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Citations de C. S. Pacat (222)


- Une personne de plus se dressera entre vous et votre oncle. N'est-ce pas ce que vous désirez ?
- Ma chère petite brute, répliqua Laurent. Ce que je désire c'est te laisser pourrir ici.
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I don't know how this interrogation found its way into my bed. May I ask where I can expect it to travel next ?
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-C'est vrai, je suis toujours prisonnier, dit Damen
-Tes yeux disent "pour l'instant", rétorqua Laurent. Tes yeux ont toujours dit "pour l'instant".
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– Peut-être que combattre, c’est savoir qu’on porte en soit une part d’obscurité, mais choisir malgré tout de faire c qui est juste, dit-elle.
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Sache néanmoins que même dans la nuit la plus noire, il y a une étoile.
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Il avait l’impression qu’au milieu de tous leurs mensonges, ce baiser était le seul éclat de vérité. Le fait qu’il parte le lendemain n’avait aucune importance. Il se sentait renaître du désir de donner ceci à Laurent : de lui donner tout ce qu’il permettrait, et de ne rien demander, savourant ce seuil délicat, car il représentait tout ce que Laurent acceptait de recevoir.
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Car Laurent n'était pas Auguste, et son erreur était en réalité une feinte.
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Il était mon père à moi aussi. C'est ce que tout le monde a oublié, le jour où tu es né. Même lui.
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Laurent avait toujours su faire preuve d'un pragmatisme impitoyable. Il était capable de faire abstraction de ses émotions et faire ce qui était nécessaire pour gagner, tout cela avec une aptitude stupéfiante et écœurante à se déshumaniser.
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Il leva la main pour caresser le visage de Laurent et sourit. Son amant ouvrait les yeux.
— Damen, souffla Laurent.
Celui-ci sentit son cœur faire une embardée au son de son nom sur les lèvres du prince : plein de douceur, de joie, d’une pointe de timidité. Laurent ne l’avait prononcé qu’une seule fois auparavant, la nuit dernière.
— Laurent, répondit Damen.
Ils se regardaient dans les yeux. Pour le plus grand plaisir de Damen, Laurent tendit la main pour caresser son corps. Il le regardait comme s’il ne parvenait pas vraiment à croire qu’il était vraiment là, même alors qu’il le touchait.
— Quoi ? s’enquit Damen en souriant toujours.
— Tu es très…, commença Laurent avant de rougir. Très séduisant.
— Vraiment ? demanda Damen, sa voix vibrant d’un soupçon d’amusement.
— Oui.
Damen sourit de plus belle et roula sur le dos, retournant cette remarque en pensée avec une joie absolument disproportionnée.
— Eh bien, finit par répondre Damen en pivotant vers Laurent, toi aussi.
Laurent laissa retomber sa tête légèrement en avant, sur le point d’éclater de rire.
— La plupart des gens me le disent dès le départ, énonça-t-il avec une tendresse insensée.
Se pouvait-il que ce soit la première fois qu’il le lui disait ? Damen dévisagea Laurent, à présent sur le flanc, ses cheveux blonds un peu ébouriffés, une étincelle de malice dans le regard. Sa beauté, si lisse et dépouillée au réveil, était époustouflante.
— Je l’aurais fait moi aussi, se défendit Damen, si on m’avait donné la possibilité de te courtiser comme il se doit. Peut-être lors d’une visite officielle à ton père. Peut-être s’il y avait eu une chance pour que nos deux pays soient…
Amis. Damen sentit un changement d’humeur s’opérer en évoquant le passé. Laurent ne sembla pas le remarquer.
— Merci, je sais parfaitement comment ça se serait passé. Toi et Auguste vous seriez retrouvés à assister à des tournois en vous donnant de grandes tapes dans le dos, tandis que moi je vous aurais suivis et je t’aurais tiré sur la manche dans l’espoir que tu m’accordes la moindre attention.
Damen resta parfaitement immobile. Cette façon de parler si ouvertement d’Auguste était inédite, et il ne voulait pas gâcher ce moment.
— Il t’aurait apprécié, ajouta Laurent après un instant.
— Même une fois que je me serais mis à faire la cour à son petit frère ? s’enquit Damen avec précaution.
