Ce roman nous entraîne sous le règne de Marc-Aurèle, au temps des splendeurs de l'empire romain. Bernard Clavel en profite pour nous remettre en mémoire, avec un grand souci du détail, les tortures raffinées que les Romains faisaient subir aux chrétiens. La splendeur est donc toute relative...
Mais le contexte historique est juste une toile de fond. C'est avant tout une belle histoire d'amitié, entre des hommes, mais surtout entre le jeune mousse Florent et le beau taureau camarguais, Brutus.
L'essentiel du récit se passe sur le Rhône, personnage central du roman (et aux descriptions, on sent combien Clavel aimait ce fleuve) et à Lungdanum, où se situent les arènes qui accueilleront Brutus.
car le taureau, hélas, est destiné aux jeux romains où les chrétiens sont livrés aux bêtes fauves.
Vitalis, le patron de la barge, sera la première victime. Son second, Novellis, assiste, impuissant, au martyr de son ami et entreprendra de se venger des romains, à l'aide du jeune garçon et du taureau (car le "fauve" lui, n'a pas la cruauté des hommes...), et du colosse Verpati. Evidemment c'est plutôt réconfortant de suivre ce petit groupe d'hommes et de femmes soudés, véritablement emmenés par ce maggnifique taureau qui n'aspire qu'à retrouver la liberté et les vertes prairies. Mais l'histoire n'est pas bien gaie tout de même.
Roman de la foi, dans lequel Clavel rend hommage aux martyrs chrétiens, aux bêtes, aux mariniers et au fleuve Rhône, Brutus constitue un beau croisement entre Quo Vadis et les romans du terroir.
D'une écriture simple et émouvante, l'écrivain raconte la cruauté et la haine, qui poussent les hommes et les bêtes à s'entretuer, mais aussi l'amitié et la fraternité. J'ai beaucoup aimé ce livre, j'en garde un souvenir ému même si les scènes de torture sont assez difficiles à lire. Je conseille à tous évidemment, et en particulier aux amis des animaux.
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