plus fort qui lamine les plus fragiles. Certaines scènes, parfois gratuites et dans la surenchère, sont insoutenables. Et je ne suis pourtant pas bégueule... Par rapport à la révélation que fut « Evasion », j'ai été un peu déçue par ce roman désespéré.



EXTRAITS

- Ce monde est un monde de têtes coupées, et il n'y a pas beaucoup de place pour les balades dans les putains de champs de jonquilles.

- On n'était pas comme ça, avant.




Lien : http://papivore.net/litterat..
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