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Critiques de Cécilia Dutter (56)
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Etty Hillesum, une voix dans la nuit

Le 9 mars 1941, une jeune hollandaise de 27 ans, fille d’un proviseur et d’une mère juive ayant fui la Russie tsariste en 1907, entame le journal dans lequel elle décrit sa vie quotidienne sous l’occupation et son évolution spirituelle.



Esther Hillesum (1914-1943), Etty pour les intimes, mêne à la fin des années 30, la vie libre d’une « garçonne » (à l’instar de l’héroïne de Victor Marguerite) en étudiant à Amsterdam le droit et les langues slaves, devenant la maîtresse de Han Wegerif, un veuf qui lui loue une chambre. Elle a pris ses distances avec sa famille et notamment sa mère au caractère instable.



Sa vie bascule le 3 février 1941 quand ses amis lui présentent Julius Spier, un gourou encensé par la gente féminine. Né allemand en 1887, Julius Spier émigre aux Pays-Bas en 1939, laissant à Berlin ses deux enfants et leur mère Hedwig Rocco, dont il s’est séparé en 1935. Spier devient l’amant et le mentor d’Etty et lui suggère de rédiger son journal. En 18 mois ce psychologue, adepte de morphologie et lecteur des lignes de mains, a une profonde influence psychologique et spirituelle sur la jeune femme. Il meurt de maladie le 15 septembre 1942.



« Tu m’as appris à prononcer sans honte le nom de Dieu. Tu as servi de médiateur entre Dieu et moi… Et je servirai moi-même de médiatrice à tous ceux que je pourrai atteindre. » confesse alors Etty qui rejoint volontairement en juillet 1942 le Conseil Juif et devient assistante sociale auprès des détenus du camp de Westerbock. Elle observe les conditions de détention et de transit vers les camps d’extermination et rédige des courriers qui sont diffusés clandestinement par les réseaux de résistants et alertent la population sur la « solution finale ».



En juin 1943, Etty est emprisonnée à Westerbock et sa famille la rejoint après la rafle des 21 et 22 juin. C’est « le grand saut » vers une destinée qu’elle perçoit lucidement. Son journal est interrompu le 12 octobre 1942 ; elle est déportée à Auschwitz avec sa famille et disparait le 30 novembre 1943.



Son journal, puis sa correspondance, sont publiés et traduits progressivement dans les années 80 et en France l’association « Les Amis d’Etty Hillesum », présidée par Cécilia Dutter, s’emploie à diffuser ses écrits et les outils de développement personnel et spirituel qu’ils renferment en suivant les trois étapes majeures du parcours que cette dernière a emprunté : se connaître soi-même, rencontrer l’autre, s’ouvrir à l’Absolu.



L’essayiste, présente en quelques chapitres, la substantifique moelle des enseignements de Julius Spier et des réflexions d’Etty Hillesum :

- « En chemin vers soi » (ch.V) : « ne pas parler, ne pas écouter le monde extérieur, mais observer un silence total et laisser raisonner en soi ce que l’on a de plus personnel et privé, et cela, l’écouter. » résume cette approche.

- « De l’amour d’un seul à l’amour de tous » (ch. X) part des enseignements de Saint Augustin, le libertin d’Hippone que Monique, sa mère, arracha aux séductions féminines pour en faire, avec l’aide de Dieu, un saint et un docteur de l’église.

- « Dieu, ultime refuge » (ch. XVI) montre comment la jeune femme, d’éducation laïque, découvre avec le concours de Julius un Dieu fusion des méditations de Confucius, Lao Tseu, Saint Augustin, « Je vis constamment en intimité avec Dieu »



Le Pape Benoît XVI, lors d’une audience en 2013, a déclaré : « Je pense aussi à la figure d'Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Initialement éloignée de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur à l’intérieur d’elle-même et elle écrit : « Un puits très profond est en moi. Et Dieu est dans ce puits. Parfois, j’arrive à le rejoindre, le plus souvent la pierre et le sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau le déterrer ».



