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Critiques de Carine Fernandez (48)
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La servante abyssine

Derrière l'histoire de Zinesh, une africaine qui a traversé la mer rouge pour se vendre comme domestique à Djedda , l'auteur parle de la condition de la main-d’œuvre étrangère qui occupe un tiers des emplois en Arabie Saoudite. Ces expatriés, qu'ils soient hommes ou femmes, asiatiques ou africains, ou occidentaux, pour ceux qui ont les boulots les plus pénibles, pour ceux qui occupent les emplois qualifiés grassement rémunérés, tous sont considérés comme des esclaves par les riches saoudiens. Ces travailleurs immigrés doivent absolument se soumettre à la loi islamique et adopter un mode de vie qui leur est étranger sous peine de sévères représailles. Intéressant, car l’auteure a vécu 12 ans en Arabie Saoudite avec son mari Saoudien…
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La servante abyssine

Un livre fort, poignant que je qualifierais même d'historique car il dresse un portrait que je pense très juste de la société saoudienne et surtout de la condition féminine. L'héroïne, servante, se révèle au lecteur au fil des pages, son histoire est dramatique, sa condition sociale quasi nulle mais elle garde la tête haute, elle reste lucide sur sa condition , celle des autres, sur l'hypocrisie de la société. Son intelligence et sa clairvoyance lui ont permis d'avancer. Sa générosité m'a émue et, à un moment, elle m'a fait penser à Cyrano, prêt à tout pour combler et entourer l'être aimé. C'est un livre très difficile, très choquant parfois car il est vrai, réaliste mais surtout terriblement émouvant !
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La Comédie du Caire

Exotisme garanti avec ce roman qui se passe en Égypte entre 1970 et 1990.Foisonnement de personnages hauts en couleur, aux origines ethniques variées ainsi qu’aux situations familiales, personnelles et professionnelles très diverses.

Description de la vie du Caire de ces jeunes gens insouciants pour la plupart, de sa banlieue et du delta du Nil.

Le tout décrit avec humour dans une très belle langue .

Belle découverte dûe au hasard, d’une auteur pour moi inconnue, pensant prendre un livre de son homonyme Dominique Fernandez!

Je vais donc m’empresser de lire ses autres romans...
Lien : HTTPS://mj.compain.mas@liber..
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Un jardin au désert

Départ pour l'Arabie Saoudite, pays de tous les extrêmes ! Pétrodollars et islamisme radical au programme !

 Dans cette histoire où la romancière nous immerge au cœur d'une famille flotte un parfum de liberté : celle de ce magnat de l'immobilier tenté par l'érémitisme, celle qui a manqué -ou non- à ses épouses successives (il n'en tient plus le compte), celle de Rezak le jardinier d'abord fasciné par les révolutions arabes et l'espoir d'une vraie démocratie en Egypte, et enfin, celle de Dahlia, sa petite-fille anglo-saoudienne qui du haut de son adolescence aspire à une autre vie.

Le désert, la chaleur suffocante, les vents de sable. Le poids des traditions, la stricte non-mixité, les secrets et les petits arrangements avec la charia, la corruption, le fric pour seul but.

Et l'espoir, les petites rebellions, l'amour.

Il y a tout ça dans ce roman et une narration fluide, parfois teintée d'humour, souvent poétique. Une apparente légèreté qui n'empêche pas d'évoquer les sujets graves : place des femmes dans une société régie par un patriarcat autocrate et ultra-religieux, ambiguïté entre traditions et modernité..

Une réussite !
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La servante abyssine

Dans ce court roman, la voix singulière de Carine Fernandez nous raconte le destin de Zinesh, Erythréenne chrétienne qui traverse la Mer Rouge pour se mettre au service d'une des nombreuses princesses saoudiennes. Par petites touches, dans une très belle langue, l'autrice nous révèle son lourd passé et la cruauté de sa condition, les humiliations et abus vécus par ce peuple de la domesticité dans les palais saoudiens. Au fil des ans, Zinesh réussit progressivement à améliorer son sort en changeant d'employeur à plusieurs reprises. En fin de parcours, elle aboutit chez un ¨roumi¨, un Italien en peine d'amour, qui la traitera mieux que tous ses employeurs précédents et dont elle se fera la complice dans une aventure dont je ne vous en dit pas plus ! Ce roman nous offre un dépaysement complet par son lieu, l'Arabie Saoudite, et par son double angle d'approche : le voile se soulève sur la portion féminine de cet univers fermé, auquel on accède par la porte de derrière, celle des domestiques…
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Un jardin au désert

Aaah l'Arabie Saoudite, ce désert, ces gratte-ciel, ce pétrole et ces dollars, cette prison à ciel ouvert pour femmes... Eh oui, même dans la richissime famille Bahahmar, les femmes de toutes les générations sont prisonnières. Dans des palais dorés grouillant de domestiques, et sans manquer de rien, certes, sauf de liberté.

