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DMZ tome 11 sur 13
EAN : 9782365770682
128 pages
Urban Comics Editions (02/08/2012)
4.09/5   16 notes
Résumé :
Cinq récits, cinq héros, cinq parcours, cinq regards, cinq voix, sur la vie dans la DMZ durant les bombardements intensifs de l’armée. Matty offre la possibilité aux habitants de téléphoner hors de New York : mais quelles raisons le poussent à transgresser les règles et donner cet accès à la communication ?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à DMZ, tome 10 : Porté disparu (épisodes 55 à 59) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 60 à 66, initialement parus en 2011, écrits par Brian Wood, et mis en couleurs par Jeromy Cox. Les épisodes 60 & 61 ont été dessinés et encrés par Shawn Martinbrough. Les épisodes 62 à 66 ont été dessinés et encrés par Riccardo Burchielli. Toutes les couvertures ont été réalisées par John Paul Leon.

Épisodes 60 & 61 : aux États-Unis, un peu de temps avant la seconde guerre civile, un homme attend, son postérieur posé sur le capot de sa voiture, sur une route au milieu du désert. Il fume une clope. Un gros pick-up se rapproche : il épaule son fusil à lunette et le braque sur le véhicule. Celui-ci s'arrête et el téléphone du vendeur se met à sonner. L'échange se fait sous tension : finalement chaque conducteur repart avec le véhicule de l'autre et la cargaison dans le coffre. le vendeur a du mal à croire à la croix gammée au centre du volant qu'il a récupéré. Pendant ce temps-là, des milliers de manifestants se heurtent aux forces de l'ordre à Phoenix en Arizona, là où doit se tenir le G8, les délégations ne pouvant pas sortir de leur hôtel. Plusieurs blocs de Richmond en Virginie se retrouvent privés de services publics suite à des coupes budgétaires. Dans le même temps, le gouvernement dépense des sommes colossales pour des interventions militaires en Afrique et Moyen-Orient.

La seconde guerre civile qui est à l'origine de la création de la zone démilitarisée à Manhattan se déroule entre le gouvernement élu des États-Unis et les armées des États Libres, cette deuxième faction restant assez vague. Dans ces 2 épisodes, le scénariste développe le contexte dans lequel ces armées ont pu gagner le soutien d'une partie du peuple. le lecteur suit donc ce combinard piquant des armes à des milices pour les revendre à leurs ennemis, ou parfois même à une autre branche de la même milice, en parallèle avec des informations triées sur le volet qui renvoient l'image d'un gouvernement plus intéressé par la guerre et l'objectif de donner la vision d'un pays fort, que par sa politique intérieure et le sort de ses électeurs, du peuple. Quelques années plus tard, ce qu'a imaginé Brian Wood fait froid dans le dos, car la situation n'a pas changé, voire a empiré avec le quarante-cinquième président des États-Unis. Les dessins de Shawn Martinbrough sont raccords avec ceux de Burcchielli : sombres, un peu simplifiés, alourdis par un encrage épais et des zones de noir, moins fluides, un peu plus secs, totalement en phase avec l'histoire. Brian Wood réserve une surprise au lecteur, lorsque le combinard a rejoint les armées des états libres, et décide par lui-même d'un objectif militaire. le récit est d'autant plus terrifiant et pesant qu'il est plus que plausible.

Épisodes 62 à 65 : un groupe de parachutistes saute d'un avion militaire survolant la zone démilitarisée de nuit, alors que sous eux plusieurs blocs d'immeubles semblent en feu. L'opération militaire des États-Unis a commencé pour reconquérir (ou libérer) Manhattan. Il a été lâché plus de bombes dans les 30 dernières heures que pendant les 5 ans de la guerre. Dans la rue, Matty Roth est prêt avec son appareil photo : il sera le témoin de cette phase de la guerre, et transmettra ses clichés pour que le monde sache ce qui se passe. Il est interpellé par un général dans sa voiture, et conduit au centre de commandement. Celui-ci lui explique qu'ils ont besoin de Roth, qu'il a le droit à un accès total aux installations de l'armée, sans chaperon, et même à des gardes du corps s'il le souhaite. Roth décline la mise à disposition de ces derniers, et accepte de servir de témoin non affilié, indépendant. Il se retrouve vite à devoir choisir entre sa neutralité et donner des conseils pour éviter que les soldats qu'il accompagne se fassent tuer ou tuent des civils par crainte d'être eux-mêmes abattus. Lors d'une sortie d'accompagnement d'un détachement, il est récupéré par deux individus en costume qui le ramènent au quartier général pour qu'il parle à un prisonnier : un haut responsable des armées des états libres.

