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Critiques de Boris Bergmann (37)
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1000 mensonges

Mytho est un menteur pathologique qui fuit un secret et une rupture douloureuse. Il quitte son appart de dandy parisien pour LadySongSolo, la ville de la deuxième chance. Entre-temps, il raconte un mensonge à chaque personne qu’il croise sur sa route. Puis il rencontre Sophie (Fatale forcément comme chez Tarantino). Ils tombent amoureux, font l’amour, mais Mytho ment toujours autant, donc ça se termine avant la révélation finale dans la tristesse et le sang avec Georgina, la meilleure amie de Sophie. Après Viens là que je te tue ma belle et Nous sommes cernés par les cibles, Boris Bergmann endosse la posture de l'écrivain sérieux. Fini lles soirées avec Naast et les Second Sex au Baron et au Gibus, fini l’écriture de Skyblog, Boris est un écrivain, un vrai. Pour faire écrivain, il la joue symbolique (le prénom du héros, subtil) et surréaliste (ça commence à Paris et on échoue dans une ville imaginaire d’opérette avec bien sûr des caves de jazz enfumées tendance image d’épinal de St-Germain-Des-Prés). Les mensonges que racontent Mytho ne sont qu’un alignement de lieux communs sur la vie, l’amour, l’amour, les gens riches, d’ailleurs tous les personnages qui les entendent réagissent en conséquence: ils s’en tapent complètement. Le gros souci de Bergmann, c’est qu’il veut à tout prix faire écrivain, et ça se voit terriblement Tous les grands thèmes de la littérature (romantique 19ème disons) y sont: l’amour, la fuite, la femme absente, l’inceste, le suicide… Le tout raconté avec un langage entièrement fabriqué, faux et ampoulé, en mettant en scène des personnages qui ne sont que concepts et pures abstractions. Mytho est une idée, LadySongSolo un décor à peine esquissé et les enjeux de ce texte sont inexistants. Le premier livre de Boris était un concept marketing éculé (un “journal imaginaire” raconté par “le plus jeune auteur de la rentrée littéraire”, 15 ans à l’époque), son deuxième n’a pas existé et ce troisième livre fait craindre le pire pour le reste de sa bibliographie.
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Déserteur

Tout d’abord, je remercie l’équipe Babelio et les éditions Calmann-Lévy pour ce livre obtenu lors de la dernière Masse critique Babelio ! C’est avec grand plaisir que j’ai découvert le plume de Boris Bergmann dans ce récit prenant.



Le récit – assez court – se passe dans un futur proche et est divisé en trois parties. La première raconte la vie parisienne du narrateur, hacker qui vit de ses méfaits mais qui va devenir un « honnête » citoyen en travaillant pour la Défense. Après quelques mois de travail bien fait, on lui propose de partir sur le terrain pour programmer les drones de guerre. La deuxième partie du roman se présente sous forme de journal, annoté jour après jour pendant les 4 mois que le protagoniste passe sur place. Il y raconte sa vie de soldat en marge des autres, la solitude qui l’étreint, les difficultés de la vie en communauté. Il dépeint cette guerre imperceptible et ce désert qui l’appelle sans cesse. La dernière partie est rédigée à la troisième personne et relate le voyage du protagoniste dans le désert. Le « Je » disparaît et prend du recul par rapport à son identité précédente.



Qui est le narrateur ? Nous ne connaissons jamais son identité de tout le roman. Tout ce que nous savons de lui, c’est ce qu’il écrit dans son journal sur sa vie, sur ce qu’il ressent et sur ses convictions idéologiques. A-t-on vraiment besoin du nom et prénom d’une personne pour s’identifier à elle? Ce roman nous prouve que non !



L’auteur a une plume très particulière : incisive et analytique, son écriture rend le récit à la fois bien réel – comme un accès direct aux pensées du personnage – mais aussi très poétique. Ses phrases sont des fragments : courtes mais percutantes. Même si le protagoniste a l’impression de rater la guerre en restant dans son camp au milieu du désert, le conflit est omniprésent dans le vocabulaire utilisé, dans les images proposées, dans les réflexions. Tous les élément de la vie du narrateur se rapporte à un combat, à une lutte, mais rarement à une victoire.



Le sujet traité par l’auteur pose déjà problème actuellement et risque de créer de plus en plus de polémique au fur et à mesure des avancées technologiques en la matière. Boris Bergmann nous parle de la problématique de l’utilisation des drones par l’armée, utilisation non seulement en tant qu’outil de surveillance, mais également en tant qu’arme contre d’autres êtres humains. Des soldats jetables qui évitent les pertes humains : mais comment une machine décide-t-elle de l’innocence d’une personne? Comment fait-elle la différence entre l’ennemi et l’allié? Comment les soldats de métier vivent-ils cette situation? Toutes ces questions et bien plus encore sont abordées et nous pousse à la réflexion. Un roman qu’on pourrait aisément qualifié de pré-apocalyptique.



