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Critiques de Brian Wood (222)
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Black Road, tome 1 : The Holy North

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Brian Wood avait déjà écrit une suite d'histoires consacrées aux vikings dans la série Northlanders, à commencer par Sven the returned. Ce tome contient les épisodes 1 à 4 (sachant que le premier est double), initialement parus en 2016, écrits par Brian Wood, dessinés et encrés par Garry Brown, avec une mise en couleurs réalisées par Dave McCaig. Wood et Brown avaient également collaboré dans la série The Massive, à commencer par Black Pacific. Ce tome commence par une page de texte évoquant le contexte de l'évangélisation des villes vikings et l'édification d'une église qualifiée d'Hérésie d'Oakenfort à l'extrémité nord du territoire.



Le récit se déroule en l'an 1000. Il commence par un viking d'une stature gigantesque, en train d'enterrer une femme morte dans une tombe creusée à même le sol qu'il recouvre ensuite de pierres qu'il soulève à main nue. Quelques temps plus tard, Magnus le Noir (c'est le nom de ce viking) séjourne dans le village d'Iskfold. À l'auberge, il est abordé par un individu qui souhaite louer ses services. Il s'agit de servir d'escorte à un cardinal nommé Farina. Celui-ci souhaite emprunter la Route Noire (Black Road du titre) pour se rendre sur la côte d'Hammaruskk, jusqu'à l'Hérésie d'Oakenfort. Magnus accepte le boulot, après s'être assuré que personne ne suit le cardinal, et qu'il ne s'agit pas d'un guet-apens. Avant de partir, Magnus va récupérer ses armes auprès de Kitta, la maure qui s'est établie comme maréchal-ferrant à Iskfold.



Les 2 compagnons de route progressent à cheval sur des routes désertes, devant parfois passer des cours d'eau avec de l'eau jusqu'à la taille. Le soir autour d'un bon feu, Magnus interroge le cardinal sur la foi chrétienne. Ce dernier évoque en particulier le rituel du baptême. Au bout de quelques jours, Farina et Magnus sont attaqués par une équipe de brigands. Magnus découvre que leur objectif est de passer le cardinal Farina par le fil de l'épée. Il découvre également que le cardinal lui a caché qu'ils sont suivis par un individu qu'il désigne sous le nom d'ange gardien. Le voyage s'annonce très périlleux.



Le lecteur peut être venu à cette série parce qu'il a déjà lu Northlanders et qu'il souhaite retrouver la narration particulière de Brian Wood sur ses histoires de vikings. Le nouveau lecteur constate rapidement qu'il y a une forme de décalage entre la période du récit et la manière dont parlent les personnages. Ils n'emploient pas de termes anachroniques, mais leurs tournures de phrase sont modernes, et certains mots de vocabulaire renvoient à des concepts sociaux modernes. De la même manière, il est pris au dépourvu en découvrant que le maréchal-ferrant est une femme, de couleur qui plus est. Il s'agit d'un parti pris narratif sciemment choisi par Brian Wood qui refuse une narration académique trop rigide, ou des personnages trop stéréotypés (d'où le placement d'une femme dans un métier d'homme). Une fois que le lecteur a identifié cette particularité narrative, il s'y adapte facilement et se rend compte qu'elle rend les personnages beaucoup plus vivants. Il se dit que finalement c'est le signe que Brian Wood estime que la nature humaine est inchangée, qu'elle est identique à toutes les époques.



Le lecteur constate également que Kitta n'est le seul personnage à être fortement typé. Magnus est un colosse à la musculature très impressionnante, avec un crâne soigneusement rasé de près et une barbe longue et épaisse. Ses biceps sont plus gros que sa tête, comme une sorte de musculature de superhéros. Il dispose d'une résistance à la souffrance hors du commun (mais en partie expliquée par son stoïcisme pragmatique), et il ne semble pas souffrir du froid (là encore à un degré un peu forcé). Le cardinal est à peu près aussi épais qu'une feuille de papier à cigarette, avec un visage fortement ridé et des cheveux gris. L'ange gardien dispose également d'une morphologie unique, et d'une vivacité impressionnante. Les auteurs ont donc choisi de donner une apparence fortement marquée aux principaux personnages, comme si leur personnalité transparaissait au travers de leur apparence physique.



Garry Brown réalise des dessins, en détourant les formes d'un trait rapide et irrégulier, comme s'il s'agissait d'une étape intermédiaire entre l'esquisse et le dessin encré avec soin. Il ajoute des gros traits épais et rugueux pour figurer les textures ou les ombres portées. Ce mode de dessin leur donne une apparence âpre et quelque peu mal dégrossie, en adéquation avec la vie dure et difficile dans ces contrées encore majoritairement sauvages. Néanmoins ces dessins à gros traits ne sont pas synonymes d'à peu près ou de précipitation. De séquence en séquence, le lecteur peut observer des détails comme les huttes en bois d'Iskfold, la cotte de maille de Magnus, la tenue vestimentaire ouvragée de l'ange gardien, les toits des maisons à Rome, les habits de l'évêque Oakenfort, etc.



Le parti pris graphique de Garry Brown se trouve totalement justifié lors des scènes de combats qui se déroulent toutes à l'arme blanche ou à l'arc. Le choix de traits appuyés et rapides transcrit la brutalité des affrontements, la force primaire utilisée pour frapper, les plaies béantes infligées par des armes basiques. Le dessinateur n'a pas besoin de se complaire dans les détails gore pour faire ressortir le choc entre individus, la nécessité de frapper le premier pour survivre, la boucherie sanguinolente qui s'en suit. Tout au long de ces pages, le lecteur constate également que Garry Brown dispose d'un niveau élevé de compétence en tant que metteur en scène. Il sait aussi bien mettre en avant les personnages, varier les angles de vue lors des discussions, ou ouvrir le champ lors du cheminement des personnages. Sa narration visuelle est en parfaite cohérence avec la nature du récit. D'ailleurs le lecteur observe que le scénariste se repose entièrement sur l'artiste pour raconter l'histoire, en limitant le volume de phylactères dans de nombreux passages.



Brian Wood reprend donc le thème des vikings pour une nouvelle histoire, indépendante de celles racontées dans la série Northlanders. Cette fois-ci, il ne s'attache pas à des faits historiques, ou en tout cas il choisit des noms de lieu qui ne sont pas identifiables, qu'il n'est pas possible de placer sur une carte. Il a choisi des personnages fortement typés, ce qui lui permet d'assurer le spectacle et de rester dans le domaine du divertissement. Il a construit une solide intrigue dont la nature n'est pas immédiatement apparente. En découvrant l'histoire de Magnus le Noir, le lecteur se dit qu'il va suivre le destin d'un guerrier plus robuste que les autres. Il y a bien sûr un peu de cela, avec le sort de sa famille, et sa quête de spiritualité. Mais le regard du lecteur est également attiré par le sous-titre présent sur chaque page de titre : une enquête de Magnus le Noir (A Magnus the Black Mystery). Le scénariste écrit donc un polar viking.



Il s'agit d'un polar ancré dans l'environnement dans lequel il se situe : l'an 1000 au pays des vikings. Avec cette perspective en tête, le lecteur se dit que l'auteur a repris les conventions propres au détective privé de type dur à cuire (hardboiled) qu'il a transposées à cette époque, avec un guerrier viking plus fort que la normale. Une autre des caractéristiques du polar hardboiled est d'éclairer des aspects peu reluisants de la société. L'intrigue met effectivement en avant les ravages de la christianisation dans ce pays. Les prêtres chrétiens arrivent avec leurs armées pour convaincre de force la populace. Wood se montre très malin car le personnage principal Magnus a perdu la foi dans les dieux nordiques, et il s'interroge sur les pratiques chrétiennes. C'est donc un individu capable de prendre du recul à la fois sur les pratiques religieuses ancestrales de son peuple, mais aussi sur celles des conquérants, sans les rejeter d'office.



