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Citations de Bernard Delvaille (67)


Bernard Delvaille
Lorsque la mort viendra...



Lorsque la mort viendra,
aurai-je assez de paix en moi,
et de désir, et de silence?
Faudra-t-il rencontrer pour la dernière fois,
dans le miroir du vent,
celui que je n’ai pas su être ?…
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Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête,
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur,
Quand nous en serons au temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Jean-Baptiste Clément (1837-1903)
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Bernard Delvaille
Le gaz est bleu


Du plus lointain du temps
du plus profond de ton enfance
les désirs étouffés remontent
Cette nuit d’été les accueille
ô tilleul du soir dans la brume
le long des rues de notre amour
à l’heure où la fontaine abrite
un regard triste et cruel
une bouche avide où se perdre
et ce désir étouffé qui surgit
Nuit de braise sur les jardins
herbe froide la solitude où l’on chavire
cette promesse à la même heure
d’accomplir un silence unique
Tu marches dans les rues
comme un fantôme au long des palissades
Le gaz est bleu
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Bernard Delvaille
PLUS JAMAIS



Tel visage telle ombre
du plus lointain de ton enfance
d’un vent de neige et de départ
entrevue sur les marches du temps
Plus jamais disais-tu
dans la pâle incertitude des jacinthes
les soirs de long retour
et dans tes yeux se levait l’aube
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Bernard Delvaille
C’est une épine



C’est une
épine
à tout
jamais
Les mots
sont brefs
et court
l’amour
Ne rien jeter
sur ce qui fut
Propice
est le sommeil
pour espérer
et regarder
sur le fleuve
les mouettes
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Conversation

Comment ça va sur la terre ?
- Ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- Ça flotte.
Et les volcans ?
- Ça mijote.
Et les fleuves ?
- Ça s’écoule.
Et le temps ?
- Ça se déroule.
Et votre âme ?
- Elle est malade
Le printemps était trop vert
Elle a mangé trop de salade.

Jean Tardieu XXème siècle
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Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Louis Aragon - extrait -
Chanté aussi par Georges Brassens
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Ce monde est une mer, la terre la galère ;
L'homme en est le forçat ; le pilote, le sort ;
Le travail, l'argousin ; et le tombeau, le port
Où plutôt qu'il n'arrive, il n'est franc de misère.

Pierre Mathieu (XVIIème)
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Tristan Corbière:

Petit mort pour rire

Va vite, léger peigneur de comètes!
Les herbes au vent seront tes cheveux;
De ton oeil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...

Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...

Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort - Les bourgeois sont bêtes -
Va vite, léger peigneur de comètes!
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La poésie est le réel absolu.
C’est le noyau de ma philosophie.
D’autant plus poétique,
d’autant plus vrai.
Ce caillou au bord de la mer,
ce brin d’herbe que tu mords,
autant de poèmes.
Et ton corps est une ode livrée
aux vents marins.
Seul le poème est réel:
c’est à dire ce que j’ai créé en le nommant.
Tu dis un mot et tu engendres le monde.
Une étoile n’existe que si tu la murmures à mon oreille.
Plus tu rêves et plus la réalité apparaît.
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Du même auteur "Les livres et les fleurs"
Deux goûts puissants, et je dirais des passions si j'en avais souffert, int dominé et consolé ma vie : celui des livres, celui des fleurs.On trouve en eux, on trouve en elles un même remède contre les maux de l'âme.Les fleurs sont des pages changeantes et embaumees du poème des saisons, un livre écrit dans toutes les langues, qui prêtent à nos rêves des ailes de parfum pour parcourir la terre et s'élever au-dessus d'elle.Les livres sont des jardins où l'esprit de tous les siècles a semé des des fleurs de tous les temps et de tous les climats ; des fleurs immobiles qui nous transportent où nous ne sommes pas, où nous voudrions être ; des fleurs qui sont presque magiciennes, qui évoquent pour l'âme des pays qu'elles enchantent.
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AME EN SERRE

Je vois des songes dans mes yeux ;
Et mon âme enclose sous verre,
Eclairant sa mobile serre,
Affleure les vitrages bleus.

