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Citations de Catherine Meurisse (309)


Le terrorisme, c'est l'ennemi juré du langage.
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Car être lecteur de Proust, c'est être lecteur de soi, du plus profond de soi.
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Catherine enlève à la beauté tout le poids qui nous empêche si souvent dans profiter.
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Même en vous blessant, les critiques révèlent au monde que vous vivez.
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Autre catégorie végétale: les calendaires.
Le prunus est indispensable! En fleurissant avant tout le monde, il dit qu'on sort enfin de l'hiver, et ça, ça soulage.
- La caillebotte, quand elle fleurit, signifie que les vacances de Pâques approchent. C'est important, les vacances.
- Caillebotte, c'est son vrai nom?
- Non. On l’appelle comme ça, car la fleur était utilisée dans le caillage du lait, pour faire les fromages.
- ça, c'est un cognassier. Au moment de son débourrage, quand ses bourgeons éclatent et ses feuilles sortent, il sera temps de planter les patates.
Et quand les perce-neiges fleurissent, c'est signe qu'il faut planter les oignons.
- Pas besoin de post-it pour te le rappeler.
- Tous les post-it sont dans la nature.
- La grande sauge des prés, c'est l'annonce de l'été, des foins, des cerises, des jours qui rallongent.
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J’ai remarqué qu’en général, la critique s’acharne bien moins sur les tableaux vendus que sur les tableaux à vendre.
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Son tempérament est fougueux, et il peint avec la rage de son tempérament.
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Quel instinct du coloris, à défaut de la science !
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Supposez Ingres et Delacroix vivant trois cent ans avant Apelle: Monsieur Ingres eût inventé le dessin, peut-être, mais à coup sûr, Delacroix eût inventé la peinture.
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"Chez moi, je me détourne un peu plus souvent à ma librairie. Là, je feuillète à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein. Tantôt je rêve, tantôt j'enregistre et dicte mes songes. Je trouve plus supportable d'être toujours seul, que ne le pouvoir jamais être."
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Ambroise Vollard est un fameux marchand de tableaux qui découvre Picasso et l’expose pour la première fois en 1901. En 1931, Picasso s’attelle au projet de Vollard avec passion : illustrer la nouvelle Le chef d’œuvre inconnu, de Balzac. Sa fascination pour le personnage de Frenhofer ne laisse aucun doute sur son identification au vieux peintre que Balzac décrivait comme le maître de sa génération. Mais les gravures de Picasso laissent le public perplexe. Ses eaux fortes et ses bois gravés, où des réalisations cubistes voisinent avec des silhouettes inspirées d’Ingres, déconcertent. Jusqu’à ce que l’étonnement laisse place, comme toujours à de l’admiration.
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Le 12 septembre, lavé de tout soupçon, Apollinaire est libéré. Son recueil de poèmes, Alcool, en partie composé dans sa cellule, sortira deux ans plus tard. De son côté, Picasso est épargné. Également convoqué par la police, il niera connaître Apollinaire. Le poète restera profondément choqué par la lâcheté du peintre. En 1913, la Joconde est retrouvée ! L’Arsène Lupin en question est un Italien patriote habitué des cimaises, car vitrier au musée. À ce jour, plus personne n’a jamais remis la main sur Mona Lisa.
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J’aime beaucoup ces hommes qui se laissent enfermer la nuit dans un musée pour contempler à leur aise, en temps illicite, un portrait de femme qu’ils éclairent au moyen d’une lanterne sourde ! Comment, ensuite, n’en sauraient-ils pas de cette femme, beaucoup plus que nous n’en savons ?
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Œil pour œil : comment une toile de Gustave Moreau, racontée par Jean Lorrain, peut faire de vous un meurtrier.
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C’est en traînant ses guêtres dans les salons que Proust rencontre les peintres Bonnat, Forain, Toulouse-Lautrec, Vuillard, Puvis de Chavannes, les impressionnistes, Whistler, Paul Helleu (surnommé le Watteau à vapeur). Le goût de Proust en matière d’art se forge à leur contact. Toutes ses idées sur la peinture se retrouvent dans un personnage de peintre fictif absolu : Elstir. Ainsi le narrateur de la Recherche, double de Proust, s’extasie : L’atelier d’Elstir m’apparaît comme le laboratoire d’une sorte de nouvelle création du monde. Et pour cause : les toiles d’Elstir sont nourries de celles de Claude Monet : Elstir sait habituer les yeux à ne pas reconnaître de frontière fixe entre la terre et l’océan. D’Eugène Boudin : Des hommes qui poussent des bateaux à la mer courent aussi bien dans les flots que sur le sable. D’Édouard Manet : Sable qui, mouillé, réfléchit déjà les coques comme s’il avait été de l’eau. J’espère souvent que le temps soit assez favorable pour aller retrouver dans la réalité ce qui m’exalte si fort, pour voir du haut de la falaise les mêmes ombres bleues que dans les tableaux d’Elstir. Elstir serait donc la somme des impressionnistes contemporains de Proust qui, au préalable, aurait connu sa période symboliste, à l’ombre d’un Gustave Moreau.