Un roman percutant qui donne à réflexion sur la guerre du futur, une guerre déshumanisée, presque invisible pour la civilisation occidentale. Une critique de l’évolution de notre société sous forme de journal à la plume poétique et acerbe que je recommande vivement !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Déserteur

Collaboration contre résistance.

Le roman se passe de nos jours, comme le prouvent les technologies utilisées et le contexte historique. Pourtant, j’ai eu l’impression que rien n’avait changé depuis la seconde guerre mondiale, du point de vue de ce qui pousse ou non un homme à s’engager.

D’ailleurs, qu’est-ce que s’engager ?

S’engager pour ou contre ? Le narrateur anonyme s’engage non pour une cause, mais contre ce qu’il a fait jusque là, à la suite d’une déception sentimentale – comme beaucoup de jeunes hommes de ces années d’occupation (voir, par exemple, le film Lacombe Lucien). L’utilisation de la forme désuète, presque féminine du journal intime étonne de la part d’un homme qui a fait des nouvelles technologies son quotidien. Manière de montrer le caractère périssable des données informatiques ? Leur obsolescence programmée ? Comme si l’écriture était sa dernière part d’humanité.

Ce qui se dégage ? La solitude, immense, y compris au milieu des soldats, la solitude face à son écran, sa solitude depuis son enfance. Rien n’a pu la combler, même les mots ne le peuvent – alors, les codes, leur craquage, ou, à l’inverse, la programmation à outrance.

Ce livre est le récit d’une guerre où les noms, des combattants, des lieux, sont omis (comme pendant la première guerre mondiale), une guerre où tout semble virtuel, y compris les morts.

Dans quelle mesure est-on un combattant alors que l’on reste dans le virtuel ? J’aurai aimé que le ressenti des combattants soient davantage creusés, eux qui, finalement, ne sont pas devenus soldats pour vivre la guerre par procuration.

Ce journal montre que la guerre technologique, la guerre par drones interposés, est impossible. La guerre reste la guerre, en dehors de tout droit, de toute convention. Dans le centre opérationnel, le corps reprend ses droits de la manière la plus triviale qui soit. Je me suis parfois sentie très à l’étroit dans ce monde uniquement masculin.

Déserteur n’est pas un livre facile, il questionne le lecteur, pas seulement sur les motivations du narrateur, mais sur les guerres qui ne disent pas toujours leur nom qui sont menées actuellement.
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Déserteur

Le narrateur, un jeune prodige parmi les hackers, vient d’être recruté par l’armée pour programmer des drones. Il permet à l’armée de combattre efficacement l’ennemi tout en évitant à nos soldats français d’aller se faire tuer sur le terrain ; Les drones, pilotés par nos soldats à l’abri et loin de la guerre, se chargent de repérer l’ennemi puis de l’abattre. Sur le papier, tout semble propre, net, et surtout efficace. C’est aussi ce que pense le narrateur (« Pourquoi en vouloir à une machine qui prend tous les risques, même celui de mourir, à notre place ? »), qui méprise la crainte des soldats à l’encontre de machines qu’il croit pouvoir contrôler de son simple clavier. Jusqu’à ce qu’il côtoie de plus près ce monde où les drones prennent de plus en plus d’importance…



Son journal de bord nous éveille alors au revers de la médaille : Envoyé dans un désert du Proche-Orient pour s’occuper des drones, le narrateur constate que les soldats ont petit à petit été privés de leur rôle, des batailles pour lesquelles il se sont engagés : Ce sont les drones qui combattent l’ennemi sur le terrain, tandis que les soldats ont pour mission principale de veiller sur les locaux où ils sont précieusement entreposés. L’aversion des soldats pour les drones devient difficile à canaliser… A moins d’utiliser les drones eux-mêmes pour cela. Mais du coup, les soldats auraient-ils raison de se méfier de ces robots bourdonnants ? Car ils sont bien placés pour savoir comment ils opèrent et combien ils sont efficaces, vous épient et ne vous laissent aucune chance.



« Avant, le soldat qui tuait acceptait d’être tué. Il était bourreau et victime à la fois. Le drone n’est que bourreau. Caché derrière lui, le soldat tue mais n’est jamais tué. »



Dans le même temps, le narrateur se rend compte que ses programmes sont modifiés pour certains drones, qui semblent avoir une existence propre. Plus agressifs, plus menaçants, les drones deviennent lentement mais sûrement l’ennemi à abattre, le robot qui menace l’Homme et plus seulement les combattants adverses, ciblés. Et la paranoïa s’installe…



*****



J’ai bien aimé que le thème classique de la machine qui se retourne contre son créateur, alors même qu’il est sensé être le génie le plus à même de le contrôler, nous soit proposé à partir de technologies que l’on utilise actuellement. L’Homme demande au drone à tuer à sa place mais, en s’épargnant, il se désengage. En se désengageant, il tue plus facilement d’un côté, mais se sent inutile et lâche de l’autre. Et quand on se rend enfin compte que le système dérive, peut-on le quitter ? Ou bien est-il trop tard, les machines décidant déjà pour nous de ce que nous pouvons faire et ne plus faire ? Comment fuir cette guerre lente et inactive, enlisée ? Aucune rebellion ne semble possible : Les drones sont là, qui veillent sur leurs troupes…