Le témoignage d’Esther Hillesum (1914-1943) s’insère parmi celui d’autres martyrs :

- Edith Stein (1891-1942), juive devenue religieuse (Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, co-patronne de l’Europe)

- Irène Némirovski (1903-1942)

- Hélène Berr (1921-1945)

- Anne Frank (1929-1945)



La vocation d’Etty tranche par son originalité, son amour, son espoir et sa terrible lucidité « Bien sûr, c’est l’extermination complète, mais subissons-la au moins avec grâce. » Une grâce qui éclaire aujourd’hui ses lecteurs, dans un contexte où l’antisémitisme menace insolemment.
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Livres secrets : 18 écrivains racontent

Vous arrive-t-il, quand vous cherchez une nouvelle lecture qu'un livre vous "fasse signe" ?

Cela m'arrive souvent quand je vais à la bibliothèque, certains livres semblent envoyer des signaux pour que je les emprunte...



Celui-ci en a été : je l'ai vu, pris dans les mains, touché, caressé - c'est un très bel objet-livre comme habituellement chez cet éditeur - lu la quatrième de couverture, reposé, suis allée vers d'autres travées de la bibliothèque pour d'autres recherches...puis revenue comme aimantée par ce livre.





Pourtant, Amis de Babélio, si la raison, seule, est votre guide, un conseil : "Passez votre chemin" parce que ...



Ce livre invite dix-huit écrivains et poètes à expliquer ce qui les a fait entrer dans le monde de la lecture, celui des mots, ce qui les a fait inventer l'écriture : cela donne des pages de souvenirs d'enfance pour certains, de rencontres inattendues mais pleines d'avenir pour d'autres.

J'aime qu'on me parle des livres, ceux que l'on a lus, ceux que l'on aime, j'ai donc été comblée, et j'avais déjà rempli quelques feuillets d'idées de lectures éventuelles !...

Et c'est là où la poursuite de la lecture de ce livre devient dangereuse et même déraisonnable : chacun des écrivains a donné en dix livres choisis, sa" bibliothèque idéale : et voilà cent quatre vingt livres ( un peu moins, je vous l'accorde car certains livres se retrouvent dans plusieurs listes, ouf !! ) supplémentaires pour votre liste déjà immense , je le sais, nous en sommes tous là !



C'est complètement affolée que j'ai tourné la dernière page : quand aurai-je le temps de lire tous ces livres cités et qui me tentent et j'étais tout autant désolée de quitter cette lecture que j'ai vécue comme une conversation partagée...

A quand une suite pour poursuivre ces paroles ?



Merci au "Castor Astral" d'avoir édité cette pépite qui a enchanté les premiers jours de l'année.





Amis de Babélio,vous voilà donc prévenus, mais si vous ne craignez pas l'adversité, précipitez-vous pour découvrir ce livre, il est un beau compagnon et vous fera entrevoir de belles rencontres !



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Lame de fond

Une française de 40 ans profite du tsunami pour changer d'identité. Elle trouve l'amour, mais son passé la rattrape.

J'ai trouvé ce roman un peu artificiel et binaire.

Cette jeune femme fragile a de nombreux amoureux...

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Lame de fond

A l'instar de personnes qui ont "profité" du 11 septembre pour ne pas donner de nouvelles et se faire passer pour morts, l'héroïne de Lame de fond survit au tsunami mais découvre sur un cadavre un passeport et choisit d'endosser une nouvelle identité. Vu le chaos ambiant, ce n'est pas compliqué dans un premier temps. Romane Bréjeance devient Estelle Wrouters. Elle était française, elle devient belge, elle avait un mari et une fille, elle devient ... elle ne sait pas qui elle devient en fait et cela l'excite.



L'idée est sympa, à défaut d'être pleinement originale. Nous rêvons parfois de tout recommencer en faisant tabula rasa du passé. le tsunami donne cette occasion à Romane Bréjeance. Elle va alors s'interroger sur sa vie, son passé, ses rapports aux autres. Elle est libre... enfin elle le croit pendant un temps. Un temps assez court, finalement.