Le lecteur avait pu être pris par surprise par le tome précédent, une collection de 5 histoires en 1 épisode, s'attachant à un personnage différent, mais dans lesquels en arrière-plan il assistait au début du pilonnage de bombes de la DMZ. La série se conclut au tome suivant, et l'auteur a décidé de mener à son terme le conflit. le lecteur n'est pas surpris que Wood choisisse de faire intervenir l'armée régulière des États-Unis plutôt que les armées des états libres dont l'effectif n'a jamais été explicité. Matty Roth est au plus bas : déconsidéré et même méprisé par les habitants de la DMZ. Il a décidé d'arrêter ses bêtises et de revenir aux bases : redevenir un simple journaliste témoin des événements, ce qui est déjà faire preuve d'une réelle ambition dans un environnement comme Manhattan lieu d'affrontement entre factions diverses et variées. Mais les cinq ans passés dans la DMZ font qu'il n'est plus le premier venu, qu'il est toujours un enjeu stratégique pour les forces armées en place. Cette fois-ci, la proposition de l'armée des États-Unis semble trop belle : liberté totale de couvrir l'opération de pacification (ou de sécurisation) comme il l'entend, avec accès à toutes les réunions de l'état-major et possibilité d'accompagner n'importe quelle unité sur le terrain. Il est vite confronté au fait que la neutralité n'existe pas, qu'il prend parti même quand il n'agit pas, et que son inaction peut être la cause de la mort de soldats. En outre certains personnages les plus influents continuent de vouloir l'instrumentaliser, ce qu'il prend de plein fouet en se retrouvant devant le prisonnier de l'armée.

Riccardo Burchielli est de retour pour ce chapitre clé. Dans un premier temps, le lecteur se dit qu'il était plus pressé que d'habitude : traits plus épais et moins peaufinés, cases plus aérées, des plans taille et des gros plans pour les discussions. D'un autre côté, il remarque aussi que la première caractéristique renforce l'impression de la volonté de l'armée des États-Unis d'en finir sans vraiment faire dans le détail, d'actions définitives, ce qui apporte plus de conviction à la narration globale. La deuxième caractéristique va également dans le sens du fait que tout le monde est pressé d'en finir, de mettre un terme à cette situation. Mais s'il prend un peu de recul sur les pages, le lecteur se rend compte que son ressenti se nourrit de ces moments rapides et tendus, en occultant les autres. Comme à son habitude, l'artiste fait attention à représenter les sites de Manhattan conformément à la réalité. En outre, il représente les uniformes et les accessoires avec un bon niveau de détails dans la majeure partie des séquences, tout en donnant l'impression d'une narration légère et immédiate. Il y a quelque chose de pris sur le vif et d'urgent dans sa narration qui ajoute à la tension ressentie par Matty Roth, à l'énormité de ce qui est en train de se jouer, à la sensation qu'il n'y aucune possibilité de retour en arrière.

Brian Wood se montre sans pitié avec son personnage : il est impossible que la pacification s'opère sans qu'il ne se retrouve impliqué, sans qu'il ne doive faire des choix avec des conséquences immédiates pour les habitants, ou pour certaines de ses connaissances, à commencer par le responsable des armées des états libres, qu'il a déjà souvent rencontré. Il n'y a bien sûr plus de dichotomie bien/mal depuis longtemps, et les dilemmes moraux s'imposent à lui sans solution évidente, sans choix n'ayant que des répercussions positives. À nouveau Roth doit s'impliquer, sans disposer de compas moral, sans détachement possible, comme dans la vraie vie.

Épisode 66 : Zee Hernandez habitait à Manhattan avant le début de la guerre. Pendant le conflit, elle vivait avec une autre femme Martel. Puis un jour, elle a vu ce tout jeune homme blessé pénétrer chez elle et elle l'a pris en pitié et soigné : il s'agissait de Matty Roth. À sa manière elle l'a soutenu malgré ses hésitations, ses revirements, ses choix douteux.