Au delà de la question des guerres « dématérialisées », la plume directe et percutante de Boris BERGMANN nous incite à réfléchir plus largement sur la place que prennent les avancées technologiques dans nos vies et notre avenir : Saurons-nous garder le contrôle ? Abordons avec prudence ce que nous prenons pour un progrès, mais qui entrave toujours un peu plus nos libertés et notre humanité. Son scénario n’est pas poussé à l’extrême et c’est un thème classique. Mais il est implacable, offre une piqûre de rappel moderne et peut-être un point de vue nécessaire.



« Aujourd’hui, on manque de déserts au centre de nos vies et de nos villes, où même la nuit, ultime no man’s land, a été régulée, avortée de ses imprévus, de sa liberté. Le désert recule chaque jour un peu plus et personne ne peut mesurer la gravité de cette perte. »



Le fait que le message émane d’un informaticien convaincu renforce le propos de l’auteur. Surtout, ce qui est intéressant dans ce roman est le glissement, net mais progressif, du point de vue du narrateur : De l’informaticien convaincu ironisant sur les soldats « à l’ancienne » qui revendiquent le droit de retourner se faire tuer, il devient celui qui les comprend en vivant à leurs côtés, puis il se rend compte que la machine peut lui cacher des choses à lui aussi, et enfin qu’elle peut être incontrôlable même par lui et donc néfaste pour l’Homme.



« La soumission doublement pathologique - boulimique et aveugle - à la technologie est un déni de volonté. Elle prive d’acte donc d’honneur. On se désengage par les drones, on leur laisse le monopole de la peur. l’ennemi n’est pas celui que l’on croit, l’ennemi c’est le drone en soi. C’est pour ça qu’il a déserté : pour retrouver l’action. Il a déserté en lui pour éprouver qu’il revivra. »



Boris BERGMANN parvient très bien à rendre cet effet avec une écriture imagée, acérée, et un sens de la formule réjouissant. C’est pourquoi, malgré une fin un peu romanesque, je suis ravie de l’avoir découvert grâce aux masses critiques de Babelio et aux éditions Calman-Lévy.
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Déserteur

Déserteur est une œuvre singulière et alarmante, effrayante, même.

Déserteur, c'est la projection de nos peurs, à travers l'aventure informatique et désertique d'un hacker devenu programmeur de drones militaires, sorte de fonctionnaire de la mort à distance.

Dans ce futur tellement proche ou pas si lointain, ce sont les drones qui, désormais, mènent la guerre sainte contre les terroristes du Califat! Une guerre quasiment aseptisée, comme un jeux vidéo pour un gouvernement plus soucieux du zéro pertes chez ses soldats que du zéro bavures.. La fin justifie les moyens, avec les bénéfices en plus! Le financier technocrate à calculette et arguments marketing s'est substitué au général.

Le drone, expression de la démission de l'homme et de sa confiante cécité face à une intelligence artificielle toujours plus puissante et invasive: On est plus très loin du cauchemar des Terminator, et de l'être virtuel qui s'émancipe de son créateur.

C'est ce désert, au milieu duquel le narrateur nourrit ses drones, qui exerce sa fascination. le désert immuable et inhospitalier comme dernier refuge et ultime point de fuite lorsque toute révolte des soldats contre la machine s'avère vaine et vouée à l'échec.

Un livre qui fait froid dans le dos, mais plus qu'utile et passionnant à lire.

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Déserteur

J’ai trouvé le quatrième de couverture alléchant mêlant l’actualité et la technologie, je n’ai pas été déçue. J’ai découvert un auteur à la plume incisive, directe et percutante qui retranscrit parfaitement l'atmosphère oppressante ressentie par les soldats.C’est le basculement psychologique du personnage dans cet environnement qui m’a particulièrement séduit et j’ai apprécié la réflexion sur une telle guerre technologique et les questions morales et éthiques qu’elle pose indubitablement.
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Déserteur

L'univers de ce roman est un univers à la fois futuriste et réel. A l'heure où les drones font partie de notre quotidien au point qu'on doive en réglementer l'usage, cette histoire paraît plus réelle que jamais. Nul doute qu'on y sera bientôt, à cette époque où les pertes humaines militaires seront réduites à néant grâce à l'utilisation intensive de drones. Dans Déserteur, on suit les aventures d'un hacker qui se range et collabore finalement avec le gouvernement. Il est envoyé sur un front très étrange puisque les soldats qui y sont ne sont pas supposés se retrouver en situation de combat. Lui doit programmer les drones. Un jour, il découvre un message caché dans un code de programmation des drones, message laissé par le programmateur précédent. S'ensuivent alors des questionnements et des aventures dont je ne vous parlerai pas pour ne pas vider l'intérêt de la lecture de ce livre.



