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Citations de C. L. Taylor (82)


Le bip-bip-bip du moniteur cardiaque dans le coin de la chambre marque le passage du temps comme un métronome médical, et je ferme les yeux. Si je me concentre suffisamment, je peux transformer le gazouillis contre-nature en un tic-tac rassurant, celui de l’horloge de parquet de notre salon. Quinze années s’évanouissent d’un coup. J’ai de nouveau vingt-huit ans, je berce Charlotte bébé contre moi, son visage endormi niché dans le creux de mon cou, son petit cœur battant plus vite que le mien, même dans le sommeil. Il était alors tellement plus facile de la protéger.
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Le coma. Le terme a quelque chose d’inoffensif, de réconfortant presque, puisqu’il évoque l’image d’une nuit sans rêves. Sauf qu’à mes yeux, Charlotte ne donne pas l’impression de dormir. Ses paupières closes ne portent pas trace d’un doux sommeil profond. Pas de poing serré contre sa tempe. Pas de souffle chaud s’échappant de ses lèvres légèrement entrouvertes. Il n’y a rien de paisible dans la manière dont son corps gît, prostré, sur le lit sans couverture, le tube transparent de trachéotomie serpentant hors de son cou, des électrodes multicolores parsemant son buste.
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À la seconde où nous nous sommes retrouvés seuls, nous nous sommes mutuellement dévêtus, arrachant chemise, robe, bas et sous-vêtements. Le sexe a été rapide, violent, animal, et vite expédié, tant nous avions désespérément envie l’un de l’autre. Nous sommes restés enlacés, suant et haletant, pendant dix bonnes minutes avant que James me fasse rouler sur le côté, son érection ferme contre mes reins, et qu’il me prenne de nouveau.
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La haine ressemble à un poison que l'on concocte pour son ennemi et que l'on finit par avaler soit-même. En le haïssant, je lui accorde trop de pouvoir, trop de contrôle sur ma façon de vivre. Et je le laisse faire depuis bien trop longtemps.
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Moi qui craignais que tous les sentiments éprouvés à l’adolescence resurgissent et me submergent, je n’éprouve ni amour ni désir. Ni même de la haine ou de la peur. Ce que je ressens en regardant ses longs doigts épais courbés sur le volant, c’est du dégoût.
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Il m’a rapidement toisée quand j’ai contourné la camionnette, m’a reluquée avec désinvolture comme n’importe quel homme qui rencontre une femme qu’il ne connaît pas, sans que la moindre lueur d’intérêt n’éclaire son regard quand j’ai ouvert la porte côté passager pour monter dans l’habitacle. Ce n’est pas étonnant. Je suis une femme, pas une enfant.
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J’avais cessé depuis longtemps de demander à mes parents pourquoi ils n’étaient pas mariés. Ils prétendaient tous les deux qu’ils n’avaient pas besoin d’un bout de papier et d’une cérémonie coûteuse pour prouver combien ils s’aimaient, mais un jour, j’avais entendu ma mère avouer à une amie sa tristesse de ne jamais avoir eu droit à sa grande fête.
Lorsque mes parents se sont séparés, maman a conseillé à papa de vendre la maison pour qu’elle puisse acheter un endroit où nous pourrions vivre toutes les deux. Il lui a répondu qu’il ne bougerait pas de là et que si elle se souciait tant de me voir vivre dans un endroit agréable, elle n’avait qu’à partir sans moi. Maman a répondu qu’elle préférerait m’élever dans un taudis.
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Je lui expliquerais qu’il avait gâché ma vie. Que je rompais dès qu’un petit ami me disait qu’il m’aimait parce que pour moi, amour et domination étaient associés. Que je flippais dès que quelqu’un me frôlait le cou du bout des doigts. Que mon absence totale d’amour-propre m’avait poussée à coucher avec des tas d’hommes. Que je n’avais de relations sexuelles qu’à condition d’en prendre l’initiative et d’être chez moi. Je lui dirais tout ça, et plus encore, avant de lui hurler à la figure que c’était sa faute. Qu’il m’avait rendue comme ça. Que j’avais passé dix-huit ans à nier à quel point j’étais détraquée, mais que c’était fini. Surtout qu’il s’apprêtait à recommencer en foutant la vie d’une autre innocente en l’air.