Mais ces réflexions philosophiques, qui pourraient être très enrichissantes et intéressantes, centrales.. cèdent vite la place à une sorte de roman à l'eau de rose. Elle embarque sur un cargo assez louche et se laisse faire comme si tout allait bien... Ne mentionnons même pas la fin... j'ai cru un instant que je lisais un ouvrage de la Collection Harlequin tellement la fin est pipeautée et assaisonnée de guimauve... Juste un truc... il m'a semblé que l'autrice avait du mal à trouver une fin, alors elle fait un saut de 10 ans tout à fait inopiné et peu crédible pour nous sortir les violons... Beuark...



Un détail... (un peu à la France Gall, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup...) m'a abondamment perturbé et a tourné en boucle pendant la lecture... Wrouters... cela ne peut pas être un nom de famille belge. Personne ne s'appelle Wrouters... Un peu comme si on avait Madame Duglanc... ou Duboid. Alors, OK, c'est franchement accessoire, mais cela a fini de m'achever. Je trouve que l'autrice ne développe pas correctement une idée plutôt accrocheuse.
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Chère Alice

« Chère Alice » de Cécilia Dutter est un petit roman épistolaire entre Alexandre et l’objet de son désir : Alice. Une correspondance clandestine car ils sont tous les deux mariés.

Chaque lettre comporte en moyenne deux pages ce qui ne pèse pas sur le déroulement de l'histoire et qui a pour effet de la rendre plutôt agréable.



Les lettres d’Alexandre sont agréables, pleines d'intelligence et de sensualité, son style est parfois un peu solennel mais c’est ce qui fait tout son charme. Persévérant, il possède une certaine aisance à aborder Alice et lui soumettre ses envies les plus inavouables.

Alice, par contraste, est franche et directe et a le ton ironique pour remettre Alexandre à sa place.



C’est ce ping-pong épistolaire, entre illusion et vérité, doublé de cette disparité entre les deux personnages qui m’a plu. Une belle découverte !

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Un coeur universel : Regards croisés sur Etty..

Cécilia Dutter, déjà connu pour sa remarquable biographie d’Etty Hillesum revient ici avec un ouvrage collectif consacré à cette même figure – ou plus exactement à cette même femme. La force de ce nouveau titre tient en effet en grande partie en ce qu’il considère Etty Hillesum pour ce qu’elle est et non seulement pour les épreuves dramatiques qu’elle a vécues et qui l’ont fait connaître. Elle n’est plus seulement une figure de la Shoah, elle vaut pour sa trajectoire personnelle – et exemplaire. Aimante, amante, elle retrouve sa dimension charnelle et plus largement sa dimension humaine tant son être apparaît comme doué d’émotions multiples, de la solitude à l’amour. Etty Hillesum désire, désire fortement, et c’est certainement cela qui a mené Cécilia Dutter vers elle. Ce point me semble cependant, malheureusement, abordé trop brièvement ici, pour ainsi dire d’une façon incidente, bien que Jacques Arène, en particulier, s’y arrête à son tour avec cette fois un point de vue psychanalytique. En effet, tout concourt ici surtout à démontrer qu’Etty Hillesum, qui a également touché le cœur de croyante de Cécilia Dutter, représente, avant toute chose peut-être, la trajectoire idéale d’une vie de chrétienne. Le désir charnel ne représente dans cette perspective plus qu’une étape vers un amour plus essentiel, celui des hommes dans leur ensemble, et c’est bien là l’une des conclusions amenées par cet ouvrage. Celle-ci, pour ce qu’elle est assez convenue depuis Saint-Augustin déjà, affaiblit l’ensemble et il est donc dommage qu’elle prédomine ainsi, même si cela n’est guère surprenant pour un livre provenant des éditions Salvator. Etty Hillesum devient un « guide spirituel », l’expression est utilisée par Jacques Arène, et sa puissance romanesque se perd dans le même temps à mesure que les regards portés sur elle, provenant pourtant d’horizons très différents (des représentants de différentes religions, un psychanalyste, un philosophe), finissent tous par converger en cette direction. C’est là ce qui fait son « universalité », tous pouvant s’approprier à leur façon ce qui constitue l’essence de la spiritualité de cette femme telle qu’elle se lit dans ses écrits comme dans son devenir, mais aussi ce qui détruit, à la lecture et à mon sens de lectrice du moins, son extrême singularité.