Ce premier tome de Black Road reprend l'approche narrative de la série Northlanders, avec une efficacité intacte. Brian Wood a conçu un récit dense, à la fois polar historique, mais aussi regard sur l'expansion de la religion chrétienne, sans oublier de donner une personnalité à ses protagonistes. Il utilise sciemment un parler contemporain pour donner plus de vie à ses personnages et contourner un académisme pesant. Garry Brown se révèle être l'artiste idéal du fait de sa narration compétente, et de l'apparence rugueuse et primale de ses dessins. Le lecteur prend plaisir à découvrir un divertissement adulte et intelligent, sans être condescendant. Il apprécie la forme de polar, et relève avec gourmandise les éléments historiques, comme ce village abandonné pour l'hiver et servant de garde-manger en préservant la nourriture pour le retour des habitants avec les beaux jours.
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The Massive, tome 4

Ce tome fait suite à Longship (épisodes 13 à 18). Il contient les épisodes 19 à 24, initialement parus en 2014, tous écrits par Brian Wood. Il faut impérativement avoir commencé cette série par le premier tome pour saisir tous les enjeux du récit.



Bloc (épisodes 19 à 21, dessins et encrage de Garry Brown) - Callum Israel a quitté le pont du Kapital pour se mettre à la recherche d'Arkady. Il est accompagné par Nagendra. Tous les 3, ils ont fait partie d'une organisation de mercenaires appelée Blackbelt. Ce périple va les mener de Vilnius à Prague en passant par Minsk. Il sera question de l'avenir de l'organisation écologique Ninth Wave, et de Mary.



Sahara (épisodes 22 à 24, dessins et encrage de Danijel Zezelj) – Mary se trouve en plein désert, en Arabie Saoudite. Elle s'enrôle avec d'autres femmes pour assurer la sécurité d'un convoi de 130 camions citernes transportant de l'eau potable jusqu'à la frontière du Maroc. Elle a la responsabilité d'un camion, conduit par 2 hommes, avec 3 autres femmes pour l'assister.



Comme le tome précédent, celui-ci commence par un texte d'une page dense, rédigé par un activiste écologique, Basil Tsimoyianis entraîneur de l'équipe d'intervention de la branche américaine de Greenpeace. Comme dans le tome précédent, il fait l'apologie de ce comics, et raconte l'une de ses interventions spectaculaires et dangereuses sur le terrain face à une multinationale. Comme dans le tome précédent, ces épisodes ne ressemblent pas à un pamphlet écologique, mais bel et bien à une histoire prenante et pleine de substance.



Dans la première partie, le lecteur continue d'en apprendre un peu plus sur les conséquences du Crash (la catastrophe écologique qui a ravagé la planète), et sur les liens qui unissent les personnages. Ces derniers se conduisent comme des adultes, leur entraînement de mercenaire leur servant à plusieurs reprises.



Wood n'en fait pas des surhommes pour autant, ou des soldats infaillibles. Les règlements de compte se déroulent à plusieurs niveaux (physiques et idéologiques), et les questions font plus mal que les coups. En particulier Arkady pose la question de savoir quel est l'avenir d'une organisation écologique comme Ninth Wave, et si leur commandant inflexible (Callum Israel) mérite vraiment l'obéissance aveugle de l'équipage. Wood allie avec naturel plusieurs approches : aventures, récit post catastrophe, individus engagés avec des convictions, recherche du profit, drame personnel, pour un récit riche qui reste très facile à lire.



Ces 3 premiers épisodes sont mis en image par Gary Brown, le dessinateur régulier de la série. Il réalise des dessins avec un encrage assez appuyé, un souci des décors réalistes, des vêtements normaux, et des attitudes mesurées. Néanmoins certains encrages à la truelle donnent l'impression d'un dessin fait à la va-vite plus esquissé que finalisé, comme s'il s'agissait des traits de construction. Cela ne nuit ni à la lisibilité, ni à la cohérence graphique des personnages et de leurs visage. Cela peut nuire à l'immersion du lecteur qui se trouve tiré de sa lecture par un dessin trop grossier.



La narration passe à un autre niveau de qualité pour la deuxième partie. Wood a concocté un suspense intense sur la faible probabilité de survie de ces dames, du fait des conducteurs masculins, des responsables masculins du convoi, des attaques sur le convoi, et l'inutilité de leur fonction une fois le convoi arrivé à bon port. Le scénariste intègre avec un naturel diabolique le thème du profit à tout prix, ainsi qu'une dimension spirituelle légère et pertinente. Enfin, le lecteur en apprend plus sur la mystérieuse Mary aux actions toujours inattendues (voir les tomes précédents).



Non seulement l'histoire est plus tendue, mais en plus la narration visuelle passe dans une autre catégorie : l'excellence. Le lecteur retrouve avec grand plaisir les images taillées au burin de Danijel Zezelj, qui arrache littéralement ses personnages à la matière informe de la page. Il réalise des cases dans lesquelles les personnages et les camions sont assimilés petit à petit par le sable du désert. La mise en couleurs de Jordie Bellaire complète à merveille ces images pour renforcer chaque ambiance, sans se mettre en avant au détriment des traits.



Zezelj donne à voir des êtres humains plaqués sur un environnement indifférent à leur présence, et qui n'a rien à leur offrir. Il montre de manière parlante le caractère artificiel de cette entreprise insignifiante malgré son ampleur (130 poids lourds). Les femmes comme les hommes sont érodés par le sable et la chaleur. Leur existence n'a de sens que pour la mission qu'ils accomplissent tellement ils sont écrasés par la masse des camions. Il faut voir le cimetière de voitures de luxe pour se rendre compte à quel point les dessins de Zezelj transcrivent l'absurdité de ces signes de richesses laissés à l'abandon, dépourvus de sens après le Crash.



Zezelj ne sacrifie en rien l'humanité des personnages, des morphologies normales, rendues presqu'anonymes par des vêtements entièrement fonctionnels, dépourvu de fanfreluches. Les visages sont durs, portant la marque des difficultés matérielles. La mise en scène rend compte de la sécheresse des échanges entre individus, de l'économie de chaque instant. Lorsqu'une émotion affleure, elle en apparaît d'autant plus intense.



Avec ce quatrième tome, Brian Wood continue de narrer le parcours de rédemption de Callum Israel, et des membres d'équipage entraînés dans son sillon. Il mêle une dose d'aventures, avec un environnement bouleversé. L'avancée du récit est également dictée de manière naturelle par l'histoire de chaque personnage. La première partie relève du thriller intelligent. La seconde partie s'élève au rang de littérature riche et dense, et facile à lire, avec une narration visuelle naturelle d'une rare intensité.
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The Massive, tome 2 : sous-continent

Ce tome fait suite à Black Pacific (épisodes 1 à 6) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2013, écrits par Brian Wood.



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- Épisodes 7 à 9 "Subcontinental "(dessins et encrage de Garry Brown, mise en couleurs de Dave Stewart) - Le Kapital (le navire de l'organisation écologique Ninth Wave) fait escale à la station Moksha (une plateforme pétrolière offshore, servant de capitale à un état indépendant composé de plusieurs plateformes pétrolières). Plusieurs membres de l'équipage montent à bord de la plateforme dont Callum Israel (le commandant du Kapital et le chef de Ninth Wave), Mary, Georg, Mag Nagenda et Ryan Porter. Israel est accueilli à bras ouvert par Chandpur (le président pour 1 an de cette utopie) qui lui vante les mérites de cette société où la tolérance, la fraternité et l'égalité sont des réalités. Pour une raison incompréhensible, Mary fausse compagnie à tout le monde et se livre à un acte de sabotage sur les systèmes de communication de la plateforme.



Avec ces 3 épisodes, Brian Wood conçoit un cadre de narration plus traditionnel que dans le premier tome. Il y a une intrigue principale clairement identifiable : le régime utopique de Moksha, leur politique pour s'installer comme une nation, la possibilité de repartir de zéro pour un régime politique utopique (ou, au moins, plus juste), la position de plus en plus ténue et ambiguë de Ninth Wave. Dans un monde ravagé doivent-ils encore conserver une politique d'empêchement d'actions dégradant l'environnement, ou devraient-ils prêter assistance aux communautés en difficulté ? Quelle est cette obsession de courir après "The Massive" qui semble de plus en plus n'être qu'un écho fantôme ? Pourquoi Callum Israel reste-t-il une sorte de commandant à vie du Kapital et n'essaye-t-il pas plutôt une forme de démocratie ?