Ainsi donc, sur cette smala d'épouses et de rejetons, règne Talal, le patriarche chef de clan et magnat de l'immobilier. Même lui se sent parfois étouffer dans son luxueux palais, il se pique alors d'une cure d'ascétisme dans une cahute de sa palmeraie isolée. C'est là qu'il fait la connaissance de son nouveau jardinier, un jeune Egyptien, dont le franc-parler lui plaît. le jeune homme ayant fait dans son pays des études de comptabilité, il n'en faut pas davantage pour que Talal en fasse son conseiller et l'installe chez lui. S'ensuivent alors quelques remous dans la famille, qui ne voit pas cet étranger, ni son intelligence et son charme, d'un très bon oeil.

Pendant que les hommes travaillent (lire : manipulent les millions de dollars à tour de bras), les femmes passent leur temps entre le palais et les centres commerciaux clinquants. Parmi elles, Dahlia, tout juste 18 ans, la petite-fille préférée de Talal, enlevée à sa mère anglaise quand elle avait six ans.

Une jeune fille en fleur, qui se lance dans des études de médecine et qui rêve d'amour et de liberté ; un jeune jardinier intelligent et sensible promu homme-lige de Talal mais attiré par le printemps arabe qui ébranle son pays, de la richesse, des combats de coq pour l'argent et le pouvoir, des questions d'identité et d'origine, des secrets inavouables, "Un jardin au désert" est une saga familiale qui se lit avec plaisir, qui ne creuse pas trop en profondeur mais qui est réaliste et permet d'explorer ce pays ultra-fermé qu'est l'Arabie Saoudite, son histoire et ses modes de vie. La légèreté de ton et l'humour ne voilent rien de l'enfermement des femmes, qui tourne parfois au drame, prises qu'elles sont entre le marteau de la modernité et l'enclume des traditions patriarcales.



En partenariat avec les Editions Les Escales via Netgalley.



#UnJardinAuDésert #NetGalleyFrance
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Un jardin au désert

Un roman passionnant en Arabie Saoudite, sa richesse, son zèle religieux et extremiste, ses nombreux pêchés et puis Talal, un septuagénaire très riche, qui s'isole régulièrement dans le désert mais qui est poursuivi malgré lui par ses responsabilités : beaucoup d'argent et beaucoup de descendants issus de nombreux mariages mais attention cet homme à femmes n'est pas polygame et même plutôt moderne...
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Un jardin au désert

Une parenthèse désenchantée dans une oasis

*

Longtemps j'ai évité de lire des romans sur les femmes opprimées des pays du Moyen-Orient. La peur ou la colère que je ressentirais fatalement.

J'ai pourtant été attirée par le résumé de ce roman sur Netgalley, notamment par l'historique de l'auteure. En effet, Carine Fernandez a vécu plusieurs années en Arabie Saoudite . Elle a pénétré dans le gynécée de ces femmes recluses et voilées.

*

Cette saga s'ouvre sur une oasis perdue en plein milieu du désert. Talal, le patriarche d'une grande famille saoudienne s'isole dans la palmeraie, dans un dénuement total. J'insiste sur cette vie ascétique, en parallèle d'une vie de nabab par ailleurs. Là-bas, les saoudiens sont majoritairement très aisés et se conduisent comme des milliardaires désabusés et prétentieux. (j'ai eu un petit aperçu lors de ma courte visite de Dubaï). C'est carrément une vie aux antipodes de la nôtre. Bref, Talal, donc, fuit la famille et ses turpitudes.

Il rencontre son jardinier égyptien, et en fait son conseiller financier.

Les autres personnages de la famille sont assez pittoresques. Il y a Dahlia, la petite-fille semi-anglaise, jeune fille rebelle. La première épouse, certes pas déchue, la mère de Talal, et les fils. Chacun apporte son lot de tourments au père. Et c'est ce qui fait le sel de la vie et de cette saga endiablée.