Je remercie toutefois les éditions Salvator de m’avoir permis la lecture de cet ouvrage grâce à l’opération Masse Critique et les prie de m’excuser pour le retard avec lequel je publie cette critique, qui plus est très nuancée.

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Flannery O'Connor : Dieu et les gallinacés

Après la lecture de Ce sont les violents qui l’emportent j’avais envie de lire une biographie de l'auteur.

Cécilia Dutter retrace la vie de cette dame du sud dont les romans ne furent pas accueillis avec enthousiasme mais qui aujourd’hui est reconnue comme une grande romancière américaine.

C’est une biographie très admirative que livre Cécilia Dutter, elle n’hésite pas au long du livre à faire le parallèle avec sa vie, ses propres émotions. Ce n’est pas gênant cela donne une teinte intimiste qui m’a plu. C’est son père qui lui offrit les nouvelles de Flannery O’Connor Les braves gens ne courent pas les rues, qu’elle considère comme un cadeau littéraire.

Ce qui fait le centre de la vie de Flannery c’est l’écriture mais aussi hélas la maladie.



C’est une femme à nulle autre pareille, catholique en pays protestant, écrivain femme dans une région où les hommes font la loi, profondément croyante mais n’hésitant pas à rendre grotesques les dévots, défenseur des noirs au pays de la ségrégation.



Pas étonnant dans ces conditions que ses romans peinèrent à rencontrer leur public.



Comme beaucoup d’écrivains américains elle passa par les ateliers d’écriture mais très vite sut s’en démarquer pour dessiner le monde rural qui l’entourait, les personnages parfois burlesques parfois pathétiques qu’elle côtoyait. Quand elle découvre Faulkner elle se reconnait en lui et va lui emboiter le pas.

Flannery O’Connor est une battante, il lui fallut lutter non seulement contre les préjugés mais aussi et surtout contre la maladie. A l’époque le lupus érythémateux était synonyme de mort, elle en reconnut les premiers signes à 26 ans et en mourut jeune à 39 ans.

Elle aimait rire et se moquer, elle aimait la parodie. Il lui fallait supporter de vivre auprès de sa mère dont elle était physiquement dépendante dans la vie quotidienne.

Elle sut transformer cet sorte d’enfermement à Milledgville, petite ville de Georgie, « infime point sur la carte » en un lieu privilégié d’observation, grâce à un oeil perçant et un humour caustique.

Ecrivain sans complaisance, ce que montrent ses nouvelles et ses romans, elle aimait la vie et le faisait savoir.

Sa passion pour les paons est célèbre et exaspérait sa mère. Ils pullulent et saccagent le jardin mais elle admirait « l’inutile et indifférente beauté » des volatiles.

Le combat pour l’écriture est parfaitement rendu par Cécilia Dutter ainsi que la foi profonde de Flannery

« Son œuvre est un pied-de-nez au prêt-à-penser consensuel. Elle nous bouscule, nous secoue, torpille nos préjugés et nos pauvres évidences pour nous révéler l’envers du décor »

J’ai aimé découvrir le personnage et je poursuis la lecture de son oeuvre, un univers singulier et attachant.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Vivre libre avec Etty Hillesum

Je lis et relis le journal de Etty Hillesum ( Etty Hillesum, Une vie bouleversée) depuis des années, et je puise dans cette expérience de vie une sagesse, une manière de voire la vie, et des réponses à des questions existentielles. Cecilia Dutter, donne avec ce livre, son analyse et sa manière de voir ce que dit Etty. Je crois que ce journal est une telle leçon de sagesse que chacun trouve dans cette écriture la nourriture qu'il recherche. La synthèse que fait Cecilia Dutter est riche, pragmatique, et très construite, un peu comme un enseignement qui pourrait aider chacun, un chemin dont il est possible de s'inspirer.
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Chère Alice

Les héros de Chère Alice échangent une correspondance érotique. Rien de bien surprenant à la lecture. Leur relation, platonique, ne se développe qu'à travers les courriers qu'ils échangent, remplis de leur fantasmes. Mais l'histoire reste plutôt banale et assez peu prenante. Heureusement, la fin, surprenante, vient donner de l'épaisseur au roman.