Alors que ces questions font penser à une approche très cérébrale, il n'en est rien. Le mystère sur les agissements de Mary est prépondérant, inscrivant ces épisodes dans le registre du thriller intelligent. Le lecteur éprouve toujours une forme de distanciation avec Mary et Mag Nagendra qui restent des individus à l'entraînement militaire exceptionnel, leur permettant de triompher de tout, quelques soit le nombre d'adversaires (en y laissant quand même quelques plumes). Le thème d'un lien mystique avec la mer refait surface brièvement dans une unique séquence.



Brian Wood a également inclus quelques retours en arrières, mais moins nombreux que dans le premier tome et plus circonscrits. Le lecteur n'a donc plus cette impression d'être balloté d'une séquence à l'autre, dans un flot narratif assez agité.



Le lecteur a le plaisir de retrouver Garry Brown plutôt que Kristian Donaldson, avec des dessins d'apparence plus organique. Il a toujours recours à un encrage appuyé pour les arrières plans, permettant de les rendre substantiels et instaurer une sorte menace sourde. Il applique une approche similaire pour les personnages, parsemant leur visage de quelques traits secs, ce qui leur confère une forme de tension, de fatigue, de marque de l'âge. Brown ne cherche pas à réaliser des dessins jolis, ou esthétiquement plaisants, mais à rendre compte de la tension diffuse que fait peser l'écroulement partiel des civilisations et les bouleversements climatiques et géologiques. De ce point de vue, il réalise une mise en images au diapason du récit, discrètement efficace, crédible, sans être tape-à-l'œil.



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- Épisode 10 "Breaker" (dessins et encrage de Gary Erskine, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - Le Kapital arrive en frontière des eaux territoriales de la Bolivie. Callum Israel doit gérer la demande musclée de plusieurs membres de l'équipage qui souhaitent rejoindre la terre, pour pouvoir lutter aux côtés des boliviens qui défendent leur territoire.



La chasse au Massive a reprise le dessus et Callum Israel est confronté aux volontés divergentes de son équipage (qui reste toujours aussi anonyme, à part pour Mary, Nag, Lars, Georg et Ryan). À nouveau, Brian Wood trouve un équilibre narratif parfait entre une dynamique basée sur une situation conflictuelle source d'action, et des questionnements plus fondamentaux sur l'intérêt d'une forme de gouvernance centralisée remettant en cause l'équilibre entre intérêt général et intérêt particulier.



Les dessins de Gary Erskine restent dans une veine réaliste, un peu simplifiée, avec un encrage appuyé apportant une forme de marque d'usure adaptée au récit. Toutefois, par comparaison avec Garry Brown, Erskine a tendance à adoucir les contours des visages et de leurs formes. Cela introduit une forme de décalage entre des êtres humains plus "reposés" et un environnement toujours aussi abrasif et incertain.



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- Épisode 11 "Mégalodon" (dessins et encrage de Declan Shalvey, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - Lors d'une sortie de reconnaissance en hélicoptère, Mary et Jon Gibson (le pilote) s'écrasent sur un récif, bientôt entouré de centaines de requins en proie à une frénésie.



Il est possible de voir une simple étape supplémentaire, à l'instar de l'épisode précédent. Callum Israel impose une nouvelle action pour essayer de trouver The Massive", toujours aussi élusif. Il y a à nouveau un questionnement sur le bien fondé de ses décisions qui induisent des conséquences pour tout l'équipage, et une situation introduisant de l'action, le vol d'hélicoptère, avec une bonne dose de risques. Cet épisode comprend également une composante écologique avec le tourment des requins. Mais en prenant un peu de recul, le lecteur constate également que Brian Wood applique au Kapital, la même évolution qu'à la planète : ses ressources s'amenuisent lentement mais sûrement, et son mode de fonctionnement ne peut plus reposer sur un modèle d'expansion infini dans lequel il y aurait toujours de nouvelles ressources.



Declan Shalvey adapte sa manière de dessiner pour ne pas créer d'hiatus visuel. Il n'y a que certains visages qui relèvent de l'exagération comique qui semble déplacé dans ce récit très réaliste. Il est très convaincant dans sa représentation des requins, et dans l'aménagement du Kapital.



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- Épisode 12 "Nunatak" (dessins et encrages de Danijel Zezelj, mise en couleurs de Jordi Bellaire) - L'équipage réduit du Kapital capte à nouveau des signaux de la balise du Massive. Callum Israel décide de remonter à la source du signal quoi qu'il en coûte. Le Kapital est rapidement prisonnier des glaces de l'arctique.



Les émissions du Massive ont à nouveau été captées par la radio du Kapital, et cette fois-ci Callum Israel a décidé de consacrer toutes les ressources du Kapital à le rattraper coûte que coûte, quelle que soit l'opinion de l'équipage, de Lars, Mag et Mary. Cette course poursuite rapide (1 épisode) donne lieu à un suspense psychologique très intense, magnifié par les dessins de Danijel Zezelj.



Enfin, cette série bénéficie d'un dessinateur de premier plan avec Danijel Zezelj qui avait déjà collaboré avec Wood sur plusieurs épisodes de Northlanders (numéros 18 & 19 dans Blood in the snow, et 48 à 50 dans The Icelandic trilogy). Il utilise un encrage qui donne l'impression que les personnages et les décors ont été détourés au burin. Cela leur donne de l'épaisseur et de la consistance, une présence remarquable. Cela confère également une forme d'ancienneté et d'intemporalité aux décors naturels, faisant ressortir leur caractère inhospitalier. Grâce Zezelj, le lecteur ressent l'âpreté du climat et les contraintes pesant sur l'équipage.



Avec ce deuxième tome, Le lecteur est moins ballotté par les flots que dans le premier, il peut reprendre pied dans une narration moins chaotique, et apprécier l'étrangeté de ce récit aux apparences écologistes, à la trame d'aventure, et aux questionnements pas si simples.
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Northlanders, tome 7 : The Icelandic Trilogy

Ce tome fait suite à Thor's daughter and other stories (épisodes 37 à 41). C'est le dernier de la série, il contient les épisodes 42 à 50, parus en 2011/2012, tous écrits par Brian Wood. Il peut être lu indépendamment des autres tomes de la série et raconte une histoire complète.



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Épisodes 42 à 44 (dessins et encrage de Paul Azaceta) - En 871, Val Hauker débarque sur la côte de ce qui s'appellera un jour l'Islande. Il est venu avec sa femme et son fils Ulf. Les conditions de vie sont dures, la terre ne donne pas beaucoup et il faut y mettre beaucoup de force et d'énergie pour en retirer le peu qu'elle donne. D'autres familles ont immigré sur cette île, et la cohabitation n'est pas toujours pacifique. En particulier la famille des Belgarsson convoite les terres de Val Hauker. Ce dernier doit endurcir son fils pour assurer la pérennité de la présence des Hauksson (la lignée issue de Val Hauker). Qui obtiendra la position dominante et à quel prix ? Le premier épisode se déroule en 871, le second en 880, et le troisième en 886.



Paul Azaceta (par exemple dessinateur de Potter's Field) utilise un style reproduisant les lieux naturels, les vêtements et bâtisses avec fidélité, sans être asservi à une reproduction détaillée. Il choisit un niveau de représentation qui permet au lecteur de s'immerger dans ce qui est représenté, sans s'encombrer de détails. D'un coté la lecture s'en trouve facilitée ; de l'autre l'immersion est limitée par ce manque de détails. La mise en page est efficace, sans être flamboyante, les actions sont énergiques, sans être épiques, sans qu'Azaceta n'exagère la force ou la virilité des individus. D'un coté, Azaceta se met au service du récit et décrit des individus de manière réaliste ; de l'autre son application empêche le récit de décoller visuellement, elle prive le lecteur de surprise visuelle.