Il vit Laurent se figer, cette réaction qu’il avait lorsqu’il était pris par surprise, puis lever les yeux sur lui.
— Oui, répondit-il dans un souffle, ses joues se teintant de rose.
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— Il n’y a donc pas de solution pour nous deux ? demanda Damen.
Sa question était sortie toute seule. Il sentit Laurent se figer à côté de lui.
— Tu veux savoir s’il est possible que je partage encore ton lit pour le peu de temps qui nous reste ?
— Non. Ce que je veux dire, c’est que nous contrôlons tout le centre. Tout ce qui se trouve entre Acquitart et Sicyon est à nous. Ne pourrions-nous pas ériger notre propre royaume et régner ensemble ? Ai-je si peu de valeur par rapport à une princesse patrasienne ou une fille de l’Empire ?
Il s’empêcha d’en dire plus, quand bien même ces mots lui brûlaient la langue et le cœur, et attendit. Il fut surpris de constater que cela lui fut douloureux et que plus le temps passait, plus il était certain de ne pouvoir supporter la réponse qui lui serait apportée comme un coup de poignard.
Lorsqu’il posa son regard sur Laurent, son expression était sombre, et il dit d’une voix ténue :
— Comment peux-tu me faire confiance après ce que t’a fait ton propre frère ?
— Mon frère m’a menti toute ma vie, répondit Damen. Mais toi, tu es quelqu’un de sincère. Je n’ai jamais vu plus sincère que toi. (Aucun d’eux ne bougeait d’un cheveu.) Je crois que si je t’offrais mon cœur, tu saurais faire preuve de tendresse.
Laurent détourna le regard, dissimulant son visage. Damen percevait sa respiration.
— Quand tu me fais l’amour, je n’arrive plus à réfléchir, finit par avouer Laurent.
— Alors ne réfléchis pas.
Damen décela le changement qui s’opéra, la tension qui s’installa lorsque ses mots provoquèrent un débat intérieur.
— Ne réfléchis pas, réitéra-t-il.
— Ne t’avise pas de jouer avec moi, résista Laurent. Je ne… Je n’ai pas la force de… me battre contre ça.
— Je ne joue pas avec toi.
— Je…
— Ne réfléchis pas.
— Embrasse-moi.
Laurent rougit ardemment d’avoir demandé cela. Damen lui répétait de ne pas réfléchir, mais c’était au-dessus des forces de Laurent. Même pour rester assis là après ce qu’il avait osé dire, il devait mener une lutte intérieure.
Ces derniers mots flottèrent dans un silence embarrassé. Ils lui avaient échappé, mais il ne semblait pas les regretter et se contentait de rester là, la tension irradiant de tout son être.
Plutôt que de se pencher en avant, Damen prit la main de Laurent dans la sienne et la porta à ses lèvres, déposant un baiser au creux de sa paume.
Il avait appris, au cours de leur seule nuit ensemble, à déceler ces moments où Laurent était pris de court, comme pris au dépourvu. Ce n’était pas facile à anticiper, les insuffisances de son expérience imprévisibles et déconcertantes à ses propres yeux. Damen sentait que c’était le cas actuellement. Laurent, le regard très sombre, ne savait pas ce qu’il devait faire.
— Je voulais dire…
— « Empêche-moi de réfléchir » ?
Laurent ne répondit rien. Damen attendit en silence.
— Je ne suis pas…, commença Laurent. (La fin de sa phrase, comme le temps, sembla se figer.) Je ne suis pas un petit puceau à qui il faut tenir la main sans arrêt.
— Tu m’en diras tant.
Damen comprit alors : la méfiance de Laurent à l’instant n’était pas celle du système de défense de cette citadelle inviolable qu’était le prince, mais la méfiance naturelle d’un homme qui avait baissé sa garde avec hésitation et qui s’en trouvait presque désemparé.
Un instant s’écoula encore.
— À Ravenel, je… Ça faisait longtemps que je n’avais pas… Avec personne. J’étais nerveux.
— Je sais.
— Il n’y a eu…, hésita Laurent. (Il marqua une pause.) Il n’y a eu qu’une seule autre personne.
— J’ai un petit peu plus d’expérience que ça, dit doucement Damen.
— Oui, ça saute aux yeux.
