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Critiques de Caroline Solé (221)
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La pyramide des besoins humains

J'ai bien aimé la pyramide des besoins humains car on est vite pris dans l'histoire, c'est un livre addictif. On se reconnaît dans le personnage principal, même si on n'a pas vécu les mêmes aventures que lui. C'est probablement dû à son âge et sa façon de parler. Il y a un petit format de chapitre, c'est moins de contraintes quand on aime finir sur un chapitre. C'est une oeuvre qui fait réfléchir sur la société d'aujourd'hui. L'auteure a un bon stylé d'écriture. Cependant, la fin tombe comme un cheveu sur la soupe, elle est trop directe. On attend juste un deuxième tome !



L'histoire est basée sur un jeu, la pyramide des besoins humains. Les joueurs doivent se connecter une fois par semaine et raconter leurs vies, d'après les paramètres de la pyramide de Maslow c'est-à-dire les besoins physiologiques ( boire langer dormir ) la sécurité ( un toit, un salaire, une protection ) l'amour (famille, amis, communauté) la reconnaissance ( confiance réussite respect) et la réalisation ( accomplissement de soi). Christopher, 15 ans, fugue de chez lui , car il ne s'y sent pas bien (son père le bat) un peu à la manière d'Into The Wild. Il prend le premier train pour Londres et atterri à Chinatown et devient SDF.
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La pyramide des besoins humains

Wow. Autant vous le dire, c’est mon premier gros coup de cœur de 2016. J’avais fait l’acquisition de ce roman il y a des mois mais, par lose intégrale, je l’avais égaré après avoir lu tout juste les premières pages. Ce qui est, vous en conviendrez (et surtout quand lesdites premières pages sont trop cool), extrêmement désappointant.

Puis, le 31 décembre, je me suis fait voler ma valise (qui contenait tous mes cadeaux de Noël, soit 98% de livres) (#EtBonneAnnée) mais, coup de chance dans mon malheur, en fouillant dans mes sacs à la recherche d’un nouveau contenant pour transporter les maigres affaires qui me restaient, je suis tombée, au fond d’un sac en toile oublié, sur… La pyramide des besoins humains.

Mon précieux.



Je me suis aussitôt replongée dedans. Et quel bonheur.



Chris a quinze ans. Il est SDF. Pourquoi ? Son histoire est triste et banale, comme celle de tous les SDF. On ne demande pas aux clodos comment ils en sont arrivés là (même si Christopher nous le dira), on se contente de les écouter quand ils ont quinze ans, de la rage et de la poésie dans le cœur, et qu’ils s’inscrivent anonymement à un jeu de télé-réalité.



Ce jeu, c’est La pyramide des besoins humains, basé sur la théorie de Maslow, selon laquelle nous devons remplir nos besoins primaires d’avoir avant d’accéder aux besoins supérieurs d’être.



Chaque semaine, les participants doivent rédiger un texte prouvant à tous les votants anonymes qu’ils ont satisfait aux besoins du 1er, du 2e, du 3e niveau, etc., jusqu’à la toute fin. Jusqu’à la finale. Chris vit dans la rue. Sans toit, sans sécurité, sans amour, sans famille, sans reconnaissance : il n’est rien.



Pourtant, à sa grande surprise, il franchit le 1er niveau, et commence à attirer les regards.



J’ai adoré La pyramide des besoins humains parce que :



–C’est très bien écrit. Le style est limpide et efficace, sans s’excuser pour ses envolées lyriques occasionnelles. C’est équilibré. Tantôt râpeux comme le macadam, tantôt réconfortant comme le lampion de Suzie qui illumine la rue, parfois triste et fragile comme le carton sur lequel dort Christopher.



–C’est puissant. Cette lecture est ce à quoi aspirent la dystopie et la science-fiction de manière générale : nous faire réfléchir, nous faire ressentir, là, dans nos tripes, ce qu’impliquent les changements de notre société. Ceux qui vont à toute allure et qu’on ne s’arrête pas pour regarder.

Un peu comme Christopher.

(Précision : ce n’est pas de la dystopie YA classique...)



