Citations de Caroline Kant (28)
- Vous savez bien qu'on entend tout, ici, je réponds sur la défensive.
- Entendre, écouter, ce n'est pas la même chose, pas vrai ?
Qu'est-ce que je peux y changer? Rien. C'est une évidence pour moi comme pour tout le monde : je suis une pauvre vieille femme déclassée. Mais j'ai un toit et de quoi manger. Et je vais même pouvoir continuer à confier mon brushing à la petite Kylie.
À Paris, la nuit, il ne fait jamais sombre. Les lumières électriques sont si fortes, si nombreuses, qu'on ne voit pas vraiment le ciel. Un genre de halo lumineux le cache, au point qu'on ne distingue pratiquement jamais les étoiles. Par contre, on aperçoit plein de choses, la vie qui grouille partout dans les rues, dans les immeubles.
Qu'elle est étrange, la première nuit dans un lieu inconnu censé être son chez-soi. Tous les bruits nous paraissent bizarres, voire inquiétants, même si on sait qu'ils feront très vite partie de notre quotidien. Mais quelle galère de s'endormir dans cet immeuble tellement sonore, où j'entends les pas de mes nouveaux voisins au-dessus de ma tête. Pourquoi les gens portent-ils encore leurs chaussures au milieu de la nuit ?
C'est fou cette habitude qu'ont les gens, dans cet immeuble, de venir sonner chez les autres à tout bout de champ. On ne peut pas regarder un film et déprimer tranquillement, ici ?
L'amour, c'est tellement mieux et plus hygiénique sur le papier.
Yasmine, c'est ma copine et collègue, on est institutrices dans la même école maternelle. Elle est incroyable : cette petite créature d'un mètre quarante-huit mène plusieurs vies de front, comme beaucoup d'autres femmes, d'ailleurs. Instit', épouse, mère de trois enfants dont des jumeaux, et bénévole.
- Madame Leblanc, c'est une blague ? On va jamais faire rentrer tout ça dans l'appartement !
Le déménageur, qui vient de découvrir l'étroitesse de mon nouveau logement, est rouge de colère. Ce qu'il ne sait pas, c'est que je suis dix fois plus énervée que lui de me retrouver ici.
- Je vous paye, non ? Alors débrouillez-vous, faites votre travail.
Parfois, dans la vie, on a l'impression qu'on est arrivé tout en haut, sur l'échelle du bonheur. Que tout est réuni pour qu'on soit le plus heureux du monde. Alors j'adresse une petite prière : "S'il vous plaît, faites que je reste là le plus longtemps possible avant de redescendre, et si vous le pouvez, pas trop bas..."
Écoute, Margaux, les hommes, c'est comme les pâtisseries, ça se dévore.
La nuit, quand on s’allonge par terre, on regarde par la fenêtre qui est dans le toit. Quand y a pas trop de nuages, on voit les étoiles. Et puis la lune. Ça fait rêver d’aventures. Des fois ça me rend heureux, mais des fois ça me rend triste et je pleure. J’ai envie de sortir pour être dans la nuit, pour regarder les étoiles de dehors, et pas à travers ce tout petit carreau tout sale. Je me demande si je pourrais scier le cadenas qui la bloque.
Je vais prendre ma dose de romans sentimentaux, ma lecture favorite. Je les dévore ! ....
Tenant fermement ma pile, je passe par la section "Histoire" et attrape un livre au hasard, une biographie de Churchill, pour faire bonne figure devant la bibliothécaire. Et je file chez moi.
Pour moi, rien n'arrive par hasard : une blessure qu'on se fait un jour, une autre qui refuse de guérir. Tout est lié à ce qu'on vit, ce qu'on ressent.
Maintenant que je connais le passé de cette chambre, peut-être que je ne vais plus y dormir aussi bien. Peut-être que j’aurais préféré ne rien savoir.
Ma sœur est ravissante, mais elle est petite, menue, et elle ne correspond pas du tout aux critères des réseaux. Alors elle se trouve moche. Et ça, c'est grave. [...] Alors, dans notre monde, elle ne vaudrait rien juste parce qu'elle n'a pas le physique imposé par les filtres et toutes ces merdes ?
C'est juste que, ces dernières années, j'ai l'impression qu'on oublie qu'avoir un enfant, ce n'est pas seulement quelque chose qu'on fait pour soi, pour assouvir un désir, ou le truc qui m'énerve vraiment, parce que, soi-disant, c'est un droit. C'est aussi et avant tout son histoire à lui. Il n'a rien demandé, ce petit bébé, et il va se retrouver là, sur la terre, à devoir se débrouiller, tout encaisser, tout subir.
C'est juste que, ces dernières années, j'ai l'impression qu'on oublie qu'avoir un enfant, ce n'est pas seulement quelque chose qu'on fait pour soi, pour assouvir un désir, ou le truc qui m'énerve vraiment, parce que, soi-disant, c'est un droit. C'est aussi et avant tout son histoire à lui. Il n'a rien demandé, ce petit bébé, et il va se retrouver là, sur la terre, à devoir se débrouiller, tout encaisser, tout subir.
C'est fou cette habitude qu'ont les gens, dans cet immeuble, de venir sonner chez les autres à tout bout de champ. On ne peut pas regarder un film et déprimer tranquillement, ici ?
Stop. Tout va bien. Je l'ai revu, il était content de le voir et, comme dit Juliette, il faut faire confiance en la vie.
Mais à la longue, ce genre de relation devient humiliante, voire toxique. Sans que Juliette en prenne conscience, leur aventure joyeuse et passionnée est devenue douloureuse, et j'ai peur qu'elle se dévalorise; peur qu'elle sacrifie ses plus belles années pour une chimère, et que le temps passe sans rien lui apporter d'autres que des frustrations.