— Ah bon ? se réjouit Damen.
— Oui.
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Il sentit Laurent se laisser aller très légèrement sous ses mains ; c'était l'acte d'un homme qui ferme les yeux devant un gouffre, une tension continuelle, et non une reddition.
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De temps en temps, Laurent surgissait dans la conversation.
— Est-ce que tu as… ? demanda Jord à Damen, en esquissant lentement un sourire.
— Entre le combat dans l’arène et les coups de fouet ? rétorqua Damen d’un ton aigre. Non.
— On dit qu’il est frigide.
Damen le dévisagea.
— Quoi ? Pourquoi ?
— Eh bien, dit Jord, parce qu’il ne…
— Je voulais dire : pourquoi l’est-il ? reprit Damen, coupant court à l’explication prosaïque de Jord.
— Pourquoi la neige est-elle froide ? répliqua Jord en haussant les épaules.
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« La chanson s’acheva doucement. En dépit de la langue inconnue, l’interprétation pleine d’humilité de l’esclave avait changé légèrement l’atmosphère de la pièce. Quelques applaudissements retentirent. L’attention de Damen était rivée au visage d’ivoire et d’or de Laurent, à sa peau si fini, aux dernières traces marquant les endroits où il avait été attaché et frappé. Le regard de Damen dériva, lentement, petit à petit, sur la ligne de son menton, ses yeux inflexibles, la courbe de sa pommette, et descendit vers sa bouche. Sa bouche, belle et vicieuse.
L’élan de désir qui s’empara de lui fut un frisson puissant, donnant vie à son sang et sa chair, et dominant son esprit. »
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« Damen n’avait jamais effectué une tâche servile de toute sa vie, mais il supposa que son orgueil comme son intelligence s’accommoderaient de celle-ci. À présent, il connaissait bien le rituel des bains. Cependant, il décela une sorte de satisfaction subtile émanant de Laurent, et une résistance instinctive au fond de lui-même. Il s’agissait d’une forme de service particulièrement intime ; il n’était pas entravé, et ils étaient seuls, un homme à la solde d’un autre.
Tous les accessoires avaient été soigneusement disposés : un broc d’argent rebondi, des linges moelleux, et des flacons d’huiles et de savon moussant en verre soufflé, coiffés de bouchons argentés. Celui que choisit Damen représentait une vigne chargée de raisin. Il sentit ses contours sous ses doigts tandis qu’il débouchait la petite bouteille, avec n bruit de succion. Il remplit le broc d’argent. Laurent lui présenta son dos.
La peau délicate de Laurent, lorsque Damen y versa de l’eau, prit l’éclat de la nacre. Son corps, sous la nappe glissante du savon, ne se révéla ni tendre ni souple, mais ferme et tendu comme un arc aux lignes élégantes. Damen supposa que Laurent s’adonnait à ces sports raffinés dont les courtisans étaient friands, et auxquels les autres participants lui permettaient toujours — puisqu’il était leur prince — de gagner.
Il progressa des épaules jusqu’au bas du dos. L’eau éclaboussa son propre torse et ses cuisses, où elle courut en petits ruisseau, laissant derrière elle des gouttelettes suspendues, étincelantes, menaçant de couler à tout moment. L’eau était chaude lorsqu’elle était extraite du sol, et chaude lorsqu’il la versait du broc d’argent. L’air lui-même était torride. »
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Je ne reproche pas aux insectes de bourdonner lorsque quelqu’un renverse leur ruche, répliqua Laurent. Je préfère me demander qui a souhaité me faire piquer.
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Une passe d’armes rapide. Damen se rappela cette feinte effectuée à Marlas, et cette esquive de côté, puis cette série spécifique de parades. Les bases de combat que possédait Laurent étaient similaires à celles d’Auguste, et il était poignant de voir la façon dont il parvenait à ressusciter son frère ainsi, calquant à moitié son style tout comme Kastor calquait celui de Damen, deux fantômes s’affrontant dans un duel passé.
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Un royaume, ou ce moment ?
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Le passage du temps lui faisait l’effet d’un poids qui ne cessait d’augmenter.
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Mais Justice avait raison : la façon dont on affrontait l'obscurité était une épreuve en soi.
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