Cécilia Dutter

Loin de souffrir de l’absence de relief de notre quotidien, je goûtais aux joies de la tranquillité. Longtemps, bonheur avait été synonyme de bien-être. Je ne demandais rien d’autre à la vie que ce qu’elle m’offrait : la paix.

Recourir à l’image de l’enfant dans les publicités, le meilleur des prescripteurs de nouveaux comportements de consommation écologiques. J’en ferai un adulte miniature tout-puissant qui dira à ses parents ce qui est bon pour la planète, en jouant sur le ressort de l’humour pour que le message passe. L’enfant, prolongement narcissique de ses géniteurs, sera un petit génie qui leur apprendra la vie, renforçant ainsi leur estime d’eux-mêmes. Ils n’en accepteront que mieux les changements envisagés.

Sur le plan éthique, manipuler le consommateur en vue de le forcer à acheter davantage me semblait bien entendu répréhensible. Mais orienter intelligemment ses choix vers une marque affichant sa volonté toute neuve de sauvegarder la planète pouvait paraître, sinon louable, moins condamnable

Son baiser est une déclaration de guerre. Ses lèvres, une arme. Plaquées contre les miennes, elles font taire le « je » qui se dissout dans l’injonction. Celle de son désir. Un empire aux frontières floues flirtant entre l’inadmissible et le permis. Où le jugement s’efface devant le fait du roi.

La richesse inouïe de la langue française permet aux esthètes mille et une finesses qui, à défaut d' « arabesques stylistiques », sont autant d'enluminures pour exprimer leurs sentiments les plus profonds. Las, je crains qu'accoutumée aux SMS et autres courriels, comme la plupart de nos contemporains, vous ne sachiez les apprécier.

En l'absence de stimuli, inquiet. notre mental prend aussitôt le relais en occupant l'espace vacant de ses incessantes ruminations et projections.
Livre : Patience du quotidien 2022

En lieu et place de la bonne épouse et de la bonne mère qu’elle aurait dû être, elle jouirait de la vie, opposant la loi du plaisir à celle des prêtres. Elle sortirait tête nue et laisserait le vent batifoler avec sa crinière flamboyante. Sa chevelure serait son emblème. Le symbole d’une sensualité triomphante qu’elle ne voulait pas cacher. Elle serait libre, qu’on se le dise ! N’était-ce pas pour cela qu’elle s’était réfugiée en pays païen ?

Je n'ai jamais été autant moi-même que durant ces années où je me suis fait passer pour une autre, lui dis-je. (p.214)

Il y a des gens, je suppose, qui prient les yeux levés vers le ciel. Ceux-là cherchent Dieu en dehors d’eux. Il en est d’autres qui penchent la tête et la cachent dans leurs mains, je pense que ceux-ci cherchent Dieu en eux-mêmes.

Grâce à un décentrement de l'égo, elle perçoit que, heureux ou désastreux, les événements la font progresser et grandir. En perpétuelle co-création avec l'existence, sa trajectoire intègre chaque expérience dans un processus perpétuel de croissance. Faire confiance à la vie, c'est donc accepter comme Etty, l'existence de facteurs extérieurs qui agissent sur nous sans qu'on puisse les maitriser. Elle nous exhorte à vivre pleinement ce qui nous arrive.

- Quelle attitude face à une société qui privilégie la compétition au détriment de l'humain ?
- Aller vers l'autre, faire circuler l'amour, tendre la main. Porter sur le monde un regard bienveillant pour faire front au terrorisme des bombes et de la pensée. Encourager les initiatives qui renforcent la solidarité et aident à comprendre l'autre pour ne plus en avoir peur.
(L'Echo illustré no 29, 20 juillet 2017)

"Avant que le corps n'exulte, c'est l'âme qui doit vibrer"

Je poursuivais l'ambition d'être une bonne épouse et une bonne mère tout en menant ma carrière de front. Je vivais dans l'idée que pour s'épanouir pleinement, une fille devait réaliser ce triple salto. Comme les autres, je m'étais entraînée. Et j'avais fini par exécuter le saut périlleux que l'on attendait. Je courrais après cet accomplissement personnel. Oui, je courais. C'était bien la seule chose que je pouvais dire. Mon existence s'était même résumer à cette course de fond solitaire

Si la paix s'installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d'abord la paix en soi-même, extirpe tout sentinemnt de hainepour quelques race ou quelque peuple que ce soit, ou biendomine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour – ou est-ce trop demander ? (journal d'Etty, juin 1942)

A défaut d'être par lui-même, l'homme moderne se construit et dessine les contours de sa vie, dans/et par la société de consommation.

Mais demande-t-on aux autres de vous prémunir contre vous-même?

L’équilibre… Voilà une notion parfaitement étrangère cette éternelle adolescente, fantasque, passionnée et drapée dans ses paradoxes. À la fois légère et profonde, pétillante et morose, romantique et crue, elle-même à saisir sa personnalité faite de mille facettes

Loin de leurs singeries idolâtres, c’est de leur capacité à se repentir de leurs péchés, à mener une vie droite et tournée vers les autres que dépendra leur salut. L’homme les appelle à une véritable révolution personnelle.

Pleine d’ambition, elle n’a pas hésité à quitter ce mari désormais sans titre et sans argent pour suivre Hérode Antipas. En échange, elle a imposé qu’il répudie sur-le-champ sa femme, Phasaélis, ce qu’il a volontiers accepté pour gagner ses faveurs. Par chance, l’épouse déchue a eu vent de l’affaire et aussitôt pris la fuite pour se réfugier dans le royaume d’Arétas, son père, dont la capitale est Pétra.

La source du désir qui jaillit en elle jamais ne se tarit. Pour complaire à l’amant, elle se fait rivière, torrent, fleuve aux flots tumultueux. Elle est ainsi faite, Marie, qu’elle déborde. Verseau légendaire, la belle porteuse d’eau déverse inlassablement sur l’élu son amphore ruisselante de bienfaits.