–Les personnages sont terribles. Ils sont là, présents dans la pièce à côté de nous, quand ils puent la mort, mangent des hot-dogs, se chamaillent mollement, affalés dans une contre-allée, et rêvent, le soir, en regardant les étoiles.



–La fin est ouverte. Alors, je sais que tout le monde n’est pas amateur de cet aspect là. Mais, de temps à autre (et notamment en dystopie), c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Nous emmener jusqu’à un certain point, nous regarder dans les yeux à ce moment-là, et nous laisser deviner ce qu’il adviendra ensuite de nos personnages.



Je vous rassure : on arrive au bout du jeu de télé-réalité. Mais, justement… est-ce là la finalité ?



Points négatifs : à part la couverture, je ne vois pas. (Mais je compte rédiger un billet, à l’occasion, sur les couvertures de l’École des Loisirs, qui sont trop souvent à côté de la plaque, donc ce ne sera pas pour aujourd’hui.) Cette couverture, je la trouve très belle, mais je pense qu’elle manque sa cible. Non, La pyramide des besoins humains n’est pas un roman psycho-social type Nouvelle Vague, oui, c’est une Dystopie Jeunesse. Et excellente, avec ça.



Bonne lecture !
Lien : http://allezvousfairelire.co..
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La pyramide des besoins humains

Christopher a 15 ans. Battu par son père, il a pris un train pour Londres et le voilà en fugue depuis plusieurs mois, dormant sur un carton à Chinatown. Dans un café internet, il s'inscrit à un nouveau jeu de téléréalité inspiré de la pyramide de Maslow. Il faut se présenter, parler de soi et à chaque étape expliquer comment ses besoins sont comblés: les besoins élémentaires (manger, boire, dormir) puis les besoins de sécurité, d'amour, de reconnaissance et de réalisation (la théorie de Maslow étant qu'on ne peut passer au "niveau supérieur" que si ses besoins de base sont comblés)

Ainsi, le SDF anonyme devient célèbre et tout le monde s'interroge sur son identité et veut être son ami virtuel. En même temps, Christopher ne change pas, il reste attaché à des vraies personnes; son regard sur la société est sans concession. Belle dénonciation de l'univers du virtuel. Beau style. Personnage attachant, ni pathétique ni froid, juste lucide et fort.
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La pyramide des besoins humains

Je suis partagée après la lecture de ce roman qui m'a tenue en haleine toute une après midi.

Christopher vit dans la rue après s'être enfui de chez lui à cause d'un père violent. Il décide de s'inscrire au jeu "la pyramide des besoins humains" qui consiste à rédiger sur son profil en ligne un compte rendu de la satisfaction de ses différents besoins des plus élémentaires aux plus élaborés.

Pourtant, aucun de ses besoins n'est satisfait au quotidien mais sa candidature va s'emballer via les réseaux sociaux et il devient la star du jeu.



J'ai beaucoup aimé la critique de notre société ultra connectée avide de télé-réalité et de divertissements en tous genres. Passer tous les jours à côté de la misère sans vraiment y prêter attention mais réagir lorsqu'elle apparait sur nos ordinateurs ou nos tablettes.



En revanche, j'ai moins aimé la chute du roman qui est pourtant logique. La solitude profonde dans laquelle il se trouve du début à la fin (malgré Jimmy) m'a laissé un sentiment d'inachevé. L'être humain est un être de relations et la piste du stagiaire Matthieu aurait pu être davantage exploitée pour aider le héros à renouer un véritable lien avec ses semblables.



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La pyramide des besoins humains

Vous connaissez la pyramide de Maslow ? Qui explique que les besoins élémentaires doivent être satisfaits avant de passer à d’autres besoins ?





Eh bien imaginez qu’un jeu télévisé soit basé sur ce principe. Les règles sont simples, les candidats se créent un profil et ils ont une semaine pour poser des photos, des vidéos, ce qu’ils veulent. Ils doivent également écrire un texte court de 500 caractères avant le dimanche. Pendant cette semaine, ils doivent montrer que leurs besoins sont bien remplis.



Les candidats qui obtiennent le plus de votes peuvent au palier supérieur.