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Épisodes 45 à 47 (dessins et encrage de Declan Shalvey) - Cette partie se déroule durant les années 999 et 1000, au début de l'évangélisation de l'Islande, par les chrétiens. La cinquième génération des Hauksson est représentée par Mark et Brida, frère et soeur. Le frère représente l'autorité aux yeux des islandais et la famille Hauksson jouit d'une position politique dominante dans la société islandaise. La soeur constitue le cerveau derrière les actions du frère avec une vision claire des intrigues à mener pour assurer la pérennité de cette position dominante et pour assurer la continuité de la lignée des Hauksson. Leur clan se heurte toujours à celui des Belgarsson, mais aussi à une nouvelle force dont l'influence se fait sentir dans des changements d'allégeance : la religion chrétienne et ses prêtres.



Declan Shalvey (plus connu pour son travail sur les superhéros de l'équipe des Thunderbolts, par exemple Like lightning) adapte sans difficulté son style à celui de la série, et la transition avec Paul Azaceta se fait sans douleur. Lui aussi se plie au récit pour décrire de son mieux les actions, sans réussir non plus à apporter un petit plus à la narration. Malgré cela, il réussit quelques images plus marquantes qu'Azaceta (peut-être du fait d'un scénario plus propice), comme par exemple une chute d'eau, une grève déchirée par les rochers, une aurore boréale, et une magnifique conversation enténébrée du fait de la faible lueur des bougies.



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Épisodes 48 à 50 (dessins et encrage de Danijel Zezelj) - En 1260, Godar Hauksson représente la dixième génération des Hauksson. Il s'est attelé à la tâche de rédiger l'histoire du clan, tout en continuant à le faire prospérer sur le plan économique par le jeu des alliances. La famille Hauksson est l'une des plus puissantes de l'île, sur les plans politique et économique (mais pas la plus puissante). Osker Hauksson (onzième génération, époux de Freya) rejette la stratégie de Godar et souhaite revenir aux vraies valeurs vikings : rétablir la prééminence du clan par les armes et par le feu. Godar refuse de déclarer la guerre aux autres clans dans ce climat politique ; Osker passe outre son interdiction.



Ces 3 épisodes terminent la série en beauté sur le plan visuel grâce à la forte personnalité de Danijel Zezelj. Comme à son habitude, il semble arracher les formes aux ténèbres. Son approche des contours et de l'encrage confère une sensation de destin et de force de volonté aux personnages, mais aussi elle renforce le caractère inhospitalier du milieu naturel. On passe de dessins serviles, à des illustrations qui montrent des individus habités, un environnement vraiment sauvage, et des conflits violents et barbares.



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Tout au long de sa série, Brian Wood a refusé de se cantonner à reproduire une formule toute faite d'histoire en histoire. Il en est de même avec ce tome. Dans un premier temps, le lecteur peut repérer des thèmes récurrents au travers de cette trilogie, et propre à cet auteur. Pour commencer, Wood introduit dans chaque partie un ou plusieurs personnages féminins principaux. Dans ces récits, les femmes ne sont pas cantonnées au rôle d'épouse aimante et de mère de famille modèle. Elles participent aux projets de leurs époux ou concubins, elles les soutiennent, les aiguillonnent, établissent leur stratégie. L'une d'entre elle manie même l'épée, et monte à cheval, tout en assurant toute la gestion administrative du clan. Le deuxième trait spécifique à la série réside dans la manière dont certains personnages s'expriment. L'exemple le plus manifeste dans ce tome est celui de Brida Hauksson (cinquième génération) qui décrit ses fonctions dans les termes qu'emploierait un individu à notre époque. D'un coté, cette approche anachronique peut rompre le charme de la lecture ; de l'autre elle permet de transcrire la situation sociale de l'individu avec plus d'acuité. Au final, ce mode d'expression sert plus les histoires qu'il ne les dessert.



La troisième particularité des récits de Wood est de savoir créer des personnages dotés d'un solide caractère, différent des précédents, et de raconter une bonne histoire. Ici l'objectif de Wood est de confronter ce qui lui semble être le propre du peuple viking (ambition, soif de découvertes, propension à guerroyer, courage) à l'évolution des caractéristiques d'une société. Ainsi l'âme viking semble parfaitement adaptée à cette terre lors de la phase du peuplement (première partie). Elle semble moins capable de résister au christianisme. Et elle semble incapable de s'adapter à la complexification de la société, à l'évolution de la civilisation.



D'un coté, les actions des protagonistes aux différentes époques sont agréables à suivre, dépourvues de manichéisme et se répondant d'une époque à l'autre, ce qui constitue une lecture agréable et divertissante. De l'autre coté, Brian Wood incorpore la réalité historique d'une bien étrange manière. À la fin de chaque tome de la série Northlanders, je consulte une encyclopédie en ligne pour découvrir les événements historiques évoqués par Wood qui connaît bien son sujet. Donc, direction la page web dédiée à l'histoire de l'Islande. Il est enfin possible de comprendre pourquoi Wood a choisi ces dates là pour ses 3 parties. En fait, sans connaissance particulière de l'histoire de l'Islande, le lecteur a du mal à saisir les enjeux de chaque période, et pourquoi c'est cette génération qui affronte une crise déterminante. En lisant jusqu'au bout, il apparaît que Wood en réduisant la partie historique à la portion congrue atténue les conséquences pour ces 3 générations, privant ces histoires de leur intérêt principal (la motivation des personnages). Au fur et à mesure de la découverte des spécificités de l'histoire de l'Islande, le lecteur peut même se demander si ces scénarios n'ont pas été conçus un peu trop rapidement. La fonction de l'Althing (plus vieux parlement du monde fondé en 930) est totalement occultée. Les raisons de l'évangélisation sont passées sous silence, réduisant la présence des prêtres à une fatalité incompréhensible. La scène relative à l'apprentissage de la manipulation de l'arc anglais arrive comme un cheveu sur la soupe. En fait le lecteur finit par se dire que Brian Wood a manqué de place pour pouvoir dire tout ce qu'il voulait dire (même l'évocation de la chasse à la baleine est réduite à un artifice superficiel ne servant qu'à insuffler un peu d'action).



Ce dernier tome laisse le lecteur sur sa fin. Brian Wood semble avoir voulu condenser ses histoires pour tenir dans le nombre d'épisodes alloués par les responsables éditoriaux, avant la fin de la série, aux dépends de la substance des récits, et de leur sens. Paul Azaceta et Declan Shalvey effectuent une mis en images servile et trop sage. Seul Danilej Zezelj propose des visuels évoquant l'ardeur farouche des vikings.
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Northlanders, tome 3 : Blood in the Snow

Ce tome comprend les épisodes 9,10 et 17 à 20 de la série. Il a été publié après The Cross + the Hammer.



Épisodes 9 & 10 (Illustrations de Dean Ormston) - En 793, sur l'île de Lindisfarne, un homme élève seul ses 2 fils. Le premier est tout le portrait de son père : un bon chrétien, bien charpenté, doué pour les travaux de la terre et capable avec une épée. Le second est plus jeune et semble traverser une passe difficile dans sa relation avec son paternel. Il s'interroge sur les racines de sa mère qui n'était pas une anglaise.



À un premier niveau de lecture, il s'agit d'une fable assez agréable sur un vilain petit canard dans la famille et sur l'héritage transmis par les parents. Il y a de nombreuses scènes de batailles contre les vikings, bien sanglantes de préférence, même si l'illustrateur ne s'attarde pas sur les blessures. La façon qu'a Brian Wood de décrire ce jeune garçon n'est pas crédible du début jusqu'à la fin. D'un coté Brian Wood en fait un adolescent emporté par une utopie romantique, de l'autre Ormston le décrit comme un gamin d'une dizaine d'années.



