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Citations de Camille Pascal (238)


Tous appartenaient à des familles dont le sang lavé par les croisades dans les eaux du Jourdain offrait un bleu si pur qu'il semblait dessiner à l'aigue-marine les veines pâlichonnes de ces derniers débris de la vieille race franque. P. 523.
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Le jour était levé depuis un certain temps lorsque le cortège fit halte à Nonancourt où l'on n'avait pas vu tant d'équipages depuis la défaite de 1814. (...) les voitures de la famille royale s'engageaient dans les rues de la ville pour s'arrêter un peu plus loin sur la place principale, dont les maisons mal réveillées tassaient leurs encorbellements à pans de bois contre la vieille église Saint-Martin et son curieux chapeau d'ardoise. P. 522.
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Ces deux femmes de cinquante ans ( madame Récamier et la comtesse de Boigne), brinquebalées par de pauvres haridelles autant que par la vie, avaient accepté, dans leur jeunesse, plus d'hommages qu'il était convenable d'en recevoir, mais elles se souvenaient d'avoir régné sur Paris sans partage, formant avec madame de Staël, dont la laideur brutale leur offrait un écrin, les Parques impitoyables du bel esprit. Un mot de l'une ou l'autre suffisait , sous l'Empire et même encore dans les premières années de la Restauration, à cloîtrer chez elle une jolie dinde ou à projeter du haut de cette roche Tarpéienne que formaient leurs trois salons les plus solides réputations d'hommes de lettres ou de talent. (...). aujourd'hui, leur beauté s'était flétrie , et l'élégant tapage de leur vie n'était plus de saison aux yeux des duchesses du faubourg Saint-Germain qui ne leur pardonnaient pas de s'être amusés quand elles grelottaient de froid et d'ennui à Mitau ou à Holyrood. p. 427.
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La confusion fut à son comble quand le roi passa accompagné du duc de Guiche qui se rendait d'un pas qui n'était pas d'étiquette chez le duc d'Angoulême et à une heure parfaitement incongrue. Tout paraissait déréglé dans ce palais où pourtant cent pendules sonnaient toujours de concert, au point d'effrayer les rats. p. 315.
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 C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il aimait la fréquentation du pouvoir, car, avec lui, ce qui était prévu n’arrivait jamais et l’imprévu, au contraire, était toujours certain. Versailles se réduisait à un immense tapis vert où chacun misait quotidiennement son existence dans l’espoir de tirer un jour la bonne carte.
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Il avait cette élégance sobre, presque aristocratique, propre aux grands notaires parisiens qui, siècle après siècle, s'occupent en France d'administrer les fortunes les plus enracinées. La coupe de son habit de drap gris était parfaite mais ne s'autorisait aucune fantaisie, son chapeau avait le soyeux d'une robe de femme sans pour autant hurler son prix, et l'éclat de son linge suffisait à rappeler qu'il le faisait blanchir à Londres.
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Il avait vécu l'emballement de 1789, cette révolution lancée comme une voiture folle que rien n'arrête et qui écrase tout sur son passage. Il fallait que l'ordre revienne, et avec lui la tranquillité des gens. Demain l'Etat ne serait plus qu'une dépouille dont la curée froide pourrait satisfaire l'appétit des plus affamés. Plus besoin d'un beau nom, d’ancêtres prestigieux ou d'une haute naissance pour parvenir aux emplois, une belle ambition et un peu de talent suffiraient.
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Un hurlement de joie salua la découverte d'un portefeuille aux armes archiépiscopales qui ne contenait pas moins de trois cent mille francs en billets de banque. Alors un combat s'engagea. On s'arrachait les billets qu'un polytechnicien boutonné jusqu'au col et tout gavé de fouriérisme s'acharnait à vouloir partager selon les préceptes de cette pensée sociale à moitié hallucinée. Quelques bons coups de croix de procession suffirent à faire taire cet enragé qui croyait aux bienfaits d'une société égalitaire.
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L'officier resta interdit et ne bougea pas davantage que l'Hercule Farnèse mais, le soir, il jura à ses camarades que la petite duchesse s'était serrée si fort contre lui en l'embrassant qu'il avait craint un instant que ses pantalons collants ne trahissent une belle émotion de soldat.
