Citations de Carole Duplessy-Rousée (50)
Il aurait aimé que sa Bretagne ne soit pas trop envahie… "Il ne faut pas dire que c’est beau, sinon ils vont tous venir ici !"
Quand on focalise sur un tracas, on ne peut plus trouver d'issue. En pensant à autre chose, on redevient lucide. Je crois que vous avez besoin de respirer, de vous divertir ...
_Je n'ai pas jouer à l'autruche, murmura t-elle. Je tente d'y voir clair et de gérer les problèmes les uns après les autres. Mais mon esprit est tellement embrouillé! J'ai l'impression que le ciel m'est tombé sur la tête. Tant d'années et d'amour pour bâtir notre existence, pour faire en sorte que chacun de vous vive heureux, pour vous éviter le besoin... Et voilà qu'une tempête vient tout ravager.
Tu as raison, ce gosse, nous l'avons nourri, dorloté.. Nous lui avons tout donné, comme aux trois autres. Tout ça, nous l'avons fait par amour et non par charité ou par pitié. Aujourd'hui, il est en Espagne en quête de ses origines. Il mettra peut-être la main sur son père et on ne le reverra pas. Ou, s'il revient, plus rien ne sera comme avant.
Elle avait changé avec ses exigences, ses humeurs et ses colères. Elle n'a pas préservé son coeur... ni le nôtre. Il n'y avait rien qu'on aurait pu faire. Papa lui-même le dit. Même s'il est encore plus paumé que nous.
Elle réprima une grimace lorsqu’il l’embrassa. Il empestait l’alcool. Elle s’empêcha de lui faire le moindre reproche, espérant trouver un peu plus tard les mots qui lui feraient prendre conscience de ce qu’il détruisait, de ce qu’elle endurait. Il lui posa quelques questions sur son tournage à Marseille puis quitta la cuisine et se rendit au salon pour allumer la télé. Alors qu’elle surveillait la cuisson des pâtes, Constance entendit un léger grincement de la porte donnant sur le garage. Elle hésita un instant, puis fonça. Thibault était accroupi près d’une caisse remplie de chiffons.
La cinquantaine, ça rend sage, ajouta-t-il. On est plus réfléchi et on prend les bonnes décisions. Évidemment, pour un bébé, il faut que tu sois d’accord .
C’était là qu’ils avaient fait l’amour pour la première fois. Ensuite, Zachari avait parlé d’avenir et lui avait avoué qu’il ne voulait pas d’enfant. Il ne voulait pas partager celle qui serait sa femme. Il avait besoin d’être aimé exclusivement. Ce dernier argument avait touché Rebecca. Elle avait Zachari dans la peau, elle n’aimerait que lui et il n’aimerait qu’elle. Ils seraient les plus forts, les plus heureux. Jamais, en cinq ans de mariage, elle n’avait parlé d’enfant…
C’est compliqué d’apporter sa touche personnelle dans un lieu où on doit préserver ce qui est ancien, où on rénove ce qui vieillit pour le conserver… Bref, dans un lieu qui ressemble à un musée que tu ne peux pas décorer comme tu veux.
Elle avait une chance folle de l’avoir rencontré. Il était de ces hommes que la cinquantaine rend encore plus séduisants. Ses cheveux blonds légèrement cendrés encadraient un visage bien dessiné sur lequel quelques rides apportaient un soupçon de volonté. Elle adorait ses yeux bleus, tantôt rieurs ou coquins, tantôt sombres quand il avait un souci.
Zachari avait trouvé la jeune femme jolie comme un cœur et talentueuse dans son métier, sans excès toutefois. Rebecca était tombée sous le charme de cet homme d’âge mûr qui se comportait en parfait gentleman.
Pourquoi ne se confiait-elle pas à Michèle ? C’était une amie sûre. Elle pouvait avoir confiance en elle. Pourtant, elle ne parvenait pas à vider son sac. À plusieurs reprises elle avait voulu lui avouer ce qui la rongeait, mais les mots étaient restés en travers de sa gorge. Il aurait suffi d’une phrase et Michèle l’aurait incitée à poursuivre. Elle aurait pu alors déverser le flot d’interrogations qui l’oppressait depuis des semaines.
Il lui fit un clin d’œil malicieux et tourna les talons. Elle eut envie de lui sauter au visage. Pas facile de supporter les humeurs changeantes du bonhomme. Il avait beau être un bon costumier, il l’agaçait. Certes, il était doué pour la confection de modèles et il disposait d’un réseau sûr d’agences de location pour dégoter des tenues particulières, mais pas un tournage ne se déroulait sans qu’il fasse des commentaires désagréables.
Nul doute que Constance était modeste. Tous s’accordaient à dire qu’elle était un puits de science. Elle était très cultivée, curieuse, s’intéressait à tout. C’était une fille intelligente. Têtue comme une mule, aussi ! Et exigeante. Mais professionnelle à l’extrême.
Il la fixait, espérant la faire vaciller. Constance Trianon était à son goût, avec sa silhouette juvénile, ses cheveux châtain clair qui tombaient aux épaules et ses longs cils. Ses taches de rousseur sur les pommettes lui rappelaient Marlène Jobert dans sa jeunesse. On ne pouvait que la désirer. Mais elle était mariée, et fidèle… Ceux qui lui avaient fait la cour s’étaient cassé les dents. Cependant, il ne renonçait pas. La ténacité finirait bien par payer…
Depuis le matin, chaque scène avait nécessité plusieurs prises et il y avait eu quelques tensions et des désaccords. Les uns et les autres s’étaient rejeté la faute et le ton était monté.
Durant quelques secondes, elle fut transportée ailleurs et un sentiment jubilatoire la saisit. C’était magique et elle était heureuse de pouvoir encore s’émerveiller après toutes ces années de métier. Rien n’aurait pu laisser penser qu’elle était enfermée dans un studio en plein mois de février, sous la grisaille du ciel parisien.
"Tu n'es qu'une idiote. Aussi obstinée que maman. Continue comme ça, bousille ce que le destin est en train de t'offrir ! Et au passage, amoche un peu les autres, histoire que tout le monde déguste. (...) C'est vraiment ça que tu veux ? "
La veille, après le dîner, elle avait attendu que Damian s’installe dans le canapé et que les garçons regagnent leur logis avant d’aller frapper à la porte de Bastian. Depuis plusieurs jours elle le trouvait renfermé. Elle n’était pas la seule à se tracasser, d’ailleurs, à voir la mine inquiète de Martin. Bastian devait avoir un gros souci. Elle ne s’était pas trompée, même si elle n’avait pas envisagé la gravité de la situation. A force de questions, il avait craqué et tout dit de l’homme croisé sur la propriété des Volane le jour où il était allé avec son frère réparer quelques tuiles envolées du toi. Son sosie.
Toutes les dernières fois de #CaroleDuplessyRousée.
Une magnifique toile de fond, l'Ardèche; une famille unie où un secret révélé remet tout en cause; les terribles décisions prises par le régime franquiste; font de ce roman un moment de lecture différent, fort en émotions, et en rebondissements.
UN INCONTOURNABLE !