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Citations de Caryl Férey (1389)


Un être humain, c’est une lumière libre qui se fait braise quand elle tombe, et incendie quand elle se relève.
Nelson Mandela
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L’échassier aimait la brousse, les températures élevées qui créaient les courants thermiques où il planait en cercles comme ses cousins vautours, rôdant près des décharges des villages et des carcasses de grands mammifères. Sa tête et son cou nus lui permettaient d’enfoncer son long bec dans les cadavres sans souiller ses plumes, et c’était bien sa seule délicatesse. Se nourrissant de tout ce qui passait à leur portée, les marabouts pillaient aussi les nids d’autres oiseaux, quéléas, flamants, dévorant leurs œufs ou leurs petits.
(page 122)
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Beaucoup de vertébrés possédaient une vie affective comparable, ressentaient le chagrin, la peur, l’amour, la joie ou le désarroi, ils se soignaient avec des plantes, d’autres veillaient à la non-transmission des maladies, certains se droguaient, comme ces ours revenant tous les jours à un dépôt de kérosène, ces abeilles alcoolisées qui se voyaient interdites de vol par leurs congénères ou ces dauphins qui se passaient des poissons-globes hautement toxiques comme un joint aquatique. Les oiseaux chantaient, et même jouaient quand ils avaient séduit une femelle, sans autre but que de s’amuser, comme les bonobos jouaient à colin-maillard avec des feuilles de bananier, pour rire. Mais contrairement aux humains, qui respectaient peu le réflexe de fuite, aucun animal ne se faisait exploiter, pervertir, humilier, insulter, torturer, aucun animal n’aimait avoir peur, faire de ses semblables des prisonniers, ou des esclaves.
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L’Occident désignait comme nature des territoires inertes ou à exploiter massivement, sanctuarisait quelques parcs voués à la récréation, à la performance sportive ou au ressourcement spirituel : jamais il n’était question d’y habiter. En Afrique, les autochtones étaient même sommés de quitter leurs terres au nom de la préservation exclusive d’animaux sauvages, ceux-là même que l’Occident avait majoritairement exterminés. Un nouveau colonialisme vert.
(page 97)
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Le gouvernement avait établi des programmes pour les sédentaires, avec écoles et hôpitaux, mais les Khoï rechignaient, vivant des subsides de l’État comme des citoyens de seconde zone, leurs camps de relogement transformés en bidonvilles.
(page 83)
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Les gens veulent croire, en Dieu, au spaghetti cosmique ou à la corne de rhinocéros comme supplétif à leur pauvre pénis : c’est plus fort que la raison, la morale ou les sermons. Que ces gens en meurent ne me dérange pas.
(page 64)
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Car détruire l’écosystème qui les faisait vivre ne suffisait pas. La guerre de l’humain contre l’animalité s’était répandue sur tous les continents : pièges, lances, poisons, fusils, armes automatiques et engins de guerre, les champs de bataille étaient jonchés de cadavres de rangers morts en mission et de braconniers anonymes manipulés par des trafiquants intouchables.
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Aujourd’hui presque tous les éléphants ont assisté au meurtre d’un de leurs proches, et l’abattage prématuré d’une matriarche est une catastrophe en chaîne ; leur culture en partie détruite, les survivants sont traumatisés. Les éléphants d’Afrique ne vivront plus jamais comme avant le massacre des « grandes défenses ». Ils se sont adaptés au trafic d’ivoire : leurs défenses ont raccourci.
(page 32)
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La même main caresse et tue. Le souvenir du couteau.
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Du Plessis avait la morphologie bufflonne de ses ascendants boers, le crâne et le teint rougis par le soleil, une courte moustache drue et grisonnante sur un visage rond plutôt commun, le visage assuré de l’entrepreneur à l’automne de sa vie et des mollets énormes plus à l’aise dénudés que sous un pantalon de costard.
(page 22)
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Les chasses aveugles du XIXe siècle avaient lancé la ruée vers l’Afrique et les premières tueries de masse – douze mille éléphants massacrés pour la seule année 1887. Maharadjahs, émirs, rois et princes fortunés, industriels en manque de sensations fortes, chasseurs de trophées ou d’ivoire, les caravanes partaient dans la brousse et les forêts africaines pour des semaines de traque, des centaines de porteurs et serviteurs embarquant argenterie, vaisselle, toilettes, lits à baldaquin et mobilier divers.
(page 18)
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- La vérité est multiple.
- Pas pour la justice.
- Certes, mais nous sommes plusieurs dans une même personne. Prenons Dieu par exemple, enchaîna-t-il : une partie de moi y pense comme à une fable pour enfants, une autre se doute que je ferai peut-être appel à lui au moment de mourir, une autre encore se dit que les humains ont besoin d'espérer. On est plusieurs dans le même corps.
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Tous les enfants du monde rêvent d'animaux sauvages, de grimper sur un cheval ou sur un fauve pour courir après le vent, tous les enfants dessinent des animaux, tous les enfants ou presque jouent avec des figurines ou des peluches d'animaux qu'ils aiment comme leurs petits avant de devenir adultes et d'oublier ce sentiment d'osmose. Beaucoup d'humains perdent le fil du rêve qui les liait à eux, par manque d'imagination, d'empathie ou de compassion, par paresse intellectuelle ou morale, parce qu'ils prennent ce vieil attachement pour des enfantillages et qu'ils ont mordu à la fable du commerce et de l'argent coûte que coûte, parce que les animaux font partie pour eux d'un monde ancien, invisible, comme des jouets qu'on ne touche plus. Sauf qu'un monde sans animaux sauvages n'est pas un monde.
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La même main caresse et tue. Le souvenir du couteau.
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Avant que l’humanité n’achève l’extermination en cours et ne s’autodétruise.
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Une gamine formidable, qui verrait peut-être la fin de l’humanité si elle continuait à utiliser trois cent litres d’eau par jour.
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Les dents blanches tuent le sourire
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Les éléphants d’Afrique ne vivront plus jamais comme avant le massacre des « grandes défenses ». Ils se sont adaptés au trafic d’ivoire : leurs défenses ont raccourci.
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— Tu as peur, petit homme ? … Dis : tu as peur ?
Ali ne répondait pas — trop de vipères dans la bouche
— Tu vois ce qui arrive, petit Zoulou ? Tu vois ?!
Non, il ne voyait rien. Ils l’avaient saisi par la racine des cheveux et tiré devant l’arbre du jardin pour le forcer à regarder.
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Un être humain, c'est une lumière libre qui se fait braise quand elle tombe, et incendie quand elle se relève. Nelson Mandela
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