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Casimir Périer salua très aimablement Thiers et Rémuzat qu’il connaissait un peu et fut avec les quatre électeurs d’une amabilité d’homme d’affaires ; il dissimula avec talent le déplaisir qu’il avait à recevoir chez lui des fauteurs de trouble et leur parla comme un livre d’escompte. Ces manières de patricien, le luxe assourdi dont il s’entourait, la coupe parfaite de son habit, l’éclat d’une chemise qui n’avait pu être blanchie qu’à Londres, des souliers glacés au champagne, tout cela émerveillait Thiers et ses amis.
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La comtesse de Boigne connaissait trop bien les afféteries du grand écrivain pour le croire très utile dans des circonstances qui réclamaient de la mesure et de la souplesse d’esprit, mais elle le savait en revanche suffisamment fat et talentueux pour devenir un adversaire formidable du nouveau pouvoir. Or, elle tenait qu’en France tout combat engagé avec un homme de lettres était perdu d’avance. La princesse en convint et proposa de le dédommager de ses tourments avec une ambassade à Rome où l’auteur du Génie du christianisme pourrait, tout à loisir, s’admirer devant des ruines car c’était, au fond, ce qu’il savait faire de mieux. Elles gloussèrent de leur pointe. A propos de Chateaubriand.
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Toutes ces nouveautés, toutes ces libertés, toutes ces pensées dont on empoisonnait ses peuples ne seraient bientôt plus qu'un mauvais souvenir.
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Ils sont perdus ! Ils ne connaissent ni le pays ni le temps. Ils vivent en dehors du monde et du siècle. Partout ils portent leur atmosphère avec eux, on ne peut les éclairer ni même le tenter ; tout est perdu, c'est sans ressource !
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Casimir Périer salua très aimablement Thiers et Rémuzat qu’il connaissait un peu et fut avec les quatre électeurs d’une amabilité d’homme d’affaires ; il dissimula avec talent le déplaisir qu’il avait à recevoir chez lui des fauteurs de trouble et leur parla comme un livre d’escompte. Ces manières de patricien, le luxe assourdi dont il s’entourait, la coupe parfaite de son habit, l’éclat d’une chemise qui n’avait pu être blanchie qu’à Londres, des souliers glacés au champagne, tout cela émerveillait Thiers et ses amis.
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L’esprit de la Révolution n’a jamais abandonné une partie de la population. C’est à la monarchie qu’on en veut. Si je cédais, ils me traiteraient comme ils ont traité mon malheureux frère. Sa première reculade a été le signal de sa perte… Ils lui faisaient aussi des protestations d’amour et de fidélité ; ils lui demandaient seulement le renvoi de ses ministres. Il céda, et tout fut perdu … Si je cédais cette fois à leur exigence. Il finirait par nous traiter comme ils ont traité mon frère.
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J’avais subitement l’impression d’être l’un des nombreux figurants d’une réinterprétation contemporaine de la grande tapisserie tirée d’un carton de Lebrun qui représente Louis XIV visitant les Gobelins. L’assistance était moins enrubannée mais tout aussi courbée. Le maître des lieux continuait sa péroraison, faisant trois pas en avant puis deux pas en arrière pour venir chercher, d’un regard plein de supplique, l’assentiment de ses hôtes. Il ne manquait plus que la musique des vingt-quatre violons du roi pour que la marche du Président de l’établissement public du Grand Palais ne tourne à la pavane.
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Les colères de Nicolas Sarkozy sont entrées dans la légende et elles ont malheureusement contribué à noircir la sienne. Ces emportements, parfois publics, ont été abondamment commentés etlargement condamnés alors que les silences venimeux d’un François Mitterrand furent toujours regardés avec indulgence comme la quintessence de l’habileté politique. Les premières n’ont jamais tué personne, les conséquences des seconds, peut-être... Que l’on pense à celui qui fut retrouvé gisant au milieu de son sang bleu au palais de l’Elysée ou à celui qui le fut sur les bords d’un canal, et, pour ce dernier, Pierre Bérégovoy, qu’avant d’être livré aux chiens, son honneur avait été soumis au caprice de la disgrâce
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L’arrivée sur Le Puy est toujours impressionnante, peu de paysages français sont, à ma connaissance, aussi profondément marqué du signe de la Croix.
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