Citations de Beppe Fenoglio (53)
Correva, con gli occhi sgranati, vedendo pochissimo della terra e nulla del cielo. Era perfettamente conscio della solitudine, del silenzio, della pace, ma ancora correva, facilmente, irresistibilmente. Poi gli si parò davanti un bosco e Milton vi puntò dritto.
Il cielo si era purgato di ogni macchia e fumosità ed era ora perfettamente bianco. Non pioveva, ma il fogliame di alberi e arbusti crepitava monotonamente.
Saliva con lentezza ed attenzione, perché il sentiero a lastroni di tufo spalmati di fango era scivolosissimo e perché già si trovava nel raggio di azione di pattuglie eventualmente staccate da Canelli in perlustrazione. Malgrado quella immediata, repentina possibilità di pericolo, smaniava per la voglia di fumare, ma anche quassú non trovava un centimetro quadro asciutto su cui sfregare lo zolfanello. Ripensò alle guance zigrinate della Colt ma ancora non si sentí di maltrattare a quel modo la sua pistola.
La bocca socchiusa, le braccia abbandonate lungo i fianchi, Milton guardava la villa di Fulvia, solitaria sulla collina che degradava sulla città di Alba.
Il cuore non gli batteva, anzi sembrava latitante dentro il suo corpo.
Ecco i quattro ciliegi che fiancheggiavano il vialetto oltre il cancello appena accostato, ecco i due faggi che svettavano di molto oltre il tetto scuro e lucido. I muri erano sempre candidi, senza macchie né fumosità, non stinti dalle violente piogge degli ultimi giorni. Tutte le finestre erano chiuse, a catenella, visibilmente da lungo tempo.
"Viva il Duce !"mifa quello, ma piano, sempre tenendosi la testa fra i pugni. Et moi sans perdre patience je lui dis : "C'est un lâche énorme. Celui d'entre vous qui mourra de la façon la plus dégoûtante mourra toujours comme un dieu en comparaison de lui.Parce que lui, c'est un lâche colossal. C'est le plus lâche italien qui ait existé depuis que l'Italie existe et de telle lâcheté il n'en naîtra plus de semblable même si l'Italie devait durer un million d'années.
Il alluma une cigarette. Depuis combien de temps n'allumait-il la cigarette de Fulvia ? Cela valait-il la peine de traverser à la nage l'océan terrible de la guerre pour rejoindre la rive et ne rien faire d'autre qu' allumer la cigarette de Fulvia ?
En parlant d employés....
C’était ça les hommes qui s enfermaient entre quatre murs pendant les huit plus belles heures de la journée, tous les jours, .... [..] Et le soir, ils sortaient d entre leurs quatre murs avec un petit tas de sous assurés pour la fin du mois et un petit tas de cendres de ce qu avait été leur journée.
Arrivé en vue de San Benedetto, je posai mon baluchon au milieu de la route et je fis le serment de ne jamais plus me plaindre de mon sort, même si je devais y rester jusqu'à ce que je sois mort et enterré et y vivre toujours seul , de pain et d'oignon, pourvu que ce soit sans un patron. Et ensuite je montai à la rencontre de ma mère pour qui c'était aussi le premier beau jour depuis dieu sait quand.
Eh bien, en pleine malchance et comme la vie m'était devenue insupportable au Pavaglione où je ne pouvais faire un demi pas sans donner du nez contre quelque chose qui me rappelait Fede, la roue fit un tour et j'eus un coup de chance, moi, le premier depuis vingt ans que j'étais au monde.
Ma patronne, qui ne voulait pas entendre parler ainsi d'un pere, lui dit une bonne fois que s'il s'agissait de son père il ne pouvait pas ne pas être bon, mais lui , il lui rit au nez et lui dit: -Mon père, il faut le goûter arrosé d'huile d'olive pour sentir combien il est bon.
J'arrivai au pays à la tombée du jour, je vis d'en haut notre maison, en bas, du côté de Belbo, il me sembla qu'elle portait sur son toit tout le poids du ciel, et ça me fit un coup au coeur de voir la lumière à la fenêtre des nôtres, une lumière qui ne pouvait être que celle ďe quatre chandelles.
Dans la cour et à l'intérieur de la maison, tout était silencieux, sauf le son de la ceinture dans l'air et son coup sur le dos de la patronne.
-Agostino, lève-toi et mets tes habits du dimanche.
Je ne dirai sûrement pas que ce fut un pressentiment : je compris tout, comme si j'étais un agneau au temps de Pâques.
S'ils me tuent, puis-je espérer qu'elle sentira quelque chose se briser en elle et qu'elle montera dans les collines pour me chercher entre amis et ennemis, en hurlant comme une louve? Elle me retrouvera loin, très loin sur la neige, elle m'embrassera dans la glace et le sang.
Si Fenoglio prend fait et cause pour les partisans, c'est seulement parce que de ce côté-là, malgré les incertitudes et l'amateurisme ambiants, malgré les erreurs aussi, le mot liberté conserve un sens. (présentation de Alain Sarrabayrouse)
Milton était déjà loin, écrasé par le vent et l'eau, il marchait à l'aveugle, mais infailliblement, en marmonnant Over the Rainbow.
-Attention, les gars, attention aux maîtresses d'ecole parce que c'est une categorie qui a le fascisme dans la peau. Je ne sais pas ce qu'il leur a fait, le Duce, à celles-là, mais neuf sur dix sont fascistes!
Il courait, toujours plus vite, avec le coeur qui cognait, mais de l'extérieur à l'intérieur comme s'il brûlait d'envie de reconquérir sa place. Il courait comme il n'avait jamais couru, et les crêtes des collines d'en face, noircies et barbouillées par le déluge, étincelaient comme acier vif à ses yeux irrités et à moitié secs.
- Je suis d'accord pour venger Rozzoni. Manquerait plus que ça que je ne veuille pas le venger. Mais je voudrais le venger sur un de ces gros bâtards qui se pavanent, libres et superbes, sur la colline.
- il n'y a rien à faire...
- Ces deux-là sont des gamins, ces deux-là étaient des porteurs d'ordres, des gamins qui croyaient jouer...
Les pluies et les éboulements avaient effacé tout sentier, effrité tout relief.
Il avait la poitrine, le ventre et les genoux couverts de boue. Tout en montant,il chercha à s'en débarrasser, d'une partie au moins, mais es doigts transis ne répondirent pas. p. 96