*

Entre désillusions, petite révolte, secrets inavouables et cachés, d'amères vérités, ce récit passe du drama à la légèreté sans concessions. On mesure le fossé qui sépare la tradition et la modernité. On sent aussi toute la poésie qui s'en dégage. Aucune peine à imaginer les décors sous cette canicule orientale. Ce récit m'a réellement emporté là-bas, dans le souffle du khamsin. Très beau, très mélancolique mais aussi plein d'espoir.
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Un jardin au désert

Aprés "Notre Ailleurs" me revoici en Arabie Saoudite, au pays des milliardaires paresseux aux mille épouses, infestés de leurs domestiques philippins et pakistanais, chez Talal, la soixante-dizaine , qui s'amuse pour changer, à vivre à la manière de ses ancêtres, au ras du sol, ne possédant aucun meuble dans son repaire de Diriyah. "On le disait richissime, mais plus lunatique qu'un pensionnaire de l'asile du Moristan. Personne ne savait pourquoi il s'obstinait à vivre en ermite dans cette masure. Une lubie de millionnaire."

Talal a plusieurs fils dont Khaled qui a une fille, Dahlia, d'une ex-épouse anglaise que Talal a enlevé à sa mère et a ramenée en Arabie Saoudite. Dahlia a dix-sept ans et est terrée dans le palais de sa grande-tante paternelle Aïcha, première épouse de Talal. Une demoiselle qui n'a pas sa langue dans sa poche et dont Talal raffole.



En gros c'est l'histoire des Bahahmar, une famille d'Arabie Saoudite, originaire de l'Hadramout ( région du Yémen ). Un récit assez enchevêtré, vu le nombre d'épouses, d'enfants, petits-enfants, les relations compliquées entre les épouses, le père et les fils, les demi-frères et l'excentricité même du chef du clan, Talal.

Ce dernier est dans le pétrin financier, et pour corser les choses, prends comme conseiller Rezak son jardinier égyptien de Diriyah, un ex-chef comptable et l'installe chez Aïcha où il prend ses quartiers aussi....ce qui n'est pas prêt à plaire du tout à plus d'un.....



Carine Fernandez bien que changeant de style d'écriture, en passant souvent à la deuxième personne du singulier, ce dont je ne raffole pas, nous raconte une histoire intéressante et complexe à rebondissements avec beaucoup d'humour et légèreté. Pourtant il y a beaucoup de matières à révolte, comme et surtout la position de la femme soumise, esclave de l'homme, dans cette " gigantesque prison à ciel ouvert ".

Bien qu'ayant moins de matières à réflexion que « Notre Ailleurs » , un récit très bien écrit , fluide, qui touche un peu à tout, histoire, politique, amour, relations familiales et relate en détails la vie des riches saoudiens bardée d'interdits, surtout pour les femmes, que même l'argent qui coule à flot n'arrive pas à satisfaire. Fernandez y ayant vécu raconte sans doute en témoin. J'avais déjà lu et beaucoup apprécié d'elle, son livre "Identités barbares”, dans un tout autre sujet et contexte. C'est d'ailleurs la raison qui m'a amenée à lire ce livre qui s'est avéré également excellent.



“Ah ! dans ce pays la femme est bien la dernière préoccupation de Dieu !”



Un grand merci aux éditions Les Escales et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.

#Un Jardin Dans le Desert#NetGalleyFrance
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Un jardin au désert



Talal est un père et un grand-père comblé. La vie lui a offert l’argent, il descend d’une famille respectée d’Arabie Saoudite, et les femmes, plusieurs épouses successives lui ont donné de beaux enfants qui font fructifier le patrimoine familiale.



Comblé, il devrait l’être. Mais alors pourquoi s’isole-t-il, tel un ermite, dans une oasis loin de tout, alors que dans son immense palais, Aïcha sa première épouse, Sitt Fatma sa vieille mère malade et Dahlia sa petite fille chérie l’attendent inquiètes.



A soixante-dix ans Tahal fuit peut-être les exigences amoureuses de Louwna sa jeune et effrontée nouvelle femme ? Est-il déçu par ses trois fils qu’il ne comprend plus? Et pourquoi se lie-t-il d’amitié avec Rezak, ce jeune jardinier égyptien ? A l’heure du bilan Talal Bahahmar va devoir affronter les petites et grandes lâchetés de toute une vie.



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Carine Fernandez sait de quoi elle parle. A seize ans, elle abandonne ses études pour épouser un Saoudien.



Elle vit à Beyrouth puis au Caire avant de s’installer pendant plus de dix années en Arabie Saoudite.