L'ambiance de cette histoire m'a beaucoup fait penser au film Jarhead. C'est une histoire de jeunes soldats plein d'espoirs envoyés en Irak, et qui se retrouvent à attendre d'aller sur le terrain, pour rien au final. Ce livre est fait d'attente et de questionnement. Je suis assez mitigée sur mon sentiment à la fin de cette lecture. La première partie était plutôt agréable. On y découvre ce personne perdu, incapable de faire le choix de ses convictions, un personnage plutôt attachant en fait. Ensuite, il y a de très nombreuses longueurs. Je comprends qu'elles soient nécessaires compte tenu du thème, mais je n'ai pas réussi à apprécier la suite du roman. La fin était plutôt surprenante et plaisante, mais après avoir passé plus de la moitié du livre à m'ennuyer, cela n'a pas rattrapé le tir.



Le style de l'auteur est plaisant, parfaitement adapté à l'atmosphère choisie. Je regrette cependant la vulgarité de certains passages, mais c'est vraiment une question de préférence personnelle. Ce qui en revanche m'a beaucoup plu, c'est le thème abordé. La question de l'usage de la technologie, qui plus est dans les conflits armés, est d'un intérêt indiscutable pour moi. C'est une question qui préoccupe la littérature et le cinéma depuis longtemps déjà, et j'ai trouvé le point de vue de ce roman très intéressant.



Verdict : ♥♥ Si le propos et les arguments avancés sont intéressants, l'histoire est trop contemplative à mon goût, elle manque de piment. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à aller lire cette histoire. Il y a des réflexions pertinentes sur la société. N'attendez cependant pas une lecture addictive, vous seriez déçus.
Lien : http://sweetie-universe.over..
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Déserteur

J'ai été attirée par ce roman pour le côté militaire annoncé en quatrième de couverture.

Motivée par l'objectif d'une lecture différente de ce que je lis d'habitude, je suis entrée dans ce roman "la fleur au fusil", si je puis dire... Puis, je me suis rendue compte que je n'étais pas le bon public pour apprécier la sacrée plume de Boris Bergmann.

Par conséquent, mon billet n'a pas pour objectif de dire: je n'ai pas aimé, non , certainement pas.

Par contre , un public de lecteurs avertis, aimant les romans à messages percutants et ACERBES, seront bien servis avec cet exutoire qui sera le journal qu'il va tenir sur le camp.

"Je" ouvrira son coeur , ses tripes et ses convictions tout au long de ces pages...

Au lecteur de le suivre dans ses choix de vie, de pensées et d'actions.

Je vous laisse découvrir "Je" et à vous ,d'apprécier ,ou pas , ce roman assez particulier .

J'ai senti que l'auteur s'était appliqué au choix du vocabulaire, des énumérations et des tournures de phrases très agréables à lire, il faut le dire!C'est percutant!

Exemple, page 75 "On nous initie à la langue du soldat, privée de bifurcations et d'accents _ restent les aphtes des impératifs."

A vous de le découvrir selon votre sensibilité...
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Déserteur

Inutile de résumer l'histoire, la quatrième de couverture le fait très bien. Et puis j'aurais presque envie d'inviter les lecteurs à plonger dans ce roman sans trop en savoir. Parce que j'ai vraiment adoré ce livre. J'ai été frappée dès les premières pages par cette maîtrise ébouriffante de l'écriture ; l'auteur a la petite vingtaine mais il balance ses mots comme s'il avait 35 ans et qu'il avait déjà vécu plusieurs vies. C'est brut, c'est trash, c'est incisif, et c'est exceptionnel. Chaque phrase est chargée de cynisme – bouclier contre le désespoir ? – et ça balance, ça dénonce, avec une audace impitoyable et un culot absolument génial.

Dans ce roman écrit à l'acide, on attaque Internet et sa génération du « Big Brother » réciproque qui fonctionne sur le mode du « tout le monde m'espionne et j'espionne tout le monde. » Mais c'est surtout la guerre qui est accusée ici. Et qu'est-ce qu'elle prend dans la face, la guerre. Boris Bergmann nous questionne, nous bouscule, nous fait sortir de nos petits cocons : alors, dis-moi, c'est quoi la guerre pour toi ? Qu'est-ce que t'en penses ? Qu'est-ce que t'en comprends ? Il y a une véritable et puissante réflexion sur les drones, engins d'acier sans chair, machines de mort qui remplacent les hommes, qui tirent sur les hommes, qui tuent et sont tués à la place des soldats vivants. Mais c'est aussi un livre sur la science et sa toute-puissance aveugle qui pourrait mener à la dissolution de l'être humain, celui-là même qui l'a construit et qui lui a donné la vie. On rejoint ici l'un des thèmes les plus centraux de la Science-fiction : l'humanité annihilée par ses propres découvertes, créations, expérimentations.

