Un livre à l'humour juif décapant, qui aborde le conflit israelo-palestinien sans avoir l'air d'y toucher, et qui met en scène un homme un peu enveloppé, sa mère - juive, évidemment ! -, un olivier mystérieux, et un petit garçon qui porte un regard amusé et décalé sur toute cette incroyable famille ; vous croyez que tout cela peut rentrer dans 150 pages de pur plaisir ? Vous doutez ? Lisez donc
Little Big Bang de
Benny Barbash (déjà remarqué pour son précédent livre "
My first Sony") aux éditions Zulma.
Le père de cette famille juive a tout pour être heureux : une femme qu'il aime (bon, qui l'agace aussi, hein, faut pas rêver !), deux enfants dont il est fou, des parents gentiment dérangés. Pardon, carrément dérangés : son père "scientifique de renom", et sa mère, tendance mère juive, militante de droite, et définitivement spécialiste de l'oeil de travers à sa belle-fille... Oui, il a tout. Et même un peu trop. Quelques kilos qui viennent lui gâcher la vie. Et il ne sait pas encore à quel point !!
Un jour de ras-le-bol de régime "tout choux", qui faisait suite à un régime "tout concombre", il se décide à consulter une spécialiste ; qui lui conseille le régime "tout olive"... passées les considérations quelques peu désobligeantes de sa femme, il se lance. Et puis s'arrête net, après avoir avalé un noyau de travers, qui lui reste coincé dans la gorge.
Oh, rien de bien grave dans tout ça, n'est-ce pas ? ; oui, sauf que huit jours après, quelque chose se met à dépasser de son oreille. Sa femme ausculte, sa mère aussi, et puis tout le reste de la famille, pour finalement décréter qu'il n'y a rien de bien méchant, mais qu'un olivier est en train de lui pousser dans la tête...
Après de nombreuses consultations, de médecins en spécialistes, il se retouve à accompagner un docteur arabe en territoire palestinien, qui lui révèlera le terrible diagnostic...
Cette histoire pourrait être tout à fait anecdotique, s'il n'y avait pas en arrière plan cette réflexion autour du conflit israelo-palestinien, mais aussi cette communauté familiale qui se déchire, se crochepattise, et s'aime finalement. Il y a du conte voltairien dans ce
Little Big Bang ; et l'olivier, symbole de paix, qui prend racine chez cet homme partagé sur la politique de son pays, n'est pas là par hasard ; lui qui le conduit à devoir s'accepter, accepter les autres, et leurs territoires.
Un joli petit livre que ce
Little Big Bang, qui se lit en une heure, comme une histoire pour enfant ; et qui nous occupe des jours, tant il y est question des malheurs des plus grands... Et puis, cet humour juif, y'a pas à dire, c'est vraiment drôle !