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Ce n’était pas de l’amour que j’éprouvais pour Mike, mais une drôle d’émotion floue – la nostalgie de l’amour auquel j’avais cru, noyée dans la culpabilité, les regrets et la peur.
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L’adjectif fier ne faisait pas partie du vocabulaire employé par papa pour parler de moi. Honte, oui. Source d’embarras aussi. À mon retour de France, alors que maman s’est précipitée vers moi pour me serrer dans ses bras, papa arrivait à peine à me regarder. Quand il l’a fait, ç’a été pour me demander si l’on m’avait fait du mal. Du mal. Est-ce que j’avais couché avec Mike ? Voilà ce qu’il voulait savoir.
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En réalité, le devoir de réserve auquel je suis soumis m’interdit de révéler quoi que ce soit, mais disons simplement que ce service est parfois une bien étrange créature.
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Je me souviens de ce sentiment : la poussée d’adrénaline que provoque une rencontre illicite, la chaleur du baiser, la détresse des adieux. J’avais l’impression d’être tellement adulte à l’époque. De vivre dans un film romantique. De contrôler la situation. Je n’aurais pas pu me tromper davantage.
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Ça allait enfin arriver. Mike et moi allions enfin coucher ensemble pour la première fois et j’avais une peur bleue, bien qu’il m’ait rassurée en me promettant que nous allions prendre notre temps et qu’il se montrerait très doux.
Nous l’avons fait plein de fois depuis, parfois dans les vestiaires du dojo, mais surtout dans sa voiture, après les cours. Quand Mike avait proposé de me ramener à la maison, papa s’était empressé d’accepter. Il avait dit que cela lui laisserait plus de temps pour travailler, mais nous savions tous les deux que c’était au pub qu’il voulait passer plus de temps.
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Son regard s’était plutôt tourné vers un groupe de jolies filles, aussi nombreuses que bruyantes, accoudées au bar. Wendy s’était sentie mortifiée. Angela lui avait expliqué qu’elle n’était pas la première à confondre une célébrité avec un ami, mais Wendy avait insisté pour qu’elles partent sans attendre.
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Mike la trouve belle et lui donne l’impression qu’elle peut faire tout ce qu’elle veut dans la vie. Elle n’a pas toujours eu autant d’affection pour lui. Avant, lorsqu’il venait chez eux pour un barbecue ou pour boire quelques bières avec Alan dans le jardin, elle l’ignorait. C’était déjà assez pénible de supporter son père, pourquoi aurait-elle eu envie de discuter avec un de ses connards de copains ?
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Elle aimerait croire qu’à l’adolescence, les écailles lui tomberont des yeux et qu’il comprendra que ce n’est pas bien de traiter les femmes comme de la merde.
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La plupart des adolescents de treize ans seraient reconnaissants d’avoir un petit boulot. Il espère qu’elle se montre plus ponctuelle quand son patron lui donne un ordre. Mike a beau être son ami, il n’était pas obligé de l’aider à trouver un petit boulot pour sa cruche de fille. Si elle se fait virer, cela nuira à leur réputation à tous les deux.
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À quatorze ans, je n’avais pas encore reçu mon premier baiser. Je ne l’avais avoué à personne au collège, mais les adolescents savent flairer les points faibles et la peur de leurs semblables comme les porcs flairent les truffes et, allez savoir comment, tout le monde était au courant. J’ai commencé à me faire harceler à l’âge de treize ans, juste avant que papa et maman se séparent. J’ignore pourquoi. Jusqu’alors invisible, je me suis fait repérer par les harceleurs du jour au lendemain.
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En voyant Mike embrasser cette fille, j’aurais dû éprouver de la colère. Ou du dégoût. Mais je me suis sentie trahie. Il s’y prenait avec elle comme avec moi autrefois : les cheveux écartés d’une caresse, la main posée en coupe sur la nuque, le frôlement de lèvres taquin suivi d’un baiser plus profond et déterminé après l’avoir attirée contre lui.
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Après qu’ils ont échangé un long baiser, la femme recule et la silhouette se précise. Des cheveux bruns coupés au carré, une frange épaisse. Une mâchoire douce. Un visage rond et poupin. D’épaisses cuisses moulées dans un jean. Un polo rouge tendu sur une poitrine lourde et opulente. Il ne s’agit pas du tout d’une femme. C’est une enfant âgée de treize ou quatorze ans, tout au plus.
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