J'ai d'autant plus aimé le livre lorsque débute le journal du narrateur. Se dégage au fil des pages une immense solitude que rien ne semble pouvoir consoler ni soigner, une sensation d'absurdité totale, de désordre incompréhensible dans un lieu où tout est pourtant réglé à la lettre, une incompréhension douloureuse de tout ce qui arrive alors qu'on est l'un des plus grands génies du hacking. Violemment mis à l'écart par les autres soldats qui ne le considèrent pas comme l'un des leurs, enserré par l'isolement, la peur et toutes ces choses qu'on lui cache, le narrateur n'a que les pages de son journal – seul objet non surveillé – qu'il noircit dans son coin pour avoir l'illusion de respirer encore, de comprendre des bouts de ce monde encore.

Même si c'est illusoire. Même s'il sait qu'il se ment.

C'est un texte plutôt court mais incroyablement dense où aucune phrase n'est de trop, où chaque mot est réfléchi, sculpté, et percute, cogne et gifle. L'écriture va droit au but et ne s'encombre pas de décorations. Elle est moderne, acérée, emportée mais aussi lasse, inquiète, désabusée. L'auteur a une réelle capacité à toucher vite et fort en jetant sur le papier le mot juste, le mot parfait. Quant à la fin, elle est tout simplement superbe : bouleversante, poétique, brûlante, apocalyptique.

C'est un livre terriblement actuel et percutant ; une vraie révélation pour moi. Et on ressort de cette lecture sonné, écœuré et livide. Un roman que tout le monde devrait lire pour prendre conscience des dangers réels de l'évolution technologique lorsqu'elle est mal utilisée… Pour tenter de stopper l'Homme avant qu'il ne détruise l'Homme. Même si depuis longtemps déjà le mal a commencé.

Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Boris Bergmann pour ce magnifique moment de poésie.
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Déserteur

Dans un avenir fictif, mais ô combien tangible, la France déclare une guerre totale au terrorisme après une vague d’attentats meurtriers, et pour contenter un électorat en mal de vengeance, le gouvernement utilise une armée de drones pour bombarder sans relâche l’ennemi dans son propre camp.



Notre narrateur, génie de l’informatique et hacker sans aucune morale, qui « fait partie d’une génération pour qui toute technologie est organique » , rejoint les drapeaux après une rupture sentimentale lui ayant laissé l’amer goût de la revanche. Aucun patriotisme chez cet homme mystérieux dont on ne sait presque rien, sinon qu’il s’engage pour l’argent, et prend un certain plaisir à programmer chaque jour dans des bureaux climatisés à Paris des codes servant à assurer cette guerre propre qui se joue à distance, devant des écrans et joystick à la main.



Quand il est envoyé sur le terrain pour une mission au Moyen-Orient, il découvre l’aberration de cette guerre moderne et clinique, où les drones assument les risques à la place des soldats. C’est au côté de jeunes militaires à la ferveur blessée qu’il passe ses journées, et tandis qu’il programme ces avions sans pilote, eux s’ennuient du combat, de cet essentiel corps à corps avec l’ennemi.



Lentement, l’auteur transforme le récit, et ce qui aurait pu passer pour une altération de la réalité, une discrète anticipation, devient science fiction, et l’essor des machines sur l’homme se fait angoissant lorsque l’on découvre que certaines de ces machines ultra-secrètes sont totalement autonomes, et se passent de contrôle humain. Quand survient l’inéluctable mutinerie, l’armée n’hésite pas à laisser les drones sacrifier les hommes, quitte à faire passer la tuerie pour un assaut terroriste supplémentaire. Dans ce terrain hostile, notre hacker saura-t-il seulement sauver sa peau ?



Déserteur est un récit atypique, glissant au fil des pages dans un univers de science fiction. La langue est belle et maîtrisée, et j’ai pris un réel plaisir littéraire à la lecture de ce roman, qui s’est achevé d’une traite. Le propos est intelligent, et interroge avec justesse sur ces guerres modernes, où chaque militaire mort au combat porte le poids de l’échec de la Nation à protéger ses soldats lors de ses conflits. Un roman actuel et lucide, mon premier de la rentrée littéraire 2016, qui place d’emblée la barre haute !
Lien : https://www.hql.fr/deserteur..
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Les corps insurgés

Recommandé par une amie, je suis un peu déçu car je crois que je m’attendais à ressentir plus de choses. L’histoire ou plutôt les 3 histoires sont intéressantes mais j’ai un peu décroché à certains moments (peut être ce n’était pas le bon moment pour moi de le lire !). On voyage dans le temps, dans les différentes situations de ces trois hommes qui doivent trouver leur place, leur chemin dans la société de leur époque. Je pensais, comme dans la Tresse de Laëtitia Colombani, que les histoires se recouperaient au fil des pages mais pas vraiment. Donc bon….
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Les corps insurgés

B.Bergman n'en est pas à son premier roman , et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a du talent, ancien pensionnaire de la Villa Medicis en 2018, il a déjà reçu quelques lauriers.

