Citations de Bret Easton Ellis (356)
Getch est là, complètement défoncé; il me dit que les nouveau-nés qui meurent dans leur berceau sont des petits malins, car ils ont l'intuition des horreurs à venir et préfèrent cette solution.
J'ai songé à postuler pour ce rôle dans la pièce de Shepard, mais à quoi bon puisque j'en joue déjà un du matin au soir ?
Elle sort du fourre-tout Chanel un paquet de Silk Cuts et en allume une sans la moindre difficulté. Signal pour moi d’avancer vers la chaise longue vide à côté d’elle.
Quand nous entrons, le directeur, qui ressemble à un surfer de cinquante ans, se bagarre avec un groupe d’adolescent qui essaient d’entrer bien qu’ils n’aient pas l’âge requis par la loi. Pendant que le directeur fait un clin d’œil à Julian et nous laisse passer tous les deux, une des filles qui attendent m’adresse un sourire, ses lèvres humides couvertes d’un rouge à lèvre rose vulgaire se séparent et elle dénude les dents comme une chienne ou une louve qui gronde avant d’attaquer, elle connaît Julian et lui lance une injure que je n’entends pas et Julian dresse le majeur vers le ciel.
Je suis sur le balcon de l'appartement de Martin à Westwood, un verre dans une main, une cigarette dans l'autre. Martin fonce sur moi, et, avec les deux mains, il me pousse par-dessus le balcon.
[...] et mes yeux errent sur les garçons, qui n'ont même pas l'âge de conduire, en train de nager dans la piscine chauffée, sur les filles en string et talons hauts qui traînent du côté du jacuzzi, sur les sculptures manga dans tous les coins, sur une mosaïque de jeunesse, sur un endroit où vous n'avez plus vraiment votre place.
Nous commandons au room service du café qu’elle boit pas, une bouteille de vin rouge dont elle ne boit qu’un demi-verre, un paquet de cigarettes qu’elle ne fume pas. Une heure passe, puis une autre. Des fleurs envoyées par différents designers remplissent la suite, elles ont des formes et des couleurs suffisamment voyantes pour que nous puissions nous concentrer sur elles quand nous ne nous parlons pas. Un pigeon est posé sur le rebord de la fenêtre à l’extérieur et roucoule.
Nous sommes à dîner dans un appartement de la rue Paul-Valéry entre l’avenue Foch et l’avenue Victor-Hugo et c’est plutôt morose dans la mesure où un certain nombre d’invités ont été tués hier dans l’explosion du Ritz. Pour se rasséréner, les gens sont allés faire des courses, ce qui est compréhensible même s’ils ont achetés sans beaucoup d’enthousiasme.
Au début, elle s’exprimait si peu et elle était tellement indifférente que j’avais voulu en savoir plus à son sujet. J’enviais cette neutralité, c’était le contraire de la vulnérabilité ou du traumatisme ou du besoin ou de la souffrance ou de la honte.
Je fonce au premier étage de nouveau, à une vitesse inquiétante, me débattant dans la foule, trop de gens qui passent, trop de visages indistincts, que des profils, des gens qui me tendent des fleurs, des gens en train de parler sur leur portable, tous formant une masse ivre en mouvement, et je traverse l’obscurité complètement éveillé et les gens ne font que défiler dans la pénombre, constamment en route vers autre chose.
- Je suis mannequin. Je suis un poivrot. Mais c’est cool. Je suis cool – Soudain je comprends quelque chose – Attendez : c’est un contrôle ou un truc dans le genre ? Parce que j’ai laissé tomber la coke, merde, ça fait des semaines maintenant.
- Je préfèrerais être fermier plutôt que de traîner avec des gens qui boivent leur propre sang, espèces d’enfoirés de vampires.
- Ce type est tellement dégueulasse qu’il pourrait travailler dans un magasin d’animaux domestiques pour manger de la merde de lapin gratos.
- Hé, baby, nous sommes tous dans le même bateau, dis-je en grognant les mains couvertes de craie. Ouais, je vais laisser tomber tout ça et donner à manger aux sans-abri. Je vais tout laisser tomber et apprendre le langage des sourds-muets aux orangs-outangs. Je vais faire de la bicyclette à la campagne avec mon carnet de croquis. Je vais quoi ? Améliorer les rapports entre les races dans ce pays ? Me présenter aux élections présidentielles, bordel ? Lisez sur mes lèvres : arrrêtttez.
- Bill, il faut que je file moi aussi, mais écoute-moi, on peut se parler demain ? Je feuillette frénétiquement mon agenda. Euh, disons, soit à trois heures vingt-cinq, soit…quatre heures ou quatre heures et quart…ou bien peut-être, merde, à six heures dix ?
- Entre midi et minuit, je cherche des œuvres d’art avec les acteurs de « Friends ».
- Ca m’a l’air super-prétentieux, Bill.
- Le passé n'existe pas. Ça n'est qu'un rêve. Il ne faut pas parler du passé.
Certains élèves étaient plus beaux, quelques-uns plus charismatiques et athlétiques, d’autres avaient plus d’argent et d’autres encore, des parents célèbres, ce qui procurait un cachet unique, en revanche l’uniforme que nous portions ruinait l’idée qu’un tel aurait été « meilleur « ou « différent « de tel autre - vous pourriez faire face à cette injustice après le lycée, à l’université, dans le monde réel - et la quiétude du campus contribuait à soutenir cette notion qui était censé nous protéger tous. Le nombre d’élèves par niveau était relativement réduit - soixante, et pas plus de quatorze par salle de classe-, ce qu’il encourageait autre chose que les concours de popularité : la possibilité de frimer ou d’être obsédé par quelqu’un était réduite à rien ou presque par le règlement et la structure de l’école.
Je ne conduisais plus la 450SEL verte a quatre portes, j’avais rabattu la capote de la SL, un cabriolet à deux portes à l’intérieur noisette, et je roulais avec depuis que mes parents étaient partis en Europe, une semaine auparavant. Un garçon de dix-sept ans (j’aurais dix-huit en mars) fonçant dans Mulholland au volant d’un cabriolet Mercedes, dans un uniforme d’école privé, portant des Wayfarer, est une image emblématique d’un certain moment de l’empire, dont j’étais parfois assez conscient - est-ce qu’elle j’avais l’air d’un trou du cul? Je me le demandais brièvement, avant de penser: J’ai l’air tellement cool que je m’en fous.
« Patrick Bateman, qui est avec toute une bande de relations publiques et les trois fils d’un producteur de cinéma très connu, vient vers nous, me serre la main, dévisage Chloé, demande comment vont les choses pour la boîte, dit que Damien l’a invité, m’offre un cigare, taches bizarres sur le revers de son costume Armani qui coûte aussi cher qu’une voiture. »
I didn’t know how to answer this because it didn’t matter to me what the characters did. They existed, and I just wanted to convey a mood, immerse a reader into a particular atmosphere that was built from carefully selected details. What did the young people do? This suggested there was a plot, a story that was going to resolve itself. They hung out, they listened to music, they had sex, they went to clubs, sometimes they consumed drugs, they attended parties in mansions where there were pools and tennis courts and screening rooms, they drove aimlessly around the city at night, their parents were absent, they went shopping along Rodeo, they moved through the world alone, they stared at chandeliers high on acid. How could I sum this up in a plot?