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Citations de Benny Barbash (41)


les hésitations de Salzmann quant à la dédicace de son livre, et alors que le livre était déjà en cours d'impression, il avait téléphoné à Papa et l'avait fait courir jusque chez l'imprimeur, parce qu'il ne voulait froisser personne et s'il faisait une liste de noms en guise de dédicace, il oublierait certainement quelqu'un, et s'il dédiait son livre de façon collective à l'ensemble de la ville ou à la communauté ou aux six millions, ce serait trop général et il voulait raconter quelque chose de personnel et il changea à peu près huit fois la dédicace et finalement, au moment de la sortie du livre, il n'en était toujours pas satisfait, parce que ce n'était pas vraiment ça; sans oublier, bien entendu, les discussions pour trouver le titre du livre et choisir l'illustration ou la photographie de couverture, et quoi écrire au sujet de l'auteur en quatrième de couverture, parce que ces malheureux, comme le dit un jour Papa à Maman, veulent traduire leur expérience dans une langue qui n'a pas encore été inventée et qui apparemment ne le sera jamais et ils fouillent dans le pauvre vocabulaire rabougri dont ils disposent pour tenter de formuler exactement ce qui leur est arrivé - et finalement, l'abîme entre ce qui est écrit et ce qu'ils ressentent est tel qu'ils sont frustrés et de mauvaise humeur et tout ce travail est condamné d'avance à l'échec et le silence continu de Grand-mère semble être l'unique langue à même de raconter cette histoire, et Papa, qui sait enchaîner les mots les uns aux autres, mais qui ignore comment construire des phrases à partir de silences, décida de cesser ce travail, et c'est ce qu'il fit.
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- Vu les circonstances, je pense que tu peux faire une pause dans ton régime. Ce serait dommage qu'il te tue avant de t'avoir aidé à maigrir...
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Papa ne nous emmenait pas chez lui, nous tournions en ville comme des nomades ou allions faire du trampoline dans le Parc Yarkon où se rendent tous les pères divorcés qui ne savent pas quoi faire de leurs enfants, les mères divorcées y vont également de temps en temps, pas parce qu'elles n'ont pas de maison, mais, comme nous l'expliqua Ido, l'ami de Shaoul, pour trouver un divorcé, ça s'entend à la tonalité même des mots di-vor-cé, di-vor-cé-e, un célibataire ne prendrait jamais de la vie une divorcée, parce qu'elle a déjà servi, tandis qu' un divorcé qui est déjà habitué à ce qui a servi n'y voit aucune objection.
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Maman répondit qu'elle allait procéder à une petite expérience. inutile de s'effrayer, même si c'était un peu douloureux. Il protesta, déclarant qu'il n'était pas disposé à servir de cobaye mais elle lui demanda de se taire. Il fallait bien s'assurer que son soupçon et celui de Mamie était fondé.
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"Les adultes n'affrontent pratiquement rien, ils balaient les problèmes sous le tapis en espérant que tout ira bien, ou alors ils déclenchent des guerres pour les noyer dans des fleuves de sang! lui lança-t-il en colère.
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"S'il y a une chose pire que de vivre avec un hypocondriaque, déclara maman à son amie, [...]c'est bien de vivre avec un hypocondriaque qui a peur des médecins. Tu vois le tableau? Désirer plus que tout aller chez le médecin, et le craindre encore plus!
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La seule idée de famille me donne la nausée. Ma vie n’en serait que plus compliquée. Le bruit, les querelles, les tensions, l’obligation de se restreindre à cause de la place qu’occupent les autres.
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bref, ils endorment l’attention de l’épouse qui ne cherche pas à savoir pourquoi le mari est soudain plus charmant que d’habitude. N’est-ce pas ? Oui, Zahava est d’accord et elle fait même remarquer à son amie qu’en fin de compte, chaque femme devrait trouver une maîtresse pour son mari et profiter ainsi de sa bonne humeur.
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Ne croyez-vous pas, insisterait-elle, que les humains doivent circuler avec une date de péremption imprimée, disons sur leur dos ou leur derrière, pour pouvoir évaluer à quel moment celui avec qui on s’est engagé sur un chemin n’est plus le même ?

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tu n'espérais tout de même pas que je te dise que je n'ai rien à dire avant même de t'avoir examiné et de savoir que je n'aurais rien à dire.Maintenant, je peux te garantir de façon scientifique que je n'ai rien à dire...
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Apparemment, son problème venait du fait qu’il n’avait plus d’histoires à écrire et cela le faisait souffrir, si seulement j’avais su d’où elles venaient, ces histoires, j’aurais pu l’aider un peu […].
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Au même moment, la physicienne qui était en train d'en enfourner une grosse bouchée lui avait demandé : Qu'est-ce qui n'est pas cachère dans le hoummous ? Zahava l'avait regardée, interloquée, puis s’était tournée vers ses deux autres amies qui paraissaient en plein accord avec la physicienne.
Vous êtes des ignorantes ou vous ne savez vraiment pas ? avait demandé Zahava. Et elle avait énuméré les diverses raisons pour lesquelles ce plat populaire pouvait être frappé d'interdit alimentaire. A commencer par la pita elle-même qui pouvait être un aliment souillé : avait-on prélevé la dîme sur les champs des pois chiches? Les avait-on laisses en jachère tous les sept ans? Avec quels ustensiles et dans quelle cuisine avait-on préparé le hoummous? Sans compter que dans cette taverne, on servait du porc, vous imaginez un peu ! Et qui donc vérifiait que le persil n'avait pas été en contact avec des insectes? Et que les plats n'avaient pas été cuisinés pendant le shabbat que les Arméniens, propriétaires des lieux, ne sont nullement tenus de respecter ? Toutes ces raisons et d'autres encore étaient suffisantes pour précipiter les copines dans le cinquième cercle des géhennes, auprès des épicuriens et autres hérétiques et impies qui be croient pas à la résurrection des morts.