Ce bras et cette main qui se tendent sur la couverture rappellent "la création d'Adam" de Michel-Ange et démontrent la passion de 3 jeunes hommes, Lorenzo pour la Beauté, Baptiste pour changer le monde, et Tahar pour faire quelque chose de l'exil, en des lieux et des époques différentes.D'où l'universalité de la fougue de la jeunesse.

De leur enfance , au déroulement de leur vie avec toutes les vicissitudes rencontrées; on suit Lorenzo le jeune italien qui à l'époque de la Renaissance arrive à Rome puis au Vatican, baignant dans les oeuvres des Maîtres, qui brûle de passion de peindre et d'aimer jusqu'à s'y perdre.

Baptiste,parisien, jeune fils de bonne famille destiné à suivre les traces de son père, qui, en 1967 , s'encanaille et s'émerveille pour des pré-révolutionnaires, il casse son chemin pour le regretter plus tard et à quel prix.

Tahar , jeune garçon marocain banni par son père pour une faute dite d'honneur;il va connaître le périple misérable des immigrés.Alors que son avenir s'éclaircit, il chute, mais pourra peut-être se relever.

Tout cela est écrit avec fougue et passion, chaque vie racontée appelle à tourner la page.

Je comprends bien le dessein de l'auteur, être au plus près de ces jeunes gens , traquer les similitudes de leur désir, la construction du livre le prouve avec talent:

Chacun des 21 chapitres qui rappellent une partie du corps( la main, les seins, etc... )est composé de 3 parties consacrées à chaque jeune homme. : Lorenzo- Baptiste- Tahar.

Pour faire court, pour suivre les péripéties de l'un , il faut lire entre temps celles des 2 autres.

Si on a la chance de pouvoir lire longtemps: parfait, sinon je crains que ces chapitres morcelés demandent des efforts de mémoire assez soutenus...peut-être. D'où 4 étoiles.

Merci aux Edts Calmann-Levy et à NetGalley pour leur confiance renouvelée. Parution le 19/08/20



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Les corps insurgés

Quelle est la partie du corps qui facilite le plus la rencontre avec l’autre, avec les autres ? Celle qui permet le toucher, qui vous indique le chemin, la voie à suivre. Celle qui peut faire ressentir quelque chose lorsqu’elle serre, qui est la première porte du désir par la caresse. Celle aussi qui peut frapper, faire mal, faire exploser le monde en appuyant sur un détonateur. Cette partie est un tout et c’est par elle que commence le roman de Boris Bergmann : la main, celle qui a tenu la plume pour contourner chaque partie du corps en chapitre, le dernier s’élevant hors du corps : l’âme.



Lorenzo, Baptiste, Tahar. Ce sont ces trois hommes qui vont dessiner l’anatomie de leur destin. Tout les éloigne, distance et temps, et pourtant, ils ont tous quelque chose en commun : réaliser quelque chose, soit en cherchant la beauté, soit en renversant le monde, soit en donnant un sens à un bouleversement. Chacun empruntant une conjugaison particulière.



Lorenzo, troisième personne du singulier, nous plonge dans le passé, dans une Italie du dix-huitième siècle avec le pouvoir des prélats et du Vatican. Il est né dans un petit village, Bomarzo, mais suite à un acte jugé répréhensible par le seigneur des lieux, il est envoyé par le prêtre à Rome mais avec une recommandation pour un cardinal. Lorenzo a un don, il peint et de façon spectaculaire. Il va alors rechercher toute la beauté possible pour la retranscrire sur des toiles. Mais Rome le déçoit. Il se réfugie dans la prière jusqu’au jour où il rencontre une femme, une résidente d’un bordel. On ne tombe pas amoureux d’une pute, mais Lorenzo, si. Et il croit en cet amour. Jusqu’où la passion pourra-t-elle le mener ?



Baptiste, deuxième personne du singulier, est plus particulier. Né à Neuilly, habite un bel immeuble du XVI° arrondissement où rien ne lui manque. Matériellement. Car l’amour est bien absent. Dans cette famille traditionnaliste, le jeune garçon grandit et cherche d’autres repères, comme cette femme qu’il va suivre dans le V° arrondissement et où le lieu du Moineau deviendra un rassemblement pour celles et ceux qui rêvent de révolution. Il rencontre une jeune femme, électron libre et déjantée. Ils s’aiment et ensemble pensent refaire le monde à un an de mai 68. Mais quelques mois auparavant, la jeune femme est enceinte. Que va-t-il se passer à la naissance du fils ?



Tahar, première personne du singulier, est contemporain à notre époque. Il est né à Tanger, une vie qui se fond dans la société comme pour la plupart de ses concitoyens. Mais un jour son cousin Selim l’entraîne dans un acte jugé comme déshonorant pour le père qui le chasse, ne lui donnant que l’argent nécessaire pour le passeur. C’est le début de l’exil, la rencontre en Italie avec Hassan, la traversée des Alpes et enfin l’arrivée à Paris. Seul au monde. Dans un centre pour réfugiés, il fait la connaissance de Fiona, une jeune humanitaire qui va l’aider et l’aimer. Pour un temps. Ensuite, Tahar sera la proie potentielle de tous les rapaces, comment va-t-il résister ?