Christopher a 15 ans, il a fugué de chez lui, fuyant un contrôle de maths et un père brutal. Il vit à Chinatown et dort dans une ruelle, sur un carton, en compagnie d’autres SDF. Un jour, il voit l’affiche pour ce jeu et s’inscrit sur Internet. Facile. Il prend en photo le coin où il dort et poste un court texte. Facile. Mais il n’imaginait pas que cette photo suciterait un tel déchaînement des foules.



Le voilà bientôt propulsé au niveau supérieur, célèbre alors que personne ne sait qui il est et qu’il ne remplit pas du tout les conditions de la pyramide Maslow.



Ce très court roman porte un regard sans concession sur les médias, les réseaux sociaux et bien sûr la pauvreté, les sans-domicile fixe.



La fin est un peu abrupte et ne m’a pas totalement satisfaite, mais l’ensemble du roman est plutôt sympa. Le concept est original, mais aurait pu être plus poussé. J’ai apprécié l’écriture et la façon dont tout était construit.



Sans être un chef d’oeuvre, il n’en reste pas moins un bon petit roman sympa à lire !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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NEB

Ceci est indispensable à nos enfants.



Alex, comme beaucoup de jeunes, passe énormément de temps sur internet. Son terrain de prédilection sont les jeux vidéo et notamment NEB, un jeu en ligne qui réunit des utilisateurs du monde entier. Mais voilà que le jeu est piraté. Alex se retrouve pris dans une affaire où les enjeux et les manipulations lui étaient jusqu’alors méconnus.



Ce roman aborde le sujet de l’utilisation des plateformes de jeu, des réseaux sociaux et de l’addiction qu’ils suscitent et dont toute la nouvelle génération devrait avoir connaissance afin de les consommer en conscience.

Nos enfants sont nés avec les smartphones, il serait irrationnel de vouloir les leur retirer mais plutôt de les accompagner. Ils sont de plus en plus informés à l’école des dangers et abus qu’ils peuvent rencontrer mais il n’existe pas d’informations pour leur apprendre comment ces plateformes sont construites et utilisent la biologie pour nous faire interagir toujours plus et nous rendre ainsi addictifs.



Capter l’attention pour monétiser des espaces publicitaires, voilà leur intérêt. Nous proposer grâce aux algorithmes du contenu qui nous ressemble n’entrave-t-il pas notre esprit critique ?

Se pose donc là la question de la responsabilité de ces inventeurs et aussi l’information portée auprès des consommateurs.



A travers Alex, on voit les conséquences de cette addiction tels que les tensions avec les parents, l’isolement. A contrario, ces plateformes lui permettent de faire de nombreuses rencontres dans ce monde virtuel.

Je ne peux pas vous en dire plus afin de ne pas spoiler cette histoire mais celle-ci met également en lumière cette nouvelle génération qui saura inventer un nouveau système basé sur l’expérience laissée par les premiers inventeurs et les intentions malhonnêtes de ceux-ci, en se questionnant sur ce que nous souhaitons pour « faire société » ensemble.



A travers une intrigue très bien construite, les adolescents auront à se questionner sur leur propre consommation de ces espaces.



À lire dès 13 ans.


Lien : https://yvonneandyou.com/les..
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NEB

Caroline Solé immerge son lectorat dans un univers virtuel oppressant et sans concession pour dénoncer les abus légaux [...] dont sont victimes les gamer. À travers son héroïne, la jeune écrivaine évoque également la facilité avec laquelle les teenagers tombent dans les mailles d’un filet tendu par une technologie conçue pour les rendre dépendants, solitaires et malheureux.
Lien : https://www.ricochet-jeunes...
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NEB

Caroline Solé nous avait happé avec son roman La pyramide des besoins humains, on retrouve avec plaisir sa plume ici avec NEB : le nouveau jeu en ligne au succès planétaire. des milliers de jeunes y jouent et passent énormément de temps dessus.



Le jeu va être piraté, par qui ? pourquoi ? 3 jeunes restent en lice, qui va gagner et surtout qui se cache derrière ce jeu ?



Un roman social qui sensibilise aux coulisses du net, aux données volées, vendues, aux photos dérobées, à notre intimité piétinée. A travers le personnage d'Alex, une ado qui se cache sous un avatar et qui s'enferme, meurtrie par la disparition accidentelle de sa mère, et qui n'arrive plus à dialoguer avec son père, c'est toute une génération qui est mise à l'honneur.