La romancière a su tirer de son expérience la matière brute d’un formidable roman.



Talal et Rezak sont les deux faces d’un monde Arabe qui devront se fondre pour affronter le futur.



Drame Shakespearien, Le Roi Lear et Romeo et Juliette dans la touffeur écrasante de Riyad.



Entre tradition et modernité, saga familiale romanesque et poésie orientale, « Un jardin au désert » est aussi une description méticuleuse de l’art de vivre Saoudien, Mercedes, BMW, Rolex et charia comprises.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La servante abyssine

Après 15 ans de mariage, un mari, Zaccaria parti au combat, sur le front de libération et une petite fille Kouri, cinq ans qui se meurt sur le chemin de l’exil, Zinesh, l'érythréenne chrétienne quitte courageusement son pays meurtri. Non vendue comme combien d'autres, elle part de son plein gré pour l'Arabie-Saoudite.



Ainsi sa vie de servante commence au palais de la princesse Kalthoum, oh une princesse de "moindre rang" mais qui vit seule et est d'un caractère impossible, une hystérique. Elle parvient à s'en libérer et travaille par la suite pour différentes personnes jusqu'à ce qu'elle soit au service d'un homme occidental, Italien, qui vit seul. Très vite elle découvre son mal-être, elle s'attache à lui, à sa souffrance qu'il noie dans l'alcool. Elle va avec ruse, le faire parler pour enfin comprendre d'où vient une telle souffrance. C'est alors qu'il lui confie son histoire avec la jeune Hind, rencontrée dix ans plus tôt trop vite passée dans sa vie. Il souhaite la retrouver mais dans ce pays il ne peut arriver à ses fins. Zinesh, elle ne l'entend pas de la même façon, elle fait la promesse de la retrouver.



C'est une très belle histoire, sensible, écrite d'une plume de maître. L'auteur nous embarque dans cette tragédie avec talent sous lequel nous ne pouvons succomber. j'ai vraiment préféré ce roman au premier que j'ai lu de Carine Fernandez qui était Mille ans après la guerre. Merci à elle pour cette histoire romancée très inspirée.
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Un jardin au désert

A l’issue de ce roman formidablement romanesque, qui nous permet de vivre le quotidien d’une famille saoudienne et d’éprouver jusqu’au souffle du khamsin, le vent chaud du désert, Dahlia va rompre l’équilibre savamment trouvé par les deux hommes et permettre au vieux Talal de racheter ses fautes.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Un jardin au désert

Le roman s’enracine dans cette relation pour mieux explorer le passé familial, et les tempêtes, provoquées et affrontées par le vieil homme.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Un jardin au désert

Que voilà une magnifique saga ! Un superbe roman qui vous emporte en Arabie Saoudite, pays que l’auteur connaît fort bien pour y avoir vécu de très nombreuses années, et cela se voit dans ses descriptions des rouages de la vie quotidienne saoudienne, cela se sent dans son portait des gynécées, cela se comprend dans les mentalités. Une plongée dans un pays que l’on ne connaît qu’à travers reportages et sinistre actualité, mais surtout un roman palpitant qu’on lâche difficilement !

Le patriarche de la famille Bahahmar, Talal, se distingue du reste de la famille par sa tendance à l’érémitisme. Il possède bien sûr un palais, il en a fait construire pour chacune de ses femmes, d’ailleurs, car Talal a la passion de la monogamie : une seule femme à la fois, avant une répudiation très facile ; une seule, à l’exception de sa première épouse, Mama Aïcha, qu’il n’a jamais répudiée et qui s’occupe de sa mère, Sitt Fatma.
Lien : http://nicole-giroud.fr/un-j..
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Un jardin au désert

Talal Bahahmar est le patriarche d'une grande famille, il a 3 fils et a eu à son actif 10 épouses. Il vit avec sa mère, sa première femme Aïcha et sa petite-fille Dahlia, qui sera bientôt majeur.

Si Talal ne ressent qu'une vague affection pour ses fils, il adore sa petite-fille Dahlia, à qui il passe tous les caprices et qu'il cajole au possible.

Peut-être est-ce la culpabilité de l'avoir arraché à sa mère, une anglaise, dix ans plus tôt, qui l'étreint ?



Lorsque Rezak, un Egyptien, entre dans sa vie, Talal se prend d'amitié pour lui et le considère bientôt comme son fils ou même plus encore car il affectionne énormément le jeune homme. Au grand dam de ses fils d'ailleurs qui ne comprennent pas ce que leur vieux père peut bien trouver à ce jardinier.