O les serres de l'âme tiède,
Les lys contre les verre clos,
Les roseaux éclos sous leurs eaux,
Et tous mes désirs sans remède !

Je voudrais atteindre, à travers
L'oubli de mes pupilles closes,
Les ombrelles autrefois roses
De tous mes songes entr'ouverts ...

J'attends pour voir leurs feuilles mortes
Reverdir un peu dans mes yeux ;
J'attends que la lune aux doigts bleus
Entr'ouvre en silence les portes.

(Maurice Maeterlinck)
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J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends

L'adieu - Guillaume Apollinaire
Mis en musique par Léo Ferré
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Nul ne peut, lorsqu'Amour se fit chair, menacer
Ni verbe ni mutisme oublieux ou vivace.
Le rythme de deux coeurs frappe et marque la trace
De deux pas, sur le sol, sur le roc, du passé.

Pierre Louÿs "Pervigilium Mortis III"
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Quand mon cœur sera mort d’aimer : sur le penchant
du coteau où les renards font leurs terriers,
à l’endroit où l’on trouve des tulipes sauvages,
que deux jeunes gens aillent par quelque jour d’Été.
Qu’ils se reposent au pied du chêne, là où les vents,
toute l’année, font se pencher les herbes fines.
Quand mon cœur sera mort d’aimer : ô jeune fille
qui suivras ce jeune homme, essoufflée et charmante,
pense à mon âme qui, en proie aux noires luttes,

cherchait sur ce coteau raclé par les grands vents
une âme d’eau d’azur qui ne la blessât plus.
Dis-toi, ô jeune fille, dis-toi : Il était fou,
pareil aux amoureux bergers de Cervantès
paissant leurs chevreaux blancs sur la paix des pelouses…
Ils délaissaient les vieilles bourgades enfumées
où Quittéria, peut-être, avait meurtri leurs cœurs.
Dis-toi : Il fut pareil à ces malheureux pâtres
qui essayaient, en vain, couchés aux belles fleurs,
de chanter leurs chagrins en soufflant dans des outres.

Elégie dixième, Francis Jammes
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EL desdichado

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Gérard de Nerval 19ème siècle
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Elégie


Extrait 3/3

Et puis le vent tourna et je vins à cueillir
aux talus interdits les roses de Touraine
et le haut bouillon-blanc des talus ferroviaires
mêlé à la fleur bleue des chicorées sauvages
quand le vent s’épaissit aux confins de la plaine

Dans la fraîcheur de l’aube où nait le chèvrefeuille
je partis tout au long des chemins et des haies
rapportant dans mes bras toutes les fleurs des bois
l’aconit violet et la gentiane amère
et de mauvais lilas couleur du souvenir

Aux jardins suspendus de Venise il y a
des arbustes fleuris qui s’accrochent aux pierres
des statues qui sourient de grands plaqueminiers
croulant sous les fruits lourds des oiseaux
qui ont peur des nuages et du vent et du ciel indigo

La mer vient au Lido s’épuiser sur le sable
une mouette se pose au sommet d’un duc d’Albe
surveille les bateaux s’enfuit dans un vol blanc
et la lune soudain au-dessus du Canal se lève
Qu’attendre encore ô dernière saison

Tout fut comme un fatal été qui se consume
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Il est d'étranges soirs ....

(...........................................)
Il est de mornes jours, où las de connaître
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Seul le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord.
Et, ces nuits là, je suis dans l'ombre comme un mort.

(Albert Samain)
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Une vieille chemise
S'était appliquée
A savoir plaider,
Et une cerise
S'est devant-elle mise
Pour l'injurier
S'il n'y eût une vieille cuiller
Qui avait repris son souffle
Et y apportait un vivier
Toute l'eau de la tamise
Fût entrée dans un panier.

Philippe de Beaumanoir
1250-1296
Fatrasie 2
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Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Derfuchs me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578
(revu et corrigé avec effronterie par le signataire de ce billet)
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