Oui aujourd'hui c'est merveilleux d'avoir accès à tout avec un clic, sans tomber dans la leçon, l'autrice montre aussi les pièges et l'addiction qui peut se créer et enfermer les jeunes. Lle roman est entrecoupé d'illustrations noir et blanc de Gaya Wisniewski, parfois oppressantes ou plus lumineuses. Une belle réussite.
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Akita et les grizzlys

Un récit jeunesse avec beaucoup de symbolique pour appréhender le thème de la colère. Tout est très imagé faire ses grizzly pour faire une colère. Aller voir la glooglooka qui est la figure du psy.

Un parcours pour la jeune Atika afin de trouver une façon d'apprivoiser "ses grizzly" J'ai été plus charmé par les dessins en aquarelle que par l'histoire en elle même
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Akita et les grizzlys

Je l’ai lu avec ma fille de 9 ans qui avait un peu de mal à tout comprendre.

Le livre est rempli de « clins d’œil », il faut en comprendre beaucoup de choses derrière les écritures.

J’ai donc fait la traduction à ma fille pour qu’elle en comprenne le sens.



Akita est une petite fille très colérique qui fête ses 7 ans, triste de ne pas réussir à les contrôler, ses parents l’emmènent voir une Glooglooka - sans dire une psychologue, qui va l’aider à en comprendre son origine, et qui va lui faire voir que rien n’est impossible quand on y croit.



L’histoire est bonne, sans être non plus exceptionnelle, pas assez complète, c’est dommage.

J’ai beaucoup aimé les belles illustrations et l’univers qui change par rapport à ce que l’on trouve aujourd’hui.
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Akita et les grizzlys

C'était une jolie histoire, mais un peu longue pour moi. Ma maman m'en a lu une partie. Akita se met souvent en colère et elle appelle ça les grizzlys ! Ses parents l'emmènent voir la Glooglooka qui habite dans une glook, pour qu'elle apprenne à gérer ses grizzlys.
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D'après mon adolescence

Dans "D'après mon adolescence", Caroline Solé s'appuie sur la relecture des journaux intimes de son adolescence et de ses souvenirs pour nous parler de cet âge d'entre deux aussi redouté qu'idéalisé. Ce court récit est une fenêtre sur notre société dans laquelle elle aborde le fait d'être fille/femme, la noirceur de l'adolescence ou encore la sexualité.



L'autrice nous livre une part d'elle d'une façon poétique. Le fait qu'elle s'adresse à celle qu'elle était jeune et la rassure est très touchant. Une lecture qui m'a beaucoup parlé et qui je pense pourra toucher toutes les générations.
Lien : https://pledd.fr/dapres-mon-..
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Pom, tome 1 : La révolte des enfants sauvages

Une terre séparée en deux par le fleuve Twain, au nord la nature règne et les enfants y vivent en liberté, au sud la terre est épuisée et seule une tour s'érige au milieu d'une zone devenue aride.



Dans cette tour Giga vivent des adultes et des enfants totalement dépendants à leurs scroogs, des minis ordinateurs portables.



Pom est une jeune fille qui vit avec sa grand-mère au coeur de la forêt, elle n'en peut plus des ondes néfastes qui émanent de la tour Giga et qui commencent à menacer son paradis sauvage.



Avec sa nouvelle amie silencieuse et mystérieuse Akhénata, qui vient juste d'intégrer leur école, elles vont tout faire pour faire pour que les habitants de la tour lâchent leurs scroogs, ne serait ce que quelques heures...



Un texte qui ne manque pas de piquant, des illustrations pleines de fraîcheur, pour une histoire sur l'importance de savoir déconnecter, et qui incite les enfants à mieux gérer leur temps devant les écrans.



Quel tristesse de voir que des enfants ne savent même pas construire une cabane ou qu'ils n'écoutent jamais personne leur lire une histoire !