Un livre pas déplaisant, mais assez oubliable.
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Zeina, bacha posh

Un grand merci à la masse critique Babelio et aux Éditions du Rocher de m'avoir fait découvrir « Zeina, Bacha Posh ».

Cécilia Dutter nous raconte Zeina, sa jeunesse en tant que bacha posch, son refus de se soumettre à la loi de sa famille , sa fuite lors d'une visite avec une ONG en France, sa recherche d'une nouvelle vie dans les rues de Paris, sa découverte par un photographe qui découvre en elle sa beauté et la projette dans le milieu du mannequinat. Elle y démarre une carrière brillante qui la met sous les feux des projecteurs. Mais elle ne sent pas plus libre d'elle-même qu'elle ne l'était à Kaboul, malgré une situation matérielle plus que suffisante. Elle n'arrive pas à trouver son identité propre, son bonheur de femme. Un homme la mettra sur la voie, un engagement profond pour son pays la rendra heureuse, mais avant d'en arriver là, elle aura vécu une partie de sa vie sous l'influence des hommes, tout en les manipulant. Une sorte de vengeance pour elle.

Mais le bonheur, elle s'en rendra compte n'est que dans le dépassement de soi, et l'aide qu'elle apportera à plus démunis qu'elle, lui redonnera ce que son enfance lui a pris.



Très beau livre. J'avais déjà lu quelques livres sur les Bacha Posh, et en connaissait déjà la signification. Cette histoire nous en parle évidemment au début, car le problème de Zeina est celui d'avoir été élevée comme un garçon avec tous les privilèges qui vont avec, en Afghanistan. Le choc est très rude lorsqu'elle doit reprendre son identité de fille et la construction de sa personnalité en souffrira .

On voit ensuite la confrontation avec notre société, qui considère la femme comme libre, mais qui la soumet quand même à d'autres diktats, celui de l'apparence, de la beauté, dans ce milieu professionnel extrêmement dur qu'est la mode. Tout cela fait un effet détonant, et Zeina mettra de nombreuses années avant de trouver son équilibre.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Cécilia Dutter, rapide, nerveuse et pleine de sensibilité qui nous parle avec sincérité de femmes de notre temps.

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Zeina, bacha posh

Un livre passionnant, qui se lit très vite.

L'auteur évoque la coutume afghane des bacha posh, ces petites filles qu'on déguise en garçon. On suit le parcours de Zena, une jeune fille en quête d'identité et d'émancipation, d'abord en Orient puis en Occident.

Je le recommande vivement à tous ceux pour qui le statut de la femme est aussi important que celui de l'homme.

J'ai beaucoup aimé la façon dont cette histoire est racontée. C'est très émouvant. Le thème est d'une actualité criante.



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Un coeur universel : Regards croisés sur Etty..

Etty Hillesum est une jeune femme juive néerlandaise qui avait 25 ans lorsque la seconde guerre mondiale a éclaté. Elle nous a laissé un journal et des lettres à sa famille dont la lecture il y a une dizaine d'années m'a beaucoup touché. Dans ce journal Etty Hillesum parle d'elle, de sa quête d'elle même mais aussi d'une quête d'humanité dans une Europe déchirée. En bref, une quête de sens dans un monde qui semble avoir perdu la raison. Une quête spirituelle donc, mais une spiritualité non dogmatique, intuitive, mais aussi une spiritualité ancrée dans sa chair de femme. Des racines et des ailes, telle aurait pu être une devise de cette femme extraordinaire. A l'occasion de l'anniversaire des 100 ans de sa naissance, Cecilia Dutter a donné la parole à des personnes de diverses confessions pour qu'elles parlent de ce qui les a touché chez Etty. Ces regards croisés sont ceux de personnes de confession catholique, juive, d'un spécialiste des spiritualités orientales, d'une spécialiste de la religion musulmane et d'un philosophe « non confessionnel ». L'idée est intéressante, mais dans la pratique ma lecture fut mitigée. Certains textes étaient très intéressants (la réflexion sur la solitude de Jacques Arenes par exemple), d'autres m'ont nettement moins parlé. L'impression parfois que chacun voulait s'approprier la spiritualité d'Etty Hillesum. Ce n'était certainement pas le but du livre, mais c'est malheureusement l'impression que ces textes m'ont souvent laissée. Une autre lecture dévoilera peut-être que ce qu'il y a « d'Universel » dans le journal d'Etty Hillesum est en fait l'essence de toute spiritualité.
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La loi du père

C'est un livre de la sélection de l'hiver de mon club de lecture. Sans cela je ne l'aurais jamais ouvert, et d'ailleurs j'aurais même ignoré son existence : je vais rarement fureté dans le rayon "témoignage" de la médiathèque.

