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Citations de Catherine Meurisse (309)


DS 19. La nouvelle Citroën. Conçue passionnément par des artistes inconnus. Consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet magique. Les emboîtements de ses plans intéressent. Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement. Ses éléments, juxtaposés, tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse. Point de vulgaires fenêtres, mais une mise en rapport de ans d’air et de vide, ayant la brillance des bulles de savon et le bombé d’un jeune sein. Les accessoires sont sensuels : petits leviers qu’on effleure d’un doigt, clignotants battant des cils, essuie-glaces torrides. C’est la sublimation de l’ustensilité qu’on retrouve dans les arts ménagers. La DS se tâte plus qu’elle ne se regarde. C’est la grande phase tactile de la découverte. On glisse la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient les fenêtres. On se frotte au rétroviseur. La voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse. L’objet est complètement approprié. Le petit-bourgeois exulte. Joints touchés, rembourrages palpés, sièges essayés, portes caressées, carrosserie éros-dynamique. – Roland Barthes (1915-1980)
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La femme décide de ce qui touche de près tout le genre humain. N’est-elle pas l’âme d’un ménage ? N’est-ce pas elle qui soutient la maison ou la ruine ? La femme, en bonne âme chrétienne, doit se charger de l’éducation de ses enfants, des garçons jusqu’à un certain âge, des filles jusqu’à ce qu’elles se marient ou se fassent religieuses, de la conduite des domestiques, du détail de la dépense. On doit dispenser les femmes des connaissances étendues qui appartiennent à l’art militaire, la jurisprudence, la philosophie, la théologie. Les femmes qui ont de l’esprit s’érigent souvent en précieuses, et lisent tout ce qui peut nourrir leur vanité. Elles se passionnent pour de sots récits chimériques. Une femme correcte est une femme qui ne lit pas. – Fénelon (1651-1715, François de Salignac de la Mothe-Fénelon)
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Votre race est condamnée à mourir. La démocratie vivra au despotisme mou. L’individualisme vous portera la poisse. Vous cesserez d’être esclaves un jour prochain. Le déclin de l’aristocratie est en marche. La guerre froide aura lieu. La Russie sera une grande puissance. – D’après Alexis de Tocqueville (1805-1859)
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La question de l’être doit être posée et accomplie dans une pleine transparence d’elle-même, alors une élaboration de cette question exige l’explication du mode de visée de l’être, du comprendre et du saisir du sens. Viser, comprendre et concevoir, choisir, accéder, sont des comportements constitutifs du questionner, et ainsi des modes d’être d’un étant déterminé, de l’étant que nous, qui questionnons, nous sommes à chaque fois nous-mêmes. En tant que mode d’être d’un étant, le questionner de cette question est lui-même déterminé par ce qui est en question en lui par l’être. Cet étant que nous sommes toujours nous-mêmes, et qui a, entre autres, la possibilité essentielle de questionner, nous le saisissons terminologiquement comme Dasein. La proposition expresse et transparente de la question du sens de l’être exige une explication préalable adéquate d’un étant, au point de vue de son être. L’être de l’étant n’est pas lui-même un étant. L’être en tant qu’il est ce qui est demandé, réclame un mode de monstration original., qui se distingue de tout mode de recouvrement de l’étant. Sachant que nous appelons Étant, bien des choses, et selon bien des sens différents. Devoir déterminer un étant de son être, puis, sur cette base, vouloir poser seulement la question de l’être, cette entreprise se meut dans un cercle manifeste. – Martin Heidegger (1889-1976)
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Nous ne courons pas vers la mort, nous fuyons vers la catastrophe de la naissance. La peur de la mort n’est que la projection dans l’avenir d’une peur qui remonte à notre premier instant. Il nous répugne, c’est certain, de traiter la naissance de fléau : ne nous a-t-on pas inculqué qu’elle était le souverain bien, que le pire se situait à la fon et non au début de notre carrière ? Le mal, le vrai mal est pourtant derrière, et non devant nous. Il y a dans le fait de naître une telle absence de nécessité, que lorsqu’on y songe un peu, faute de savoir comment réagir, on s’arrête à un sourire niais. L’appesantissement sur la naissance n’est en rien d’autre que le goût de l’insoluble poussé jusqu’à l’insanité. – Emil Cioran (1911-1995)
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Ma mère, sainte Monique, formée à la modestie et à la sagesse, soumise par Dieu à ses parents, fut remise à peine nubile à un homme qu’elle servit comme son maître. Elle souffrit des infidélités et des violences de son mari avec tant de patience, que jamais nuage ne s’éleva entre eux à ce sujet. Quand ses amies, mariées elles aussi, portent sur leur visage quelques traces de sévices domestiques et expriment leur mécontentement, ma mère leur rappelle avec gaité que le contrat de mariage est l’acte authentique de leur esclavage, et que ce souvenir de leur condition doit comprimer en elles toute révolte contre leur maître. Comblées par ce raisonnement, toute cette compagnie soumise pousse alors des petits cris de joie saccadés. – Saint Augustin (354-430, Augustin, d’Hippone)
