Carlene Thompson

- Calme-toi ! C'est juste que je le sens, quand un homme marque son territoire.
- Quelle charmante expression ! Me voilà transformée en chienne en chaleur du quartier.
- Tout aussi charmant. Si on s'enfuyait pour devenir poète. p254

Plus bas, sous le halo bleuté de l'enseigne au néon, il vit la jeune femme qui clignait des paupières. La neige lui tombait sur les yeux. Il sentir battre son coeur en la dévisageant, et entendit la voix qui, tout au fond de lui, chantait déjà vers elle. Ses nerfs furent brusquement parcourus d'une chaleur secrète, tandis qu'il attendait, implorant, priant. La fille parti dans l'autre sens, puis fût brusquement demi tour.
C'était donc cela le pouvoir ! pense-t-il, triomphant.

Il m'a fallu des années pour apprendre une leçon pourtant simple : les gens ont tous le même fond, où qu'ils vivent. Ils ont juste une façade un peu plus scintillante à certains endroits.

" Je me suis gardé de vous l'homme violent" psaume 17 : 4.

Fidelia savait qu'elle était douée de l'étrange pouvoir de sentir le mal. Ce qu'elle ne possédait pas, c'était la capacité de le combattre, et à cet instant elle se trouvait quasiment face à face avec lui.

Chapitre 17. II

-Hayley est une bête sauvage de la terre maintenant. Voilà ce que tu en as fait. Elle aurait pu ne pas le devenir. Elle avait un papa et une maman qui l'aimaient. Elle allait à l'école. Mais tu l'as prise et tu l'as cachée. Et tu lui as fait des choses. Des choses mauvaises. des choses qu'un vieil homme ne devrait pas faire à une petite fille. Tu n'as pas honte de toi ?

Chapitre 16. III

Bien qu'elle n'ait jamais été religieuse, quelque chose dans la musique qui résonnait doucement à l'orgue, dans la croix dorée brillant au-dessus de l'autel, dans le rayon de soleil hivernal transperçant les vitraux, l'emplissait du sentiment de la présence de quelque chose de plus grand et de plus puissant que l'homme. S'agissait-il d'un pouvoir bienveillant ? se demanda-t-elle. en pensant au meurtre de sa petite fille; cela lui paraissait impossible, et pourtant, ici, dans cet endroit calme et imposant, elle parvenait presque à croire en un Dieu veillant sur les humains perdus qui étaient Ses enfants, un Dieu qui avait une raison d'emporter les innocents.

Chapitre 12. II

Le côté obscur de la nature humaine avait bien des années auparavant réduit sa vie en miettes.

Chapitre 5

C'était All Hallows' Eve, la veille de la Toussaint, la nuit où les âmes des morts étaient censées visiter leurs anciennes demeures. Elle frissonna, puis se moqua d'elle-même. Même si elle avait été superstitieuse, ce qui n'était pas le cas, cette maison-ci était entièrement neuve. Personne n'y avait jamais vécu, il n'y avait donc personne pour y revenir, même sous forme d'esprit. Et pourtant, ce soir, quelque chose dans l'atmosphère de la maison la perturbait, un air d'attente et de conspiration, comme si la maison, ou quelque chose à l'intérieur l'observait.

Chapitre 3. II

" Pourquoi suis-je une telle garce ? " c'était une question qu'elle n'aurait jamais posée à qui que ce soit, mais qui la hantait depuis son enfance ?

Chapitre 3. II

- Où sont donc passées les femmes douces et soumises qui n'élevaient jamais la voix contre leur mari ?
-Elles n'ont jamais existé que dans les romans victoriens.

Chapitre 3. I

Aujourd'hui, un air de désolation régnait sur la colline, et les feuilles volaient au-dessus des tombes dans le vent froid qui s'était levé lorsque le soleil s'était brusquement évanoui dix minutes plus tôt. (...). A l'époque de l'enterrement de Hayley, le cimetière était parfaitement entretenu. Mais la gérance avait changé, et depuis quelques années, Caroline avait remarqué avec désespoir l'aspect de plus en plus négligé des lieux.

Chapitre 2

La petite fille se glissa par la fenêtre de sa chambre et s’insinua dans les replis étouffants de la chaude nuit d’été. La bouche entrouverte, elle se retourna, leva les yeux vers la voûte céleste ; elle se dit que les étoiles ressemblaient aux paillettes argentées qui scintillaient sur la robe en velours noir de maman. Jamais elle n’avait vu autant d’étoiles clignoter autour d’une lune aussi pleine, blanche comme de la neige fraîche. Elle se dit que, la lune devait être faite de neige. Peut-être que, si haut, il faisait tellement froid qu’elle ne fondait jamais.

 Une longue bande de pelouse descendait jusqu’à l’eau argentée par la lune. Personne sur la rive. Ni lumière ni bruits ne provenaient de la maison de Harvey Coombs qui se trouvait à une centaine de mètres. Rien d’étrange, mais maintenant elle avait peur. C’était comme si quelque chose la regardait dans le noir, affamé. 

Hier, le temps était maussade et sombre. Aujourd’hui, un ciel bleu s’étendait au-dessus du lac et le soleil de ce début d’été réchauffait l’herbe verte. Une fois de plus, Harvey Coombs était assis dans sa barque, son vieux chapeau sur la tête à pêcher les fameuses perches du lac Érié. On aurait dit une peinture. Le crime n’avait pas sa place ici.

Mais il y était.

Les sièges étaient très élégants. Ils étaient également durs comme la pierre, faits pour l’œil, pas pour le confort.

Le temps agit de cette manière sur chacun de nous.
Malheureusement, le temps n’effaçait pas toujours les mauvais souvenirs.

Le temps et l’expérience peuvent nous changer, Chyna.

Irma n’est pas une beauté et elle n’a jamais apprécié les filles qui sont jolies.

Lorsqu’elles avaient cinq ans, elles avaient fait un pacte de sang. Elles s’étaient piqué le doigt avec une aiguille, horrifiées devant les minuscules gouttes de sang qui avaient jailli. Mais elles avaient enduré la douleur, leurs doigts appuyés l’un sur l’autre. Elles n’avaient jamais brisé le pacte.