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- Si j'avais épousé mon premier amour, dit-elle, mon mari ne m'aurait pas trompée avec sa secrétaire que je recevais à la maison comme une amie.
- Ça, tu n'en sais rien, répliqua la physicienne, soudain furieuse. J'imagine qu'à l'age de dix-neuf ans, ton mari aussi était beau et innocent. Entre vingt et quarante ans, ces gentils garçons subissent une transformation. Les jeunes cerfs élégants et légers grossissent, deviennent chauves et ressemblent à des vieux rhinocéros. Ils dégénèrent. Dieu ou la nature les ont programmés pour vingts ou trente ans et ont oublié d'y installer un mécanisme d'autodestruction à l'issue de cette période.
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- [...] Quand avez-vous découvert cette boite ?
- Aujourd'hui, répondit Zahava, avec l'impression d'avoir vécu toute une vie depuis le matin.
- Et qu’espérez-vous y trouver ?
- Je ne sais pas. Peut-être un secret.
- Un secret qui vous appartient ?
- Non, un secret de mon mari.
- Avant de découvrir le coffret, vous pouviez vivre sans ce secret ?
- Je ne savais pas qu'il existait.
- A présent non plus vous ne savez pas. Et si vous me demandez mon avis pourquoi le découvrir ?
- Pour connaitre celui avec lequel je vis. Pour savoir s'il me cache quelque chose.
- Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?
- Trente-deux ans, répondit Zahava, embarrassée.
- Madame, lui dit l'Arménien, si vous devez encore ouvrir des boîtes après trente-deux ans de mariage, aucune boîte ne vous aidera à comprendre ce que vous n'avez pas pu apprendre durant tout ce temps.
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» Grand-père se tut, absorbé dans ses pensées, et nous comprîmes qu’il n’était pas vraiment là, avec nous, mais dans sa maison en Pologne, en train d’écouter ses parents se disputer, et je pensais à part moi, comme c’est bizarre, même les gens âgés comme Grand-père parlent de leur père et de leur mère comme s’ils étaient eux-mêmes encore des enfants, le père et la mère de Grand-père avaient certainement eux aussi un père et une mère, qui racontaient peut-être, eux aussi, des histoires au sujet de leurs propres parents, et ainsi de suite, et si tout le monde prenait la peine d’écrire sur une feuille de papier le nom de ses parents et de transmettre cette feuille à ses enfants, on pourrait peut-être arriver jusqu’au premier homme et se rendre compte que nous sommes tous une seule et même famille, (…) »
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-Tu crois que Dieu existe ? lui avait demandé l’écrivain.
-Peu importe ce que je pense. Mes pensées n’ont aucun effet sur l’existence ou la non-existence d’un moustique, à plus forte raison sur celle de Dieu.
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Étendue sur le dos, elle se sentait exposée, sans défense et au lieu de se concentrer sur les raisons mêmes qui l’avaient poussée à consulter un analyste, elle s’égarait dans des considérations secondaires : pourquoi faut-il être étendu sur le dos ? En quoi cette position favorise-t-elle la thérapie ? Pourquoi le divan est-il si dur ? Pour empêcher les patients de s’endormir ? Était-ce la raison pour laquelle la psychanalyse ressemblait aux autres religions ?Dans les églises, les synagogues et les mosquées aussi, on proposait aux patients des bancs raides qui cassaient le dos ou des paillasses poussiéreuses qui meurtrissaient les genoux.
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Jusqu’à cet instant-là, elle n’avait pas dit un mot, craignant que si elle exprimait clairement le sentiment confus qu’elle éprouvait à l’égard de son mari, accusé d’avoir raté leur mariage, de l’avoir trompée et lui avoir gâché la vie, son monde s’écroulerait. Ressentir confusément ces choses-là et, comme nous tous, continuer à vivre en faisant semblant, soit ; mais oser penser ces idées fuyantes, les formuler avec des mots clairs prononcés à voix haute devant un étranger, fût-il un thérapeute, était une action d’éclat qui risquait de bouleverser sa vie, d’ébranler les fondements mêmes de son existence, voire de la détruire.
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La lecture est un processus créatif au cours duquel le lecteur donne un sens au texte lu, complète les lacunes qui existent même dans les romans les plus construits. Il n'y a pas deux lectures identiques de "Guerre et Paix". Une bonne histoire est comme le fleuve d'Héraclite dans lequel on ne se baigne jamais deux fois. Un livre est différent à chaque lecture, qu'il s'agisse du même lecteur ou de deux lecteurs différents. On y met son caractère, son tempérament, son corps, sa vision, sa personnalité, la composition de son cerveau, sa sensibilité, sa culture, sa raison, son âge, son humeur. [...] Le moindre changement dans une de ces composantes induit une autre lecture, une nouvelle interprétation, une compréhension originale et singulière, particulière à un individu à un moment donné.
p. 180-181
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Du jour au lendemain, tu n'es plus une fillette mais une femme et tu as tes règles. Et te voilà soldate. Puis, sans préparation aucune, te voilà amoureuse. Et après, enceinte. Femme mariée qui a abandonné ses rêves. Mère épuisée, hurlant à la face d'un adolescent de seize ans, hostile et ricanant. Toi qui avait des règles aussi précises et régulières que l'heure de Greenwich, voilà qu'elles trébuchent et s'égarent, en avance ou en retard, avant de disparaître et de te laisser vieillissante, puis mourante, et c'est fini.
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