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Émile Zola – De ces Impressionnistes, monsieur Claude Monet a la personnalité la plus accentuée. Avez-vous vu ses gares ? Voilà le sujet moderne ! Comme la forêt, ou les fleuves, jadis ! Monsieur Renoir, quant à lui, peint des femmes charmantes. Son Bal du moulin de la galette est d’une intensité de vie extraordinaire. Les toiles de mademoiselle Berthe Morisot sont d’une couleur fine et juste. Monsieur Degas, lui, est un dessinateur d’une précision admirable : ses figures ont un reflet étonnant. M. Caillebotte ne recule devant aucun sujet moderne grandeur nature, c’est saisissant. La nature de Pissarro et Sisley est d’une vérité frappante. Quant à Cézanne, il est à coup sûr le plus grand coloriste du groupe, mais… Il n’est pas encore tout à fait au summum de son talent ; disons que, quand il se possèdera tout entier, là, il produira des œuvres supérieures.
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Charles Baudelaire – L’art est un bien infiniment précieux, c’est un breuvage à la fois rafraîchissant et réchauffant… Il rétablit l’estomac dans l’équilibre naturel de l’idéal. […] À quoi sert la critique d’art ? À ouvrir plus d’horizons. Je vous explique. Pour être juste, un critique d’art doit être partial. Passionné. Politique. Amusant. Poétique. À mon avis, le meilleur compte-rendu d’un tableau pourrait être un sonnet. La prétention du critique d’art, c’est de vous permettre de distinguer le chef d’œuvre d’une grosse croûte. Tenez par exemple en voilà une belle de croûte : Jean-Léon Gérôme, un combat de coqs, 1846. Visez-moi ces chocottes. Théophile Gauthier appel ça l’école néo-grecque. Moi, j’appelle ça l’école des pointus. De la peinture en cul-de-poule. Ça suinte l’érudition là-dedans ! Le meilleur moyen pour masquer l’absence d’imagination ! Qu’est-ce que c’est que cette pastorale antique de basse-cour ? Puérilités ! Et regardez-moi ces teintes pâles obtenues par des frottis impalpables, hein ? Pratique pour éviter les difficultés d’une peinture riche et solide ! Je vais vous dire une chose : M. Gérôme ne jouit pas de la pure peinture. Il ne fait que s’amuser d’un épisode érudit. De toute façon, Gérôme n’a jamais été original : il oscille mollement entre Ingres et Delaroche. Autant Ingres a du talent, autant l’école d’Ingres, c’est la cata ! Les suiveurs d’Ingres ont copié son système froidement. Aucun d’entre eux n’a su transmettre sa passion pour l’Antiquité, pour les corps, pour la chair. […] Dans le même genre de croûtes orgueilleuses, je ne vous parle même pas des glaneuses de Millet. Les paysans de Millet sont des pédants qui ont une trop haute opinion d’eux-mêmes. Ils étalent une manière d’abrutissement sombre et fatal qui me donne envie de les haïr. Tous ces pitres font de la mauvaise cuisine ! Ce sont des ennemis du soleil ! Heureusement, il y a le plus grand des plus grands, le plus original des temps moderne… Eugène Delacroix ! Là, vous avez la sauvagerie de la peinture pure, et on de la peinture astiquée ! Delacroix est un inventeur servi par une technique éblouissante qui fait de chaque toile un véritable drame.
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Théophile Gauthier – Delacroix exprime toutes les fièvres et tous les rêves de notre époque ! En cela, il ressemble à Victor Hugo : même fougue, même tempérament. Delacroix ne va pas, comme Hugo, jusqu’à voir dans la silhouette de Notre-Dame de Paris, l’initial de son nom. En même temps, c’eut été grotesque. Comme Hugo, Delacroix revisite l’histoire avec sa flamboyance personnelle. Exemple : la Révolution de juillet (1830) guidant le peuple. Imaginez demain une peinture d’histoire aussi épatante, mais qui hisserait un sujet de tous les jours au rang de scène de genre : ça, ce serait fortiche ! Jusqu’ici, les grands formats ne sont réservés qu’aux scènes historiques, mythologiques et religieuses.
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Denis Diderot – Mon originalité réside dans mon enthousiasme : je mesure la beauté d’une œuvre à l’intensité de mon émotion. Que voulez-vous, j’aime à louer. Je suis heureux quand j’admire. La raie, de Chardin (1728). Dégoûtant, n‘est-ce pas ? Deux barbots, des huîtres, des poireaux… Chardin est un magicien. Les objets qu’il met sur sa toile sont d’une vérité à tromper les yeux. Oh, Chardin ! Ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir, que tu broies sur ta palette, c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau. C’est fou comme les yeux de suppliciée de cette raie me rappellent quelqu’un… Jésus, peut-être.
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Sur une rive, la littérature, sur l’autre, la peinture. Entre les deux, un pont qu’empruntent les écrivains et les peintres, fascinés par la beauté d’une toile de l’un, puisant l’inspiration un roman de l’autre. Voici quelques petites histoires de grandes amitiés entre les arts.
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