C'est un témoignage, comme il pourrait y en avoir tant d'autres, et je n'ai pas vraiment accroché à ce qui était raconté. Et surtout, les explications plutôt ésotérique en fin de livre me sont passées très loin au dessus de la tête.
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L'amoureuse

Derrière cette couverture qui représente une Marie-Madeleine à la fois sensuelle et mélancolique au regard presque hypnotique ou hallucinatoire (œuvre due à Alfred Stevens, et qui représente l'actrice Sarah Bernhardt dans "le rôle" de Marie-Madeleine, la courtisane évangélique qui s'est ensuite convertie et a pris sa retraite en recluse), se découvre un roman que l'on pourrait qualifier de roman d’aventures à la fois mystique, solaire, sensuel et spirituel. 



Adapter sous forme romanesque la vie de Marie-Madeleine peut s'avérer un pari risqué, mais autant le dire tout de suite le pari est réussi.

Le personnage de Marie-Madeleine est triple :

Car c'est à la fois la pécheresse anonyme de l'Évangile de Luc, qui oint d'huile parfumée les pieds de Jésus au cours d'un banquet offert par Simon le Pharisien, la Marie de Béthanie, sœur de Lazare et de Marthe et Marie de Magdala, qui fut la première à rencontrer Jésus ressuscité.



Très jeune sa vie est toute tracée : épouser un homme choisitt pour elle. Elle choisira finalement le liberté en fuguant.  

Les chemins de Samarie la feront grandir, trop vite peut être 

Ensuite, c’est la rencontre avec un autre monde très différent de celui qu'elle a fuit qui finalement s'avérera être une autre forme d'enfermement.

Par la suite, Les propos de Jean, dit le Baptiste, vont bouleverser son destin et la mener sur les pas de Jésus. 



La danse de Salomé, la décapitation de Saint Jean-Baptiste, la résurrection de Lazare, sont autant d’épisodes et de drames qui jalonnent le parcours de Marie-Madeleine. 

Sans oublier l’ascension de Jésus, la trahison, le reniement de Pierre, le dernier repas, avant sa mort qu’il sait proche et inéluctable le jugement, la crucifixion et qui sont autant d'événements, qui sont repris par l'auteure



C'est à Marie-Madeleine, considérée comme l'Apôtre des apôtres  qu'il apparaît en premier, après sa mort la chargeant d'annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection .

"L’itinéraire de Jésus est marqué par deux femmes portant le même prénom : Marie la mère et Marie l’amie. Chacune à un bout de la chaîne, elles auront assuré le passage. L’une, du néant à la terre ; l’autre, de la terre vers le Ciel. Il a choisi d’apparaître à la seconde d’entre elles qui l’a si inconditionnellement et passionnément aimé. Dès leur rencontre, il a su qu’elle serait celle qui l’accompagnerait jusqu’au terme de sa route. En ce matin du troisième jour, il lui a fait l’insigne honneur d’être la première à témoigner de sa présence par-delà la finitude corporelle qui ouvre à l’éternité spirituelle. Pour tous, elle serait ainsi la nouvelle Ève, mère des vivants, chargée de relayer ses mots annonciateurs de l’ère qu’il annonçait"



D'ailleurs le titre de chacune des parties de cet ouvrage sont autant de miroirs à la vie de Marie-Madeleine : l'ignorance, l'éveil, l'élévation, la Passion et l'union



Tout en délicatesse Cécilia Dutter décrit la relation unissant Jésus à Marie-Madeleine, qui va de l’âme au corps, et du corps à l'âme. Une Marie-Madeleine qui découvre en Jésus un Absolu d’amour enfoui depuis toujours en elle. Et qui finira sa vie recluse.