Mais Ormston réussit plusieurs visuels impressionnants tels qu'une représentation sympathique de Thor (qui doit plus aux visions de Walt Kelly pour les pochettes de Manowar, qu'à sa version chez Marvel), le pauvre garçon dormant à même le sol avec l'épée à ses cotés, un crâne tranché en deux par une hache, une vision de la ville de Lindisfarne, etc.



Et Brian Wood développe une opposition bien présentée entre la religion catholique et les croyances des vikings. Ce n'est qu'en regardant dans une encyclopédie que j'ai constaté que la ville de Lindisfarne constitue un symbole fort puisque son monastère a servi de base à la christianisation du Nord de l'Angleterre. En outre le raid décrit dans cette histoire est le plus ancien raid viking connu et cette date est souvent utilisée par les historiens pour distinguer le début de l'époque viking. 5 étoiles, malgré les défauts de personnification.



Épisode 17 (illustrations de Vasilis Lolos) - Sur une plage 2 champions s'affrontent ; ils représentent 2 seigneurs locaux opposés par une ancienne inimitié mesquine oubliée au fil des ans. Les images décrivent le combat, et des bulles de texte évoquent plusieurs thèmes : la fabrication d'une bonne épée, les raisons (peu reluisantes) pour lesquelles l'un et l'autre se sont retrouvés champion de leur clan respectif, la réalité de la condition de berserker, les aspirations des uns et des autres, etc.



Les illustrations optent pour esthétisme très marqué, buriné, creusé par les vents. Les nuages en arrière plan se confondent parfois avec les mouettes. Le résultat rend bien compte de la brutalité et de la bestialité des coups échangés, ainsi que de l'aspect dérisoire de cet affrontement sous des cieux indifférents.



D'un coté, je suis sensible à la volonté de Brian Wood d'innover, de tenter d'autres formes de narration. De l'autre, il se trouve que cet essai là ne m'a pas convaincu : le duel détaché des sensations des combattants ne m'a pas passionné, et les réflexions diverses détachées des réalités correspondants n'ont pas réussi à m'impliquer. 3 étoiles.



Épisodes 18 & 19 (illustrations de Danijel Zezelj) - Suite au pillage d'un village, il ne reste que 3 femmes danoises rescapées qui se réfugient dans une ancienne fortification romaine, sur îlot accessible uniquement à marée basse. Elles doivent résister à une cinquantaine de saxons.



Première surprise magnifique : les illustrations de Danijek Zezelj. Il a également collaboré avec Brian Wood sur le tome 5 de la série DMZ (The Hidden War), avec Brian Azzarello sur le tome 2 de Loveless (Thicker Than Blackwater) et sur la minisérie El Diablo. Et il avait mis en images le scénario bancal de Kevin Baker pour Luna Park, pour des visuels envoutants. Il est vrai que son style fait perdre un ou deux degrés d'exactitude historique (les détails des décors perdent beaucoup de crédibilité). Mais en termes d'ambiance, cette attente à ciel ouvert, sur cet îlot isolé par la mer, cette histoire est absolument exceptionnelle.



Brian Wood a construit un scénario solide avec quelques affrontements bien brutaux et une dialectique plus subtile que prévue pour ces femmes résolues à ne pas finir comme esclaves sexuelles, et du coup obligées de réinventer leur place dans l'ordre de choses de ces sociétés patriarcales au possible. 5 étoiles pour une lutte à la limite de l'onirisme et du cauchemar.



Épisode 20 (Illustrations de Davide Gianfelice) - Brian Wood propose au lecteur de retrouver Sven (personnage principal de Northlanders 1). Il vit sur son île avec sa femme et ses enfants. Mais il sait qu'un jour une équipe de jeunes guerriers viendra pour le tuer afin de prouver leur valeur contre la légende bâtie sur les actes qu'il accomplit lors de son retour.



Brian Wood met en scène le thème classique des jeunes loups aux dents longues qui souhaitent prouver leur valeur en se confrontant à un ancien. Est-ce que l'expérience et la ruse l'emporteront sur la jeunesse et la fougue ? Une fois encore, je veux bien croire à la capacité de l'être humain de survivre sur un vieux caillou tout pelé, mais les illustrations ne me donnent pas assez de détails pour rendre cette hypothèse crédible. Après les illustrations de Danijel Zezelj, celles-ci apparaissent un peu fades, même si les coups d'épée continuent de charcuter et de faire gicler le sang. 3 étoiles pour cette histoire agréable, mais un peu convenue.



Il faut aussi dire un mot du travail du metteur en couleurs Dave McCaig qui assure l'unité de ton entre ces 4 dessinateurs différents et qui s'inspire beaucoup des travaux de Dave Stewart pour développer des camaïeux subtils qui renforcent à chaque fois les différentes ambiances.
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Sven the returned

Ce tome comprend les épisodes 1 à 8 de la série, initialement parus en 2008. Ils forment une histoire complète et indépendante.



En 980 après JC, un navire en aborde un autre pour le piller, au large du Bosphore. Sven (un viking) apprend d'un passager que son père est mort et que son oncle s'est emparé de ce qui lui revient de droit (le commandement d'un village, quelques terres et un vague butin au montant indéterminé). Après avoir passé le messager au fil de l'épée, il décide de rentrer chez lui, dans l'archipel des Orcades situé au nord de l'Écosse. Cet archipel a été annexé par les vikings en 875. Ces îles bénéficient d'une température moyenne de 8°C variant de 4°C en hiver à 12°C l'été. Tout juste débarqué, il se rend dans le village en question appelé Grimness. Il est passé à tabac par les sbires de son oncle Gorm et jeté comme un malpropre sur la grève, son oncle ne souhaitant pas le tuer. Sven est bien décidé à se venger en mettant à profit ce qu'il a appris des autres cultures durant ses années de voyage, contre ces culs terreux de vikings qui ne sont jamais sortis de leur île. Il croise également le chemin d'une femme étrange qui vit seule et qui manie l'arc avec une adresse quasi surnaturelle.



"Vikings finally done right !" proclame la couverture. Brian Wood (scénariste de tous les tomes de la série) invite le lecteur à plonger dans le monde des vikings en cette fin de premier millénaire. Le premier épisode donne le ton de la série : il sera question d'héritage (pas seulement pécuniaire, mais aussi culturel), sur fond de loi du plus fort avec force coups d'épée et de hache parés à grand renfort de bouclier en bois. Autant le dire tout de suite, j'ai trouvé qu'il y a un fort décalage entre la promesse de couverture et le contenu. En termes d'aventure, cette histoire tient la route. Le personnage de Sven se développe petit à petit pour une résolution organique qui naîtra naturellement des épreuves traversées. En bon viking, il séduit facilement et le lecteur a même le droit au guerrier qui prend sa compagne, en ayant encore son armure sur soi. Brian Wood joue gentiment et sans en abuser du décalage d'ouverture d'esprit entre l'expatrié et le chef insulaire. Les rebondissements ne sont pas tirés par les cheveux et le lecteur passe un bon moment à découvrir la lutte de Sven pour récupérer ce qui lui revient de droit.



Les illustrations de David Gianfelice se situent dans un registre détaillé sans être surchargé. Il adopte un style adulte, en particulier pour les visages qui n'ont rien d'enfantin ou d'avenant. Il dessine avec un certain talent les paysages désolé de l'île. Les affrontements entre guerriers sont violents et sans pitié, sans que les illustrations ne tombent dans le gore. Il met en avant l'impact des armes (épée, hache, flèche) sur les corps. Il préfère figurer les giclées de sang par des éclaboussures noires, plutôt que de représenter la tripaille à l'air. Il y a une grande diversité dans les visages. Les décors évoquent chaque ambiance avec aisance. Il construit les scènes de combats à l'arme blanche de manière à impliquer son lecteur et à faire ressentir le bruit, la fureur et le chaos de ces combats. Chaque case est rehaussée par la mise en couleurs intelligente de Dave McCraig qui développe une ambiance tonale très agréable pour chaque séquence.