L’année passée à Rome à la Villa Médicis a été inspirante pour le jeune écrivain – déjà remarqué pour Nage libre – et offre un récit original teinté de philosophie. Original par la construction mais également pour la trajectoire des trois personnages, une triade que semble tout opposer et pourtant qui renferme bien des composants identiques. La partie italienne est personnellement celle que je préfère pour la référence latine et artistique mais le personnage de Tahar est certainement le plus émouvant. L’écriture est recherchée mais avant-gardiste tout en respectant le principe des belles lettres.



Quand les corps s’insurgent, les esprits émergent.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Les corps insurgés

Entre les pages de son dernier roman, Boris Bergmann cristallise la fougue de la jeunesse, le feu de la passion et la pureté des idéaux. Le langage charnel du corps inaugure chaque chapitre effervescent, de la main à l’âme.

Les corps insurgés nous emportent à l’équinoxe des évènements de la Rome de la Renaissance au Maroc des années 2000, via le Paris de Mai 68.

Trois corps, trois personnages bouillonnants reliés par l’invisible filigrane où leur destin se répond en écho à travers les évènements gémellaires louvoyants de leurs vies.

Il y a Lorenzo, jeune peintre prodige de la renaissance recueilli sous l’aile du Père Saul. La découverte déterminante de la matière sera une révélation. Sa passion dévorante l’éveille et le guide vers la recherche absolue de la Beauté. Comme Loth il quitte sa ville sans se retourner. Exilé de l’enfance, il arrive à Rome où il croise la Beauté dans un lupanar. Selon lui elle s’aimante au sacré, c’est sa liberté jouissive. Il transcende la peinture, jusqu’à provoquer, libérer l’éclat dans la culpabilité ténébreuse. Il doit peindre un tableau pour le pape. La beauté tiendra t-elle ses promesses ?

Baptiste, le deuxième personnage est ce jeune lycéen naïf dans le Paris de Mai 68. Issu d’un milieu très bourgeois mais animé par ce désir incandescent, cette rage volcanique de révolution intérieure et sociale. Il « dérive » avec ce désir fiévreux de changer le monde, brûler comme Rimbaud, braver certaines formes d’hypocrisie de la société. La révolte au goulot, l’ivresse de la nuit et ses premiers frissons.

Tahar le troisième personnage, jeune Marocain chassé de sa famille, est contraint de quitter sa ville Mohammedia « afin d’expier sa faute». Son odyssée se scelle par une vie désormais en transit, en quête d’identité, trouver sa place dans ce Paris où il est désormais un réfugié sans papiers. Dans son écueil la violence le cueille.

On est vite ébloui par l’architecture du livre, ce vertige frénétique dont les maux si justes illustrent chaque période phare. La passion incandescente gratte et étincelle entre les pages enflammées avec cet éclat dans l’encre. Les pages se tournent mais ne s’éteignent pas jusqu’au final spectaculaire de Lorenzo (l’artiste mon préféré). Flamboyant, la passion jusqu’au bout... A lire!!!!!
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Les corps insurgés

Trois jeunes hommes, nés à des époques différentes, rêvent de révolution. Lorenzo est un jeune peintre de la Renaissance italienne. Il est né en 1729, à Bomarzo, près de Rome, et est de condition modeste. Sa mère a confié son éducation au curé du village. C’est ainsi qu’il découvre la peinture, grâce à laquelle il veut changer la vision du monde. Baptiste est un lycéen, né à Neuilly, en 1949. Il est issu d’un milieu bourgeois. Il rêve de s’opposer au système et à ses origines. Enfin, Tahar est né en 1999, à Mohemmedia, près de Casablanca. Il a été éduqué dans un environnement religieux. Lorsqu’il a été mis à la porte du domicile familial, il a fui, en France. Des trois garçons, il est le seul à ne pas chercher la révolution, c’est la violence qui vient à lui.





Lorenzo est un être exalté, qui veut approcher la beauté avec tous ses sens. Baptiste est un jeune homme enflammé, qui n’est pas à sa place, dans son environnement social et familial. Tahar, au début, voudrait vivre en paix, il est en quête d’identité et se laisse porter par les personnes qui lui en donnent une, qu’elle soit réelle ou non. Les trois sont différents, mais ils sont poussés par l’envie de changer le monde, dans lequel ils vivent. L’Italien vit à l’époque de la Renaissance, il désire amoindrir l’influence du pape. Le Français grandit en pleine révolte de la jeunesse, en mai 68 : il ne veut pas rater sa révolution. En 2020, le Marocain subit le joug des traditions et des intolérances, toujours présentes. Alors qu’ils semblent vivre des moments n’ayant aucun rapport, chaque chapitre comporte un évènement qui correspond au fil directeur. Chacun éprouve des sentiments, des peurs, des rejets, des épreuves, des exaltations, des espoirs, etc. qui sont dissociables et pourtant si semblables. Ils vivent un chemin de vie parallèle, analogue par l’expérience, mais divergent, en raison des contextes distincts et de leurs personnalités.