C'est le premier volet des aventures de Pom & Akhénata, et ils nous tardent d'en découvrir la suite.
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La pyramide des besoins humains

Comme beaucoup de grands lecteurs, pendant bien des années, je n’ai juré que par les gros pavés, ces énormes briques de plus de cinq-cents pages qui constituaient, à mes yeux, les seuls livres suffisamment denses pour être véritablement intéressants … Mais progressivement, mon avis sur la question change radicalement, et je me tourne de plus en plus volontiers vers ces tous petits livres qui n’ont l’air de rien mais qui ont énormément à nous apporter. Il est vrai que je suis souvent très frustrée de tourner déjà la dernière page alors que je viens seulement de me poser confortablement dans mon canapé pour lire, mais cela ne m’empêche nullement d’énormément apprécier ces petites lectures express ! Car certains messages n’ont pas besoin de longs discours pour être délivrer, et c’est parfois les romans les plus courts qui sont aussi les plus percutants. Vous vous en doutez surement déjà, mais La pyramide des besoins humains, ce minuscule petit livre au titre particulièrement intriguant, se situe dans cette catégorie : bref, certes, mais essentiel.



Christopher, quinze ans, a fugué de chez lui pour échapper aux coups de son père. Depuis plusieurs mois maintenant, son seul domicile, c’est le petit mètre-carré de trottoir qu’il partage avec son ami Jimmy, ses seules possessions, ce sont les vêtements qu’il a le sur le dos et le sac de couchage « généreusement offert » par une œuvre caritative, et ses seuls repas, ce sont ces quelques misérables hot-dogs trop épicés qui coutent une pièce. Sa vie toute entière bascule le jour où, sur un coup de tête, il pénètre dans un cybercafé pour s’inscrire au nouveau jeu de téléréalité « La pyramide des besoins humains », basé sur la théorie de Maslow qui classe les besoins humains selon cinq catégories – physiologiques, de sécurité, d’amour, de reconnaissance et de réaliser, chaque palier inférieur devant être satisfait pour pouvoir passer au niveau supérieur. Quelles chances a-t-il, lui le jeune SDF anonyme, de progresser dans ce jeu alors qu’il ne possède rien d’autre que sa misère ? Aucunes. Du moins, c’est ce qu’il imaginait …



Cent-vingt-cinq pages, cela peut sembler bien peu … mais croyez-moi, c’est amplement suffisant. Car l’autrice nous entraine dans un monde qui coexiste avec le nôtre, mais que nous évitons soigneusement de regarder : celui des sans-abris, des mendiants, des éclopés de la vie. Celui de la misère dans toute sa « splendeur » : Christopher ne possède littéralement rien d’autre que les vêtements qu’il porte et le duvet qu’il transporte. Quelques pièces, durement acquises ou glanées au sol, sont son seul salaire. Et sa seule demeure, c’est ce misérable renfoncement au fond d’une rue un peu plus tranquille que les autres. Son seul réconfort, c’est le lampion rose que Suzie, qui se prostitue dans l’immeuble d’en face, allume chaque soir sur le rebord de la fenêtre. Christopher n’a que quinze ans, et chaque jour, dans les yeux des passants, c’est le dégout qu’il voit alors qu’on change précipitamment de trottoir pour ne pas s’approcher de lui. Caroline Solé nous plonge sans concession dans cet univers sordide de la rue, elle ne nous laisse pas la possibilité de nous dérober. Mais sans jamais éveiller en nous une pitié mal placée, juste une révolte sourde face à ces injustices et ces inégalités.



Mais ce livre ne s’arrête pas à nous décrire le dur quotidien de ces habitants de la rue : il pointe surtout du doigt l’hypocrisie de notre monde. Les yeux rivés sur l’écran de leurs téléphones, animés d’une fascination morbide pour la vie privée des autres, des centaines de milliers d’individus votent pour ce mystérieux candidat dont parlent tous les journaux du pays … mais continuent de lui cracher dessus « dans la vraie vie », comme s’il était un sale cafard qu’il faudrait écraser d’un coup de savate et non un adolescent dans le besoin. Tandis que les uns surconsomment, changent de téléphone portable trois fois par ans, mangent au restaurant plusieurs fois par mois tout en jetant à la poubelle des quantités astronomiques de nourriture, d’autres meurent de faim et de froid dans les rues. Et le plus effarant, finalement, c’est que les producteurs de ce jeu malsain vont se faire de l’argent sur ce pauvre gosse sans songer une seule seconde à lui venir en aide : tant qu’eux font de l’audience et du chiffre, tout va bien, ce gamin peut crever dans son coin sans que cela n’émeuve personne. Je sais, dit comme ça, c’est cruel, mais ne nous voilons pas la face, c’est ainsi que fonctionne notre monde, notre présent.