Et puis, il y a les aspects qui privilégient le sensationnel au détriment des composantes historiques. Par exemple, Gianfelice semble avoir une idée assez vague du climat de l'archipel des Orcades. En particulier l'amante de Sven ne ressent jamais le froid la nuit puisqu'elle l'attend dans le plus simple appareil jusqu'à son retour incertain. Lorsque Sven est laissé avec son seul pantalon sur la grève, les vikings sont persuadés qu'il ne passera pas la nuit ; mais les éléments visuels ne permettent en aucune manière de comprendre la raison de cette conviction. Et puis, la narration de Brian Wood se trouve coincée au seuil du récit historique. Il y a quelques éléments qui indiquent qu'il a effectué des recherches pour ne pas raconter de bêtises. Mais aussi il y a des éléments qui sont absents : Wood n'est pas très à l'aise lorsqu'il évoque les croyances religieuses des vikings, l'organisation économique et marchande du village de Grimness est totalement éludée. La probabilité de survie d'une femme seule et indépendante du village, tout en restant à proximité nécessite une grande crédulité de la part du lecteur. D'ailleurs l'incapacité des habitants de Grimness à retrouver Sven sur une île laisse à penser qu'ils ne sont pas très futés et qu'ils sont franchement mal organisés. Et je reste confondu d'admiration sur la capacité de Sven à survivre pendant tout un hiver, sans aucune ressource particulière.



Votre appréciation de cette histoire dépendra donc du niveau de votre attente. Si vous recherchez une bonne histoire d'aventures, ce tome fait l'affaire avec un bon niveau de sophistication et de couleur locale dépaysante. Par contre, si vous souhaitez en apprendre plus sur les vikings, ou un peu de consistance historique et culturelle, vous risquez d'être déçu. La série continue dans The Cross + the Hammer qui contient les épisodes 11 à 16, avec d'autres personnages.
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The New York four

Un récit intimiste sur quatre copines, à un moment où elles passent de la fin de l’adolescence au début de l’âge adulte, et qui est marqué par l’amour que porte le scénariste Brian Wood à Big Apple [...]
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Northlanders, Intégrale 3 : Le Livre européen

Au cœur des conflits scandinaves, vivez ces batailles épiques et tragiques qui apportent un regard effrayant et envoûtant sur le monde des Vikings.
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Mara, tome 1

Il s'agit d'un récit complet, indépendant de tout autre, initialement paru sous la forme d'une minisérie en 6 épisodes en 2013, écrite par Brian Wood, dessinée et encrée par Ming Doyle et mise en couleurs par Jordie Bellaire.



Dans un futur relativement lointain, Mara Prince est une jeune femme de 17 ans championne de volley-ball. Dans ce futur aux réalités économiques peu reluisantes, le sport a pris une importance capitale dans les relations entre les nations, les sommes en jeu sont colossales et les sportifs de haut niveau sont des stars, bénéficiant de contrats mirifiques avec des sponsors, de leur propre chaîne de télévision à leur gloire, etc. Mara Prince est une star parmi les stars, richissime à million, inégalée dans ses capacités. Mais un jour lors d'un match hors tournoi, elle éprouve une étrange sensation lui permettant de se déplacer à une vitesse surhumaine et de passer de l'autre côté du filet pour faire dévier la balle venant juste de quitter les mains de la joueuse au service. Les caméras ont tout enregistré et la notoriété de Mara augmente encore. Par contre son avenir de sportive est compromis. Cette société maudit les tricheurs et les déchoit. Bien vite l'armée s'intéresse à Mara. Il lui reste à décider quoi faire de sa vie avec ses superpouvoirs d'une ampleur incommensurable.



Brian Wood est un scénariste prolifique à la biographie impressionnante. On y trouve aussi bien des histoires pour des franchises comme X-Men (Alpha & Omega ou Primer), Star Wars, ou encore Conan. Il a déjà à son actif un grand nombre de séries originales ou d'histoires complètes : The New York Four, la série DMZ, la série de vikings "Northlanders" ou encore la série "The massive" (à commencer par Pacifique noir). Il propose ici une histoire complète en 1 tome.



Ce récit se décompose en 3 actes distincts : (1) la présentation de Mara en championne exceptionnelle et la société dans laquelle elle évolue, (2) la réaction de cette société à la découverte des pouvoirs de Mara, et (3) le choix de vie de Mara. La première partie laisse une impression mitigée entre reprise d'éléments déjà existants dans notre société (à commencer par le vedettariat sans borne des athlètes de haut niveau, au hasard dans le football), et immersion totale aux côtés de cette jeune femme compétente, motivée et très sympathique, un pur produit de la société dans laquelle elle a grandi et de l'éducation qu'elle a reçu. Brian Wood réussit à faire exister cette Mara et la société qui l'entoure en quelques pages, en montrant à quel point Mara est d'une efficacité exemplaire, et en illustrant la maxime qui veut que l'on se sent seul quand on est au sommet. Il sait montrer en quelques cases l'attachement qui unit Mara à Ingrid Seven, sa seconde dans l'équipe, mais aussi sa meilleure amie et confidente. Il n'y a à aucun moment une trace d'infantilisme ou de mièvrerie dans la manière dont elles se comportent. Ingrid apprécie Mara, elles partagent entre elles leurs expériences (en particulier sur l'art et la manière de maximiser les profits dans leurs contrats avec les sponsors), et il n'y a aucun doute qu'Ingrid a intégré que tant que Mara sera présente, elle sera à jamais la seconde meilleure. Brian Wood sait à partir de quelques dialogues et de quelques pensées intérieures, appuyées par quelques nouvelles brèves donner l'impression au lecteur de connaître les personnages et l'environnement dans lequel ils évoluent.



Brian Wood n'est pas le premier scénariste à imaginer l'apparition de superpouvoirs dans un monde réel ou dans un futur proche (Warren Ellis avec sa trilogie Black Summer/ No hero / Supergod, ou encore John Arcudi avec A God somewhere). Il réussit à rendre la personnalité de Mara Prince très palpable et cohérente, et ses actions imprévisibles. Par contre la relative brièveté de l'histoire ne lui permet pas de développer pleinement les réactions de la société autour d'elle, ces dernières restent à l'état de ressort de l'intrigue, sans réelle épaisseur, sans servir de révélateur de cette société.



Ming Doyle avait déjà adapté 2 livres de Cynthia Leitich Smith en comics. Il approche les dessins avec une optique naturaliste qui donne une apparence très prosaïque à ce qu'il dessine, malgré la composante de science-fiction. D'un certain côté cette façon de dessiner peut décevoir les lecteurs avides de spectaculaire ou de sensationnel, de l'autre elle ancre bien le ton du récit dans une forme de normalité. En particulier il a pris soin de donner une physiologie d'athlète à Mara (pas de poitrine surdimensionnée), ce qui participe pour beaucoup à conférer de la crédibilité au personnage. Les éléments visuels de science fiction restent très discrets : un stade à l'architecture inattendue, un modèle de voiture inhabituel, des tenues vestimentaires sortant de l'ordinaire (en particulier l'uniforme militaire). Doyle s'attache surtout à créer une mise en scène vivante et plausible, transcrivant clairement les actions de chaque personnage. De temps à autre, le lecteur pourra regretter qu'un personnage sur deux ait la bouche entrouverte dans une expression du visage peu parlante et peu naturelle. Quelques scènes souffrent également de décors trop sommaires. Au fil des pages, il devient surprenant que les noms des sponsors n'apparaissent pas de manière plus proéminente dans les images, par exemple sur les tenues des joueuses ou sur les parois des stades.



Brian Wood et Ming Doyle proposent leur version de l'avènement d'un individu avec des superpouvoirs dans une société finalement proche de la nôtre. Ils réussissent à faire en sorte que Mara Prince s'incarne devant les yeux du lecteur ce qui génère son empathie et maintient son intérêt tout au long du récit. Le nombre de pages et les limites de Doyle ne permettent pas à l'environnement d'exister pleinement, ni de développer une approche plus étoffée de l'impact de Mara sur la société. L'histoire se termine de manière claire avec la décision de Mara quant à son avenir, il est possible d'y voir une allégorie sur le jeune adulte affirmant sa propre personnalité, achevant d'entrer dans l'âge adulte.
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The Massive, tome 1 : Pacifique noir

Reçu et lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et à Panini Comics pour l'envoi !