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Les corps insurgés

La délicate et actuelle photo du bandeau du livre évoque « La création d'Adam» chef-d'oeuvre de Michel-Ange.

Boris Bergmann a écrit son troisième roman durant son année de résidence à la Villa Médicis à Rome.

Il conte l’histoire de trois destinées alternant époques et lieux.

Trois histoires entrelacées se font écho, conjuguées avec une partie du corps pour chacun des chapitres.

Le désir profond d’absolu.

Des corps qui se rencontrent.

Le feu de la passion les prend, ils succombent à la chair qui les en délivre, ou les brûle.

Les corps s’insurgent. Rébellion de la jeunesse. Découverte de la sexualité.

Des corps consumés qui se révoltent, puis s’enlisent.

Des personnages qui, confrontés à leurs démons, étreignent colère et rage. A tout prix, ils cherchent à donner du sens à leur vie.

Puissent-ils être sauvés par la grâce d’un regard. A moins qu’ils ne chutent.

*

En Italie à la Renaissance, Lorenzo, jeune paysan, se découvrant peintre prodige, est en quête de la Beauté à peindre, visionnaire, osant braver l’interdit.

« Pour lui, ce qui compte dans la toile, au fond, ce n’est pas le sujet mais la vibration de la lumière et de l’obscur : dans ce duel réside le sacré ».

« Il a besoin du toit et de toile. Esclave de son art et de ceux qui le font vivre, ces maîtres et ces prêtres qui à Rome sont souvent les mêmes ».

*

A Paris, Baptiste, lycéen, issu de milieu bourgeois, veut sortir du carcan paternel, se révolte contre le modèle parental qui l’étouffe ; les évènements de mai 68 couvent.

« Tout commence et va mourir dans la violence ».

« Trouble à l’ordre public. Il aurait préféré un meurtre, ton père. Au moins, c’est dans la Bible, ça n’a jamais fait de mal au monde ».

*

De nos jours, Tahar, jeune marocain, forcé à l’exil suite à un drame familial, est réfugié en France.

« J’entends battre nos cœurs, j’en entends les additions, tachycardie inouïe dans les vagues, glissant ensemble, laissant derrière les vies initiales ».

« Hassan a raison quand il dit que la malédiction des hommes, c’est d’être toujours en exil : on les renvoie sans cesse de leur bonheur à peine trouvé. »

*

Un rythme effréné et un style romanesque et sensuel, libre et original.

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Les corps insurgés

Ce roman lie inextricablement trois vies, créant des ponts entre la Renaissance, Mai 68 et notre présent, entre Italie, France et Maroc. Hymne à l'humanité qui confine parfois au philosophique, Les corps insurgés se lit avec avidité, un système d'échos et rimes ciselées accompagnant les mouvements des trois protagonistes que le lecteur suit avec une certaine curiosité détachée (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/18/les-corps-insurges-boris-bergmann/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les corps insurgés

J'ai beaucoup aimé le dernier Bergmann, sombre mais toujours intéressant.

3 histoires entrelacées avec habileté et une vraie poésie.

Un livre touchant et qui, dans ces temps troublés, nous aide à réfléchir. Ce n'est pas si fréquent...



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Les corps insurgés



Dans son troisième roman, Boris Bergmann nous (ra)conte trois destins emblématiques, entremêlés par la même quête d'identité et cette volonté d'occuper une place importante dans ce monde



Il tisse, un peu comme le faisait un artisan des canuts, des liens entre ces destinées en apparence que tout éloigne et qui finalement sont liées par un même désir et quête de liberté trois mêmes visions d'une même passion.



Trois époques, trois exils, qui sont tous habités par une colère sourde qui les poussera à faire des choix qui scelleront à jamais leur destin.



Chacune de ces trois voix va livrer son propre combat avec une volonté farouche d’exister.



Raconter une histoire en trois époques, trois vies, trois destins qui s'entrelacent avec une plume imagée et puissante , voici le défi réussi de Boris Bergmann
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les corps insurgés

Avec talent, Boris Bergmann va nous conter trois destins emblématiques, entremêlés par le fil rouge de la révolte. Lorenzo est un jeune peintre de la Renaissance qui poursuit une quête de la beauté qui le rend esclave de ses passions. Baptiste appartient à une bourgeoisie étriquée et aspire en ce Mai 68 à plus de libertés mai également à plus de dérives. Tahar est venu se réfugier en France et souhaite obtenir une carte de séjour. Trois époques, trois exils différents mais tous sont habités par une colère sourde qui les poussera à faire des choix qui scelleront à tout jamais leur destin. Chacune de ces trois voix va livrer son propre combat avec une volonté farouche d’exister. Cette lecture n’est pour nous lecteur que découverte et sensations. Nous sommes happés dans le tourbillon frénétique de ces vies solitaires dépeintes avec tellement de justesse par l’auteur. Une écriture belle et imagée pour une histoire choc !
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