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Citations de Caroline Laurent (251)


Jamais elle n’avait vu ça. À Diego Garcia, il n’y avait pas de cyclones. L’équateur les protégeait. (page 280)
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Le chagrin est un pays de silence. On le croit à tort bruyant et démonstratif, mais c'est la joie qui s'époumone partout où elle passe. Le chagrin, le vrai, commence après les larmes. Le chagrin commence quand on ne sait plus pleurer.
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Qu’il est long le chemin pour rentrer chez soi. Long et incertain. (…) Y a-t-il un instant dans une vie où on se dit : ça y est, j’arrête, c’est terminé ? A quel moment sait-on qu’il n’y a plus rien à faire sinon soulever son chapeau, merci madame, merci monsieur, et s’en aller ?
Chapitre IV
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Mais en vieillissant,on n’a plus droit à l’erreur.A chaque tour de manège,le prix augmente.Il ne faut plus se tromper de combat,de personne ou de sentiment
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La justice est la méchante sœur de l'espoir. Elle vous fait croire qu'elle vous sauvera, mais de quoi vous sauvera-t-elle puisqu'elle vient toujours après le malheur. un verdict, ça ne répare rien. Ça ne console pas. Parfois tout de même, ça purge le cœur.
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«  Ce n’est pas grand chose l’espoir .
Une prière pour soi.
Un peu de rêve pilé dans la main, des milliers d’éclats de verre, la paume en sang.
C’est une ritournelle inventée un matin de soleil pâle . »
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Comment négocier avec le souvenir ? Comment concilier le regard de l'être aimé, si doux, si sincère, et le visage déformé de celui qu'on n'a pas vu, pas deviné ? Comment penser aujourd'hui à ces personnes que j'aimais, et que veut dire aimer des personnes dont je découvre les plus noirs secrets? ( P.71)
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Quand je pense que les Anglais m’avait promis un accueil digne… « Tout est arrangé avec Maurice ! » Combien de fois j’ai entendu ça…Tu connais la dernière ? » Il craqua une allumette. « Trois millions. Trois millions de livres en échange des Chagos. Dans la poche du gouvernement. De notre gouvernement, cela va sans dire. Et les îlois n’ont même pas un logement correct. »

Chapitre III
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Il voulait partager avec elle l’émotion de la naissance, découvrir s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon, imprimer son odeur sur la peau du bébé. L’accouchement lui faisait peur ; l’idée seule des chairs flasques, écartelées, lui donnait la nausée, mais tenir le nouveau-né dans ses bras, être le premier à le voir, à l’appeler, ça, il en rêvait.
(Chapitre II)
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Seuls les morts ont le droit de dormir. Si tu abandonnes le combat, tu te trahis toi-même. Si tu te trahis toi-même, tu abandonnes les tiens.
(Chapitre I)
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Le monde moderne ne serait que ça : un ensemble de territoires éclatés et dominés par une guerre de nerfs froide, implacable, réglée au millimètre près par des missiles lancés depuis des bases secrètes ; un monde d’alliance et d’intimidations à la folie exponentielle, dans lequel les puissants ne se contenteraient plus de leur puissance, mais chercheraient la neutralisation absolue de toute force opposée ; un monde où les discours médiatisés l’emporteraient sur le reste – démocratie, liberté, paix, justice, à d’autres ! – le XXe siècle avait choisi son camp et ce serait celui du mensonge, de l’effroi et de la haine.
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«  Je ne me rappelle plus la première fois où ma mère m’a parlé des Chagos.
Avais- je- neuf ans, dix ans ? Qu’importe .
Ma mère évoquait sa jeunesse à Maurice, le temps d’avant ——avant l’Europe, avant l’exil, avant moi—-, et voilà qu’un mot lui échappait , Chagos, avec ses deux syllabes joueuses , chat- gosse, qu’on aurait pu lancer vers le ciel comme des osselets . Son visage s’assombrissait. Imperceptiblement , son regard s’absentait , ou plutôt se tournait vers lui- même, fouillant à l’intérieur. On avait martyrisé l’archipel. On avait vendu des pauvres gens »!
Caroline Laurent . Postface.
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Sauvage. Sagouin. Nègre-bois. Voleur. Crétin. Crevard.