Prêt à embarquer pour une bande dessinée apocalyptique ? Pour un futur pas si lointain où les catastrophes naturelles et humaines se sont enchaînés pour transformer irrémédiablement la Terre et la vie humaine sur celles-ci ?

Brian Wood, génial scénariste de DMZ, se lance avec The Massive dans une nouvelle série de comics SF. Le pitch de l'éditeur est assez clair donc je ne répéterais pas le résumé.

Le scénario est clairement très apocalyptique ... voire un peu trop. Rien de bien ne s'est passé dans les 20 à venir. Les catastrophes naturelles se sont enchaînées et déchainées, l'humanité a sombré dans la folie et le repli identitaire. Bon en somme, un peu too much !

A côté de ça, les auteurs nous proposent une mise en page assez original avec des dossiers intercalés avec les chapitres. Je dois avouer avoir été assez perturbé par ses intrusions documentaires dans le récit qui doivent être lus pour pouvoir comprendre certains épisodes (notamment l'historique des personnages). Cela me semble un procédé un peu trop facile pour ce tome d'installation.

Enfin, et heureusement, le dessin et la colorisation viennent sauver à merveille les différents points évoqués précédemment.

A voir dans un tome 2 si le niveau est relevé mais j'ai été déçu par ce Brian Wood.
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DMZ, tome 2 : Le corps d'un journaliste

EXTRAIT "J'ai pris une claque, autant le dire tout de suite. Brian Wood propose sur ces six numéros (format original) une réflexion sur la guerre, sur les manipulations des médias par l'armée, qui fait froid dans le dos, surtout en cette période de guerre entre la France et les forces qui ont envahi le Mali. Roth découvre la politique militaire, ou ce qu'on appelle aussi la Stratégie, et découvre qu'il est peut-être juste un pigeon bien utile."
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DMZ, tome 10 : Porté disparu

Dans l'épisode précèdent, nous avions laissé Matty Roth, notre reporter de la DMZ, dans une situation bien complexe et délicate. Ayant pris un rôle de décisionnaire outre d'être le porte parole de Parco Delgado (héros populiste devenu gouverneur de Manhattan), Matty Roth annonce aux médias, au monde entier que la cité de Manhattan est désormais un état possédant l'arme nucléaire. Info ou intox ? Matty ne le sais presque pas lui même. Ce dont-il est sûr c'est qu'il viens de commettre l'irréparable et qu'il va s'effondrer, s'isoler. Pendant ce temps, en réaction à un acte de terrorisme, l'armée américaine répondra par la force et fera tout ce qui est nécessaire pour sécuriser le pays. Mais à quel prix ? Et dans quelle mesure ?



Bombe contre bombe, attaque contre attaque. Les habitants de la DMZ, où ce qu'il en reste, vont-ils se remettre de cette nouvelle épreuve ? Matty Roth est plus que jamais seul. Au bord de l'apitoiement sur lui même, il va se mettre a errer dans sa DMZ. Il va repenser aux années passées, au chemin parcouru et au chemin restant pour se sauver et se recentrer.



A t-il tout gâcher ? Pour le savoir, direction le point de contrôle du pont de la 59e, et se rendre aux autorités officielles, assumer ses responsabilités... Mais attention, les ennemis sont à chaque coin de rues, pendant que les bombardements eux, ne se terminent plus !



Dans un piteux état, il va encore nous surprendre, se surprendre. Et sur sa route de la rédemption, Matty va quand même recroiser quelques vieilles connaissances, dont une en particulier auquel il ne s'y attendait pas du tout... Retour aux sources, pacte et conditions pour une seconde chance, ce sont sans doute, les maîtres mots pour sauver la DMZ et ce, sans merder ! N'est-ce pas Matty... Accroche toi mon, gars !! Tu y es presque !!
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DMZ, tome 6 : Un jeu sanglant

Manhattan Island.

La guerre civile se poursuit. Un cessez-le-feu est mis en place et globalement respecté.

Afin d'aider à la stabilisation de la situation, les États-Unis veulent mettre en place un gouvernement provisoire sur l'Ile et organiser des élections afin que les habitants de Manhattan élisent leurs propres représentants au gouvernement provisoire.

Le seul problème, c'est que dans les personnalités proposées, aucune n'est originaire de Manhattan et aucune n'a réellement conscience de ce que vivre en ce lieu implique.

Parco DELGADO va imposer sa candidature et embarquer Matty dans sa campagne...
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DMZ, tome 5 : La guerre caché

Ce tome 5 de la série comporte 6 chapitres qui traitent chacun d'un personnage en particulier.

Certains de ces personnages font partie intégrante de l'intrigue principale (Amina, Wilson, Soames, Kelly). Pour RF (chapitre 5), il a très très rapidement été question de lui à la fin du tome 2. Enfin DECADE (chapitre 1) est une découverte mais tout comme les autres, il apporte sa pierre à l'édifice de DMZ.


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Northlanders, Intégrale 2 : Le livre islandais

Ce second tome de Northlanders souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Je n'ai pas du tout accroché aux récits souvent soporifique. Rien que la première histoire est un monologue d'un marin qui décide de partir à l'aventure mais qui perd littéralement pied, au point de massacrer ses hommes avant de prendre pied sur un nouveau territoire, le Groenland. Et oui, car ses deux autres défauts, c'est cette propension aux massacres - déjà vue dans le premier tome (mais quand même moins présente) - et cette déception lorsque l'histoire semble prometteuse et qui, finalement, se termine en eau de boudin (pardonnez-moi cette expression mais. Je n'ai pas mieux pour exprimer ma frustration sur l'ensemble de ces récits).

En ce qui concerne le dessin, il y a de tout mais dans l’ensemble c’est plutôt réussi, sauf le dernier récit ; je n’ai pas du tout accroché au dessin.

Il y a tout de même cette préface qui aborde l'histoire et les secrets des vikings qui est passionnante mais ce n'est que 2 pages sur un pavé de récits qui m'ont plus frustré et ennuyé qu'intéressé.
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La légende de Dark Vador, tome 10 : Dans l'om..

La Princesse sans détresse est LA STAR de ce comics, exposée en chef de guerre, ébranlée par la disparition de sa planète, et en pilote émérite de X-Wing (chose non vue dans les films). Leia est dépeinte comme une femme forte, pilier de la rébellion, qui place son devoir au dessus de tout, même de sa propre vie et de ses amis, et qui doit prendre des décisions difficiles pour confondre le traître qui renseigne l'Empire.

Bien qu'il soit convenu que les personnages principaux du film ne vont pas mourir, cela n'empêche pas Brian Wood de les secouer lourdement.

Une certaine tension d'ailleurs se ressent tout au long de l'intrigue qui avance à crescendo.



L'histoire démarre (très) lentement avant de trouver un bon rythme sur la fin. D'aucuns pourront reprocher à Brian Wood de livrer un récit trop "bavard".

Il faut plutôt y voir ce récit moins comme un comics bourré d'actions, mais plutôt tel un roman coloré qui permet de développer tous les personnages (connus, jusqu'aux plus discrets employés dans les films, et inédits) afin d'asseoir un récit sur le long terme (tout l'inverse du canon officiel Star Wars (2015) privilégiant des arcs courts jusqu'à son 9e tome).



C'est un peu là où le bât blesse, « L'ombre de Yavin » se terminant sur un cliffhanger sans que le principal enjeu (percer l'identité du traître) ne soit révélé. Pot-aux-roses qui sera découvert dans le volet suivant « Haute Trahison ».



Malgré son appartenance au canon "legends" (hors de la continuité officielle instaurée par Disney en 2014), « L' ombre de Yavin » est une histoire plaisante à suivre qui nous plonge dans la nostalgie des Épisodes IV, V et VI avec d'excellents dessins de Carlos d'Anda (les scènes de combats spatiaux brillent comme des pépites sur sur la rétine) qui rafraîchissent L Univers Étendu malgré son dénouement quelque peu frustrant.
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La légende de Dark Vador, tome 10 : Dans l'om..