Enfin l'auteure nous indique également avoir pris le parti de suivre l’interprétation théologique traditionnelle parce qu’elle semble tout à la fois plausible et la plus à même de mettre en évidence le fabuleux parcours d’élévation emprunté par Marie-Madeleine, et enfin pour ce qui de la fin de sa vie elle se cale sur la légende provençale attribuée à Jacques de Voragine dans la Légende Dorée.



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Etty Hillesum, une voix dans la nuit

Cécilia DUTTER nous narre ici une biographie intéressante et plaisante à lire sur une jeune israélite hollandaise au destin tragique pendant les années noires du nazisme. Etty HILLESUM est tout d'abord une jeune femme au parcours "sinueux" mais qui, du fait de rencontres, est amenée à porter un regard introspectif sur sa personnalité et son Etre.



Ayant le courage d'affronter ses démons, elle prend conscience de l'Unité de l'Univers et s'imprègne de la démarche de Saint THOMAS D'AQUIN pour apprendre à se regarder et à regarder le monde. Malgré l'hostilité de son environnement, liée à l'antisémitisme nazi, elle connaît l'Eveil et choisit librement d'Aimer. Jusqu'à se sacrifier dans les camps de la mort où la vie la quittera.



Son existence s'inscrit sur une voie analogue à celle, plus connue, d'Anne FRANCK mais avec beaucoup plus de maturité, en particulier sur le plan spirituel. Sans coller à un dogme particulier mais dans le cadre d'Amour Universel très proche de celui de la Chrétienté.



Cet ouvrage se lit avec une grande facilité et l'auteur, grâce à un grand nombre de citations originales, permet au lecteur d'apprécier la subtilité de la pensée d'Etty HILLESUM. Personnage relativement méconnue mais qui mérite l'attention.
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Lame de fond

« D’où vient cette luminosité ? Quelle est cette chaleur ? Ma peau brûle. J’ai soif. J’ai mal. La douleur part du bras droit et gagne le cou. Son poison se diffuse à travers mes terminaisons nerveuses. Mon corps supplicié n’est qu’une plainte. »

Romane Bréjeance est mariée depuis 20 ans et parce quelle pensait avoir été une bonne épouse fondue dans l’univers de son mari en adoptant ses codes par commodité elle a fini par s’enliser dans son couple et ne comprend plus sa fille. Elle part à Bangkok pour son travail, une aubaine ! elle s’octroie un week-end au bord de la mer pour fuir son hôtel aseptisé et pour profiter des étendues de sable blanc. Mais brusquement l’océan se retire, la plage se vide comme une baignoire. L’eau est aspirée comme une force surnaturelle. Devant l’étendue du cataclysme elle s’en sort…Elle marche droit devant elle et remarque une femme morte sur la plage, son sac à dos est accroché à une branche, elle espère trouver de la nourriture et de l’eau. Ce sac appartient à cette fille qui lui ressemble un peu. Romane est rapatriée à son hôtel pour la France mais elle refuse. Pourquoi ?

Parce qu’elle veut être une autre, elle veut réinventer sa vie et pour ça elle se fait passer pour l’autre femme Estelle. Je ne vous en dirai pas plus sur son périple car c’est passionnant et il ne faut rien dévoiler. C’est une femme courageuse car scier la branche sur laquelle elle était bien assise pour vivre une autre vie je dois dire qu’elle a assuré et a assumé sa décision jusqu’au bout.

Le trajet qu’elle s’apprêtait à faire constituait une passerelle entre son existence naissante et la vraie histoire qu’elle allait vivre. Il en faut du cran.

Citations :

« Romane bréjeance était morte à elle-même. Je la laissais sur le bas-côté telle une vieille peau de serpent après la mue. Sous les écailles neuves d’Estelle Wrouters, je m’ouvrais à cet écho intérieur jusqu’alors ignoré. »


Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Etty Hillesum, une voix dans la nuit

Un excellent livre qui explique bien le parcours d'etta et donne envie de (re)lire son journal.

Une vie assez étonnante dans une Europe d'avant-guerre où la femme avait un statut social bien inférieur à celui d'aujourd'hui.