En découvrant un épisode consacré à Zee, le lecteur commence à craindre le pire : en sortira-t-elle vivante ? Brian Wood revient sur des événements passés, sur une partie des relations entre elle et Matty Roth, mais cette fois-ci exclusivement de son point de vue à elle, jusqu'à parvenir au temps présent du récit. C'est très touchant de pouvoir ainsi découvrir les états d'esprit et les intentions de Zee vis-à-vis de Matty, ainsi que ses jugements de valeur, d'autant qu'ils sont inscrits dans la vie du personnage, qui n'est pas du tout entièrement dévouée à Matty. Les dessins de Burchielli donnent l'impression de se faire un peu plus lâches, un peu plus aérés, même s'il ne diminue par le niveau de détails, ou les accessoires uniques, comme si la pensée ou le caractère de Zee étaient plus clairs que ceux de Roth, moins encombrés, moins chaotiques. le lecteur est ravi d'avoir pu passer plus de temps avec cette femme forte, décidée et imparfaite.
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Ce onzième tome, qui reprend les épisodes #55 à #59 de la série US, met de côté son personnage principal, afin de se concentrer sur quelques personnages secondaires. Si Brian Wood demeure au scénario, chacun des épisodes est confié à un dessinateur différent, la colorisation de Jeromy Cox assurant une certaine uniformité au niveau du graphisme.

En se concentrant sur d'autres personnages, à l'instar du cinquième volet de cette série, l'auteur propose des visions différentes de ce conflit. Si la plupart des protagonistes et des dessinateurs sont d'ailleurs les mêmes que lors du cinquième tome, l'action se situe cette fois à l'aube des bombardements et de l'assaut final sur la DMZ. Alors que les habitants de Manhattan retiennent leur souffle en attendant cette frappe stratégique sans précédent, l'auteur invite à suivre cinq destinées, cinq personnages et autant de points de vue différents sur cette guerre civile.

La première histoire, dessinée par Andrea Mutti, livre l'histoire d'un civil que cette guerre civile à transformé en un tueur froid, alors qu'il n'avait jamais tenu d'arme avant le début de ce merdier. le deuxième chapitre, superbement mis en images par Nathan Fox, permet de retrouver le vieux Wilson, ce chef charismatique de la pègre de Chinatown, qui ne se laissera pas impressionner par le danger qui menace son quartier. Cliff Chiang dessine quant à lui un récit plein d'humanité, qui montre Amina, l'ex-terroriste, recueillant un bébé abandonné par sa mère au beau milieu des décombres. Puis, le lecteur retrouve Décade, le tagueur qui était à la recherche de son chef-d'oeuvre lors du cinquième volet et qui n'a rien perdu de sa volonté lors de cette histoire mise en images par l'impressionnant Danijel Zezelj (Congo Bill). Et finalement, l'ultime épisode, dessiné par David Lapham, permet de renouer avec un Matty particulièrement généreux.

De très bonnes histoires courtes, situées hors continuité, qui ont le mérité d'offrir une perspective différente sur les événements et d'en apprendre plus sur certains personnages secondaires.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ce tome 11 (version française) de la série DMZ est une transition que l'on pourrait considérer comme un hors-série. Il est constitué d'histoires courtes portant chacune sur un personnage différent. Brian Wood avait déjà proposé cet exercice de style dans le tome 5 - La guerre cachée (C'est le prochain tome à paraître dans la réédition en albums cartonnés par Urban comics).

Coïncidence ou non, on retrouve quasiment les mêmes personnages (Amina, Decade Later, Wilson) avec les mêmes auteurs (Nathan Fox, Danijel Zezelj). C'est donc une sorte d'hommage que Brian Wood rend à ses amis auteurs qui ont travaillés avec lui mais aussi à nous lecteurs qui sommes dans la prévision de la série qui touche à sa fin. Quel meilleur art existe t-il que de proposer un espace de travail en proposant ses scripts aux différents auteurs en question pour ainsi aborder la conclusion finale avec douceur !

Un travail renouvelé afin de reprendre son souffle dans le long cours de DMZ et terminer l'aventure avec Matty Roth dans les deux derniers tomes à venir.
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
ça va sévèrement canarder sur votre position dans moins de deux minutes...
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