Le tome 1 est plaisant à lire, pour une fois on se place du point de vue de Leia et non de Luke ce qui est bien pour les fans du personnage de la princesse. L'histoire est scindée est trois récits, une mission de Leia, une mission de Han et une mission de Dark Vador ce qui casse un peu le rythme parce qu'un recit est chaque fois coupé en pleine action pour laisser place a un autre.

Globalement, l'histoire est bonne et apporte des informations au lore même si cette série de Bd est classée Legends et n'a pas sa place dans la nouvelle chronologie de Disney. Les dessins sont un peu décevants, mais les couleurs sont belles. J'ai eu un peu de mal à suivre les scènes de batailles spatiales ça part un peu dans tous les sens.
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Northlanders, tome 1 : Sven le revenant

Ayant grandi en compagnie du "Thorgal" de van Hamme et Rosinski, cela faisait un petit temps que ce premier tome de "Northlanders" me faisait de l'oeil. Ce nouveau titre de l'excellente collection Vertigo rend en effet hommage aux guerriers scandinaves, et ce premier cycle, signé Brian Wood et Davide Gianfelice, se concentre sur le personnage de Sven.



Narrant le retour d'un viking sur ses terres afin de déloger l'usurpateur qui a pris place sur le trône qui lui était promis, le scénario de cette histoire qui se déroule en 980 après J.C. est finalement assez classique. le scénariste de "DMZ" parvient cependant à rendre la quête vengeresse de Sven très prenante.



Il y a tout d'abord le réalisme de ce récit qui se déroule bien loin des célèbres drakkars nordiques et de la période de gloire des vikings. Plongé dans les landes désertiques des Orcades, c'est un pays de désolation et de misère que découvre le lecteur.



Mais il y a surtout des personnages hauts en couleurs, marqués par la rudesse de leur environnement et n'hésitant jamais à recourir à la violence. le récit est porté par la personnalité de Sven, un personnage complexe et fascinant. Déraciné, exposé à d'autres cultures et rejetant les moeurs et les croyances des siens, ce guerrier exilé s'avère être le personnage idéal pour découvrir l'univers sombre et barbare des vikings. Les autres personnages, dont cet oncle superstitieux qui règne en despote sur ses terres ou cette mystérieuse femme archer, ne sont d'ailleurs pas en reste et constituent l'un des attraits de cette saga sanglante. Une violence constamment alimentée par la brutalité de personnages qui n'hésitent jamais à pourfendre leurs consorts.



Visuellement, le travail de l'italien Davide Gianfelice s'avère particulièrement efficace lors des scènes d'action.



En pays indien, chez les scandinaves ou ailleurs, cette collection Vertigo continue décidément de faire mouche !
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DMZ, tome 11 : Châtiment collectif

Ce onzième tome, qui reprend les épisodes #55 à #59 de la série US, met de côté son personnage principal, afin de se concentrer sur quelques personnages secondaires. Si Brian Wood demeure au scénario, chacun des épisodes est confié à un dessinateur différent, la colorisation de Jeromy Cox assurant une certaine uniformité au niveau du graphisme.



En se concentrant sur d’autres personnages, à l’instar du cinquième volet de cette série, l’auteur propose des visions différentes de ce conflit. Si la plupart des protagonistes et des dessinateurs sont d’ailleurs les mêmes que lors du cinquième tome, l’action se situe cette fois à l’aube des bombardements et de l’assaut final sur la DMZ. Alors que les habitants de Manhattan retiennent leur souffle en attendant cette frappe stratégique sans précédent, l’auteur invite à suivre cinq destinées, cinq personnages et autant de points de vue différents sur cette guerre civile.



La première histoire, dessinée par Andrea Mutti, livre l’histoire d’un civil que cette guerre civile à transformé en un tueur froid, alors qu’il n’avait jamais tenu d’arme avant le début de ce merdier. Le deuxième chapitre, superbement mis en images par Nathan Fox, permet de retrouver le vieux Wilson, ce chef charismatique de la pègre de Chinatown, qui ne se laissera pas impressionner par le danger qui menace son quartier. Cliff Chiang dessine quant à lui un récit plein d’humanité, qui montre Amina, l’ex-terroriste, recueillant un bébé abandonné par sa mère au beau milieu des décombres. Puis, le lecteur retrouve Décade, le tagueur qui était à la recherche de son chef-d’œuvre lors du cinquième volet et qui n’a rien perdu de sa volonté lors de cette histoire mise en images par l’impressionnant Danijel Zezelj (Congo Bill). Et finalement, l’ultime épisode, dessiné par David Lapham, permet de renouer avec un Matty particulièrement généreux.



De très bonnes histoires courtes, situées hors continuité, qui ont le mérité d’offrir une perspective différente sur les événements et d’en apprendre plus sur certains personnages secondaires.
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DMZ, tome 10 : Porté disparu

Ce dixième volet, qui reprend les épisodes #51 à #54 de cette série qui en compte 72, marque la reprise de la saga par Urban Comics. Suite à sa reprise du catalogue DC/Vertigo, le nouvel éditeur propose non seulement une réédition des premiers tomes en version cartonnée, mais également la suite de cette saga dans le même format souple que Panini et au sein d’une collection Vertigo Classiques qui a déjà bien belle allure.



Rappelons au passage que l’épisode #50 s’est glissé dans le huitième tome, qui proposait une sorte de parenthèse à l’histoire principale, consacrée aux destins d’hommes et de femmes transformées par cette guerre civile qui déchire les Etats-Unis.



Ce dixième volet débute dans un Manhattan post-apocalyptique, totalement déserté suite à la frappe nucléaire du tome précédent. C’est dans cette ville ravagée à l’ambiance glaciale, que le lecteur retrouve un Matty Roth en bien piteux état. Sa descente aux enfers avait débuté lors d’un sixième tome, plus politique que militaire, où il avait tourné le dos à sa neutralité journalistique pour soutenir Parco Delgado lors des élections. Ce changement de personnalité et d’orientation professionnelle se poursuivait lors du septième volet, où il devenait le livreur attitré de Delgado et se transformait même en trafiquant d’armes de destruction massive pour le compte du nouveau régime. Mais c’est lors du tome précédent que notre héros, qui se cherche une place au sein de cette guerre civile depuis le début du récit, a véritablement emprunté un chemin périlleux, sans retour apparent possible. L’utilisation d’une arme de destruction massive sur le sol américain est un thème sensible, qui ne laisse personne indifférent et qui a d’ailleurs précipité la chute de Matty Roth.



Loin de toute objectivité journalistique, le porte parole de Delgado se retrouve totalement isolé, dans une ville de Manhattan désertique. L’heure est donc venue pour notre héros de faire le bilan de son passage dans la DMZ. Rongé par la culpabilité et errant dans la zone démilitarisée, la route de la rédemption semble bien longue, mais, aidé par une pirouette scénaristique, Matty Roth va tout de même entrevoir le bout du tunnel et finalement renouer avec son rôle d’observateur.



La première moitié de ce tome de transition, qui permet à notre héros de prendre un nouveau départ, est assez lente, l’errance de notre ami n’étant accompagnée que de sa voix-off et des paroles de la « free DMZ radio », qui accompagnent le récit depuis le tome précédent. La deuxième moitié d’album est par contre plus rythmée, avec un Matty qui est notamment victime de quelques interventions plus musclées. Brian Wood aime décidemment mettre son personnage à mal.



Au niveau du graphisme, le travail de Riccardo Burchielli, qui dessine l’entièreté de ce tome, est toujours aussi bon et sa version d’une ville de New-York totalement détruite fait plutôt froid dans le dos.
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Couleur: Jaune

Ce peintre a réussi à peindre jaune sur jaune . Les Tournesols est une oeuvre signée:

Paul Gauguin
Pablo Picasso
Vincent Van Gogh

8 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : jaune , couleur , culture générale , peinture , cinema , littérature , art , histoireCréer un quiz sur cet auteur

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