Fils de rien.
Chagossien, ça voulait dire tout ça quand j’étais enfant. Notre accent? Différent de celui des Mauriciens. Notre peau? Plus noire que celle des Mauriciens. Notre bourse, vide. Nos maisons, inexistantes.
Méprise-les, oublie-les, me répétait ma mère. Mais comment oublier la honte? 
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Les musiciens commencèrent à battre les ravanes, doucement, pour se chauffer les poignets. Les corps se rapprochèrent des flammes. Josette et Christian prirent place au milieu du cercle et esquissèrent les premiers roulements de hanches, les bras levés, les poings comme des fleurs qui tombent.
(Chapitre I)
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Je me souviens des couleurs.
Le reste, vidé, oublié.
Le soleil descendait dans la mer et la mer n'était plus bleue mais orange.
Le rouge des femmes.
Le noir de la cale. Nos peau tassées.
Le gris cendre d'un chien.
Je me souviens du vert, du beige et du kaki.
Et au milieu de tout ça, les pleurs de ma mère.
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Il n'y a pas d'autre paradis que celui dont on vous donne le regret. De même l'enfance qui nous empêche de devenir grands vient à nous manquer le jour où elle s'éloigne.
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L'espoir, c'est l'ordinaire tel qu'il devrait toujours être : tourné vers un ailleurs. Pas un but ni un objectif, non, un ailleurs.
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Je me souviens du message de mon éditeur au réveil le lundi. Quelque chose n’allait pas. Un « problème », des « nuages sombres » concernant « notre ami commun » (se méfier des mots banals, usés jusqu’à la corde, que l’inquiétude recharge brusquement en électricité).
Je me souviens que la veille, dans une boutique de Saint-Émilion, ma mère m’offrait un bracelet pour prolonger Noël et fêter un prix littéraire qui venait de m’être décerné. Il s’agissait d’un cuir sang combiné à une chaînette de pierres rouges, de l’agate, symbole d’équilibre et d’harmonie.
Je me souviens du soleil blanc sur la campagne, des reflets bleus lancés par le cèdre. Sur la branche nue du lilas des Indes, une mésange semblait peinte à l’aquarelle.
Je me souviens du thé en vrac au petit déjeuner, « Soleil vert d’Asie », mélange du Yunnan aux notes d’agrumes, qui avait le goût étrange du savon.
Je me souviens de l’attente, ce moment suspendu entre deux états de conscience, l’avant, l’après, l’antichambre de la douleur, moratoire du cœur et de l’esprit.
Je me souviens d’avoir pensé : Je sais que je vais apprendre quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Et juste après : Tout peut être détruit, tout peut être sauvé.
Je me souviens du regard inquiet de ma mère.
Je me souviens de la citation de Diderot dans la chambre jaune, ma grotte d’adolescente aux murs tatoués d’aphorismes : « Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir. »
Je me souviens d’un coup de téléphone, de mon ventre qui cogne et d’une voix qui me répète : « Protège-toi. »
Je me souviens des rideaux aux fenêtres de ma chambre, la dentelle ajourée, les motifs d’un autre âge, on appelle ça des « rideaux bonne femme », pourquoi cette expression ? J’aurais dû voir le monde, je ne voyais plus que la fenêtre.
Quelques jours plus tôt, je me souviens que je regardais La vie est belle de Frank Capra, touchée par la dédicace finale de l’ange gardien à George, le héros : « Cher George, rappelle-toi qu’un homme qui a des amis n’est pas un raté. »
Je me souviens du téléphone qui vibre vers 17 heures.
L’impensable.
Je me souviens de l’article de journal, de la photo officielle de mon ami, du mot accolé à la photo. Tout éclate.
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On mangeait à notre faim, des choses saines, c'était simple. En plus de notre ration de riz, de sucre, de légumes, on avait droit de temps en temps à des bidons de vin. Le quotidien était paisible, on allait à notre rythme. Ce n'était pas une vie économique.
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J'ai hurlé. Ce n'était pas un cri de joie, ni de soulagement, ni de victoire, ni de chagrin, ni de fierté, c'était tout ça à la fois, mêlé, fondu, un sentiment nouveau pour lequel le dictionnaire n'avait pas encore de mot.
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