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Citations de Benoît Reiss (30)


-Oh! Tu as attendu tout ce temps, mon petit veilleur!
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Avant l’envol depuis le plateau, l’Anglais a passé deux jours à Fayolle, puis un jour dans les environs, pas loin sans doute, avant de revenir le quatrième. Ce soir, dans la salle du Café de la Place, on se dit que Fayolle a été pour l’Anglais, comme une branche sur laquelle il s’est posé avant de reprendre son vol, avant de poursuivre sa migration jusqu’au lieu de sa nidification. On le dit, on ne rit pas en le disant, on est très sérieux, on pense sérieusement que l’Anglais a migré, qu’il est allé au sud pour faire son nid, un nid qui peut être une maison mais que l’on appelle sans y penser un nid tant le mot vient naturellement ; on sent aussi comme cette idée est singulière. On le dit et on voit l’Anglais, sac sur le dos, voler par-dessus la mer pour rejoindre les côtes d’Afrique. Ces images qui viennent pourraient prêter à rire mais pour ceux qui l’ont vu se lancer du plateau, s’envoler, ces images sont tout à fait réelles et même : les seules réelles.
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Depuis ce matin la parole circule librement, on pourrait la voir passer d’une bouche à l’autre, on se met droit d’un coup, on se met en route pour raconter ce qu’on a vu, puis quelqu’un d’autre se redresse, prend le relais à l’autre bout de la salle ou à côté ; s’ensuit un tohu-bohu de voix, on raconte à plusieurs, on rappelle l’Anglais en mots, en voix ; récits multiples, simultanés, récits assemblés par séparation.
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"Cette voix sera-t-elle assez silencieuse pour être entendue ?"
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Bleu se réveille dans ses bras, ouvre les yeux sur lui, le regarde comme il le ferait pour une autre apparition nouvelle. Il penche la tête dans un effort de concentration, il parait se rappeler une chose qu’il a déjà vue, il sort un bras de sous la couverture, tend la main, doigts écartés, pour saisir ce qui est au dessus; lui le soulève entre ses bras, redressé le petit corps maintient à hauteur de son visage, les doits alors avancent, passe sur la joue pleine, sur l’arrête du nez, entrent dans l’enfoncement, sur la peau grêlée, caressent la chair fripée, granuleuse, durcie, s’attardent sur les aspérités, les tendons, les creusements qu’il y a là, lui sent les doigts de Bleu qui font une danse, vont et viennent sur la blessure comme s’il y avait là une douceur, les doigts ne s’en détachent pas.
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Je comprends que Madame Oda n'attache pas du tout d'importance à l'ornementation. la coquetterie, la joliesse sont hors de son monde. La survenue est la seule beauté qui entre chez elle - les choses vues, perçues, senties, touchées parfois, effleurées et aussitôt perdues, belles pour cette raison.
Certes, elle porte toujours des vêtements fleuris mais je vois bien que l’emmêlement de tiges, de feuilles et de fleurs pousse naturellement sur le tissu de ses tabliers, de ses corsages et de ses robes.
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Les yeux fermés, je suis au contact immédiat des lointains. Le plumeau d'une herbe de la pampa effleure mon avant-bras et le monde entier devient accessible.
Le bruit de la tasse de Madame Oda, reposée contre le bois du plateau, me fait ouvrir les yeux. Aussitôt, je retrouve la présence réduite du jardin. Je me tiens debout entre les ombres et les écailles du soleil, la lumière flèche l'air et flotte sur le sentier et sur moi. La brise fait s'agiter doucement les arbres, les arbrisseaux et les herbes autour. Un oiseau s'échappe du feuillage, il pousse un cri. Sur l'instant j'imagine qu'il s'adresse à moi qui viens d'entrevoir ce que lui connaît bien ; son cri est un salut.
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Ce n’est pas une rumeur ; on est nombreux à l’avoir vu, on est nombreux ici à Fayolle à pouvoir le raconter. On l’a vu faire, on l’a bien vu, et de près, le petit coup de pied qu’il a donné, comme alors il a tendu les bras, les a lancés en l’air, comme il a paru plonger, c’est ce qu’on a pensé qu’il allait faire : plonger de là où il était. Ce que l’on a d’abord regardé, c’est ce qu’il y avait à l’avant, en contrebas, la falaise avec les rochers, les arbres beaucoup plus bas, on a imaginé, on ne pouvait pas s’en empêcher, on a imaginé l’endroit où il allait retomber.
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Benoît Reiss
Ce n’est pas le goût de ces choses-là qui est différent, c’est le goût que l’on donne soi-même, sans le savoir, aux choses vues, entendues, senties, vécues, aux choses comprises ou pas, c’est le goût que l’on donne aux jours, aux nuits, que l’on donne aux rencontres, aux séparations, aux solitudes voulues ou pas, aux travaux, aux heures de repos, que l’on donne aux réponses, aux questions, aux lumières, aux ombres, aux mots, aux silences, c’est le goût que l’on se donne jusqu’au sommeil, c’est ce goût-là qui change et on remarque qu’il change parce que l’on se regarde les uns les autres tout étonnés, c’est comme de se voir à nouveau.
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Ils ont été heureux, vraiment heureux, leur cœur le leur confirme, à boire le thé, à écouter l’Anglais, heureux comme ils ne l’avaient plus été depuis longtemps, comme s’ils étaient vivants à nouveau, à nouveau éveillés à ce sentiment vif, qui rend impatient l’instant suivant.
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