Mais cette amitié va tout remettre en question dans la vie de Talal mais également dans celle de Dahlia...



Une fresque familiale dans une Arabie Saoudite qui ébauche une révolution, notamment grâce aux femmes qui réclament plus de liberté.



J'avais peur de m'ennuyer en débutant ce roman et en définitive j'ai été happé par les personnages.

Talal est un homme assez en avance pour son époque, moins sectaire et autoritaire que pourrait l'être d'autres hommes de cette société, et ce malgré son âge avancé. Il est vraiment le noyau de ce livre, tous gravitent autour de lui, avec amour, antipathie ou jalousie mais on ne reste pas insensible à son contact.

Dahlia est une jeune fille contestataire, qui se voudrait plus libre que son pays ne le lui permet. On sent que les silences de son grand-père lui pèsent inconsciemment. Qu'ellebrûle de découvertes et d'aventures, tout en respectant sa religion et ses parents (au sens large).



J'ai passé un très bon moment avec les différents personnages, dans cette Arabie Saoudite en effervescence.

Dans ce roman, il n'est pas question de péripéties mais le voyage se fait avec les protagonistes et lorsqu'on doit refermer ce livre, c'est avec une pointe de chagrin de quitter Talal, Dahlia et Mama Aïcha, à qui on s'est forcément attaché tellement ils sont si bien dépeints...
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Mille ans après la guerre

Un vieux veuf solitaire fuit l'arrivée de sa soeur qui veut s'installer chez lui. Avec son chien, il retourne dans son village natal qui est englouti au fond d'un lac de barrage. Ses souvenirs émergent: son frère jumeau assassiné par les franquistes et toutes les années noires de la guerre civile de l'Espagne
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Mille ans après la guerre

Un vieil homme solitaire, avec son chien pour tout compagnon, s'enfuit en car vers son village natal après que sa sœur lui a annoncé sa visite.

Au fur et à mesure de son voyage et de son errance, les souvenirs lui reviennent... son enfance et sa jeunesse dans un village pauvre d'Extremature, la guerre civile, les camps de prisonniers...

Le seul bien qui reste à ce vieil homme, c'est la liberté, et il n'est pas prêt à la perdre.

Le récit émouvant et sans pathos d'une vie extrêmement dure, confrontée à la guerre et à la misère.

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La servante abyssine

Zinesh a fui l’Ethiopie, sa misère et ses guerres à répétition. Elle devient une servante domestique, une maid pour utiliser la dénomination que nous connaissons tous. Elle est d’abord envoyée chez une princesse lunatique, une véritable despote derrière les hauts murs de son palais qu’elle a transformé en prison pour tous ceux qui la fréquentent. « C’était une hystérique de l’espèce princière, la plus dévastatrice de toutes. Heureusement on n’entendait pas ses hurlements avant une heure de l’après-midi, heure a laquelle elle se réveillait la bouche pleine de haine » Zinesh est ensuite placée chez un couple de riches bourgeois dont elle finit par connaître les inavouables secrets, tant et si bien qu’elle sera chassée. Après ces années de souffrance et d’humiliations, son nouveau maitre italien, il signor Luca, aurait presque fait figure de bon samaritain. Le vieil expatrié trompe sa mélancolie dans l’alcool et les cigarettes. «Cet homme était triste et aussi éteint que la cendre froide au fond des cendriers que la servante vidait sans relâche. Non elle n’aurait pas dit éteint. Quelque chose couvait tout au fond de ses yeux gris, un point orange, une incandescence… » Car l’ancien mécanicien d’Alitalia avait connu l’amour foudroyant d’une jeune saoudienne et ne s’en était jamais remis. Les nuits blanches succèdent aux beuveries matinales. L’entreprise d’autodestruction fonctionne à merveille jusqu’au jour où la servante abyssine, à qui son maître s’est enfin confié, décide de l’aider à retrouver son ancienne amante. Elle devient détective, tisse un réseau d’informatrices, interroge les commerçants, erre dans les rues de Djeddah pour y chasser le fantôme de cette idylle évanouie. Sa quête l’obsède « Zinesh devait reconnaître qu’une partie d’elle-même, pleine de feu, était alors à la recherche de cette femme comme si sa vie entière en eût dépendu ». Elle s’infiltre chez les femmes de la ville, elle participe à leurs festivités et, miracle, elle retrouve la jeune saoudienne. Les amants sont enfin réunis. Zinesh est la témoin silencieuse de leurs fougueuses retrouvailles, jusqu’au bout de leur cruel destin qu’on ne dévoilera pas entre ces lignes.

