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Citations de Bohumil Hrabal (199)


Je rêvais que j’étais en train de survoler villes, bourgades, bourgs et villages, que je puisais dans ma poche géante des pièces de monnaie à pleines poignées et que, dans le geste auguste du semeur, je les lançais sur le pavé, toujours dans le dos des passants et des badauds, rares étaient ceux qui pouvaient y résister et je les voyais presque tous se mettre aussitôt à ramasser mes sous, ils se cognaient de front comme des béliers et je les laissais à leurs querelles pour m’envoler plus loin.
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Complètement stressé, je compris soudain corps et âme que je ne pourrais jamais plus m’adapter, semblable à tous ces moines qui, incapables d’imaginer un monde différent de celui qui les avait fait vivre jusqu’alors, se suicidèrent en masse quand Copernic leur dévoila que la Terre n’était plus le centre du monde.
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En le relevant, je le sentis tout tremblant, je le priai une nouvelle fois de me pardonner, sans bien savoir du reste de quoi mais sans m’en étonner, c’était mon lot à moi de toujours m’excuser et il m’arrivait de me demander pardon à moi-même pour ce que j’étais, pour ce qui faisait ma nature.
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La serveuse y remplit ma cruche de quatre demis de bière, versa la mousse débordante dans une chope qu’elle me lança sur le zinc glissant pour que je la finisse, puis me tourna le dos – car, pas plus tard qu’hier, une souris avait sauté de ma manche au moment de payer.
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Je clopinai dans l’escalier – parfois même à trois pattes – ma trop bruyante solitude m’avait un peu tourné la tête… Ce n’est qu’à l’air frais de la ruelle de derrière que je me redressai et serrai fermement ma cruche vide.
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C’était leur article sur les guerres des rats et des surmulots, aussi totales que celles des hommes ; justement, une de ces guerres venait de se terminer par l’absolue victoire des rats qui s’étaient immédiatement partagés en deux groupes, en deux clans, en deux sociétés organisées et à ce moment précis, dans tous les égouts, dans tous les cloaques de la ville de Prague se déchaîne une lutte à la vie et à la mort, une grande guerre des rats dont le vainqueur régnera sur toutes les ordures et tous les excréments qui coulent jusqu’à Podbaba.
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J’avance, empestant la bière et la crasse, mais je souris car j’ai dans mon cartable des livres dont j’attends ce soir même qu’ils me révèlent sur moi ce que j’ignore encore.
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(...) l'un peut enfourcher une grande jument, il ne lui arrive rien, tandis qu'un autre attrape un chancre avec une beauté, c'est pour ça qu'il faut savoir ce que c'est, à l'armée quand il y avait la syphilis, on était consignés, la syphilis, c'est quand on devient aveugle ou sourd ou quelque chose de ce genre, et après on vous la coupe, si les soldats vivaient dans l'abstinence au lieu de sauter n'importe quelle poule, ils n'auraient pas de chancre sur la queue, quand on ne se soigne pas, ça va mal, quand on se soigne, ça revient, une fille, une tombeuse qui veut se marier, elle marque dans sa petite annonce, "caractère franc", mais ça ne suffit pas de dire qu'on est honnête, ça, tout le monde peut le dire, c'est rien, quand une fille comme ça veut un mari, elle le fait examiner par un médecin spécialisé pour voir s'il est immaculé, mais s'il tringle tout le monde, s'il boit, ou a des enfants avec quatre femmes, ça finit par être louche, (...)
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La machine frémissait, à perte de vue scintillait l’étendue de la neige qui fondait, faisait toujours entendre le tic-tac de ses minuscules cristaux colorés. Trois chevaux morts que les Allemands avaient jetés d’un wagon pendant la nuit gisaient dans le fossé. Ils avaient seulement ouvert la portière et jeté les cadavres. Et maintenant, les chevaux gisaient dans le fossé, le long de la voie, les membres tendus vers le ciel comme des colonnes soutenant l’invisible portail du ciel : l’ingénieur Honzik me regardait et ses yeux étaient pleins de tristesse et de rancune, parce que ce train sous surveillance spéciale avait pris du retard dans son secteur.
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Et c’est à ce moment que commence la fête pyrotechnique, le feu d’artifice, mais les gens sur la rive n’ont pas un regard pour les fusées et les chandelles romaines qui crépitent au sommet de leur trajectoire pour retomber en étincelles de toutes les couleurs dans l’herbe froide, ils n’ont d’yeux que pour les belles jeunes filles qui marquent le pas, en rang dans l’eau basse, et font gicler de l’eau argentée de leurs chevilles.
