Citations de Birago Diop (65)
Le long isolement
Pèse sur un cœur
Que la fuite du temps
Remplit de frayeur.
VERNALE
Un sanglot qui se brise
Meurt dans un parfum de lilas,
Une chimère hier exquise
Laisse mon cœur bien las.
L'odeur seule persiste
Sur un bouquet déjà fané
Et mon cœur est triste, triste
comme un cœur de damné.
J'avais fait un beau rêve
Rien qu'un peu d'amour aujourd'hui,
Mais comme une bulle qu'on crève
Mon rêve s'est enfui.
Souffle
Extrait 3
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.
Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
…
Souffle
Extrait 2
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.
…
Souffle
Extrait 1
Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.
…
Ce sont ses cornes qui nous retiennent encore certainement la tête et moi au-dessus de ce trou noir et insondable.
Ces femmes, qui avaient certainement plus abattu de besogne avec la langue qu’avec les mains, parlaient et parlaient encore.
On ne doit manger d’un mets qu’après s’être assuré de ce qu’il y a au fond du plat.
Les bêtes les plus bêtes des bêtes qui volent, marchent et nagent, vivent sous la terre, dans l’eau et dans l’air, ce sont assurément les caïmans qui rampent sur terre et marchent au fond de l’eau.
Une femme est chose trop nécessaire pour qu’on la laisse s’en aller sans motif grave.
L’on ne connaît l’utilité des fesses que quand vient l’heure de s’asseoir.
LUEURS qui jalonnez mon hésitante Route,
LEURRES des Jours partis vers je ne sais plus où,
Souvent, me retournant, je les cherche et j'écoute :
Leurs Échos, leurs Reflets, m'arrivent-ils de vous ?
Quand des craquements préludent à des fêlures ; quand toute fêlure annonce une brisure et que les tessons nés d’une cassure peuvent être coupants et pourraient entailler, ne vaudrait-il pas mieux descendre de son canari avant que vos fesses ne se blessent dans une chute inévitable ?
Le chaud était en toutes choses, que le chaud non seulement chasse le froid, mais aussi que le chaud le plus proche devait chasser le chaud intérieur.
Le plaisir, les distractions et même la chasse à la pitance et la maraude passent pour un écolier bon ou mauvais bien loin après les soucis et le bien-être du maître d’école.
Méfie-toi surtout
Des mauvais prêteurs
Mabo mon frère !
Ils t’offrent leurs services inutiles
Mabo mon frère !
Mais ils te dépouillent
Quand tu es dans le besoin !
La terre a de bien bonnes dents et un bien gros ventre à ce que je vois.
Que feras-tu de l’or qui ne se mange pas ?
Telle est la femme au grand cœur, la bonne épouse, la mère généreuse. Les biens de sa maison peuvent être minimes, elle en est satisfaite et donne sa part à qui franchit le seuil de sa demeure.