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Les femmes. Impénétrables dans la dissimulation, cruelles dans la vengeance, sans scrupules sur les moyens de réussir. Animées d’une haine profonde contre le despotisme de l’homme. Les femmes portent au-dedans d’elles-mêmes un organe susceptible de spasmes terribles disposant d’elles, et suscitant dans leur imagination des fantômes de toute pièce. Les idées de justice, de vertu, de vice, de bonté, de méchanceté nagent à la surface de leur âme. Plus civilisées que nous en dehors, elles sont restées de vraies sauvages en dedans, toutes machiavéliques. Le symbole des femmes en général est celui de l’Apocalypse, sur le front de laquelle il est écrit : mystère. – Denis Diderot (1713-1784)
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L’amour-propre est un divertissement pathétique. – Blaise Pascal (1623-1662)
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I, comme Idée. L’idée traverse toutes les activités créatrices. Créer, c’est avoir une idée. L’idée, en philosophie, se présente sous forme de concepts. Un peintre n’a pas moins d’idées qu’un philosophe. L’artiste, lui, crée des percepts, c’est-à-dire un ensemble de perceptions et de sensations qui survient à ceux qui les éprouvent. D, comme Désir. La philosophie du désir, ça consiste à dire aux gens : n’allez pas vous faire psychanalyser, n’interprétez jamais, expérimentez des agencements. L, come Littérature. Les personnages de littérature sont de grands penseurs. Ils nous font penser. Si bien qu’une œuvre littéraire trace autant de concepts en pointillés que de percepts. J, comme Joie. Évitons les passions tristes et vivons avec la joie pour être au maximum de notre puissance, dit Spinoza., qui a fait de la joie un concept de résistance. La joie, c’est tout ce qui consiste à remplir une puissance. Au contraire, la tristesse, c’est être séparé d’une puissance on se croyait capable. P, comme Philosophe. Un mauvais philosophe, c’est quelqu’un qui n’invente pas de concepts, qui ne pose aucun problème, qui se contente de donner des opinions. – Gilles Deleuze (1925-1995)
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Il faut cultiver notre jardin. – Voltaire (1694-1778, François Marie Arouet)
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Commençons par la considération des choses les plus communes, à savoir le corps que nous touchons et que nous voyons. Prenons par exemple un morceau de cire. Mais voici qu’on l’approche du feu. Ce qui y restait de sa saveur s’exhale, sa couleur change, sa figure se perd. Il devient liquide il s’échauffe, à peine peut-on le toucher. La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu’elle demeure et personne ne peut le nier. Qu’est-ce donc que l’on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? N’est-ce pas que j’imagine que cette cire est capable de devenir carrée et de passer du carré à la forme triangulaire ? Non, certes, ce n’est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoir une infinité de semblables changements, et je ne saurais parcourir cette infinité par mon imagination. Par conséquent cette conception que j’ai de la cire ne s’accomplit pas par la faculté d’imaginer. Il n’y a que mon entendement seul qui la conçoive. Quelle est cette cire qui ne peut être conçue que par l’entendement ou l’esprit ? Certes, c’est la même que je vois, que je touche, que j’imagine, et la même que je connaissais dès le commencement. Mais ce qui est à remarquer, sa perception, n’est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, mais seulement une inspection de l’esprit, laquelle peut être imparfaite et confuse, ou bien claire et distincte… - René Descartes (1596-1650), in Méditations métaphysiques
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Au-delà d'une certaine dose de ragots, l'odeur du monde d'ici-bas vous pénètre et vous alourdit de sa crasse.
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Il est des parfums frais comme la bouse de vache ...
Doux comme le patois, vers comme les prairies...
Et d'autres, corrompus, puant le Monsanto,
Ayant l'expansion des doses infinies ...
Comme le roundup et le Cruiser sur les semences ...
Qui chantent la fin de l'esprit et des sens.
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De 1801 à 1900, la France ne connaît pas moins de sept régimes politiques, avec les ruptures idéologiques et morales qui s'ensuivent : le Consulat, l'Empire, la Restauration, la monarchie de juillet, la seconde République, le second Empire, la troisième République.
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Catherine Meurisse
Le dessin de presse, c'est une course, la bande dessinée, c'est une randonnée.
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- Vous êtes déjà venue, n'est-ce pas ?
- Oui, oui... C'est ma vingt-deuxième échographie... C'est comme une bonne série sur Netflix, on a du mal à décrocher.
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Gouverner, c'est :
- Diviser
- Réconcilier
- Jouer au con.
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- Ooooh Gottlob ! Ta langue me rend dingue ! L'accent, les déclinaisons, le verbe à la fin... Pour moi, l'allemand, c'est du Kamasutra !
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Les filles, la campagne sera votre chance.
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Je ne sais plus qui je suis. Je flotte dans le néant.
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