Les jeunes filles sentent toutes ces quantités d’yeux qui les regardent, mais elles n’ont pas lieu d’avoir honte. Elles bombent d’autant plus leurs cages thoraciques modelées par leurs corsages collés à la peau.
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« J’aime les nuits comme ça. Mon pote, c’est magnifique de sentir que j’existe, que je suis au monde…»
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« Nous sommes comme des olives, dit tristement le commerçant, ce n’est que quand on nous presse que nous donnons le meilleur de nous-mêmes, mais qu’y faire ? Jeune homme, quand vous reviendrez dans notre petite ville, rendez visite à un homme dont les livres de comptes sont positifs, mais dont les mains sont coupées à tout jamais des belles jeunes filles. »
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« Belle jeunesse, berk ! J’aimerais bien savoir ce que ce vaurien lit. Sûrement du porno… ou alors un polar ! C’est ça, un polar ! Sûrement un Gifton ou un Tom Shark ! Ou alors un Grey… un Nick Carter ? Et quel sans-cœur ! Tout le monde est au foot, et monsieur bouquine ! Berk ! »
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À présent la barque rouge a disparu derrière un saule pleureur, emportant ailleurs tous ses reflets et ses inscriptions… « c’est pourquoi la propriété peut constituer un instrument de mesure de l’amour des parents pour leurs enfants, qui continueront à faire marcher la ferme dont ils auront hérité…»
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Mais pourquoi était il tel qu'il était ? Pourquoi voulait il tout le temps être le numéro un, le champion, le détenteur du titre de la bouffe et de la beuverie, alors qu'au fond c'est un être timide, peureux en fait, pourquoi nous fuit-il sans cesse et lorsqu'il ne peut plus s'enfuir nulle part, alors il joue cette affreuse comédie pas seulement à lui même mais aussi aux autres ?
p. 483 de l'édition points seuil.
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Latal l'instituteur battait les élèves et leur cognait la tête contre le tableau noir parce que les gosses ne connaissaient pas leur géométrie, quant au curé Zboril, il saisissait les gosses par la peau du cou et les soulevait comme des lapins, parce qu'ils ne pouvaient pas comprendre que la grâce est à la fois un attribut de la nature divin et une récompense surnaturelle, et il a fallu qu'il fasse une longue prière, notre curé, pour que le bon Dieu le rende un peu moins méchant, parce qu'il plantait là son calice pour aller gifler ses enfants de choeur, et après ça il se remettait à dire la messe, c'était ça la discipline autrichienne
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Leurs projets de vacances en Grèce m’avaient complètement ébranlé : moi que la lecture de Herder et de Hegel avaient projeté dans la Grèce antique, moi que Friedrich Nietzsche avait initié à la vision dionysienne du monde, je n’avais jamais pris de vacances.
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Justement, c’était l’heure de la pause, la chaîne s’arrêta, les ouvriers s’assirent sous le grand tableau mural barbouillé de punaises, de liasses de paperasses et d’informations et déballèrent leur goûter ; riant et bavardant, ils arrosaient sans gêne leur sandwiches au fromage et au saucisson de lait et de Coca-Cola, et moi, rien que d’entendre les bribes de leur conversation joyeuse, je dus m’appuyer à la rambarde : j’apprenais, en effet, qu’ils formaient une brigade socialiste du travail ; tous les vendredis, aux frais de l’entreprise, un bus les emmenait dans un chalet des Monts-des-Géants, l’été dernier, ils avaient visité la France et l’Italie, et cette année, projetaient-ils en allumant une cigarette, ils feraient bien un tour en Grèce et en Bulgarie. Et ils s’interpellaient, inscrivaient leurs noms sur des listes et s’incitaient les uns les autres à être tous de la partie. En les voyant se déshabiller à mi-corps pour se faire bronzer aux rayons déjà hauts du soleil, je n’étais même plus étonné ; ils hésitaient sur l’emploi judicieux de leur après-midi : iraient-ils se baigner aux Bains-Jaunes ou jouer au foot à Modrany ?
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- Voilà 35 ans que je presse des livres et du vieux papier, et c'est ma love story. Pour trouver la force de faire ce travail, j'ai bu tant de bière, pendant ces 35 ans, qu'on pourrait remplir une piscine olympique.
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