C’est donc un roman incroyablement poignant et révoltant que nous offre l’autrice, un roman qui vous broie le cœur et vous prend aux tripes. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, on s’attache facilement à Christopher, ce jeune homme bien trop désabusé et cynique pour son âge, cet adolescent qui a tiré tous les mauvais numéros de la vie mais qui trouve encore le moyen de se satisfaire ironiquement de sa situation. Ses mots nous malmènent, nous interpellent. Ils mettent le doigt là où ça fait mal pour mieux mettre en évidence les contradictions de notre monde, la superficialité de notre société où le paraitre est plus important que l’être. « Ces jeunes qui se filment avec leur portable : celui qui vit, c'est celui qui a sa tête sur l'écran et que tout le monde regarde ou celui qui prend la photo ? » nous demande Christopher, interpellé par cette dualité entre la réalité et le mirage que l’on veut montrer aux autres, comme si c’était honteux d’être soi … A sa manière, Christopher est bien plus lucide que nous : lui le « marginal » a un regard bien plus objectif que ceux qui rentrent aveuglément dans le moule de la normalité. C’est aussi douloureux que libérateur de voir notre mode de vie ainsi décortiqué, dépouillé de sa quasi-sacralité, cela donne envie de créer un nouveau monde plus beau, plus juste …



En bref, vous l’aurez bien compris, malgré sa brièveté, ce roman a bien des choses à nous apprendre, bien des messages à nous transmettre. On se laisse happer par le témoignage de cet adolescent qui, en quelques instants, a basculé du « côté obscur » de la vie. On se rend ainsi compte qu’une vie, finalement, tient à très peu de choses, et qu’on devrait être reconnaissant pour ce qu’on a plutôt que de se plaindre sur ce qu’on n’a pas. Ça peut sembler surprenant, mais j’ai énormément apprécié la rudesse de ce récit : contrairement à certains auteurs qui tiennent à tout prix à « rendre plus supportable » la réalité, Caroline Solé nous l’offre sans filtre, sans enrobage artificiel. Mais sans jamais tomber dans le pathétique non plus : elle ne veut pas que nous plaignions Christopher, de cette pitié condescendante et bien-pensante. Tout est très bien dosé, et la narration elle-même oscille entre des passages très durs et des moments plus doux, de la même manière que le quotidien de Christopher est tantôt terrible, tantôt supportable. Bien que court, c’est donc un livre à ne pas mettre en toutes les mains et à réserver aux lecteurs les plus matures qui seront plus à même d’appréhender les messages qui se cachent entre les lignes de ce récit.
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Pom, tome 1 : La révolte des enfants sauvages

Pom est une petite orpheline qui vit au cœur de la nature au bord du fleuve Twain. Avec Akhénata, une nouvelle élève muette, elles décident de sauver leur village menacé par les ondes de la tour Giga. Elles décident de mettre en place une grève du sommeil pour convaincre les adultes d'éteindre leurs appareils électroniques qui dégagent trop d'ondes. A cause de ces ondes la température augmente, la terre, les plantes s'assèchent et les animaux prennent la fuite.



Une histoire dans laquelle les enfants se révoltent contre le comportement de leurs parents absorbés par leurs appareils électroniques et réclament une heure d'histoire par jour. Une trame d'actualité...
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Akita et les grizzlys

C'est l'histoire d'une petite fille qui fait des grizzlys. Par grizzlys entendez "colères".

Le jour de ses 7 ans ses parents l'emmène voir une glooglooka pour l'aider à comprendre ses colères.

La glooglooka ne parle pas beaucoup mais elle va aider Akita à prendre confiance en elle et à apprivoiser ses colères.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Caroline Solé raconte les colères et la douceur des illustrations de Gaya Wisniewski les rendent moins impressionnantes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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D'après mon adolescence

Je voulais résumer ce livre par une citation.

