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Citations de Carlos María Dominguez (20)


Souvent, il est plus difficile de se défaire d'un livre que de se le procurer. Les livres s'accrochent à nous en un pacte de nécessité et d'oubli, comme s'ils étaient les témoins d'un moment de notre vie auquel nous ne reviendrons plus, mais que nous croyons préserver tant qu'ils restent là.
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Mais Brauer a toujours été un lecteur compulsif.Tout son argent finissait dans les livres.Dés que j'ai fait sa sa connaissance il y a des années chez les bouquinistes du marché de Tristan Narjava,j'ai su que son obsession était incurable.Cela se voit à la peau légèrement parcheminée de ceux qui sont atteints de cette maladie.p.46
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Tous les ans ,j'offre au moins cinquante livres à mes étudiants,mais je ne réussis pas à m'empêcher de rajouter une autre étagère,une autre double rangée;les livres avancent dans la maison,silencieux,innocents.Je ne parviens pas à les arrêter.p.20
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Je me reproche d'avoir si peu de temps à consacrer à la lecture. Mais imaginez un homme qui s'y adonne toute la journée et, s'il le souhaite, la nuit. Et qui a de l'argent pour acheter les livres qu'il désire. C'est sans limites. Il est à la merci de son désir. Et que veut le désir ? [...] il veut trouve sa limite.
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On accumule les livres sur les rayonnages et ils ont l'air d'être une somme, mais, si vous me permettez de le dire, c'est une illusion. On épouse certains thèmes et au fil du temps on finit par circonscrire des mondes ; par dessiner, si vous préférez, le parcours d'un voyage, avec l'avantage qu'on en conserve les traces.
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L'Etat uruguayen a acheté maintes bibliothèques importantes, ce qui a permis de sauvegarder un riche patrimoine. Mais nombre d'entre elles, je le dis à ma grande honte, ont été ensuite mises à sac d'une façon inconcevable.
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[...] tout le monde n'est pas doué pour écrire et beaucoup ne devraient pas le faire.
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... J'ai connu un chien au Chili qui est mort d'indigestion après avoir dévoré les pages des Frères Karamazov un soir où il était enragé.
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[...] une page est aussi un extraordinaire dessin. Un jeu de lignes et de petites figures qui se répètent, de voyelles en consonnes, avec leurs lois propres de rythme et de composition, et où ne sont jamais indifférents le corps, la police du caractère choisi, la dimension des marges, la perméabilité du papier, la numérotation à droite ou au milieu, l'infinité des détails qui donnent à la page sa prestance.
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Au fil des ans, j'ai vu des livres servir à équilibrer le pied bancal d'une table ; j'en ai connu transformés en table de chevet, disposés en forme de tour et recouverts d'une étoffe ; maints dictionnaires ont repassé et aplati plus d'objets que le nombre de fois où ils ont été ouverts, et de nombreux livres dissimulent sur les étagères des lettres, de l'argent, des secrets. Les gens aussi changent la vocation des livres.
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Une bibliothèque que l'on monte est une vie. Ce n'est jamais, disons, la somme de livres isolés.
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Leurs aspirations littéraires se réduisaient à une politique et, d'une façon plus déterminante, à une tactique militaire, attachés qu'ils étaient à abattre les murailles de l'anonymat, obstacle infranchissable que seuls quelques privilégiés réussissaient à surmonter. Il y avait des étoiles rutilantes au firmament des lettres, des types qui du jour au lendemain gagnaient des fortunes avec de très mauvais livres, soutenus par les maisons d'édition, les suppléments littéraires, les méthodes de 'marketing', les prix littéraires, des films horribles et les devantures des librairies qui faisaient payer les espaces d'exposition. [...] Les éditeurs se plaignaient de l'absence de bons livres, les écrivains de la "merde" publiée par les grandes maisons d'édition, et chacun de protester avec indignation, de justifier son échec, d'exhiber une ambition désespérée. A Buenos Aires, les livres étaient au centre d'une guerre démente de stratégie, de don d'ubiquité et de pouvoir.
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Un conquérant a l'obligation de gérer ce qu'il conquiert.
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[...] les gens affabulent lorsque quelque chose hors du commun se produit et alors on ne peut plus savoir en toute certitude ce qui est vrai et ce qui est inventé.
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Les livres changent le destin des gens.
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[...] un lecteur est un voyageur dans un paysage pré-établi. Et infini. L'arbre a été écrit, et la pierre, et le vent dans la branche, la nostalgie de cette branche et l'amour auquel il a prêté son ombre. Pour moi, il n'y a pas de bonheur plus grand que parcourir, quelques heures chaque jour, un temps humain qui autrement me demeurait étranger. Une vie ne suffit pas à le parcourir. Je vole à Borges une moitié de phrase : une bibliothèque est une porte ouverte sur le temps.
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[...] finalement il n'y a rien de plus mouvant que les jugements littéraires.
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[...] parler de feu devant un bibliophile, c'est comme réduire un rêve en cendres. Le feu guette toujours, nous le savons, et il peut nous anéantir à tout jamais. Nous apprenons même à éviter de le mentionner, dans l'espoir que, si nous ne l'invoquons pas, il ne nous frappera pas.
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Au printemps de l'année 1998, Bluma Lennon venait d'acheter dans une librairie de Soho un exemplaire ancien des Poèmes d'Emily Dickinson quand, arrivée au deuxième sonnet, au premier coin de rue, elle a été renversée par une voiture.
Les livres changent le destin des gens.
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Ce jour-là, j'ai rencontré dans le métro une fillette avec un accordéon posé sur sa jupe. Son regard triste, ses vêtements éliminés m'ont fait penser l'espace d'un instant qu'elle arrivait de la province de Corrientes, de Tucumàn, ou de Misiones, comme tant d'autre traîne-misère. Elle a sans doute perçu mon intérêt, car sans me quitter des yeux elle s'est mise à jouer sur son accordéon une mélodie gitane qui a donné un tout inattendu à mes suppositions. Elle a fini de jouer quand le métro s'est arrêté à la station suivante où elle est descendue. Je ne sais pourquoi, j'ai été pris de l'envie de la suivre. Il y avait dans ses yeux un air de fatalité, de douceur, d'effroi, propre au coin du port qui avait disparu. Mais les portes automatiques m'en ont empêché. On m'a expliqué par la suite qu'il s'agissait de Kosovars qui sillonnaient Buenos Aires dans les autobus et les trains, les enfants jouant de l'accordéon pendant que le père ou la mère demandait l’aumône. L'explication, vulgaire et concluante, semblait nier l'insolite avec une résignation qui en anesthésiait le sens. Buenos Aires ne cessait jamais de me surprendre, mais quelque chose de sordide y adhérait à présent avec plus d'acharnement que le ciment à la couverture de mon livre.
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