Citations de C. S. Pacat (222)
L’espace d’un instant, leur regard lui fit l’effet d’un baiser, un échange qui mêlait toutes les sortes d’intimité.
Il voyait que Laurent était satisfait, qu’il savourait son acte de soumission pour sa rareté, son exclusivité. Damen avait l’impression d’être tout près de le comprendre, comme si Laurent se présentait à son regard pour la première fois.
Laurent ne recélait qu’une froideur patricienne, et si la pureté de son profil attirait le regard, les cicatrices de Damen prouvaient qu’on pouvait regarder, mais pas toucher.
Kallias didn't say anything, and the silence stretched out until Erasmus grew self conscious of the words he had spoken. And then Kallias spoke in a raw little voice.
"I wish you could be my first."
He felt the words in his body, little explosions. It was as if he lay uncovered on the pallet as he had done in his small room, offering up his longing. His own lips parted without sound.
Kallias said, "Would you... would you put your arms around my neck?"
His heart beat painfully. He nodded, then wanted to hide his head. He felt lightheaded with daring. He slid his arms around Kallias's neck. feeling the smooth skin of his neck. His eyes closed to just feel.
(...)
He put his forehead against Kallias's. "Erasmus," said Kallias, unsteadily.
"It's all right. It's all right as long as we don't-"
He felt Kallias's fingers on his hips. It was a delicate, helpless touch that preserved the space between their bodies. But it was as if he had completed a circle, Erasmus's arms around Kallias's neck, Kallias's fingers at his hips. The space between their bodies felt clouded and hot. He understood why those three places on his body were forbidden to him, because all of them began to ache.
He couldn't open his eyes, as he felt the embrace tighten, their cheeks pressing against one another, rubbing together, blindly, lost to the sensation, and just for a moment he felt-
"We can't!"
It was Kallias who pushed him away with a strangled cry. Kallias was panting, two feet away, his body curved around itself, as a breeze lifted the leaves of the tree, and they swayed back and forth, as the ocean swelled far below.
Il y avait une différence entre deviner et savoir, entre croire et voir.
La bonté n'est jamais une erreur, dit l'aînée. Quelque part au fond de son cœur, c'est quelque chose qu'on oublie pas.
Du fait qu'il lui était impossible de simplement fourrer Jokaste dans un sac pour la transporter en territoire ennemi à dos de cheval, l'organisation du voyage posa quelques défis logistiques.
- Qu'est-ce qui vous fait croire que Kastor est plus faible que moi ? Vous ne le connaissez pas.
- Mais je commence à te connaître, toi, dit Laurent.
- Où se trouve le capitaine que votre oncle vous avait assigné ?
- Je lui ai transpercé l'épaule de mon épée, puis je l'ai fais déshabiller et expulser de la compagnie, répondit Laurent.
Les bâtards pourrissent la lignée, font tourner le lait, dessèchent les cultures et noircissent l'éclat du soleil. Mais ils ne me dérangent pas. Je ne m'attaque qu'aux fils légitimes.
– Je ne reproche pas aux insectes de bourdonner lorsque quelqu'un renverse leur ruche, répliqua Laurent. Je préfère me demander qui a souhaité me faire piquer.
𝑺𝒂𝒄𝒉𝒆 𝒏𝒆́𝒂𝒏𝒎𝒐𝒊𝒏𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒂 𝒏𝒖𝒊𝒕 𝒍𝒂 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒏𝒐𝒊𝒓𝒆, 𝒊𝒍 𝒚 𝒂 𝒖𝒏𝒆 𝒆́𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆.
Je pense que tu détiens un grand pouvoir, Will. Et quand tu auras appris à t’en servir, tu pourras faire tes propres choix. Combattras-tu avec sévérité ou compassion ? Tueras-tu ou seras-tu indulgent ?
Si on oublie le passé, alors on court le risque de le voir revenir. Seuls ceux qui se souviennent peuvent le repousser. L’obscurité ne disparaît jamais vraiment ; elle attend juste le moment où le monde aura oublié, afin de pouvoir resurgir.
— J’avais oublié, tu ne baises pas les petits garçons.
De l’autre côté de la pièce, des éclats de rire, provoqués par une quelconque pitrerie, leur parvinrent en un son étouffé. La salle était un décor flou de bruits et de formes. La lumière était douce et feutrée.
Damen dit :
— Les hommes, parfois.
— En l’absence de femmes ?
— Quand je les désire.
— Si je l’avais su, j’aurais peut-être frémi d’effroi à l’idée de m’étendre près de toi.
— Vous le saviez, dit Damen.
La chanson était ancienne. Le jeune homme avait une voix superbe. Les notes résonnèrent, flottant dans la pièce, et bien qu’il sache que les paroles de son pays ne seraient pas comprises par les Vérétiens, Damen se souvint que Laurent, lui, connaissait sa langue.
Sans doute, les dieux lui parlent-ils
D’une voix sereine
D’un seul regard, il fait ployer les hommes
Son soupir fait s’écrouler les cités
Je me demande s’il rêve de s’abandonner
Sur un lit de fleurs blanches
Ou n’est-ce que le fol espoir
De tous ceux qui veulent le conquérir ?
Le monde n’est pas fait pour une beauté comme la sienne
Laurent se battait comme il parlait. Le danger venait de l’usage qu’il faisait de son esprit : il ne faisait rien sans l’avoir planifié à l’avance. Et cependant, il n’était pas prévisible, car en combat comme partout, ses intentions étaient multiples, et par moments les mouvements attendus se transformaient du tout au tout. Damen reconnaissait les signes des ruses complexes de Laurent. Pas Govart. Ce dernier, se voyant incapable de l’emporter aussi facilement qu’il l’avait prévu, fit la chose que Damen lui aurait recommandé, par-dessus tout autre conseil, de ne pas faire. Il s’énerva. C’était une erreur. S’il y avait une chose pour laquelle Laurent était doué, c’était provoquer quelqu’un jusqu’à le faire enrager et se servir ensuite de ses émotions.
Torveld gratifia Laurent d’un de ces longs regards admiratifs dont la fréquence commençait à irriter Damen. Celui-ci se rembrunit. Laurent était un nid de scorpions dans le corps d’un jeune homme. Torveld, en le regardant, voyait un bouton d’or.
Il savait que Laurent utilisait sa langue pour faire des ravages, qu'elle représentait son arme ultime. [...] Damen l'avait vu éviscérer bien des gens avec cette langue. A présent, il l'appliquait au plaisir, maniant non plus les mots mais le sexe de Damen.
"Tu vois une panthère ouvrir la gueule, tu ne lui présentes pas ta queue."