Chacun d’entre nous connaît une Zinesh, une Erythréenne, une Philippine, une Sri-Lankaise, des femmes qui ont à peu près tout subi dans le seul but de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Carine Fernandez, dont c’était le premier roman, ne juge pas. Elle ne souhaite pas faire de Zinesh un objet de compassion mais elle nous tend le miroir de sa servitude et nous interroge dans notre quotidien en posant cette simple question : « et vous, que savez-vous de leur histoire ? »
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Mille ans après la guerre

Un roman qui se lit facilement malgré beaucoup de retour en arrière dans le temps.

Un vieux taciturne évoque ses souvenirs de guerre franquiste en Espagne.

Un récit de plus sur la guerre , quelques réflexions sur la vie , la mort , les souffrances physiques faites aux hommes et aux femmes ponctuent ce récit .

Même si c'est la réalité je me suis un peu lassée de l'énumération de ces tortures.
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Mille ans après la guerre

Ils étaient deux, Miguel et Ramon, des jumeaux inséparables. Miguel, dit Medianoche, le taiseux, le raisonnable et Ramon, Mediodia, le joyeux, le turbulent. Mais la guerre est passée par là et des jumeaux, seul reste Medianoche. Il a survécu à la guerre, à la prison, aux camps de travail, au mariage et au veuvage. Depuis cinq ans que la Pura, son épouse revêche, a été enterré, Medianoche partage son temps entre les fleurs de son jardin et ses promenades sans fin en compagnie de Ramon, son chien, son ami, son frère. Il est enfin libre de vivre à sa guise et c'est bien de la terreur pure qu'il ressent quand sa sœur Nuria lui annonce par lettre que, désormais veuve elle aussi, elle vient s'installer chez lui pour s'occuper de son foyer. Alors Medianoche prend la fuite. Avec son chien, il grimpe dans un car et part vers son village natal, ce petit pays d'Estemadure qu'il a quitté à l'âge de 17 ans et n'a pas revu depuis soixante ans. Le village n'existe plus, noyé par un barrage, mais dans la tête et le cœur de Medianoche, les souvenirs sont intacts : son jumeau fusillé, son arrestation, ses dix années d'enfermement, son ami Andrès, son premier amour, sa rencontre avec Pura, son fils disparu, toute une vie marquée par l'infamie d'être un Rouge dans l'Espagne franquiste.



Retour sur la Guerre d'Espagne à travers les souvenirs d'un vieil homme qui n'a rien oublié de la violence des phalangistes, de la terreur, des humiliations, des exécutions sommaires et du silence de plomb qui a suivi la défaite. De sa jeunesse fauchée par la barbarie, il a gardé la conviction d'avoir été du bon côté. Et même s'il a fallu vivre dans la honte des vaincus, même s'il a fallu se taire et supporter l'arrogance du régime, la déformation des faits historiques et la misère, Medianoche est resté l'homme libre qu'il était déjà à 17 ans. Il a conservé précieusement le souvenir de son jumeau, mort d'avoir profané une église, celui aussi d'Andrès, son compagnon d'infortune dans les camps, celui de Rosario à qui il a renoncé parce qu'elle était institutrice et fille de notaire et lui presque analphabète. Si la République avait survécu, peut-être...Tous égaux, hommes comme femmes, tous instruits, fils de berger ou de médecin, alors, oui, peut-être...Mais l'esprit de liberté et d'égalité a été balayé par Franco et ses troupes sanguinaires. Au cri de ''Viva la muerte'', ils ont exterminé ceux qui résistaient, ceux qui voulaient redistribuer les terres, chasser les curés, vivre libres.

Un beau roman sur l'amour, l'amitié et bien sûr sur la guerre civile qui déchira le peuple espagnol de 1936 à 1939 et les années de plomb qui suivirent. Franco resta au pouvoir jusqu'en 1975, année de la réconciliation nationale qui plongea encore une fois les vaincus dans l'oubli et le déni de leurs souffrances.

Le roman souffre peut-être d'un côté un peu trop didactique pour être un coup de cœur. Carine Fernandez s'est bien renseignée sur la guerre d'Espagne et elle étale un peu ses connaissances, mais l'ensemble reste émouvant.

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