« Cette nuit j'ai repensé à toi, la fille que j'étais à 13 ans. Une idée étrange m'a alors traversé l’esprit... Et si tu écrivais le journal intime de ton adolescence ? Avec un petit changement de dernière minute : la femme adulte que je suis devenue l'écrira avec toi. »





Au fil de ce roman, on suit donc Caroline Solé elle-même, pendant sa période de l'adolescence. C’est presque un parcours initiatique qu'elle a traversé, semé de multiples embûches et d'épreuves : fugue en Angleterre, rencontre d'un SDF, vie dans la rue. Comme s'il avait fallu, pour elle, passer par cette fuite dangereuse, d’abord se perdre pour se trouver.

Entre les lignes de ce livre, l'autrice glisse des pages manuscrites de son propre journal de l'époque, des dessins, des billets de train. Une démarche très intime qui établit une sorte de confiance avec le lecteur, des pages arrachées émouvantes. Et je trouve cela très original.



Dans ce récit hors norme, avec cette mise en abîme de deux écrits à presque 30 ans d’écart, Caroline Solé a pris le parti de tout dire, de ne rien cacher. Toutes les questions qu'elle a pu se poser, sur ses relations aux autres, l'autorité, ses parents, les ados de son âge, et surtout la grande question de la sexualité, sont posées à la fois de manière crue et sensible : « Le sexe, la grande affaire. La principale préoccupation de tous les élèves sans qu’aucun adulte ne vous en parle jamais »

Elle ne cache rien non plus des pulsions morbides de cette autre Elle, et délivre finalement un message d'espoir qui est très crédible.




Lien : https://www.lavoixdunord.fr/..
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La pyramide des besoins humains

Christopher est un adolescent qui subi les coups de son père. Il est le seul de sa famille à être frappé. Son frère et sa mère sont épargnés. Il finit par s’enfuir. Il se rend à Londres. Là il se retrouve à la rue. Il survivra grâce entre autres à sa rencontre avec Jimmy. Tous deux partageront alors le même carton dans un renfoncement dans une ruelle de Chinatown.

C’est une description de la vie des différents groupes de personnes à la rue. Christopher va participer à un jeux de télé-réalité. Les candidats doivent gravir les échelons d’une pyramide de Maslow en rédigeant chaque semaine un texte pour expliquer comment ils conçoivent les besoins de chaque échelon. Bien sûr, Christopher va passer avec succès chaque étape...

Ce qui m’a le plus intéressé c’est cette description de la vie à la rue, les ressentis de ce jeune rejeté par son père.
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La fille et le fusil

J'ai pas accroché...

J'ai pourtant adhère au résumé, malheureusement l'histoire en elle même et plate. Certain passage sont là mais n'ont aucun rapport avec l'histoire, comme si il fallait comblé le roman. La prise d'otage ne donne ni d'angoisse ni de tension, les personnages n'était pas attachants que ce soit Lou, les victimes, ou encore la familles. En bref je suis déçu de ma lecture j'en attendais un peu plus.
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Akita et les grizzlys

Pépite Fiction Junior 2019



La petite Akita, du haut de ses 7 ans, comprend déjà bien des choses du monde qui l'entoure. Mais malgré tout, elle ne peut contrôler ces terribles émotions qui la submergent au point de tout détruire autour d'elle, telles des grizzlys. La métaphore est bien trouvée et permet aux jeunes lecteurs de faire une idée très précise de la situation de ce personnage fort attachant.



En situant son histoire dans un paysage glacial un brin mystique, Caroline Solé réussit à transformer une situation contemporaine en un conte magique. Elle raconte avec empathie et sensibilité la vie compliquée de cette famille et leur envie de faire évoluer la situation. La figure de la glooglooka m'a fait pensé à celle d'un-e psychologue mais peut-être ais-je voulu trop analyser les choses.



Dans tous les cas, les magnifiques illustrations complètent à merveille l'ouvrage et permettent aux enfants de s'évader le temps d'une courte lecture.
Lien : http://boumabib.fr
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