Mon regret (ou mon étonnement) est que l'auteur (mot neutre) veuille à tout prix en faire une chrétienne qui s'ignore avec son amour du prochain.

Pourtant, l'amour du prochain se trouve aussi dans l'Ancien Testament (Levitique 19, 18) : "tu aimeras ton prochain comme toi-même".

C'est d'ailleurs le propre de l'Eglise d'avoir poussé à une compréhension "Ancien Testament : Dieu jaloux et vengeur" et "Nouveau Testament : Dieu d'amour".

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Conseils de séduction à l'usage des hommes de m..

ENVEVE !

« Conseils de séduction à l’usage des hommes de mauvaise volonté », Editions du Rocher, joli petit livre signé Cecilia Dutter, romancière et essayiste dont j’ignorais encore le nom, même si à la lecture de sa bibliographie, je suis contente de savoir qu’elle signe notamment un ouvrage dédié à Camille Laurens. Une référence. Une influence, peut-être aussi ?

Ce petit livre décline en quelques chapitres, sous couvert de conseils -sensés être avisés- à leur intention, une série de portraits d’hommes tels qu’ils peuvent apparaître aux yeux de leurs amies du sexe opposé, nous les femmes.

Disons plutôt, quand même, que c’est le regard affûté de Cecilia Dutter qui nous est livré : un regard fraternel mais ô combien espiègle et ironique, qui décortique les moindres et les plus gros travers de l’homme moderne.

Nul n’est parfait, nous le savons, et face aux « gourgandines », « gallinacées » et autres « cocottes », « pauvresses » et « immatures », devant la « dulcinée », la « guerrière » ou la « féministe », le pauvre « petit » ou « grand » monsieur du 21ès se trouve souvent démuni, désemparé, voire carrément tétanisé. Aussi l’auteure s’adresse à chacun, avec empathie sinon commisération, en toute amitié en tout cas, afin qu’il trouve, en fonction de son tempérament, le meilleur conseil, la meilleure manière de séduire la femme, d’entretenir son désir ou son amour, en évitant les pièges et les écueils que l’ignorance balance sur sa route. Tyran, jaloux, cocu ou infidèle, inconstant ou volage, triste sire ou philosophe prétentieux, poète ou simple d’esprit, épris absolu ou amputé du désir, chacun a droit à sa chacune.

Mais les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus, c’est de notoriété publique, ceci explique sans doute pourquoi on a l’impression que Cécilia Dutter parle comme si elle était un homme, et non comme une femme… D’ailleurs, son instruction, ses références (qui vont de Socrate à Freud en passant par Ovide, Kant ou Nietzsche) ne sont évidemment pas celles des femmes dont l’homme pourrait faire la conquête… Il aurait trop peur de se savoir démasqué, analysé de la sorte ! Et quel style, quel vocabulaire, Madame, c’est délicieux !

C’est drôle, c’est léger, et tellement bien écrit ! Cela se lit à toute vitesse, trop vite presque. Enfin, pour moi qui suis une femme, mais ce livre est-il bien à l’usage des hommes ?

CONSEILS DE SEDUCTION A L USAGE DES HOMMES DE MAUVAISE VOLONTE . EDITIONS DU ROCHER 2015. 132 PAGES. 15,50 euros.






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Savannah dream

Un des romans les plus agaçants et énervants que j’ai pu lire. Un personnage principal que je n’ai absolument pas aimé que ce soit dans ses choix professionnels ou dans sa vie privée et une intrigue amoureuse qui promet du mystère mais qui se révèle ridicule. Une grosse déception et une perte de temps pour un roman que j’ai détesté.


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Zeina, bacha posh

Il y a des chouettes pages, un bon début pour cette histoire d’une basha posh – ces filles déguisées en garçons par leurs familles, en Afghanistan, là ou les femmes ne peuvent sortir seules – et qui réussi à fuir son pays.

Et puis ça devient convenu, mièvre, bancal. Les hommes font souffrir les femmes et, en même temps, ce sont eux qui les sauvent...



Et pis cette numérologie, purée, ça vient foutre quoi là dedans?!
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